Dieu veut le bonheur de l'homme, rappelle le nouveau Maître des Dominicains rapelle le Fr. Bruno Cadoré, élu en septembre dernier Maître général de l'Ordre des dominicains.


FRERES DOMINICAINS AUJOURD'HUI
Ce qu'un dominicain aurait envie de dire aujourd'hui au monde c'est que « Dieu n'est pas une force anonyme, c'est quelqu'un... C'est un Dieu qui veut la joie de l'homme », affirme le Fr. Bruno Cadoré, dans cet entretien accordé à ZENIT.

Agé de 56 ans, le frère Bruno Cadoré était provincial des dominicains de la province de France. Docteur en médecine au moment de son entrée au noviciat, il a ensuite passé deux ans en Haïti avant de commencer ses études dominicaines. Docteur en théologie, il a enseigné l'éthique biomédicale à l'Université catholique de Lille dont il dirigé le centre d'éthique médicale jusqu'à son élection comme prieur provincial en 2002. Depuis janvier 2008, il est membre du Conseil national du Sida. Il a été élu Maître de l'Ordre au cours du chapitre général de septembre dernier à Rome, pour un mandat de neuf ans.

ZENIT - Quels sont selon vous les défis que doit affronter l'Ordre des dominicains aujourd'hui ?

Fr. Cadoré - Je donnerai une réponse banale mais importante : c'est d'être vraiment des prêcheurs, des frères prêcheurs. Vous savez, nos chapitres ne sont pas de grandes réunions où on doit décider des choses forcément nouvelles, mais plutôt des moments où les frères prennent conscience ensemble de ce qu'ils sont, ce qu'ils font, des joies de leur prédication et puis aussi des difficultés. A partir de là, ils essaient d'actualiser ce qu'ils ont à faire, ce qui est leur mission. Nous avons beaucoup réfléchi durant ces trois semaines à ce qu'était aujourd'hui la mission de prédication. Comment est-ce que aujourd'hui on peut faire entendre la parole de Dieu, faire entendre au maximum possible de gens que Dieu s'adresse aux hommes. C'est autour de ça qu'on a beaucoup travaillé.

Il y a des enjeux plus importants, il y a des situations humaines, sociales, culturelles, qui sont plus difficiles, plus urgentes, mais dans tous les lieux, en occident, ou en orient, au nord ou au sud, l'enjeu principal c'est de construire nos communautés de frères comme des lieux de joie, de prière, d'étude de la Parole, et d'amitié avec le monde, d'amitié avec l'humanité, d'amitié avec les gens.

Parlez-nous de la situation des vocations dans le monde. Où sont-elles les plus nombreuses ?

Cela varie selon les lieux, car la vie de l'Église n'est pas la même selon les régions du monde, et donc la vie des religieux n'est pas la même non plus. Actuellement il y a des pays qui ont peu de vocations, comme certains pays d'Europe. Dans d'autres, il y a un nombre qui n'est pas très important mais qui est régulier. Dans certaines petites entités d'Asie il y a un mouvement de vocation, ainsi que dans certains pays d'Amérique Latine. Ce qui est important... J'aime bien une phrase d'un higoumène dans un monastère en Egypte à qui on demande : « Dans votre monastère, est-ce qu'il y a beaucoup de vocations ? » et qui répond : « il y a une place pour chacun ».

La nouvelle évangélisation est une préoccupation pour l'Église. Le pape vient de créer un nouveau Conseil pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Comment cette question est-elle affrontée par l'Ordre des dominicains ?

Notre tâche dans l'Eglise est portée par l'Eglise, portée par l'ensemble de l'Eglise, et c'est ça la tâche qui nous est confiée. C'est de trouver les bonnes manières, les manières adaptées pour que l'humanité la plus large possible puisse entendre que Dieu s'intéresse à elle, que le Dieu de Jésus-Christ s'intéresse à elle et qu'à partir de cette conviction, le regard sur la vie, le regard sur le monde, le regard sur le temps, sur l'avenir, sur l'espérance, est renouvelé en quelque sorte. Notre question c'est donc de tenir ensemble les tâches qui sont les nôtres dans les lieux, les groupes qui sont établis par l'Église et de ne pas oublier que d'autres attendent encore, d'autres aspirent encore à entendre cette parole qui leur est adressée. Ça n'est pas la nôtre, ça n'est pas la parole des prêcheurs. Les prêcheurs doivent être un peu comme Jean Baptiste. Ils parlent pour se taire, pour que quelqu'un d'autre parle.

Concrètement, qu'est-ce qu'un dominicain aurait envie de dire au monde d'aujourd'hui ?

Que Dieu l'aime, qu'Il a confiance en lui, qu'Il veut faire alliance avec lui. Qu'Il vient vers lui. Et qu'Il se tient avec lui, que ce n'est pas une force anonyme, que c'est quelqu'un et qu'Il l'a manifesté par son Fils qui est Jésus dont on peut lire la présence dans l'Evangile. Que c'est quelqu'un et que c'est un Dieu qui veut la joie de l'homme, qui veut d'abord la joie de l'homme.

Tous les prêtres sont appelés à prêcher. Quel est le caractère spécifique de la prédication dominicaine ?

Plutôt que de parler de prêtres, je parlerais de frères parce que cela indique justement que nous voulons prêcher à partir de notre vie fraternelle et à cause de l'espérance que cela représente pour ce monde. Alors est-ce qu'il y a une spécificité ? Oui, parce que la prédication dans l'Ordre est en quelque sorte ce qui est établi, renforcé, par le choix de la vie religieuse que nous faisons et la vie commune, la vie de prière, que nous voulons mener. Elle n'est pas mieux que d'autres prédications, c'est une autre manière de faire. C'est une autre manière de prêcher qui englobe plus que la seule prise de parole, finalement.

Parlez-nous de l'organisation des structures de gouvernement de l'Ordre dominicain.

De fait, dans notre Ordre, nous avons une tradition qui est une tradition que nous vivons ici, que nous célébrons même ici pendant notre chapitre. C'est à dire que nous essayons de vivre non seulement ce que nous sommes, de nous donner les moyens de le devenir, mais aussi de structurer les conditions de cette mission et nous le faisons selon des règles qui nous ont été transmises au fil des presque 8 siècles, qui sont des règles où chaque frère a la parole, chaque frère a un vote, en quelque sorte. Ici, nous sommes quelque 128 et l'important c'est que chacun puisse exprimer sa position sur un sujet, qu'il puisse l'argumenter, entendre celle des autres. Et vous imaginez que quand on vient de tous les pays, les avis sont très très différents et par forcément concordants. Il est considéré que l'unité n'est pas d'avoir le même avis, que l'unité est d'avoir le même respect pour les avis de tous, et la même estime pour la voix de chacun. Ce serait ça notre unité. Ce sont les modalités selon lesquelles nous organisons nos structures de gouvernement.

Les dominicains connus pour leur travail théologique. Quelles sont les attentes de l'Eglise aujourd'hui ?

De fait, l'étude fait partie de notre vie. On dit même que c'est une des caractéristiques de l'Observance dans nos Règles qui cadrent notre vie. L'étude, dans le sens où nous aimons étudier et nous apprenons à étudier non pas seulement pour emmagasiner des connaissances mais parce que, en étudiant, l'intelligence finit par se laisser pétrir par ce qu'elle étudie et ce que nous voulons étudier, c'est la venue de Dieu parmi nous, c'est sa présence. En quelque sorte, l'étude est le chemin qui permet à la fois d'estimer notre raison, les capacités de la raison humaine, de l'intelligence humaine, et de la faire descendre dans le cœur. Donc, de la mettre au service d'une recherche en commun de la vérité. Nous ne possèderons jamais la vérité. La vérité c'est ce que dit l'Evangile, c'est Jésus qui vient.

Propos recueillis par Carmen Elena Villa pour l'agence Zenit et paru le 12 octobre 2010




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Mardi 12 octobre 2010 : La Nouvelle évangélisation n'est pas un « projet expansionniste », affirme Benoît XVI, mais « l'Eglise a le devoir d'annoncer l'Evangile partout et toujours ».


NOUVELLE EVANGELISATION...
Le pape a publié, ce 12 octobre 2010, une lettre apostolique en forme de « motu proprio » intitulé « Partout et toujours » par lequel il a institué le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

Rappelons qu'un « motu proprio » est une lettre émise par le pape de sa propre initiative « de son propre chef ». Il expose, dans une première partie (une longue introduction) les motifs de sa décision, et ensuite, il énumère les mesures prises (4 articles).

Il est daté du 21 septembre 2010, de Castel Gandolfo, en la fête de l'Apôtre saint Matthieu, et il est rendu public ce 12 octobre, fête au Vatican de Marie, Mère de l'Eglise. Il est promulgué par sa publication dans l'Osservatore Romano et entre en vigueur dès cette publication, ce soir, dans l'édition du 13 octobre.

Le pape affirme qu'à la base de toute évangélisation, « il n'y a aucun projet expansionniste, mais seulement le désir de partager le don inestimable que Dieu nous fait, celui de prendre part à sa vie même ».

Benoît XVI fait notamment observer que l'Eglise doit aujourd'hui « faire face au phénomène de l'abandon de la foi qui grandit dans les sociétés et les cultures imprégnées depuis des siècles du message évangélique ».

Les changements de société ont des causes « complexes, enracinées dans le temps, qui ont profondément changé notre perception du monde », constate le pape.

Il constate aussi qu'en même temps « l'Eglise y a trouvé de nouvelles raisons d'espérance, même si elle doit enregistrer une perte préoccupante du sens du sacré allant jusqu'à la remise en question des principes fondamentaux qui semblaient acquis, comme la foi en un Dieu créateur et providentiel, la révélation de Jésus-Christ, unique sauveur » ou la « loi morale naturelle » pour ce qui concerne « la naissance, la mort et la vie familiale ».

Le pape inscrit sa démarche dans le sillage du concile oecuménique Vatican II qui a « abordé le rapport entre l'Eglise et le monde contemporain ».

Il met aussi ses pas dans ceux de ses prédécesseurs qui ont diagnostiqué le besoin de « trouver des formes nouvelles permettant à nos contemporains d'entendre encore la Parole du Seigneur, vivante et éternelle ».

Surtout, il recueille l'héritage de Jean-Paul II qui a élaboré ce concept de Nouvelle évangélisation : il a « approfondi et synthétisé » par ce concept « la mission qui attend maintenant l'Eglise, principalement dans les régions anciennement christianisées ».

C'est donc dans cette continuité que le pape a « considéré opportun d'offrir une réponse adaptée ». Il souhaite que « l'Eglise toute entière, régénérée par l'Esprit, se présente au monde, forte d'un élan missionnaire capable de propager cette Nouvelle évangélisation ».

Mais le pape relève aussi des signes positifs : « Dans certaines régions, en dépit de la progression de la sécularisation, la pratique chrétienne manifeste encore une belle vitalité et un bon enracinement populaire ».

Mais ailleurs le paysage est différent : « D'autres régions se trouvent hélas presque totalement déchristianisées, et la lumière de la foi ne brille plus que dans de petites communautés ».

Or, justement « ces régions, qui ont besoin d'une ré-évangélisation de base sont, sous bien des aspects, particulièrement réfractaires au message chrétien ».

C'est donc dans ce cadre que s'inscrit le nouvel élan que Benoît XVI charge le nouveau dicastère de susciter.

Il assigne 5 principales tâches au nouveau dicastère :

1 - « approfondir la signification théologique et pastorale de la nouvelle évangélisation » ;

2 - promouvoir - « en étroite collaboration avec les conférences épiscopales qui pourront avoir un organisme ad hoc» - « l'étude, la diffusion et la mise en œuvre du magistère pontifical relatif aux thèmes liés à la nouvelle évangélisation » ;

3 - « faire connaître et soutenir les initiatives liées à la nouvelle évangélisation déjà mises en œuvre dans différentes Eglises particulières et promouvoir la réalisation de nouvelles en impliquant activement les ressources » de la vie consacrée, des associations de fidèles laïcs, et les communautés nouvelles ;

4 - « étudier et favoriser l'utilisation des formes modernes de communication comme des instruments de la nouvelle évangélisation » ;

5 - « promouvoir l'usage du Catéchisme de l'Eglise catholique en tant que formulation essentielle et complète du contenu de la foi » pour notre temps.

Anita S. Bourdin dans Zenit reproduisant l'information du Vatican Information Service qui a publié le texte en italien ce mardi.

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Lyon inaugure un nouveau modèle de séminaire. Le nouveau séminaire provincial de Lyon, inauguré samedi 18 septembre, organise la formation des futurs prêtres autour de petites fraternités


NOUVEAU MODÈLE DE SÉMINAIRE
Information tiré du journal LA CROIX
Le nouveau séminaire provincial de Lyon est situé légèrement en contrebas des parkings où se garent les cars emmenant chaque année deux millions de pèlerins sur la colline de Fourvière. Pourtant, pas un bruit ne filtre dans le Foyer Parchet, un ancien pensionnat de jeunes filles construit au XIXe siècle.

« Le silence, un vrai luxe », apprécie Luc, 20 ans, calé dans l'un des fauteuils club meublant le hall d'accueil, où défilent encore les ouvriers. « Les lieux sont à taille humaine, propices à ce que l'on attend de nous. Je trouve assez providentiel d'arriver dans une maison encore inachevée, qu'il va me falloir construire avec mes frères », estime ce jeune de première année.

Excepté la couleur « vert pomme » de sa chambre, Sébastien est également satisfait. Il ne regrette pas les interminables couloirs de l'ancien séminaire Saint-Irénée de Sainte-Foy-lès-Lyon, un peu à l'écart du centre-ville. La vente à un promoteur immobilier de l'immense bâtisse, peu adaptée à l'époque avec ses 300 chambres, a permis de réunir une partie des 12,7 millions d'euros nécessaires au nouveau projet auquel 16 diocèses sont associés (1).

«Ne pas nous enfermer dans un petit cercle d'affinité»
« Nous vivons six années au séminaire, poursuit Sébastien. Autant s'y sentir bien. La maison est proportionnée à la taille de la communauté », forte de 54 séminaristes. Pour 57 chambres seulement. Mais les onze diacres qui, comme Sébastien, partagent leur temps entre leur paroisse et le séminaire pourraient trouver à se loger ailleurs si la chute des vocations devait être enrayée. Ils n'ont d'ailleurs pas été intégrés aux « fraternités » de cinq ou six étudiants qui structureront la vie de la maison, dont le conseil des pères, composé de sept prêtres, renouvellera la composition chaque année.

Dans les étages aux plafonds à la française, les chambres sont organisées autour d'un espace équipé d'une kitchenette, pour des petits déjeuners et un repas hebdomadaire pris en commun, afin de favoriser une vie autour de petites communautés.

Une heure par semaine, ces fraternités se retrouveront également pour un temps de partage à définir ensemble. « Cela créera une dynamique de vie et favorisera une émulation intellectuelle et spirituelle », espère Clément, en première année de second cycle, pour qui cette organisation « est prophétique dans un monde trop individualiste ». Et puis, souligne Luc, « cela nous empêchera de nous cacher, ou de nous enfermer dans un petit cercle d'affinité ».

La communauté n'évoluera pas en vase clos
Le supérieur du séminaire ne dit pas autre chose. « La vie ensemble nous oblige à être en vérité, avec nous-mêmes comme avec les autres, estime le P. Sébastien Tuloup. Les fraternités sont un appel à la responsabilité et à la liberté, elles permettront une maturation des séminaristes. » Au-delà, la formule prépare les futurs pasteurs à la vie communautaire, dans des appartements partagés par plusieurs prêtres, telle qu'elle s'esquisse dans certains diocèses.

Mais les petits groupes ne vivront pas coupés du reste de la communauté. D'ailleurs, les portes des couloirs séparant les fraternités ont déjà été grandes ouvertes.

Tout comme la communauté n'évoluera pas en vase clos. La bibliothèque aux 35 000 ouvrages ou le bel auditorium, aménagés dans une extension construite pour relier les deux ailes du bâtiment, seront accessibles aux prêtres et aux laïcs du diocèse. « La formation des prêtres concerne toute l'Église, je souhaite ouvrir au maximum le séminaire sur l’extérieur », insiste le P. Tuloup.

Encourager «l'autoformation»
Côté formation, également quelques nouveautés. Au-delà de la troisième année, les séminaristes ne recevront plus l'ensemble de leurs cours à l'Université catholique de Lyon, située à un quart d'heure à pied, au profit, pour partie, de cours fondamentaux prodigués au séminaire.

Il s'agit, selon les responsables du séminaire, de sortir d'une approche généraliste, pour aborder certains sujets d’étude dans la perspective du ministère de prêtre.

L'encadrement souhaite également encourager «l'autoformation». « Nous voulons que la formation soit unifiée, résume le P. Tuloup. Et cela ne peut se faire que si les séminaristes se prennent en main. »

Bénévent TOSSERI, à Lyon

(1) Aux huit diocèses de la province de Lyon se sont associés huit autres diocèses (Autun, Belfort-Montbéliard, Besançon, Clermont, Dijon, Le Puy, Moulins, Saint-Claude).

Cette information est parue sur le site du journal LA CROIX le 14 septembre 2010

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"Condamnation de l'avortement: l'approche pastorale permet plus de nuances". Pour une lecture pastorale des déclarations de Mgr Ouellet sur l'avortement. Ces réactions de l'abbé Réal Grenier apportent un éclairage bien approprié sur cette question à l'ordre du jour.


APPROCHE PASTORALE  AVORTEMENT
Publié le 17 mai 2010 à 05h00

Dans un article du journal Le Soleil de Québec le journaliste Jean-Pascal Lavoie fait part des réponses de l'abbé Réal Grenier, curé de Notre-Dame de Saint-Roch à Québec, concernant les propos du cardinal Ouellet rapportés par les journaux cette fin de semaine-ci, notamment lors d'un exposé au Congrès de Campagne Québec-Vie le 15 mai 2010 au Château Laurier à Québec.

Voici quelques-unes des réponses de l'abbé Grenier.

Jean-Pascal Lavoie note en commençant que l'abbé Grenier "a tenu à apporter une nuance entre les propos du cardinal Ouellet, qui représenteraient un absolu, et la réalité quotidienne." Puis le journaliste continue et cite l'abbé Grenier qui a affirmé d'emblée quand Le Soleil l'a interrogé, hier [16 mai 2010]: "Je ne peux pas condamner les propos du cardinal". "On ne corrige pas une injustice en en commettant une autre. Pour l'Église, la vie est un absolu, et c'est ce qu'on enseigne. Par contre, l'approche pastorale permet plus de nuances."

Et l'abbé Grenier, de rapporter le journaliste, souligne que le travail d'un prêtre est d'écouter, d'éclairer et, ensuite, de laisser la personne décider. "Je crois que c'est une nuance mal saisie, mais peut-être aussi mal dite par l'Église. Il ne faut pas croire que l'Église dit : 'je t'éclaire et tu n'as pas le choix d'obtempérer'. Notre rôle est d'aider les gens à prendre des décisions la conscience éclairée."

Respect de la conscience

Au cours de sa carrière, continue l'article de Jean-Pascal Lavoie, le curé Grenier n'a fait face à cette situation qu'une seule fois, mais il explique que c'est cette approche qu'il a adoptée. "Quand on rencontre un couple qui songe à l'avortement, quelle qu'en soit la raison, c'est l'éclairage que l'Église peut apporter, dans le respect de la conscience de chacun."

L'abbé Grenier concède néanmoins que ces situations sont extrêmement difficiles. "Je crois que souvent, l'avortement est un choix fait trop rapidement, sous la pression. D'où l'importance de bien accompagner les gens dans leur processus de décision. Et je conviens que l'Église n'est pas nécessairement structurée de façon idéale pour y parvenir."

Résumé d'un article paru dans le journal Le Soleil de Québec le 17 mai 2010 sous la signature de Jean-Pascal Lavoie http://bit.ly/cRIzst

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Perpectives théologiques et pastorales

Dans un texte intitulé « Perpectives théologiques et pastorales sur l'avortement » que vous trouverez sur le site internet du Séminaire de Québec Mgr Pierre Gaudette, spécialiste en éthique fondamentale, permet d'aller plus loin dans le sens des réactions de l'abbé Grenier. Il commence par mettre en garde contre deux extrêmes dans la façon d'aborder la question de l'avortement, puis il propose une approche respectueuse des valeurs défendues par l'Église en même temps que respectueuse des personnes qui sont confrontées à ce choix difficile. Dans les remous actuels sur cette question de l'avortement les réflexions de Mgr Gaudette peuvent contribuer, je l'espère, à mieux situer la question de l'avortement.

Lire le texte de la communication de Mgr Gaudette en format PDF

Mgr Pierre Gaudette P.H. a été pendant de nombreuses années professeur d'éthique fondamentale à l'Université Laval à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. De 1974 à 1982, il fut Doyen de la Faculté de théologie. Après sa retraite de l'Université en 2002, il devint secrétaire-général de l'Assemblée des Évêques Catholiques du Québec, poste qu'il a occupé pendant six ans. Il est maintenant un conférencier recherché sur les questions morales et sur la spiritualité des prêtres. Très engagé auprès des vietnamiens arrivés au Québec comme " boat people", il continue de participer à des groupes qui parrainent des réfugiés.


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Actualité

Réflexions d'un père dominicain de La Martinique en marge des scandales de pédophilie dans l'Église catholique en commentant le texte de la pêche miraculeuse (Jean 21,1-19). Puiser à la Source Homélie 3e dimanche de Pâques C 2010 – L’Eglise pour toujours.


SUIVRE PIERRE...
Au moment où saint Jean écrit son évangile, les premières persécutions faisaient déjà rage. Les Empereurs romains avait entrepris d'exécuter les chrétiens pour trahison, car ils refusaient d'adorer les dieux des Romains. Un des principaux thèmes dans les écrits de saint Jean, c'est la capacité de l'Eglise de grandir et de tenir bon dans les épreuves, même en temps de persécution.


Ceci ressort du passage de l'évangile que nous venons d'entendre, dans l'image du filet plein de poissons à une analogie de l'Eglise qui apparaît plus d'une fois dans les Evangiles. Les Apôtres se sentent totalement paumés en ces jours qui suivent la Résurrection avant de recevoir le Saint Esprit. Alors ils décident de partir à la pêche. Puis le Seigneur se manifeste à eux et leur fait cadeau d'une pêche miraculeuse, comme il l'avait déjà fait trois années auparavant. Au moment où Pierre tire le filet sur le rivage, saint Jean mentionne un détail curieux : le filet contient cent cinquante-trois gros poissons. Et malgré ce nombre, le filet qui est "plein à craquer" ne craque pas. C'est un miracle dans le miracle ! Normalement, autant de gros poissons auraient dû déchirer le filet, mais le filet a tenu.

Le filet, c'est l'Eglise. Il est rempli de croyants que le Christ rassemble dans l'océan du temps et de l'histoire par le ministère de Pierre et de ses successeurs, les papes. Et c'est Pierre qui tire cette communauté surnaturelle sur les rivages de l’éternité à la fin du temps, quand tous feront la fête avec le Seigneur.

Malgré les souffrances, les scandales et les péchés, en dépit des obstacles, des défis et des persécutions, l'Eglise de Jésus Christ continuera sa croissance, son expansion par le ministère de Pierre, et elle demeurera intacte jusqu'à l'heure où elle parviendra aux rivages du ciel. Le filet de Pierre ne se déchirera pas.

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Notre culture est tellement obnibulée par l'actualité et les manchettes des journaux, que nous perdons facilement de vue cette perspective. Quelques brefs rappels historiques pourront suffire pour rétablir la bonne perspective.

Le simple fait que l'Eglise a tenu bon depuis vingt siècles, en restant fidèle à la même doctrine, les mêmes formes de culte (les sept sacrements) et la même structure (les évêques, unis sous la direction du pape, au service des croyants) tient, hors conteste, de l'ordre du miracle. Et ce miracle apparaît d'autant plus merveilleux si l'on jette un rapide coup d'oeil sur les obstacles et les adversaires qu’elle a surmontés.

L'Empire romain a essayé d'éradiquer la chrétienté pendant trois siècles. L'Empire s'est écroulé, l'Eglise a tenu bon.
Au Moyen Âge, l'Empire de l'Islam s'est étendu sur un territoire plus grand que celui de Rome et a conquis de nombreux territoires chrétiens. Il a envahi l'Europe et essayé d'exterminer l'Eglise. Cet Empire a périclité, mais l'Eglise a tenu bon.

Au 16e siècle, la plus grand partie de l'Europe du Nord s'est rebellée contre l'Eglise catholique. C'est ce qu'on a appelé la Réforme protestante. Dans certains pays, être catholique était passible de peine de mort. Pourtant, aujourd'hui, l'Eglise catholique demeure la plus importante communauté chrétienne, et même en Europe du Nort, l'Eglise catholique tient bon.

Au 17e siècle, un nouvel Empire islamique, celui des Turcs, essaie de nouveau d'écraser la civilisation chrétienne. Cet Empire a disparu, l'Eglise demeure.

Au 18e siècle, la Révolution française a essayé à son tour de faire disparaître l'Eglise en France, faisant des centaines, voire des milliers de martyrs. La tempête de la Révolution a passé, l'Eglise a tenu bon.

Au 19e siècle, voilà Napoléon qui part à la conquête du continent européen. Il usurpe la hiérarchie de l'Eglise, et emprisonne deux papes dans ses efforts de mettre la main sur l'Eglise catholique. Napoléon et son Empire ont passé, l'Eglise demeure.

Au 20e siècle, le communisme soviétique a essayé de faire table rase de l'Eglise catholique sur l'ensemble de son territoire, tout comme Hitler et le nazisme. Ces régimes se sont écroulés, l'Eglise demeure.
Aujourd'hui, la saga continue en Afrique, au Moyen Orient, en Chine, au Vietnam, à Cuba… En Occident ce sont les médias qui font tout ce qu'ils peuvent pour discréditer l'Eglise catholique. L'Eglise a tenu bon, et elle tiendra toujours bon, comme le Christ l'a promis. Pierre tirera le filet sur le rivage, plein de gros poissons, et le filet ne se déchirera pas.

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Comment faire pour rester à l'intérieur de l'Eglise qui demeurera jusqu'à la fin ? Comment être sûr de ne jamais se perdre ? Le Christ a fait en sorte que le suivre, c'est suivre Pierre. C'est à Pierre et à ses successeurs, les papes, que le Christ a confié la tâche de paître le troupeau. Et pourtant, aujourd'hui encore, il y a dans le monde beaucoup de chrétiens qui veulent sincèrement suivre le Christ sans suivre Pierre. Il ne nous appartient pas de les juger, ces chrétiens qui ne sont pas catholiques. Mais nous savons une chose : c'est que la volonté du Christ était, et est toujours, que ceux qui croient en lui le suivent en suivant Pierre. Alors, pourquoi y a-t-il tant de chrétiens qui ne suivent pas Pierre ?

Une des raisons est qu'ils voient que beaucoup de chrétiens qui disent suivre Pierre ne vivent pas en vrais chrétiens. Et, malheureusement, c'est vrai : souvent nous faisons comme s'il suffisait d’avoir l'étiquette, d'avoir sa carte de membre. Mais si nous suivons Pierre, si nous nous appelons chrétiens catholiques, c'est parce que le Christ nous le demande ; c'est parce que le Christ a confié la responsabilité du troupeau à Pierre ; c'est parce que le Christ a rempli le filet de Pierre de poissons et que ce filet le s'est pas déchiré, et que c'est encore Pierre qui a tiré le filet sur le rivage.

Nous devrions désirer attirer tous les hommes dans le filet de Pierre, car c'est ce filet seul qui est garanti sans déchirures. Cela n'est possible que si nous-mêmes nous suivons Pierre pour la bonne raison : pour que, dans nos coeurs, nos paroles et nos actions, nous ne égarions jamais de la voie du Christ.

Aujourd'hui, en accueillant Jésus dans nos coeurs une nouvelle fois grâce au ministère de l'Eglise, cette Eglise qui a enduré vingt siècles de tempêtes sous la conduite sûre de Pierre, promettons de ne jamais sauter par-dessus bord, et d'être les témoins fidèles de cette vérité que la voie de Pierre est la voie assurée vers le Christ.


Reproduit avec la permission du
Père Walter webmestre du site www.homelie.biz

- Publié dans : Homélies Année C (2009-2010) - Communauté : Puiser à la Source Homélie 3 Pâques C 2010 à L'Eglise pour toujours

http://www.homelie.biz/article-homelie-3-paques-c-2010-l-eglise-pour-toujours-48792252.html


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19/04/2010

Actualité

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L'Agence Apic/imedia nous présente un nouveau livre sur Jean-Paul II qui paraîtra bientôt en italien. Il sera traduit plus tard. Ce livre du postulateur de sa Cause de canonisation révèle plusieurs détailes intimes de ce pape dont la sainteté est reconnue de tous. Son souci de sainteté et de perfection chrétienne y apparaît comme le moteur principal de sa vie et de sa mission.


JEAN-PAUL II -TEXTES ÉTONNANTS
Des documents inédits de Jean Paul II publiés dans un livre du postulateur de la cause du pape polonais. Parmi ceux-ci figurent un texte où le pape envisage la possibilité de démissionner "en cas d'infirmité jugée inguérissable". ll y est en outre souligné le profond attachement du pape polonais au sanctuaire marial de Medjugorje (Bosnie-Herzégovine), mais aussi la pratique de "mortifications" de Karol Wojtyla.

Alors que Benoît XVI a récemment autorisé la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret reconnaissant les "vertus héroïques" de Jean Paul II, le postulateur de la cause du pape polonais, Mgr Slawomir Oder, vient de publier un ouvrage intitulé "Pourquoi est-il saint", révélant de nouveaux témoignages et des documents inédits.
Parmi ceux-ci figurent un texte où le pape envisage la possibilité de démissionner "en cas d'infirmité jugée inguérissable" ainsi qu'une "lettre ouverte" de Jean Paul II faisant suite à la tentative d’assassinat du Turc Ali Agça, en 1981.

Cet ouvrage, présenté à la presse le 26 janvier 2010, souligne en outre le profond attachement du pape polonais au sanctuaire marial de Medjugorje (Bosnie-Herzégovine), mais aussi la pratique de "mortifications" de Karol Wojtyla.

Avant même de procéder à la présentation de son livre, à paraître le 27 janvier chez Rizzoli, Mgr Oder a abordé la question de la date de la béatification du pape polonais. "Nous sommes arrivés à un bon point, nous avons achevé la partie importante du procès que constitue la reconnaissance des vertus canoniques, maintenant, il manque le sceau de Dieu qu'est le miracle", dont la reconnaissance "est à l'étude à la Congrégation pour les causes des saints", a affirmé le postulateur. Cependant, a-t-il prévenu, tant que le conseil des médecins chargé d'étudier le miracle ne se sera pas réuni, "nous ne pourrons pas dire avec certitude quand le pape pourra être proclamé bienheureux".

Lettre de démission
Parmi les sujets abordés dans "Pourquoi est-il saint" figure la question de la démission du pape polonais, qui avait fait l'objet de nombreuses rumeurs au début des années 2000 dans la presse italienne, alimentée par la dégradation progressive de sa santé. Ainsi, rapporte Mgr Oder, "peu avant de fêter ses 75 ans, le pape consulta de manière informelle les responsables de la secrétairerie d'Etat et ses amis et collaborateurs les plus proches et discuta avec eux de l'éventualité d'appliquer à lui-même la norme de droit Canon" concernant la démission des évêques. Jean Paul II s'est particulièrement entretenu avec le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, "mais, à la fin, il s'en remit à la volonté de Dieu", explique le prélat.

En 1994, révèle l'ouvrage, Jean Paul II avait d'ailleurs rédigé un texte "probablement destiné à être lu à haute voix (au collège des cardinaux ? )", où il affirmait avoir déclaré par écrit qu'il renoncerait à sa charge "en cas d'infirmité jugée inguérissable et empêchant d'exercer (suffisamment) les fonctions du ministère pétrinien".

Le livre du postulateur polonais recèle un autre document important, la "lettre ouverte" inédite - 2 feuilles manuscrites barrées d'une croix - sur l'attentat manqué du 13 mai 1981 Place Saint-Pierre, que le pape devait lire 5 mois après, lors de l'audience générale du 21 octobre. "Au final, Jean Paul II jugea qu'il n'était pas opportun de la publier, probablement pour des raisons de prudence liées aux enquêtes en cours", explique l'auteur. Dans ce texte, le pape jugeait important que "même un épisode semblable à celui du 13 mai (l'attentat, ndlr) ne parvienne pas à ouvrir un abysse entre un homme et un autre, à créer un silence qui signifie la rupture de toute communication".

Mortifications
Au terme de son livre, Mgr Oder souligne par ailleurs que, "lorsqu'aucune infirmité ne lui faisait vivre l'expérience de la douleur", le pape "infligeait lui-même à son corps des douleurs et des mortifications". "Souvent, il passait la nuit à même le sol", explique le postulateur, ajoutant: "Comme certains membres de son proche entourage ont pu l'entendre de leurs propres oreilles, en Pologne comme au Vatican, Karol Wojtyla se flagellait". "Dans son armoire, au milieu des tuniques, sur un portemanteau" se trouvait ainsi "une ceinture spéciale (…) qu'il utilisait comme fouet et qu'il apportait toujours à Castel Gandolfo".

Au cours de la présentation de son ouvrage, Mgr Oder a aussi souhaité souligner le caractère "mystique" de Jean Paul II, qui fait l'objet d'un chapitre entier. Evoquant l'attachement particulier du pape polonais envers la Vierge Marie, le livre met en exergue cette confidence: "Si je n'étais pas pape, je serais déjà à Medjugorje pour me confesser". Cette petite localité, située à 25 kilomètres au sud-ouest de Mostar (Bosnie-Herzégovine), serait depuis 1981 le théâtre d'apparitions de la "Gospa", la Vierge Marie. Pour l'heure, les différents évêques de Mostar n'ont jamais reconnu les apparitions, pas plus que les instances romaines de l'Eglise catholique.

L'auteur s'arrête enfin sur "la très riche documentation découverte dans les archives des services secrets polonais, "qui faisait aussi transparaître une certaine admiration" de la part de ceux qui avaient élaboré les documents sur la personnalité du pape, considéré comme "l'adversaire le plus dangereux du régime communiste polonais".

apic/imedia

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29/01/2010

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L'Agence Apic/imedia nous présente un nouveau livre sur Jean-Paul II qui paraîtra bientôt en italien. Il sera traduit plus tard. Ce livre du postulateur de sa Cause de canonisation révèle plusieurs détailes intimes de ce pape dont la sainteté est reconnue de tous. Son souci de sainteté et de perfection chrétienne y apparaît comme le moteur principal de sa vie et de sa mission.


PRETRE  NOUVELLES TECHNOLOGIES
CITE DU VATICAN, 23 JAN 2010 (VIS). Ce matin a été présenté près la Salle-de-Presse du Saint-Siège le Message pour la XLIV Journée mondiale des communications sociales ("Le prêtre et la pastorale dans le monde numérique: les nouveaux media au service de la Parole"). Sont intervenus Mgr.Claudio Maria Celli et Mgr.Paul Tighe, respectivement Président et Secrétaire du Conseil pontifical pour les communications sociales. Mgr.Celli a d'abord expliqué que le choix du thème du prêtre avait été fait en fonction de l'Année sacerdotale. Mais "le message ne s'adresse pas seulement à eux... Le prêtre œuvre, dans ce monde numérique, avec les laïcs qui travaillent dans ce domaine". Il a ajouté que "le Pape a un avis très positif sur les nouvelles technologies... qu'il est conscient de l'aide qu'ils apportent à la pastorale et de leur contribution positive". Benoît XVI a rappelé dans ce message que "la tâche principale de chaque prêtre est l'annonce du Christ" et qu'"il doit s'occuper pastoralement des médias pour qu'ils soient au service de la Parole". Ensuite Mgr.Tighe a dit que, dans ce message, le Pape "invite les prêtres à évaluer le fort potentiel des nouvelles technologies pour faire connaître à tous la Bonne Nouvelle de l'amour de Dieu". Après avoir relevé que "le prêtre est invité à être présent dans le monde numérique en tant que prêtre", le Saint-Père "considère comme essentiel une formation des prêtres pour un bon usage des nouvelles technologies, mais sa première préoccupation doit être de s'assurer qu'ils soient utilisés pour la promotion de l'Evangile et offrir une espérance à tous... Le Pape invite les prêtres et tous les croyants à utiliser internet pour créer un espace de dialogue dans lequel les chrétiens, les fidèles des autres religions et les non-croyants puissent se retrouver dans une recherche respectueuse de la vérité et de la sagesse". Evoquant ensuite les dernières initiatives en matière numérique, comme la page web de la Congrégation pour le clergé: www.annussacerdotalis.org, le secrétaire du dicastère a souligné que "dans divers endroits, les nouvelles technologies sont utilisées pour encourager la formation continue théologique et spirituelle des prêtres... De plus, de
nombreux efforts individuels ont été faits par des prêtres, souvent appuyés par des laïcs disposant d'une formation technique et de compétences dans le domaine des médias, pour utiliser les nouvelles technologies afin de donner une dimension nouvelle à leur mission pastorale".
OP/MESSAGE COMMUNICATIONS SOCIALES/...        VIS 100125 (400)

LE PRETRE ET LA PASTORALE DANS LE MONDE NUMERIQUE

CITE DU VATICAN, 23 JAN 2010 (VIS). Aujourd'hui, a été publié le Message du
Saint-Père pour la XLIV Journée mondiale des communications sociales (16
mai), intitulé: "Le prêtre et la pastorale dans le monde numérique: les
nouveaux media au service de la Parole". Il porte la date du 24 janvier,
fête de saint François de Sales, patron des journalistes. Voici quelques
extraits du document: "Les moyens modernes de communication font partie
depuis fort longtemps des moyens ordinaires utilisés par les communautés
ecclésiales pour s'exprimer dans les limites de leur propre territoire et
pour instaurer, très souvent, des formes d'échange à plus large échelle,
mais leur récente expansion et leur considérable influence en rende toujours
plus importante et utile l'usage dans le ministère sacerdotal".

  "Le devoir primordial du prêtre est d'annoncer le Christ, la Parole de
Dieu faite chair, et de communiquer la grâce divine multiforme porteuse du
salut à travers les sacrements... Les voies de communication ouvertes par
les conquêtes technologiques sont désormais un moyen indispensable... A cet
égard, le prêtre se trouve comme au début d'une "histoire nouvelle", parce
que plus les technologies modernes créeront des relations étroites et plus
le monde numérique élargira ses frontières, plus il sera appelé à s'en
préoccuper pastoralement, accroissant son engagement, pour mettre les médias
au service de la Parole... Il est demandé aux prêtres la capacité d'être
présents dans le monde numérique dans la fidélité constante au message
évangélique, pour exercer leur rôle d'animateurs de communautés s'exprimant
désormais, toujours plus souvent, au milieu des "voix" provenant du monde
numérique, et d'annoncer l'évangile en se servant, à coté des moyens
traditionnels, de l'apport de la nouvelle génération des moyens
audiovisuels". Le prêtre "doit conjuguer l'emploi opportun et compétent de
tels instruments, acquis aussi durant la période de formation, au côté d'une
solide préparation théologique et d'une forte spiritualité sacerdotale,
alimentée par un dialogue continu avec le Seigneur. Plus que la main de
l'opérateur de média, le prêtre dans l'impact avec le monde numérique doit
faire transparaître son cœur de consacré, pour donner une âme non seulement
à son engagement pastoral, mais aussi au flux de communication ininterrompu
de la toile".

  "La pastorale dans le monde numérique, en effet, doit pouvoir montrer aux
hommes de notre temps, et à l'humanité égarée d'aujourd'hui, que Dieu est
proche; que dans le Christ, nous appartenons tous les uns aux autres... Qui
mieux qu'un homme de Dieu peut développer et mettre en pratique, à travers
ses compétences dans le domaine des nouveaux moyens numériques, une
pastorale qui montre Dieu vivant et agissant dans la réalité quotidienne?
... La tâche de qui travaille en tant que personne consacrée dans les media
est celui d'ouvrir la route à de nouvelles rencontres, en assurant toujours
la qualité du contact humain et l'attention aux personnes ainsi qu'à leurs
vrais besoins spirituels, en donnant aux hommes qui vivent notre temps
"numérique" les signes nécessaires pour reconnaître le Seigneur ; en offrant
l'opportunité de cultiver l'attente et l'espérance et d'appréhender la
Parole de Dieu qui sauve et favorise le développement humain intégral...
Avec l'Evangile dans les mains et dans le cœur, il convient de réaffirmer
qu'il est temps aussi de continuer à préparer les chemins qui mènent à la
Parole de Dieu, sans négliger de dédier une attention particulière à qui se
trouve dans une situation de recherche... En effet, une pastorale dans le
monde numérique est appelée à tenir compte aussi de ceux qui ne croient pas,
sont découragés et ont dans le cœur des désirs d'absolu et de vérité
éphémères, puisque les nouveaux moyens permettent d'entrer en contact avec
des croyants de toute religion, avec des non-croyants et des personnes
appartenant à d'autres cultures".

  "Le développement des nouvelles technologies et, dans son ensemble, le
monde numérique représentent une ressource précieuse pour toute
l'humanité... Mais ils se présentent, aussi, aux croyants comme une grande
opportunité. Aucune route, en effet, ne peut et ne doit être fermée à qui,
au nom du Christ ressuscité, s'engage à se faire toujours plus proche de
l'homme. Les nouveaux médias, par conséquent, offrent avant tout aux prêtres
des perspectives toujours nouvelles et pastoralement immenses, qui les
poussent à mettre en valeur la dimension universelle de l'Eglise, pour une
communion vaste et concrète, à être témoins, dans le monde d'aujourd'hui, de
la vie toujours nouvelle qui naît de l'écoute de l'Evangile de Jésus... Il
ne faut pas oublier, néanmoins, que la fécondité du ministère sacerdotal
dérive avant tout du Christ rencontré et écouté dans la prière, annoncé dans
la prédication et le témoignage de vie, connu, aimé et célébré dans les
sacrements, particulièrement de l'Eucharistie et de la Réconciliation... Que
le Seigneur fasse de vous des hérauts passionnés de la Bonne Nouvelle
également dans la nouvelle Agora créée par les moyens actuels de
communication".

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26/01/2010

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Des initiatives stimulantes et actuelles en Amérique Latine. Et au Québec, qu'en est-il? La mission latino-américaine passe par les nouvelles technologiques dont l'oeuvre du Réseau Informatique de l'Eglise en Amérique Latine (RIIAL) se fait la promotrice.


INFORMATIQUE ET MISSION
Un communiqué venant de Rome publié par l'agence Zenit mercredi le 28 octobre 2009 nous informe que la « mission continentale » lancée par l'Eglise en Amérique Latine et aux Caraïbes après la V conférence générale de l'Episcopat latino-américain en mai 2007 à Aparecida, au Brésil, connaît un nouvel élan décisif grâce aux nouvelles technologies de la communication.

L'agence Zenit rapporte les propos de Leticia Soberón, coordinatrice du Réseau Informatique de l'Eglise en Amérique Latine (RIIAL), dans un rapport présenté à l'assemblée du Conseil pontifical pour les communications sociales, en cours du 26 au 29 octobre à Rome.

Madame note dans ce rapport qu'en ce moment le RIIAL regroupe 20 des 22 conférences épiscopales latino-américaines, et qu'il a formé ces dernières années plus de 2.000 agents pastoraux chargés d'informatique au sein de l'Eglise.

"Actuellement, ajoute-t-elle, 14.000 paroisses utilisent le logiciel gratuit en langue espagnole et portugaise et 25 diocèses participent à un projet pilote pour tester le logiciel et travailler en réseau.

Un des fruits du RIIAL, précise-t-elle, est le Réseau Centre-américain des moyens de communication, qui relie entre eux les médias catholiques, amplifiant ainsi leur visibilité et leur efficacité.

D'autres fruits sont apparus dans le secteur de l'information, comme le cas de la plate-forme http://ww.h2onews.org qui distribue des informations audiovisuelles produites par différentes télévisions et maisons de production catholiques, et mises à la disposition des chaînes de télévisions catholiques et des pages web.

Un autre résultat est la Lectio divina pour les jeunes, par courriel ou via téléphone mobile et MP3, mise e place par le Centre biblique du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM) et par les Sociétés bibliques unies (Pour de plus amples information
http://www.lectionautas.com).

Quoiqu'il en soit, a expliqué ensuite Leticia Soberón, au-delà de ses fruits concrets, le RIIAL encourage « une culture et une spiritualité de communion dans le secteur des nouvelles technologies ». En ce sens, sa priorité est la connexion et la communication à l'intérieur de l'Eglise.

Le RIIAL analyse tout le diocèse en termes de réseau, repérant les nœuds isolés, à commencer par les curés de paroisse et les communautés pauvres qui ne sont pas encore sur réseau. Ce défi s'affronte en élaborant « des solutions technologiques 'sur mesure' pour chaque situation, dans le but de les incorporer au réseau ».

Aussi le RIIAL encourage-t-il l' « expérience du net comme une expérience de communion ecclésiale ».

Le RIIAL est une initiative du Conseil Pontifical pour les communications sociales en collaboration avec le CELAM.

Pour de plus amples information
http://www.riial.com
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30/10/2009

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POURQUOI JE N`APOSTASIE PAS
Pour plusieurs catholiques dont je suis, les temps présents sont pénibles et tissés de douloureuses remises en question. Ce malaise trouve son origine dans la récente succession de controverses suscitées par de graves manques de jugement pastoral de la part de certains dirigeants de notre Église.

Sous les feux croisés de l'actualité, dans la profondeur intime de la conscience de quelques-uns et quelques-unes d'entre nous, se joue donc un véritable drame: celui de ne plus reconnaître notre foi, notre espérance et notre charité dans une certaine figure «médiatique» de l'Église. La tentation de déserter, de filer en douce ou avec fracas, peut alors devenir forte.

Dans ce contexte, certains ont choisi d'apostasier leur baptême. Je respecte et peux comprendre cette option. Elle n'est toutefois pas la mienne, ni celle de nombreux autres catholiques. En effet, si nous continuons à revendiquer notre appartenance au catholicisme, malgré notre désaccord profond avec certaines des prises de positions de ses dirigeants, c'est que depuis le concile Vatican II, nous avons pris au sérieux l'affirmation voulant que l'Église, c'est nous!

Avant le pape, les cardinaux et les évêques, l'Église, c'est l'ensemble des baptisés, ce «peuple de Dieu» en marche dans l'histoire. À la suite de ce même concile, nous sommes intimement convaincus que les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes et des femmes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux et celles qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et qu'il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans notre coeur.

Certes, plusieurs ne comprendront jamais cette volonté indéfectible de demeurer dans l'Église catholique. Ils nous jugeront irresponsables, naïfs ou carrément aliénés... Je n'ai rien de mieux à leur rétorquer que ces propos tenus, en 1993, par Mgr Robert Lebel, à l'occasion des funérailles de Simonne Monet-Chartrand (cette grande militante féministe, profondément chrétienne tout en étant profondément critique de l'institution catholique): «Les croyants qui sont d'un incroyable sens critique envers l'Église, et inébranlables dans leur appartenance à cette même Église, sont les témoins dont elle a besoin pour progresser. Ces témoins sont d'autant plus efficaces qu'ils sont de l'intérieur. Ils sont de l'Église, ils sont l'Église qui s'autocritique pour replacer sans cesse sa double fidélité au Christ et au monde dans lequel il s'est incarné.»

Voilà le défi qui se pose aujourd'hui à un bon nombre de catholiques: conjuguer, dans une tension féconde et jamais résolue, un incroyable sens critique envers l'Église et une inébranlable appartenance à cette même Église. Une telle position est dérangeante et inconfortable, mal vue autant à «gauche» qu'à «droite», si ce n'est bêtement ridiculisée... Elle ébranle, en effet, la conception simpliste de l'Église qui réduit trop facilement cette dernière aux discours et aux pratiques de ses autorités officielles. Elle oblige à tenir compte du pluralisme qui traverse et dynamise l'institution ecclésiale, de même que de la grande diversité des engagements et des solidarités qui caractérisent ses membres.

Oui, je le confesse: il m'est impossible de quitter l'Église catholique depuis ce moment où j'ai saisi qu'au-delà de ses nécessaires -- mais souvent défaillantes -- structures visibles, elle est, pour moi, une «terre natale». Lieu où j'ai été plongé dans la mort et la résurrection du Christ; lieu qui m'a vu naître à l'Évangile; lieu où l'Esprit m'appelle continuellement à la liberté du Royaume. Mémoire vivante de tout un peuple, le mien, cette Église est mon héritage inaliénable de baptisé. L'espace à partir duquel j'essaie, avec d'autres, de bâtir une société meilleure et où, comme nous l'affirmons à la fin du «Symbole de Nicée-Constantinople», j'attends la vie du monde à venir.

Lorsque la tentation de la rupture devient forte, je m'attache à ces vérités fondamentales. Je me souviens alors de ma responsabilité, de mon devoir et de mon droit de vivre, de parler et d'agir en cette Église qui est la mienne. Une Église à l'intérieur de laquelle, à l'image de la maison du Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure (cf. Jean 14, 2). Voilà pourquoi, malgré tout, je n'apostasie pas.

Lettre parue dans Libre opinion du Journal Le Devoir 2 avril 2009

Voir ses autres articles recensés sur Vigile.net_
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Transmettre le flambeau
Conversations entre les générations dans l'Église

Caroline Sauriol
Élisabeth J. Lacelle
Hélène Pelletier-Baillargeon
Jacques Grand'Maison
Jean-Philippe Perreault
Marco Veilleux

Trois aînés engagés dans le milieu ecclésial et qui ont vécu l'époque de Vatican II livrent ici une lettre à la nouvelle génération en Église. Plus de quarante ans après le concile, ils évoquent les hauts et les bas de leur appartenance ecclésiale. En réponse, trois membres d'une nouvelle génération leur donnent la réplique.

Entre ceux qui brûlent encore d'idéaux et ceux dont la génération se retire tranquillement, une connivence apparaît et se nourrit du dialogue, du
respect et de l'affection mutuelle. Témoignant de toute la richesse de l'Église du Québec, cette conversation à six voix révèle une communauté
de foi «ouverte et progressiste».

Entre ces voix qui s'expriment et ces voies qui se tracent, l'appel se fait pressant, malgré les replis «frileux et conservateurs» de certains, à continuer de bâtir ici un projet de catholicisme animé du souffle de liberté de l'Évangile.



«Je suis à l'âge des grands-parents: il faut donc me pardonner tous ces rêves que je viens de formuler à votre sujet, avec une profonde
affection et un je ne sais quoi de fierté pour le neuf que vous portez.» (Jacques Grand'Maison)

208 pages, 19.5 x 14, 24.95 $, 22 €, ISBN 9782762128598


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12/08/2009

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Rome propose un nouveau regard sur la loi naturelle. Ce regard est contenu dans un texte de la Commission théologique internationale, préparé de longue main et auquel a contribué Mgr Pierre Gaudette, professeur associé à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval et ancien doyen de la même faculté. Bonne lecture!


LOI NATURELLE, NOUVEAU REGARD
Pour lire le texte complet de la Commission théologique internationale, cliquez ici

La commission est composée au maximum de 30 théologiens de pays divers, nommés par le pape sur proposition du cardinal préfet de la Congrégation et après avoir consulté les conférences épiscopales.

La Commission théologique internationale, créée par Paul VI en 1969, a le devoir d'aider le Saint-Siège et surtout la Congrégation pour la doctrine de la foi, à examiner des questions doctrinales de grande importance. Le président de la Commission est le préfet de la Congrégation, qui est actuellement le cardinal William Joseph Levada.


Voilà sans aucun doute l'un des enjeux du pontificat de Benoît XVI : renouveler la présentation de la loi naturelle, fondement de l'enseignement moral de l'Église catholique. Il s'agit de répondre au défi d'une société qui hésite aujourd'hui à affirmer l'existence de valeurs universelles pour l'homme, indépendantes du consensus, de la mode ou du temps.

Face à ce qu'il nomme le relativisme - terme par lequel il dénonce la remise en cause de principes imprescriptibles aux yeux de l'Église (sexualité différenciée, dignité de toute vie de la conception à la mort naturelle, égale dignité de tout homme et femme…) -, le pape appelle à une réflexion plus approfondie par les catholiques de la loi naturelle.

L'objectif : contribuer à la formation d'une éthique universelle. Benoît XVI a donc chargé la Commission théologique internationale (CTI) de s'atteler à ce travail. C'est chose faite : sous le titre À la recherche d'une éthique universelle, la Commission vient de publier la synthèse de cinq années de réflexion sur le sujet (1).

Pas révolutionnaire, mais de nouvelles perspectives

Le document pourra décevoir ceux qui espéraient une prise en compte, par le Magistère romain, des réflexions des cinquante dernières années en matière théologique (christologie) ou philosophique (phénoménologie). Le cadre reste en effet classique : celui de la loi naturelle fixée par saint Thomas d'Aquin au Moyen Âge (2). D'ailleurs, les seules citations utilisées sont de saint Thomas ou de saint Augustin.

Le texte présuppose cette assurance très thomiste d'une raison de l'homme, capable de voir la vérité en lui (la loi naturelle). Une certitude en la raison humaine que bien des philosophes modernes remettent en cause, avec notamment les théories de la « pensée faible ». Mais on ne demande guère à un texte magistériel, écrit collectivement pour aboutir à un consensus, d'être une oeuvre théologique révolutionnaire !

En revanche, ce document présente de nouvelles perspectives par rapport à la vision classique de la loi naturelle, qui devraient aider les chrétiens à proposer un discours moral face aux enjeux éthiques contemporains.

Ainsi, la CTI a le mérite de prendre en compte le nouveau contexte de la mondialisation qui, de fait, redonne de l'actualité à la recherche de valeurs universelles. Surtout, elle propose une vision très ouverte de la loi naturelle. Dans une première partie, le document commence par observer ce qui, dans les autres traditions religieuses, peut s'apparenter au concept chrétien de loi naturelle. Une manière de dire que le christianisme n'a pas l'exclusivité de cette vérité sur l'homme, dont on peut trouver des éléments dans les traditions hindoue, bouddhiste, les religions africaines, l'islam…

Pas une norme fixée une fois pour toutes

Ensuite, la Commission retrace l'histoire de la loi naturelle, pour dire que ses applications n'ont pas toujours été les mêmes selon les périodes. On a même pu se tromper, reconnaît le document : « La théologie chrétienne, au nom de la loi naturelle, a justifié trop facilement des positions anthropologiques qui, par la suite, sont apparues conditionnées par le contexte historique et culturel. »

L'Église doit conjuguer deux impératifs : d'une part, affirmer qu'il y a, de tout temps et toute époque, des grandes valeurs quant à l'orientation fondamentale de l'homme ; et en même temps, reconnaître que l'homme est inscrit dans une histoire et que les principes seconds découlant de ces valeurs peuvent, eux, évoluer.

Le document de la CTI s'oppose donc à une conception figée, qui ferait de « la loi naturelle un ensemble déjà constitué de règles qui s'imposent a priori au sujet moral ». La loi naturelle n'est pas une norme fixée une fois pour toutes, de manière extérieure à l'individu : ce serait alors « une forme d'hétéronomie insupportable à la dignité de la personne humaine libre ». D'ailleurs, la Commission se garde bien de parler de « normes ». Et elle choisit, pour la définir, de présenter cette loi naturelle de manière dynamique, pour laisser toute sa place à la liberté humaine et à la conscience, « source d'inspiration objective pour la démarche de chacun, éminemment personnelle, de prise de décision ». Une « source » qui fait notre commune humanité.

Des prémisses pour une recherche commune

La Commission théologique internationale insiste sur la nécessité de donner à la loi naturelle un fondement métaphysique : pour les chrétiens, la théologie de la création permet d'affirmer que tout être humain, parce que créé par Dieu, a la potentialité de trouver en lui les lois de son humanisation. Le texte utilise d'ailleurs l'expression d'« ordre de la création », par laquelle certains théologiens protestants parlent de la loi naturelle. Et il en tire des perspectives nouvelles sur la notion d'« écologie humaine ».

Ce document est-il à même de servir de plate-forme commune aux chrétiens et non-chrétiens pour rechercher ensemble « le message éthique contenu dans l'être », selon l'expression utilisée par Benoît XVI ? En tout cas, il en pose les prémisses. Car le récent discours du président des États-Unis au monde musulman l'a encore montré : dans un monde particulièrement complexe et imbriqué, chacun est aujourd'hui en quête de cette « règle d'or » qui fait l'universel.

Isabelle DE GAULMYN, à Rome


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(1) À la recherche d'une éthique universelle. Nouveau regard sur la loi naturelle, de la Commission théologique internationale. Avec une préface de Mgr Roland Minnerath et un guide de lecture du P. Serge-Thomas Bonino. Éd. du Cerf, coll. « Documents des Églises », 192 p., 14 euros.

(2) Voir l'article « La loi naturelle selon Benoît XVI », par Geneviève Médevielle, dans la revue Études (mars 2009).


Article paru dans le journal LA CROIX
et mis sur leur site internet le 10 juin 2009

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12/06/2009

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Nous avons vécu les fêtes du 20e de la Fraternité de l’Épi,domiciliée dans le quartier St-Roch à Québec, comme un grand vent de Pentecôte. Tout le monde applaudirait au petit mot que le Père André Dumont, du Centre Victor-Lelièvre, m’envoyait au lendemain du lancement de « Debout les pauvres!


20e ANNIVERSAIRE DE L`EPI
«IL ÉLÈVE LES HUMBLES RENVOIE LES RICHES LES MAINS VIDES!» Racontaient Marie, Max Kolbe… et faisions-nous tous hier soir. «MAGNIFIQUE, CONVIVIAL, IMMENSE, RAYONNANT, AUTHENTIQUE, ECCLÉSIAL DE LA BASE, AVEC COMPLICITÉ ÉPISCOPALE SUPER, ET LES PRÉFÉRÉS DU PÈRE, LES PETITS, Merci pour le privilège d’avoir pu apporter notre petite part à faire au CVL un succès de ce lancement historique. André et toute l’équipe d’Arts & Médias.»

«Signe de vie» fera relâche durant les vacances. Avec mes souhaits de repos sur le balcon ou en pleine nature, je vous partage mon petit mot du lancement (un peu long), mais que plusieurs m’ont demandé.


Laurette Lepage
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Mot de Laurette Lepage, fondatrice de la Fraternité de l'Épi (Québec) lors du lancement du livre « Debout les pauvres ! », le 28 mai 2009.

DIS-NOUS QUELQUES SECRETS DE CE TITRE

« Debout les pauvres ! »... Un titre « provocateur », dit-on ! Je n’en suis pas gênée, en pensant à Celui qui a provoqué le premier : le Christ !

Après la chanson qu’on vient d’entendre, on ne peut s’empêcher de penser à la parabole du Père qui va au-devant de son fils prodigue. Son garçon devait être crotté... Ce père de la parabole, c’est Dieu  ! Dieu n’a pas peur des crottés ! Dieu n'a pas peur des drogués, des alcooliques, des divorcés remariés, des non-pratiquants, des accotés, des mal-aimés de toutes sortes. Dieu n’a pas peur de tous ces crucifiés d’aujourd’hui !

La bonté de Dieu nous étonne et nous scandalise. Tellement que parfois, on est jaloux ou choqué, comme le fils aîné de la parabole, quand des pécheurs reçoivent plus d’attention que des gens vertueux. Dieu est du côté des pauvres. Il a un faible pour les plus pauvres. Il sait de plus, que nous sommes tous pauvres en quelque part. Il s’est fait lui-même pauvre, de la crèche à la croix. Quel Dieu déroutant !

C’est un bonheur à l’envers, que nous propose le Christ des béatitudes, en proclamant : « Heureux, vous, les pauvres » ! Par ces paroles, il n’a pas dit aux pauvres de se résigner, mais bien plutôt : : “Relevez la tête! Debout! En marche!” Le mot « heureux », en hébreu, se traduit justement par: “debout !” “en marche !”

Mgr Fournier, dans sa préface, a su traduire tout cela, dans des mots d’aujourd’hui, en parlant de la « nouveauté à double révolution ». Merci, Pierre-André, (excusez, j’ai bien de la misère à dire « Monseigneur»), d’avoir si bien présenté « Debout les pauvres ! ».

Debout, les pauvres, les pacifiques, les persécutés! Debout, les exclus! Un programme vous est proposé! La paix n’est pas donnée toute faite, il faut la bâtir ! La justice n’est pas donnée toute faite, il faut la conquérir avec l’obstination des « non-violents » et la ténacité des « résistants » !

Les béatitudes feraient-elles des disciples de Jésus, des « résignés », enveloppés dans leurs guenilles de misère, sans faire le moindre effort pour s’en sortir? Les béatitudes feraient-elles ded disciples de Jésus, des masochistes qui se complaisent dans leur souffrance en attendant le bonheur du ciel? Ce serait donner raison à Karl Marx, qui parlait de la religion comme « l’opium du peuple ».

Non, le Christ n’a pas dit:

- “Heureux les chômeurs, les itinérants, les assistés sociaux.
- “Heureux ceux qui vivent sans rien faire, aux crochets de la société”.
- Non, le Christ n’a pas dit: “Heureux les débiles, les tarés, les bons à rien, les malades mentaux”....

Mais le Christ a dit, et cela, pour tout le monde:

- « Heureux les pauvres dans leur cœur »....

- Heureux les détachés: ceux qui ne sont pas rongés par la maladie de l’avoir et du pouvoir...

- Heureux ceux qui apprécient ce qu’ils ont et n’en veulent pas toujours plus...

- Heureux ceux qui aiment les pauvres: ceux qui peuvent donner à plus pauvres qu’eux...

- Heureux ceux qui se penchent sur toutes les pauvretés: sur celles qui mendient la tendresse, sur celles qui mendient l’espérance, sur celles qui mendient une présence.

C’est à ceux-là que le Royaume des cieux appartient. Car ils sont libres et détachés dès ici-bas. Ils sont libérés de tous ces fils qui retiennent l’être humain dans son envol vers les autres et vers Dieu, tandis que les repus sont tentés de s’agripper à leurs biens.

Frédy Kunz, le fondateur des Fraternités du Serviteur souffrant, au Brésil, et décédé en l’an 2000, adressait à Regina, lors de sa profession religieuse, à la Communauté protestante de Grandchamp, en Suisse, les paroles suivantes:

“Un jour, ma petite, tu rencontreras un homme sans beauté,
sans rien pour attirer le regard,
comme s’il était une ordure de l’humanité.
Alors là, ne te sauve pas. N’aie pas peur. Approche-toi.
Mets-toi à genoux et dis: “Parle, Seigneur”.
Et là, le Bien-Aimé te dira des choses ineffables,
tellement belles... Un secret merveilleux.
Et ce sera la grâce de ta vie”

Mets-toi à genoux et dis: “Parle, Seigneur!
Il faudrait que nous entrions dans le monde des pauvres comme dans un sanctuaire, sur la pointe des pieds, en nous mettant à genoux. Il faudrait que nous entrions dans le monde des pauvres, un peu à la manière de Moïse, devant le buisson-ardent, quand Dieu lui dit : “Enlève tes sandales... car la terre que foulent tes pieds est sacrée!” (Ex 3,5). Entrer chez les pauvres, c’est entrer sur le territoire de Dieu. C’est là le lieu de sa Présence !

La longue marche du Serviteur souffrant, qu’a été toute la vie de Frédy Kunz, notre fondateur, est une semence de fraternité qui s’est déjà multipliée dans plusieurs pays . Après le Brésil, c’est en France, en Suisse, en Espagne, en Italie, en Belgique, et ici, au Québec, sans compter les autres petites pousses en Amérique Latine et en Afrique. Et ce soir, nous avons la joie d’avoir avec nous, deux personnes qui sont au service cette grande Fraternité, pour créer des liens et maintenir l’unité, dans la diversité de tous ces groupes : Nara Rachid, du Brésil et Michel Bavarel, de Suisse. Merci, tous les deux, pour votre présence et votre service si attentifs à la grande famille de la Fraternité !

Le livre « Debout, les pauvres ! », ne prétend pas être une analyse sociale de la pauvreté, mais bien, l’expérience de personnes qui vivent dans leur chair et dans leur coeur toutes sortes de pauvretés: celles du corps, du coeur et de l’esprit. Le livre raconte tout simplement l'histoire de personnes rassemblées dans la Fraternité de l'Épi, un peu à l’image de la parabole du banquet des noces où le roi envoie chercher sur les trottoirs les aveugles, les « sans parole », les boiteux, les estropiés et fait avec eux, la fête.

La Fraternité de l’Épi est animée par la mystique du Serviteur souffrant, ces chants du Serviteur qu’on trouve aux chapitres du prophète Isaïe, dans la Bible. Les gens se reconnaissent dans ce Serviteur défiguré, mais que Dieu a ressuscité.

- Gaston reconnaît sa propre histoire quand il dit : « Moi aussi, comme le Serviteur souffrant, j’ai été « foulé aux pieds comme une ordure ».

- Micheline dit : « Comme le Serviteur souffrant, mon « visage est sans beauté », mais moi, je suis belle en dedans ! »

- Line qui a perdu son mari, il y a quelques années, s’écrie dans sa peine : « Moi, je me reconnais quand on dit que le Serviteur souffrant, c’est « l’homme de douleur » J’étais comme lui, à la mort de Gilles ».

Ce Serviteur souffrant qui vit aujourd’hui parmi nous, on le chante comme çà, à chaque réunion de l’Épi. Tu veux commencer, Alberte ?

Oui, notre Dieu est vivant
Son amour, de tous les temps ! (bis)

Grande victoire, ô Marie
Annoncée aux tout-petits (bis)

Tu marches encore sur nos chemins,
C’est toi, Jésus qui nous tend la main
Tu continues de porter la croix
Et de changer nos douleurs en joie.

Dans tous nos frères, c’est ton Visage
Que nous voyons, Serviteur souffrant
Pourquoi chercher dans les nuages
Quand tu nous croises à chaque tournant.
(Chant de l’Épi)

Pourquoi chercher dans les nuages, quand tu nous croises à chaque tournant ? Cette histoire, vous la lirez à chaque page du livre « Debout les pauvres ! »

Et Monseigneur Couture, qui a reconnu la Fraternité de l’Épi comme une petite pousse « valable » dans son diocèse, est ici, avec nous, ce soir et nous l’écouterons à l’instant, nous redire encore : « Mes bien-aimés ».

Merci !
Laurette Lepage




L’Autre Visage
Chant du lancemenent
(Richard Vidal)

1. L’Autre Visage, un soir m’a révélé
Le Serviteur qu’on a défiguré :
Les sales déchets, les sans-victoire
Les crucifiés sur nos trottoirs.
« Quand tu iras
Marcher près de leur peur,
Tu sentiras
Le souffle de mon cœur;
Je te le dis :

Heureux les pauvres !
Debout les pauvres !
Car le Royaume des cieux vous appartient
Car le Royaume des cieux est en vos mains. »


2. L’Autre Visage m’a dit de regarder
Les engelures de notre société :
Les froides nuits, les longs calvaires,
Les rêves morts dans la misère.
« Quand tu iras
Toucher leur dur enfer
Tu reviendras
Le cœur plein de prière.
Je te le dis : Heureux les pauvres

3. L’Autre Visage m’a tant enraciné
Dans son amour des plus abandonnés :
Les rejetés, les charbons noirs,
Les oubliés du dépotoir.
« Quand tu iras
Sur leur terrain brûlé,
Tu reviendras
Les yeux illuminés.
Je te le dis : Heureux les pauvres!



Née au Témiscamingue, Laurette Lepage se présente comme d’abord fille des souches, des semis et des grands espaces. Sa passion de l’Évangile l’a conduite par des chemins inattendus, au milieu des pauvres et des exclus, tant au Brésil qu’à Québec où elle réside actuellement et où elle a fondé la Fraternité de l'Épi il y a 20 ans.

Elle est l'auteure de cinq ouvrages publiés aux éditions Anne Sigier. « Debout, les pauvres! », est son sixième ouvrage qui vient de paraître aux éditions Novalis en mai 2009.


Lire la fameuse lettre de Laurette Lepage à Mgr Ouellet le 7 novembre 2007 dans le style de celle de Catherine de Hueck à son évêque parue sur le site internet de Radio Ville-Marie

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31/05/2009

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L'Eurabie a une capitale: Rotterdam en Hollande. À Rotterdam, des quartiers entiers donnent une impression de Moyen Orient, les femmes circulent voilées, le maire est musulman, les tribunaux et les théâtres appliquent la charia. Sandro Magister, un grand reporter du journal La Repubblica présente un grand reportage d'un de ses confrères de Il Foglio, Giulio Meotti, qui écrit aussi pour le "Wall Street Journal, reportage des plus instructifs sur la ville la plus islamisée d'Europe. Le reportage est assez long, mais il est fascinant par les informations qu'on y trouve et qui sont peu connues en Amérique. Bonne lecture.


PRETRES ACADEMY : ENFIN LE DVD
Le concept, original, a fait mouche : la bande-annonce et les quatre vidéos totalisent 400 000 vues vidéos en un an, aux compteurs des sites dailymotion, youtube et croire.com essentiellement. Près de 500 medias ont participé au buzz et 1 400 000 million de pages ont été consultées sur le site www.pretres-academy.com. Parmi les visiteurs, 60 % étaient des 15-30 ans, ne pratiquant pas ou occasionnellement. Objectif atteint, donc, de pouvoir parler à des jeunes - parfois loin de l'Eglise - des prêtres qui donnent leur vie à Dieu et aux autres. L'occasion peut-être également, bien qu' indirectement, de susciter des questions sur ce type de vocation, et plus si affinités.


Néanmoins, il y a un temps pour tout. En juillet 2008, Michel et Christophe ont quitté les studios et retrouvé leurs ouailles. Ils sont responsables de paroisses ou d'aumôneries. Franck, dont l'épisode 4 montrait l'ordination, a commencé sa première année de prêtre dans l'unité pastorale de Pontarlier, tout en poursuivant des études de théologie à Paris. A leur tour, et loin des caméras, de nouveaux séminaristes s'engagent dans un chemin qui les mènera peut-être à la prêtrise. Tous ont vu la Prêtres Academy et ont été interpellés par l'exemple de leurs aînés. Peut-être feront-ils partie, un jour, de la grande famille des prêtres, la vraie « Prêtres Academy » ?


Mais plus nombreux encore sont ceux et celles qui, de tous horizons, ont aimé ces vidéos, et qui nous ont demandé si un DVD sortirait un jour. Un support qui permettrait de parler plus facilement de la prêtrise était aussi attendu en aumônerie, et dans les parcours de confirmands. C'est pourquoi le service diocésain des vocations a fini par opter pour la solution DVD. Pour ce faire, il a contacté un éditeur, Satisfecit Editions, et a retravaillé avec Digital Media Productions, le réalisateur de la saga "culte". Le partenariat a bien fonctionné et le DVD sort à l'occasion de la Journée Mondiale des Vocations, le 3 mai 2009. Il est disponible au prix modique de 2 euros, dans les librairies religieuses de l'hexagone, ou directement auprès du service des vocations.


Vous n'y trouverez pas de bonus ou making-of. Mais vous verrez les clips vidéo sous un jour nouveau : nouveau logo, nouveaux graphismes, et nouvelles musiques. C'est du fait maison, et c'est bien fait. En qualité DVD, et à ce prix là, il faudrait être fou pour ne pas en profiter. Et si les premiers seront les derniers, comme dit l'Evangile, pour ce cas là c'est l'exception qui confirme la règle ! Dépêchez-vous, il n'y en aura peut-être pas pour tout le monde !

P.S : vous ne trouverez plus les vidéos de la Prêtres Academy sur le web, au moins pour un moment. Mais que les internautes se rassurent : d'autres diocèses ont surfé sur la vague "Prêtres Academy" et proposeront également des web vidéos pour présenter la vie des prêtres. Ainsi le diocèse de Paris lancera le 3 mai la première d'une série de 3 vidéos : "Into the One". Elle met en scène Geoffroy, qui a décidé de consacrer sa vie au Christ.


Paru sur le site d'InXL6 http://www.inxl6.org/
le 15 mai 2009
Auteur : Aurélien
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17/05/2009

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ADOS ET RELIGION AU CANADA
Le Projet jeunesse Canada, qui suit des milliers de jeunes dans le cadre d'une enquête continue depuis 1984, a publié ses conclusions dans un livre à paraître en avril. L'étude, menée par Reginald Bibby, sociologue, directeur du Projet jeunesse et professeur à l'Université de Lethbridge, a sondé plus de 5'500 adolescents, indique l'Agence ENI.

Reginald Bibby, observateur des réalités dans le pays, s'est penché sur cette génération d'adolescents du début du millénaire dans un ouvrage intitulé "The Emerging Millennials".

Alors qu'en 1984 exactement la moitié des adolescents se définissaient comme catholiques, ils n'étaient que 32 % en 2008. Au cours de la même période, la part de jeunes ayant indiqué faire partie de l'Eglise unie du Canada est passée à seulement 1 %, alors qu'elle était de 10 % en 1984. L'Eglise anglicane ne s'en tire pas mieux : 2 % en 2008, soit une chute de six points par rapport à 1984.

De plus, il y a désormais au Canada plus de jeunes qui s'identifient à l'islam qu'aux traditions anglicane, baptiste et unie combinées - une tendance qui s'explique essentiellement par l'immigration, explique Reginald Bibby.

La part d'adolescents se réclamant "d'autres religions" (islam, bouddhisme, judaïsme, hindouisme, sikhisme et spiritualité aborigène) est passée de 3 % en 1984 à 16 % en 2008. Les musulmans représentent 5 % des adolescents. L'athéisme progresse également, un tiers des adolescents indiquant ne s'identifier à "aucune religion" en 2008, alors qu'ils n'étaient que 12 % en 1984.

L'enquête révèle en outre que la part d'adolescents affirmant ne jamais avoir eu de relations sexuelles est passée à 56 % en 2008, alors qu'elle n'était que de 51 % en 2000 (avant 2000, les sondeurs ne posaient pas la question directement).

Reginald Bibby écrit que les adolescents d'aujourd'hui "ne sont pas particulièrement radicaux en matière de sexualité". Leurs opinions sont, selon lui, similaires à celles de leurs parents au même age, et ils ne sont pas plus actifs sur le plan sexuel.

Par ailleurs, le nombre de jeunes affirmant consommer du tabac a chuté pour atteindre 22 %, contre 38 % en 1984. La consommation régulière d'alcool est passée de 76 % à 71 % entre 1984 et 2008.

D'après PROXIMO le bulletin d'information de Radio Ville-Marie

2009-04-19

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Pour lire les détails de l'enquête de Reginald Bibby en anglais voir le site internet de MacLeans
http://www2.macleans.ca/2009/04/10/generation-tame/
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26/04/2009

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APRES LA MORT:  RESURRECTION?
Le chiffre est sans appel, écrit Nicolas Sénèze du journal "La Croix" : seul un Français sur dix croit en la résurrection, selon un sondage TNS Sofres/Logica publié jeudi 9 avril par l’hebdomadaire Pèlerin . À la question « Qu’y a-t-il pour vous après la mort ? » seuls 10 % des Français répondent en effet « la résurrection des morts auprès de Dieu », contre 7 % « la réincarnation sur terre dans une autre vie », 33 % «quelque chose, mais que je ne sais pas définir» et 43 % «rien».

Les chiffres sont sensiblement les mêmes chez les catholiques, 13 % déclarant croire en la résurrection (7 % en la réincarnation, 40 % en quelque chose et 33 % en rien). Il n’y a que chez les pratiquants réguliers que la résurrection recueille une majorité : 57 % (1 % pour la réincarnation, 29 % pour « quelque chose », et 8 % « rien »).

Une perte de 9 points par rapport aux enquêtes antérieures
Par rapport à de précédentes enquêtes, ces chiffres montrent un net recul : en 1986, 19 % des Français disaient croire en la résurrection, selon une enquête réalisée alors par la Sofres (– 9 points), 30 % estimant qu’il n’y a rien après la mort (+ 13 points). Et si cette croyance en « rien » augmente de 8 points chez les catholiques en l’espace de vingt ans, celle en la résurrection augmente aussi de 8 points chez les pratiquants réguliers.

Comment expliquer cet éloignement des Français de ce que qui constitue le noyau même de la foi chrétienne ? Pour les spécialistes interrogés par Pèlerin, c’est dans un sérieux déficit d’explicitation du christianisme qu’il faut chercher. « Depuis un demi-siècle, l’Église est emmurée dans un silence radio sur l’au-delà ! », déplore ainsi le franciscain Michel Hubaut. Comme l’explique Samuel Liéven, journaliste à Pèlerin, « bien souvent, les rudiments de catéchisme glanés au cours de l’enfance ne résistent guère aux épreuves imposées par la vie, notamment la perte d’un proche ».

D’où cet appel « urgent » du théologien jésuite Bernard Sesboüé à « mettre au point une catéchèse qui décrypte le vocabulaire à l’intention des adultes… et des futurs adultes ». Et Pèlerin de mettre en avant deux pistes pour « faire passer la résurrection du mythe à la réalité » : un travail méthodique d’explication et la rencontre avec des témoins animés de la joie pascale.

Nicolas SENÈZE

du Journal "La Croix" article publié le 08-04-2009 sur le site www.la-croix.com




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10/04/2009

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Nicodème à la rescousse. "Dieu a tant aimé le monde..." Homélie pour 4e dimanche du Carême, Année liturgique B, 22 mars 2009, par l'abbé Michel Fournier, curé de la paroisse Bienheureux François de Laval à Québec sur l'excommunication survenue au Brésil et sur les derniers gestes du pape qui ont fait l'actualité. Textes de l'Écriture: 2 Chroniques 36,14-16.19-23, Eph 2,4-10 et Jn 3, 14-21.


EXCOMMUNICATION, VOUS DITES?
La Parole de Dieu proclamée ce dimanche arrive à point pour éclairer notre foi, susciter notre espérance, faire grandir notre charité. J'aimerais attirer votre attention sur certains passages qui ont retenu la mienne et faire le lien avec une actualité religieuse plutôt tapageuse de ces dernières semaines.

Dans l'évangile de ce jour, Jésus dit à Nicodème, ce notable parmi les juifs qui est venu le rencontrer pendant la nuit, à la cachette : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16).
Et Jésus lui dit encore : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé » (Jn 3, 17).

Dans la seconde lecture, pour sa part, l'apôtre saint Paul écrit aux Éphésiens : « C'est Dieu qui nous as faits, il nous a créés en Jésus Christ pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (Ep 2, 10).

À ces passages de la Parole de Dieu j'aimerais rattacher aussi le thème qui nous est proposé pour l’ensemble de la démarche liturgique du Carême. Adressé à Dieu, ce thème s’énonce ainsi : « Tu aimes le monde et nous marchons avec toi » (VL 376).

On peut résumer ainsi et obtenir le noyau central de la Parole de Dieu de ce dimanche de Carême : Dieu a créé le monde, il aime ce qu'il a créé; il y envoie son Fils pour enseigner à ceux qu'il a créés comment bien agir; le Fils ne vient pas pour juger mais pour sauver.

Il se dégage de ces quelques phrases une impression de confiance; le ton est positif, l'être humain est marqué par une grande dignité. Ces paroles mettent de la lumière dans notre vie de personnes baptisées. Malheureusement, cette impression et ce ton semblent bien peu en accord avec une certaine actualité religieuse qui est rapportée dans les journaux et les bulletins de nouvelles télévisés. Depuis environ deux ou trois semaines, plusieurs nouvelles à caractère religieux ont fait le tour de la planète et suscité des commentaires parfois assez virulents contre l'Église catholique ou contre ses dirigeants ou contre son enseignement. Ces nouvelles viennent apparemment discréditer le message positif de la Parole de Dieu sur laquelle nous méditons. Je me permets de rappeler quelques unes de ces nouvelles.

- Il y a d'abord le cas bouleversant de cette fillette brésilienne devenue enceinte par suite du viol commis sur elle par son beau-père; une équipe médicale et sa mère ont jugé que la vie de cette enfant était en danger et ils ont interrompu sa grossesse en pratiquant sur elle un avortement. L'évêque du lieu a eu connaissance de la chose et il a aussitôt excommunié la mère et les médecins. Pour couronner le tout, une haute autorité de Rome, non pas le Pape mais un de ses proches collaborateurs, a approuvé l'excommunication.

- Pour un deuxième cas, ce n'est pas l'imposition de l'excommunication mais plutôt la levée de l'excommunication qui fait problème. Le Pape a levé l'excommunication qui avait été imposée à quatre évêques ordonnés sans l'autorisation de Rome en 1988. Ces quatre évêques sont membres d'un groupe de catholiques qu'on appelle intégristes parce qu'ils rejettent l'enseignement du Concile Vatican II, qu'ils défient l'autorité du Pape et qu'ils célèbrent la messe selon les anciens rites, notamment en latin. De plus, et ce n'est pas la moindre des choses, un de ces quatre évêques se permet d'affirmer qu'il n'y a pas eu de massacre des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Devant le remous provoqué par cette affaire, le Pape a senti le besoin d'écrire une lettre à tous les évêques du monde pour expliquer sa conduite; c'est du jamais vu!

- Pour un troisième cas, il y a cette déclaration du Pape concernant l'usage des préservatifs dans les rapports sexuels et l'impact de cette pratique sur la diffusion du sida. Le Pape était en avion, en voyage vers l'Afrique et il répondait à une question de journaliste. Cette conversation a fait le tour du monde dans le temps de le dire. Les réactions contre les propos du Pape ont été vives, virulentes, violentes même, c'est le moins qu'on puisse dire.

De ces trois événements j'aimerais retenir le premier, celui de la fillette brésilienne pour tenter d'en dégager quelques leçons. Disons le directement : l'évêque qui a lancé l'excommunication n'aurait jamais dû le faire et l'autorité romaine n'aurait jamais dû l'entériner. Au vu des circonstances de vie de la fillette, la loi de l'Église ne lui imposait pas, mais pas du tout, cette conduite (Can 1323 1324). Provoquer une interruption de grossesse est évidemment une décision très grave. Mais on était en présence d'une enfant ayant subi des violences physique et psychologique également très graves mettant sa propre vie en péril. Le principe du respect de la vie ne s'applique pas seulement pour le foetus. On peut retenir que l'extrême gravité de ce cas, et j'oserais même dire le caractère scandaleux de la décision de l’évêque, a provoqué plusieurs autres évêques à publier des lettres pour dénoncer la décision de leur collègue brésilien. On peut retenir aussi que dans la délicate question de l'interruption de grossesse, le critère du respect de la vie du foetus n'est désormais pas le seul à pouvoir être placé au-dessus de tous les autres.

Un prélat romain, archevêque et président de l'Académie pontificale pour la vie, Mgr Rino Fisichella a écrit ceci dans le journal du Vatican, l'Osservatore Romano : « Avant de penser à l'excommunication, il était nécessaire et urgent de sauvegarder sa vie innocente et de la ramener à un niveau d'humanité dont nous, les hommes d'Église, devrions être des annonciateurs experts et des maîtres. Il n'en a pas été ainsi et, malheureusement, la crédibilité de notre enseignement s'en ressent, apparaissant aux yeux de tant de personnes comme insensible, incompréhensible et privé de miséricorde ». (OR 17 mars 2009).

Dans une lettre adressée aux diocésains et diocésaines de Québec, notre archevêque, le cardinal Ouellet, a pris position sur cette question et il a fait siens les propos de Mgr Fisichella.

En conclusion, on peut se demander : Y a-t-il une bonne nouvelle présente dans ce drame brésilien? Y a-t-il quelque chose d'évangélique à y découvrir? Oui il y en a si on garde en mémoire que chez les humains l'application de la loi morale passe toujours par le jugement de la conscience. Dans cet espace de la conscience, chaque personne humaine peut entendre la voix de Dieu qui appelle, Dieu qui offre sa miséricorde. L'Évangile nous donne des exemples de ce que veut dire Jésus lorsqu'il déclare qu'il n'est pas venu abolir la Loi mais l'accomplir.

Rappelons-nous le cas de cette femme prise en flagrant délit d'adultère et qu'on amène à Jésus pour la lapider, comme c'est prévu dans la Loi de Moïse. « Que celui qui est sans péché lui lance la première pierre » dit Jésus. Et tous se retirent sans procéder à la lapidation. Jésus dit à la femme : «Va et désormais ne pèche plus» (Jn 8, 2-11). En agissant ainsi, Jésus n'encourage pas l'adultère mais il introduit la puissance transformante de la miséricorde divine.

Rappelons-nous aussi le cas de Joseph qui voyant Marie sa fiancée enceinte avant qu'ils aient habité ensemble, envisage de la répudier comme il est prescrit de le faire dans la Loi de Moïse. Mais voilà que sur la parole d'un ange, dans un acte de foi qui jaillit du fond de sa conscience, Joseph va au-delà de la loi et il accueille Marie et devient le père nourricier du Messie de Dieu (Mt 1, 18-25).

Avec le jugement de la conscience, on peut dépasser le légalisme et faire de la mise en oeuvre de la loi morale un moyen de rencontrer Dieu au plus intime de soi-même.

On retrouve alors la beauté des paroles de Jésus qui dit à Nicodème dans l'Évangile que le Fils de Dieu est envoyé dans le monde non pas juger le monde mais pour le sauver. On comprend que ce que l'apôtre Paul écrit aux Éphésiens il y a deux mille ans s'adresse encore à nous aujourd'hui. Dieu nous a créés en Jésus Christ et rendus capables de bien agir si nous marchons avec lui.

N’hésitons pas à le suivre avec tout notre enthousiasme, toute notre ardeur. Car il aime le monde et il veut le sauver. Il ira jusqu'à la mort sur une croix pour accomplir se mission. Sa Parole est la lumière qui inspire notre conscience, qui éclaire notre route.


Michel Fournier, ptre
Curé de la paroisse Bienheureux François de Laval à Québec
Prêtre résidant au Séminaire de Québec

le 22 mars 2009

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28/03/2009

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LE CURE BRESILIEN S'EXPLIQUE
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Notre ville a été secouée par une nouvelle tragique : une enfant de neuf ans victime des abus sexuels de son beau père était enceinte de jumeaux. Sa sœur aînée, âgée de 13 ans, avait subi les mêmes sévices. Cette horrible histoire durait depuis près de trois ans.

Quand le conseil de Alagoinha a découvert les faits, il a tenté de tout mettre en œuvre pour aider les enfants et les parents. Le 27 février, la justice a confié les enfants à l’institut médical légal de Caruaru, dans l’Etat de Pernambuco. D’autres examens complémentaires ont été réalisés (avec des sexologues, des psychologues) ensuite à l’institut médical de l’enfance de Recife. C’est à cet endroit que la victime a rencontré une assistante sociale du nom de Karolina Rodrigues et son assistante Marie-José Gomes. Cette dernière a refusé l’hypothèse de l’avortement au nom de sa conscience chrétienne. Karolina Rodrigues a décidé de porter ce cas devant le conseil de Alagoinha. Les cinq conseillers de la ville ont refusé pour les mêmes motifs. Ils ont transmis leur avis à l’institut médical de Caruaru. Une copie a été donnée à Karolina Rodrigues en ma présence et celle du père de la victime, monsieur Erivaldo.

Le 28 février, je suis invité à participer au conseil de l’institut médical de l’enfance de Recife en compagnie de Marie-José Gomes et de deux membres de notre paroisse. Nous en profitons pour aller visiter la victime et sa mère. Elles se trouvent au quatrième étage de l’établissement, dans un appartement isolé. L’accès est très strict. Je suis obligé de rester dans le couloir mais j’arrive à parler avec la mère de la petite. Elle m’avoue ‘avoir signé des papiers’. Je m’inquiète car cette femme est analphabète. Comme elle est incapable d’apposer sa signature, on a pris ses empreintes digitales. Je lui demande ce qu’elle pense à propos de l’avortement. Elle montre des sentiments très maternels et surtout une préoccupation extrême pour sa fille. Elle répond : ‘je ne veux pas que ma fille avorte… » La maman me parle de son état de santé : ‘ça va bien, elle joue avec des poupées qu’on vient de lui donner.’ Nous repartons avec la ferme conviction que la mère est totalement défavorable à l’avortement de ses petits fils. ‘Personne n’a le droit de tuer personne’ ajoute-t-elle. ‘Seul Dieu peut disposer de la vie…’

Le 2 mars, nous retournons à l’institut de Recife. Nous sommes autorisés à monter au 4e étage pour visiter la victime. Mais, arrivés au premier étage, un fonctionnaire de l’institut nous interdit de monter plus haut. Il nous demande de voir l’assistante sociale dans un autre bâtiment. Nous tombons nez à nez avec Karolina Rodrigues. Je suis en compagnie de Marie José Gomes et de monsieur Erivaldo qui s’oppose à ‘l’avortement de ses petits fils’. Quand l’assistante découvre mon identité, elle dit devant tout le monde : ‘il s’agit d’une affaire médicale même si le prêtre qui est là estime qu’il s’agit d’une question de morale.’ Nous interrogeons Karolina Rodrigues sur l’état de santé de l’enfant. Elle affirme que tout est déjà résolu avec l’accord de la maman. La procédure médicale va suivre son cours. Elle insiste sur son état critique sans fournir aucun élément de la part d’un médecin. Elle se retranche aussi derrière la loi : ‘dans ce cas, le mieux est de sauver la vie de l’enfant’. Nous répondons : ‘il n’y a pas une seule vie à sauver mais trois !’ Elle ne veut rien entendre. Karolina Rodrigues demande à Monsieur Erivaldo de lui parler seul à seul. Pendant près de 25 minutes. En sortant, ce dernier me révèle qu’il vient de changer d’avis à propos de l’avortement : ‘l’assistante m’a prévenu que ma fille était menacée de mort... Si elle est en danger, il faut la sauver… Quitte à lui retirer les fœtus’ a-t-il murmuré.

Tout paraissait alors terminé. C’est alors que l’archevêque de Recife, dom José Cardoso, et l’évêque de Pesqueira, dom Franceso Biasin, se sont impliqués dans la procédure. Mgr Cardoso a convoqué un groupe de médecins, d’avocats, de psychologues, de juristes pour étudier la légalité de cette affaire. Lors de cette réunion, le 3 mars, à la résidence de l’archevêque, il y avait le directeur de l’institut médical de l’enfance de Recife, Antonio Figueiras. Il a reconnu en public les pressions exercées par Katerina Rodrigues. Il a contacté l’hôpital pour suspendre l’avortement.

Un peu plus tard, l’archevêque de Recife reçoit un appel de monsieur Figueiras l’informant qu’un groupe féministe – Curumin – aurait convaincu la maman d’accepter un transfert de sa fille vers un autre hôpital. Nous retournons sur place avec Maria Gomes. On l’a fait attendre en prétextant la rotation des équipes (l’enfant était déjà transférée). Personne n’ose lui dire quelque chose. Comment une personne en péril de mort peut-elle obtenir un bon de sortie ? Comment l’état de la victime a-t-il pu changer si rapidement ? Qu’est-ce que le Curumin a pu dire à la mère ?

Le 4 mars, nous apprenons que l’enfant est internée à l’hôpital de CISAM (centre intégral de santé Amaury de Medeiros spécialisé dans les grossesses à risques). Cela se trouve au nord de Recife. Notre espoir de voir deux enfants vivants disparaît brutalement. Tout cela à cause d’une manipulation de conscience et d’un manque de respect pour la vie humaine. J’ai raconté tout cela pour que les gens sachent la vérité. »

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28/03/2009

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