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RéflexionsChristian Rioux, correspondant du journal Le Devoir à Paris, nous livre des réflexions passionnantes sur la visite du pape Benoît XVI Paris et à Lourdes en septembre 2008. "Comment imaginer deux hommes plus différents? écrit-il. D'un côté, un président divorcé deux fois qui fréquente les stars, les yachts luxueux et cultive les déclarations-chocs. De l'autre, un théologien à la voix presque inaudible qui semble se complaire dans des discours truffés de citations latines."
Si la visite de Benoît XVI en France cette semaine [12-13 septembre 2008 à Paris et 13-14-15 septembre 2008 à Lourdes] a produit un choc culturel, il était peut-être dans cette brève rencontre avec Nicolas Sarkozy.
Cette visite a pourtant relancé un débat que l'on croyait clos. Le président français en a profité pour faire la promotion de ce qu'il nomme la « laïcité positive ». Discret, le pape s'est contenté de se dire ouvert à « une nouvelle réflexion sur le vrai sens et sur l'importance de la laïcité ». Il avait déjà défini le contexte de sa visite en affirmant : « La foi n'est pas politique et la politique n'est pas une religion. » On s'interroge depuis quelque temps sur ce que peut bien signifier cette « laïcité positive » qu'évoque régulièrement le président français. Si cette laïcité nouvelle consistait à mettre de côté un vieux discours anticlérical toujours vivace dans certains milieux, pourquoi pas. S'il s'agissait de reconnaître la contribution de la religion catholique à l'histoire de l'humanité, va encore. Mais s'il était question d'abandonner la réserve qui avait jusqu'ici caractérisé tous les présidents de la Ve République, de Charles de Gaulle à Jacques Chirac, il s'agirait d'une autre histoire. C'est avec raison que de nombreux Français s'irritent aujourd'hui d'un président qui, en rupture avec la tradition, ne cesse d'afficher sa foi à tout propos. Un peu de la même façon qu'à une autre époque, il parlait sans pudeur de sa vie amoureuse. Si la France doit combattre l'anticléricalisme revanchard qui l'a parfois caractérisée, elle peut néanmoins s'enorgueillir de la réserve dont ont fait preuve dans le passé ses représentants dans le domaine religieux. Tout comme elle peut s'enorgueillir d'une école où (comme les policiers et les juges) les enseignants n'ont pas le droit de porter le voile, la croix ou la kipa dans l'exercice de leurs fonctions. Avec pour résultat que, même si le pays accueille les plus grandes communautés juive et musulmane d'Europe, celles-ci ne désertent pas l'école publique au profit de l'école privée. Tous les pays ne peuvent pas afficher un tel bilan. À suivre cette visite du pape à Paris, on se prend néanmoins à regretter que Benoît XVI nait pas honoré de sa présence les festivités du 400e anniversaire de Québec. Peut-être leur aurait-il instillé le regard historique qui leur a tant manqué. À l'époque du storytelling et des petites phrases, ce pape est un anachronisme. On dirait un homme du XIXe siècle égaré à Disney World. Alors que des milliers de fidèles l'attendent sur le parvis de Notre-Dame, le voilà qui court s'enfermer au collège des Bernardins pour s'adresser à un auditoire composé de 600 intellectuels. Tout cela pour prononcer, dans un français châtié, une conférence ardue sur les origines de la culture européenne et pleine de références à d'obscurs théologiens. Et pourtant, sous les somptueuses arches gothiques du XIIIe siècle, ces 600 esprits, parmi lesquels nombre d'athées et d'agnostiques, se sont pris au jeu. Je ne suis pas du genre à mintéresser à la petite cuisine de lÉglise. Lordination des femmes, la messe en latin et le mariage des couples divorcés ne me concernent pas plus que le sexe des imans, des rabbins ou des anges. Mais, à Paris, le pape avait décidé de livrer un message qui concernait tant les croyants que les non-croyants. Je n'oserai vous résumer un discours dont l'exégèse reste à faire. Disons simplement que Benoît XVI s'est demandé ce qui avait donné naissance à la culture européenne apparue dans des monastères comme celui des Bernardins après la disparition de l'empire romain. Pour le pape, cette culture est née de la recherche de Dieu. Mais, dit-il, elle n'est pas née d'un livre unique, la Bible, mais des Écritures. Des Écritures qui ne prennent leur sens que par les interprétations souvent contradictoires que l'homme en donne. Benoît XVI en déduit qu'à sa source, cette « culture de la parole » d'abord littéraire exclut à la fois le fondamentalisme, pour lequel seul compte le texte, mais aussi l'arbitraire subjectif, pour lequel toutes les interprétations se valent. La culture européenne serait fondée sur cette tension permanente entre la fidélité à un texte, une loi, un héritage, et la liberté de les interpréter. On aura compris que le pape visait ainsi tous les intégrismes, catholique ou musulman, pour qui le texte est la voix de Dieu. Mais il visait aussi la propension des sociétés modernes à penser que toutes les opinions se valent. Bref, à ne plus chercher la vérité. C'est pourquoi on peut penser que si le Pape avait investi le séminaire de Québec, comme il l'a fait cette semaine au collège des Bernardins, il aurait fait pâlir de honte le recteur de l'Université Laval, qui a choisi cet été de décerner à Céline Dion un doctorat honoris causa plutôt que demeurer fidèle la vocation de grand savoir de cette institution fondée en 1663. Va pour la légion d'honneur ou l'ordre du Québec, qui peuvent récompenser la réussite. Mais un doctorat n'est-il pas censé récompenser, bien au-delà de la popularité personnelle, ceux et celles qui ont fait avancer la connaissance ? Qu'est-ce que le relativisme absolu dont parlait précisément Benoît XVI ? C'est justement de confondre Céline Dion avec un savant. C'est de faire croire que, malgré ses qualités réelles, parfois sublimes, une chanteuse populaire est l'équivalent d'un grand mathématicien ou d'un grand poète. Comme si les disques d'or et les Félix ne suffisaient pas. La mystification est peut-être utile pour attirer de lucratives clientèles étudiantes, mais c'est une façon sûre et certaine d'avilir la fonction de l'université. Que dirait-on, demain, si Benoît XVI, lui-même universitaire de haut vol et pianiste à ses heures, recevait un Grammy Award ? On pourra discuter les opinions du pape autant que l'on voudra, on ne pourra pas dire que ce théologien nous prend pour des imbéciles. Comme certaines de nos élites. Christian Rioux Journal "Le Devoir" (Montréal) vendredi 19 septembre 2008 Source http://www.ledevoir.com/2008/09/19/206270.html Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. ActualitéReligion: une fracture chez les jeunes. La religion disparaît de l'univers des jeunes "pure laine" au Québec. Elle continue d'habiter l'univers des jeunes issus de l'immigration. Une cassure s'installe entre les jeunes. Où cela nous mènera-t-il? Cette enquête du journal "La Presse" précise le portrait des jeunes et de la religion au Québec particulièrement dans la grand région montréalaise. Bonne lecture.
Lorsqu'il est question de religion, les jeunes «pure laine» et ceux issus de l'immigration ne sont pas en communion.
Cinquante et un pour cent des jeunes Québécois francophones affirment en effet croire en Dieu, par rapport à 73% chez les jeunes provenant de familles anglophones ou immigrées, révèle notre sondage sur les 18-30 ans. La Presse a donné rendez-vous à un musulman, une protestante et un athée sur un perron d'église pour discuter de cet écart. «Dès que je parle du fait que je vais à l'église, il y a toujours un petit malaise», lance Annie Altidor, protestante d'origine haïtienne. «Je sens que les Québécois ont une écoeurantite aiguë envers la religion parce qu'ils ont été échaudés par l'Église catholique.» Étienne Houde, athée de 25 ans qui a grandi à Trois-Rivières, est encore plus tranché lorsqu'il tente d'expliquer pourquoi seulement 27% des francophones sont pratiquants. «Les jeunes de notre âge ont complètement tassé l'aspect religieux de leur vie, dit-il. J'irais jusqu'à dire qu'il existe chez certains une véritable haine envers l'Église catholique. On le voit tous les jours dans nos sacres.» L'étudiant, qui fait une maîtrise en histoire, a grandi dans une famille chrétienne. Comme bien des jeunes de son âge, il a été baptisé, a fait sa première communion puis sa confirmation. Mais à l'adolescence, il a remis la pertinence de ces rites en question. «J'ai trouvé réponse à mes questions existentielles à travers la philosophie, mes relations interpersonnelles et dans le milieu universitaire, dit-il. Je n'ai pas eu besoin d'un livre ou de me transcender dans l'au-delà.» «Je crois que les jeunes associent à tort la religion à un lot de règlements», rétorque Annie, qui étudie la sexologie mais pratique l'abstinence. «Avoir la foi, ce n'est pas suivre aveuglément comme des brebis. Les croyants aussi se posent des questions.» Haydar Moussa, musulman de 24 ans qui a immigré du Liban, partage le point de vue d'Annie. «Le croyant n'est pas un extra-terrestre. La religion est un mode de vie qui encourage des valeurs comme ne pas voler, ne pas insulter autrui ou ne pas parler dans le dos des autres. Bref, on n'est pas si différents des jeunes du Québec.» Les jeunes qui vivent dans la ville de Québec sont les moins croyants de la province, avec 46% de fidèles. Les moins de 30 ans en région sont les plus religieux, avec près de 57% de croyants. Croyez-vous en Dieu? OUI: 53,4% NON: 45,7% NSP/NRP: 0,8 % Êtes-vous pratiquant? OUI: 30,0% NON: 70,0% Méthodologie : Ce sondage a été réalisé du 5 au 19 août 2008 par Segma pour le compte de La Presse et des six autres quotidiens du Groupe Gesca, auprès de 608 Québécois de 18 à 30 ans. Sa marge d'erreur est de 4 points de pourcentage, 19 fois sur 20, davantage pour les sous-groupes. Le samedi 20 septembre 2008 Daphné Cameron Collaboration spéciale Journal "La Presse" de Montréal (Canada) Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. ActualitéMarie Guyart, en religion Marie de l'Incarnation, mystique ursuline de Tours et Québec, béatifiée le 20 juin 1980 par le pape Jean-Paul II, est visitée par Jean-Daniel Lafond et Marie Tifo dont on suit le périple pour entrer dans l'aventure intérieure de cette personnalité exceptionnelle, veuve, femme d'affaires, éducatrice et mystique.
FOLLE DE DIEU
Sur la trace de Marie de l'Incarnation BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal 27-08-2008 | 10h38 Après près d'une trentaine d'années de gestation, Jean-Daniel Lafond présente son dernier projet, Folle de Dieu, en première mondiale ce soir, dans le cadre du Festival des films du monde. L'aventure Folle de Dieu a débuté pour Jean-Daniel Lafond au début des années 1980. À l'époque, cette incursion dans la psyché de Marie de l'Incarnation était une pièce de théâtre. Et le personnage, seul sur scène, prenait vie grâce à... un homme. De facture audacieuse à l'époque, le projet a tout de même séduit la communauté religieuse. Une réaction qui a ouvert bien des portes à Jean-Daniel Lafond au cours des années où il a planché sur sa propre version de Folle de Dieu. De ce nombre, les Ursulines ont été d'une aide particulièrement précieuse lorsqu'est venu le temps de tourner chez elles. «Elles ont été formidables», lance le réalisateur. Dans le tourbillon Mais le projet n'a pas vu le jour aussitôt. Jean-Daniel Lafond n'avait à l'époque pas les moyens de produire Folle de Dieu. Le scénario a été mis en veilleuse, et la vie s'est chargée de tenir le réalisateur occupé, documentaire après documentaire. Puis, son épouse, Michaëlle Jean, a été nommée gouverneure générale. Aussitôt, Jean-Daniel Lafond s'est retrouvé au beau milieu d'une controverse, alors que ses affiliations politiques passées ont été montrées du doigt. «Ça a été quelque chose de dément. Et certains excès de langage auraient pu être douloureux si je n'avais pas relativisé. Mais j'ai l'impression de l'avoir vécu de l'extérieur, comme si tout ceci arrivait à quelqu'un d'autre», se rappelle-t-il. Mais cet épisode est désormais chose du passé pour lui et son épouse. Ils ont passé outre tout ceci. «C'est derrière moi. Et je n'éprouve aucune rancoeur», précise Jean-Daniel Lafond. Boucler la boucle Comme Folle de Dieu était à la base une pièce de théâtre, la boucle sera bientôt bouclée. Lorraine Pintal signe la mise en scène de l'adaptation pour les planches, présentée à Québec dans le cadre des festivités du 400e anniversaire de la ville. La production, mettant toujours en scène Marie Tifo, clôturera la saison prochaine du TNM, ici, à Montréal. Le Folle de Dieu de Jean-Daniel Lafond devient en quelque sorte le compagnon de la pièce de théâtre, son prélude. À l'écran, Marie Tifo se lance sur la trace de Marie de l'Incarnation afin de s'approprier le personnage et de l'habiter corps et âme. «Tout débute avec l'affront de la comédienne et du texte», remarque Jean-Daniel Lafond. Durant quelque 75 minutes, on y suit donc Marie Tifo lorsqu'elle rencontre historiens et autres références afin de bien comprendre qui était cette soeur qui a débarqué en Nouvelle-France pour fonder le monastère des Ursulines de Québec en 1639. «J'ai revu Marie Tifo récemment. Et elle m'a remercié, affirmant que son expérience l'a réellement transformée. Et moi aussi. Pendant 30 ans, nous avons vécu avec ce récit. Et il prend finalement l'affiche», conclut Jean-Daniel Lafond. Présenté en première mondiale ce soir, Folle de Dieu prendra l'affiche le 12 septembre. _______________________________ Jean-Daniel Lafond Cinéaste et écrivain, ex-professeur de philosophie. Auteur d'une quinzaine de films, qui s'inscrivent dans la continuité du cinéma documentaire de création, dont : Les traces du rêve (1986), La maniere nègre ou Aimé Césaire, chemin faisant (1991), Tropique Nord (1994), La liberté en colère (1994), Haïti dans tous nos rêves (1995), Lheure de Cuba (1999), Le temps des barbares (1999), Salam Iran, une lettre persane (2002), Le faiseur de théâtre (France, 2002), Le cabinet du docteur Ferron (2003), Le fugitif ou les vérités dHassan (2006). Observateur attentif du monde et de son temps, ses films composent des récits émouvants et provocants, véritables poèmes philosophiques qui sont autant d'invitations au voyage et a la réflexion sur le destin des êtres et des peuples. Parallèlement au cinéma, il a développé une uvre radiophonique originale et publié plusieurs livres. Il est lépoux de Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada, et collabore activement à la fonction. Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. RéflexionsBenoît XVI lors de sa rencontre les prêtres, diacres et séminaristes du diocèse de Bolzano-Bressanone, le 6 août 2008, durant ses vacances dans les Dolomites italiennes, s'est prêté à des questions auxquelles il a répondu avec simplicité en improvisant de façon familière. J'ai retenu la réponse à celle qui suit parce qu'elle m'a touché, qu'elle est d'une grand richesse et qu'elle nous fait entrer un peu plus dans l'âme de ce pape musicien. Dans cette réponse le pape explique que la raison et la réflexion sur la vérité et la beauté, vont de pair. Les beautés créées par la foi sont « la preuve vivante de la foi », dit-il. Bonne lecture!
P. Willibald Hopfgartner, o.f.m.
- Très Saint-Père, je m'appelle Willibald Hopfgartner, je suis franciscain et je travaille dans une l'école et dans divers contextes du gouvernement de l'Ordre. Dans votre discours de Ratisbonne vous avez souligné le lien substantiel entre l'Esprit divin et la raison humaine. D'autre part, vous avez également souligné l'importance de l'art et de la beauté, de l'esthétique. Alors, à côté du dialogue conceptuel sur Dieu (en théologie) ne faudrait-il pas toujours réaffirmer l'expérience esthétique de la foi dans le cadre de l'Eglise, pour l'annonce et la liturgie ? Benoît XVI - Merci. Oui, je pense que les deux choses vont de pair la raison, la précision, l'honnêteté de la réflexion sur la vérité et la beauté. Une raison qui en quelque sorte voudrait se dévêtir de la beauté, serait diminuée, ce serait une raison aveuglée. Seules deux choses unies forment un ensemble, et pour la foi cette union est importante. La foi doit continuellement affronter les défis de la pensée de cette époque, afin qu'elle ne semble pas une sorte de légende irrationnelle que nous maintiendrions en vie, mais qu'elle soit véritablement une réponse aux grandes questions : afin qu'elle ne soit pas seulement habitude mais vérité - comme le déclara une fois Tertullien. Saint Pierre dans sa première Lettre, avait écrit cette phrase que les théologiens du Moyen Age avaient prise pour une légitimation, presque une commande pour leur travail théologique : "Soyez prêts à tout moment à rendre compte du sens de l'espérance qui est en vous" - apologie du logos de l'espérance, c'est-à-dire qui transforme le logos, la raison, en apologie, en réponse aux hommes. Bien sûr, il était convaincu du fait que la foi était logos, qu'elle était une raison, une lumière qui provient de la Raison créatrice, et non un beau mélange fruit de notre pensée. Voilà pourquoi elle est universelle, c'est pour cela qu'elle peut être communiquée à tous. Mais ce logos créateur n'est pas seulement un logos technique - nous reviendrons sur cet aspect dans une autre réponse - il est ample, c'est un logos qui est amour et donc capable de s'exprimer dans la beauté et dans le bien. Et, en réalité, j'ai dit un jour que selon moi l'art et les saints sont la plus grande apologie de notre foi. Les arguments portés par la raison sont absolument importants et on ne peut y renoncer, mais il reste toujours quelque part un désaccord. En revanche, si nous regardons les saints, cette grande trace lumineuse par laquelle Dieu a traversé l'histoire, nous voyons que là se trouve véritablement une force de bien qui résiste aux millénaires, il y a véritablement la lumière de la lumière. Et de la même manière, si nous contemplons les beautés créées par la foi, elles sont simplement, dirais-je, la preuve vivante de la foi. Si je regarde cette belle cathédrale : c'est une annonce vivante ! Elle-même nous parle, et partant de la beauté de la cathédrale nous parvenons à annoncer visuellement Dieu, le Christ et tous ses mystères : ici ils ont pris forme et ils nous regardent. Toutes les grandes oeuvres d'art, les cathédrales - les cathédrales gothiques et les splendides églises baroques - sont toutes un signe lumineux de Dieu et donc véritablement une manifestation, une épiphanie de Dieu. Et dans le christianisme il s'agit précisément de cette épiphanie : Dieu est devenu une Epiphanie voilée - il apparaît et il resplendit. Nous venons d'écouter l'orgue dans toute sa splendeur et je pense que la grande musique née dans l'Eglise est une manière de rendre audible et perceptible la vérité de notre foi : du chant grégorien à la musique des cathédrales jusqu'à Palestrina et son époque, jusqu'à Bach puis Mozart, Bruckner et ainsi de suite... En écoutant toutes ces oeuvres - les Passions de Bach, sa Messe en si bémol et les grandes compositions spirituelles de la polyphonie du XVI siècle, de l'école viennoise, de toute la musique même celles des compositeurs mineurs - soudainement nous ressentons : c'est vrai ! Là où naissent des choses de ce genre, il y a la vérité. Sans une intuition qui découvre le vrai centre créateur du monde, une telle beauté ne peut naître. C'est pourquoi je pense que nous devrions toujours faire en sorte que les deux choses aillent ensemble, les porter ensemble. Lorsqu'à notre époque, nous discutons du caractère raisonnable de la foi, nous discutons précisément du fait que la raison ne finit pas où finissent les découvertes expérimentales, elle ne finit pas dans le positivisme ; la théorie de l'évolution voit la vérité, mais n'en voit que la moitié : elle ne voit pas que derrière il y a l'Esprit de la création. Nous luttons pour l'élargissement de la raison et donc pour une raison qui justement soit ouverte aussi au beau et ne doive pas le laisser de côté comme quelque chose de totalement différent et irrationnel. L'art chrétien est un art rationnel - pensons à l'art du gothique et à la grande musique ou même, justement à notre art baroque - mais c'est une expression artistique d'une raison très élargie, dans laquelle le coeur et la raison se rencontrent. Ainsi en est-il. Ceci est, je pense, d'une certaine manière la vérité du christianisme : coeur et raison se rencontrent, beauté et vérité se touchent. Et plus nous-mêmes réussissons à vivre dans la beauté de la vérité, plus la foi pourra redevenir créatrice même à notre époque et s'exprimer sous une forme artistique convaincante. Alors, cher père Hopfgartner, merci de cette question ; essayons de faire en sorte que les deux catégories, celle de l'esthétique et celle de la noéthique, soient unies et que dans ce vaste cadre se manifeste la totalité et la profondeur de notre foi. © Copyright : Librairie Editrice du Vatican Traduction française : L'Osservatore Romano parler : le signe de la croix. Autre geste significatif : elle a d'abord voulu s'agenouiller pour prier, sa mère, Yolanda Pulecio, agenouillée à sa droite, et quelques autres personnes, dont des compagnons de captivité. L'aumônier militaire a guidé la prière : trois « Je vous salue Marie », le « Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit ». Cliquez ici pour entendre cette prière La caméra colombienne a fait un gros plan sur le visage recueilli d'Ingrid Betancourt, les yeux fermés. Des images diffusées en direct dans le monde entier, dont, en France, « France 2 ». Elle montrait à sa mère un rosaire enroulé autour de son poignet gauche. Et lorsque la conférence de presse allait commencer, elle a dit au micro qu'elle voulait d'abord remercier Dieu de sa libération en disant : « Il faut surtout que vous vous joignez à moi pour remercier Dieu d'être libre, parce que j'ai beaucoup prié (...) ». Et puis, elle remercie l'armée colombienne, pour cette opération « impeccable », « parfaite ». Et puis elle insiste, après le récit de leur libération : « Dieu nous a fait ce miracle, ceci est un miracle ». Je recommande mes enfants à Dieu Dans la plaquette « Lettres à maman par-delà l'enfer » (Seuil janvier 2008) qui publie sa lettre de captivité du 24 octobre 2007, rédigée entre 8 h 34 et 15 h 34, elle écrit notamment : « Je recommande mes enfants à Dieu afin que la foi les accompagne toujours et qu'ils ne s'écartent jamais de lui ». A sa mère, qui lui adresse des messages quotidiens grâce à la radio, elle écrit : « Tous les jours, je me lève en remerciant Dieu de t'avoir. Tous les jours, j'ouvre les yeux à 4 heures et je me prépare, afin d'être bien réveillée lorsque j'écouterai les messages de l'émission « La Carrilera de las 5 ». Entendre ta voix, sentir ton amour, ta confiance, ton engagement à ne pas me laisser seule, c'est mon espoir quotidien . Tous les jours, je demande à Dieu de te bénir, de te protéger, et de me permettre de pouvoir un jour tout te rendre, te traiter commune reine à mes côtés, parce que je ne supporte pas l'idée d'être à nouveau séparée de toi ». Elle dit aussi son espérance : « Je me nourris chaque jour de l'espoir d'être ensemble, et nous verrons comment Dieu nous montrera la voie, mais la première chose que je veux te dire, c'est que, sans toi, je n'aurais pas tenu jusque là ». La prière pour Pinchao Elle dit aussi sa prière pour « Pinchao », Jhon Frank Pionchao, un policier colombien, ancien otage des FARC pendant presque 9 ans, qui a réussi à s'évader en mai 2007 : il marchera 17 jours dans la jungle sans se faire reprendre. Il a passé trois de ses années de captivité avec Ingrid Betancourt. « Dis-lui, écrit-elle à sa mère, combien je l'aime et que j'ai prié Dieu pour qu'il survive à son exploit ». Aux stations de radio qu'elle réussit à capter, elle adresse ce message : « Que Dieu nous donne un jour la possibilité de nous embrasser et de leur rendre une partie de l'énergie que leur voix a inoculée dans nos curs, chaque jour de chaque mois de chaque année de cette terrible captivité ». Et lorsque, sur la tarmac de Catam, un journaliste se présente comme de l'un de ces radios, « Caracol Radio », elle laisse le micro, s'avance vers lui, le serre longuement dans ses bras en guise de remerciement. Dans cette même lettre, elle tient à envoyer « un salut fraternel à monseigneur Castro et au Père Echeverry ». Elle souligne : « Ils se sont toujours battus pour nous. Ils ont toujours pris la parole quand le silence et l'oubli nous recouvraient plus que la jungle même ». Une issue fatale était cependant envisagée comme une possibilité par Ingrid Betancourt, sans pour autant entamer sa foi dans la bonté de Dieu. Elle écrit, toujours à propos de ces deux prêtres : « Que Dieu les guide afin que très vite nous puissions parler de tout cela au passé. Et sinon, si Dieu en décide autrement, nous nous retrouverons au ciel et nous le remercierons pour son infinie miséricorde ». Dans sa captivité, Ingrid Betancourt avait une Bible. Et, récemment, elle avait reçu ce dictionnaire qu'elle demandait pour ne pas se rouiller intellectuellement. Mgr Castro et le P. Echeverri Le Père Dario Echeverri (ou Echeverry) est avocat, spécialiste en Droit canonique, et prêtre Clarétin. Il est secrétaire national de la Commission de conciliation et membre de la Commission de paix de l'Eglise catholique et membre de la Commission de « facilitation » de ELN. Il est reconnu par le gouvernement et par les FARC comme habilité à faciliter l'élaboration d'un accord humanitaire pour la libération des otages. Mgr Luis Augusto Castro, évêque de Tunja, a joué un rôle clef dans la négociation avec les FARC. Il est notamment l'auteur d'un livre intitulé « Réconciliation, individu et communauté en Colombie », qui offre une réflexion sur la réconciliation, à partir de l'expérience de la Colombie. Pour l'évêque, la vraie réconciliation commence lorsqu'une personne peut raconter la violence qu'elle a subie : la parole permet aux victimes de se reconstruire, pour arriver à la réconciliation. Cette réconciliation constitue, pour l'auteur, un évènement « libérateur » qui « vient finalement de Dieu », qui « rapproche ennemis et étrangers dans la mort du Christ ». Une famille réunie Ingrid Betancourt est franco-colombienne, et dans sa lettre, comme dans sa déclaration juste après sa libération, elle a remercié sa « douce France », où elle a passé une partie de sa vie et fait des études, rendant hommage à tous ceux qui l'ont soutenue. « Je suis colombienne mais je suis française, mon coeur est partagé (...) Je vais très vite être avec vous, je rêve d'être en France », a-t-elle dit. Betancourt ou Bethencourt ou Betancur, est un patronyme d'origine normande répandu en Amérique latine et Astrid Betancourt a déclaré qu'elles ont été éduquée dans l'amour de la France de leurs ancêtres. A 15 h 25, ce 3 juillet, l'Airbus « République française » a amené à l'aéroport de Bogota les enfants d'Ingrid, Mélanie et Lorenzo Betancourt Delloye, leur père, Fabrice Delloye, et sa sur Astrid Betancourt, et d'autres membres de sa famille. Ingrid Betancourt est montée à bord de l'avion pour des retrouvailles dans l'intimité. Elle sera demain à Paris : elle viendra par le même avion. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, était dans l'avion : il est venu remercier les autorités colombiennes. Anita S. Bourdin Extraits d'un article paru dans zenit.org : Le monde vu de Rome, le 3 juillet 2008 Extraits du journal LaCroix 07/07/2008 19:02 Ingrid Betancourt se dit "transformée" par la prière Dans un entretien à paraître jeudi 10 juillet dans lhebdomadaire « Pèlerin », Ingrid Betancourt raconte son parcours de foi. Ingrid Betancourt prie, sur le tarmac de l'aéroport de Bogota, juste après sa libération, avec sa mère, mercredi 2 juillet (Photo Vergara/AP).Dimanche 6 juillet au soir, à lissue de la messe de 22 heures au Sacré-Cur de Montmartre, à Paris, lhebdomadaire Pèlerin a longuement rencontré Ingrid Betancourt, lex-otage des Farc libérée mercredi dernier en Colombie. « La dernière fois que jai vu mon père, à la veille de mon enlèvement, nous étions assis dans sa chambre, sous une image du Sacré-Cur », se souvient-elle, racontant comment elle a ensuite, en écoutant Radio Catholica Mundial, découvert la spiritualité du Sacré-Cur. « Je me souviens dune bénédiction en particulier, celle de Jésus promettant de toucher les curs durs qui nous font souffrir, confie-t-elle aux journalistes de Pèlerin. Alors, jai fait cette prière : Mon Jésus, je ne tai jamais rien demandé parce que tu es tellement grand que jai honte de te solliciter. Mais là, je vais te demander quelque chose de très concret. Je ne sais pas ce que cela signifie exactement se consacrer au Sacré-Cur, mais si tu mannonces, au cours du mois de juin qui est ton mois, la date à laquelle je vais être libérée, je serai toute à toi. » Or, le 27 juin, le commandant du camp ordonnait aux prisonniers de préparer leurs affaires car lun dentre eux allait être libéré. « Ma libération sest déroulée de manière très différente, reconnaît-elle, mais le fait est que Jésus a tenu parole : je vis un miracle. » "Soit on se laisse enlaidir... Soit on choisit lautre chemin" Longuement, lancienne otage raconte son parcours de foi. « Si je navais pas eu le Seigneur à mes côtés, je ne pense pas que jaurais réussi à grandir dans la douleur, explique-t-elle. Être otage vous place dans une situation de constante humiliation. Vous êtes victime de larbitraire complet, vous connaissez le plus vil de lâme humaine. Face à cela, il y a deux chemins. Soit on se laisse enlaidir, on devient hargneux, vindicatif, on laisse son cur se remplir de rancune. Soit on choisit lautre chemin, celui que Jésus nous a montré. Il nous demande : Bénis ton ennemi. » Un chemin quelle reconnaît « difficile ». « Pourtant, dès que je faisais lexercice de prononcer Bénis ton ennemi alors que javais envie de dire tout le contraire , cétait magique, il y avait comme une espèce de soulagement. » Et Ingrid Betancourt, qui dit avoir vécu « un dialogue constant avec Dieu, à travers lÉvangile », de conclure : « Je sens quil y a eu une transformation en moi. » Bien sûr, elle reconnaît avoir eu des moments de doute. « La première année, cest vrai, jétais en lutte contre Dieu. Je lui en voulais terriblement de la mort de mon père, se souvient-elle. Et puis jai compris quil fallait le remercier, car jamais papa naurait pu supporter ces six années dhorreur. Alors, oui, je peux dire que ma foi a grandi. » Cest ainsi quelle a pu approfondir son regard sur Marie : « Papa avait une grande dévotion pour la Vierge, alors que moi, je dois dire quà lépoque, je trouvais Marie un petit peu bébête. » Mais elle a ensuite découvert « une Marie forte, une Marie intelligente, une Marie qui a de lhumour ». Une Marie, aussi, mère comme elle : « Je pensais à sa souffrance de mère, et je lui demandais sans cesse : Marie, sil te plaît, occupe-toi de maman et de mes enfants. ( ) Et en disant cela, je sentais quelle mécoutait. Et je mapaisais. » "Par des actes, faire que les gens soient touchés" Si elle a pu tenter de partager cette foi avec dautres prisonniers, lancienne otage dit « avoir renoncé à leur parler de lÉvangile, sans doute parce que je ne savais pas le faire ». « Mais je continuais à prier tous les jours, précise-t-elle. Et ce qui est extraordinaire, cest que plusieurs de mes compagnons mont dit plus tard quils avaient retrouvé la foi grâce à moi. » Comme son ancien compagnon de captivité John Pinchao (2). « Parler de Dieu, cest très compliqué, conclut Ingrid Betancourt. Mais on peut, par lexemple, par des actes, faire que les gens soient touchés. » Cest aussi pour cela quelle répond aujourdhui aux nombreuses sollicitations qui se présentent à elle elle sera ainsi cet après-midi au Sénat et pourrait se rendre demain à lAssemblée nationale. « Je me sens tellement redevable, explique-t-elle encore. Je dois tellement à lamour de tous dêtre ici, que je narrive pas à dire non. » Nicolas SENÈZE (1) Il vient de raconter son histoire dans Évadé de lenfer (Éd. Florent Massot, 333 p., 19,90 ). Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. EditoHé oui! Déjà diront certains. L'été du 400e de Québec a été des plus remplis et les fêtes ne sont pas terminées.
La communauté des prêtres du Séminaire se réjouit de la place qu'a pris François de Laval dans ces fêtes et au Congrès eucharistique international. En effet, en 2008, se célèbre une ANNÉE JUBILAIRE pour commémorer le 350e anniversaire de l'ordination épiscopale de François de Laval le 8 décembre 1658 et le 300e anniversaire de son décès le 6 mai 1708.
Le spectacle multimedia "Mgr François" préparé par Olivier Dufour et Ghislain Turcotte dans la Cour du Vieux-Séminaire du 1 au 11 juillet fut un grand succès. L'exposition "francois de laval, premier evesque de quebec" au Musée de l'Amérique française connaît elle aussi un beau succès et elle sera prolongée tout au cours de l'année 2009. Voyez le site internet du Séminaire de Québec pour de plus amples informations:www.seminairedequebec.org Bonne rentrée! Hermann Giguère, ptre p.h. Supérieur général du Séminaire de Québec le 24 août 2008 parler : le signe de la croix. Autre geste significatif : elle a d'abord voulu s'agenouiller pour prier, sa mère, Yolanda Pulecio, agenouillée à sa droite, et quelques autres personnes, dont des compagnons de captivité. L'aumônier militaire a guidé la prière : trois « Je vous salue Marie », le « Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit ». Cliquez ici pour entendre cette prière La caméra colombienne a fait un gros plan sur le visage recueilli d'Ingrid Betancourt, les yeux fermés. Des images diffusées en direct dans le monde entier, dont, en France, « France 2 ». Elle montrait à sa mère un rosaire enroulé autour de son poignet gauche. Et lorsque la conférence de presse allait commencer, elle a dit au micro qu'elle voulait d'abord remercier Dieu de sa libération en disant : « Il faut surtout que vous vous joignez à moi pour remercier Dieu d'être libre, parce que j'ai beaucoup prié (...) ». Et puis, elle remercie l'armée colombienne, pour cette opération « impeccable », « parfaite ». Et puis elle insiste, après le récit de leur libération : « Dieu nous a fait ce miracle, ceci est un miracle ». Je recommande mes enfants à Dieu Dans la plaquette « Lettres à maman par-delà l'enfer » (Seuil janvier 2008) qui publie sa lettre de captivité du 24 octobre 2007, rédigée entre 8 h 34 et 15 h 34, elle écrit notamment : « Je recommande mes enfants à Dieu afin que la foi les accompagne toujours et qu'ils ne s'écartent jamais de lui ». A sa mère, qui lui adresse des messages quotidiens grâce à la radio, elle écrit : « Tous les jours, je me lève en remerciant Dieu de t'avoir. Tous les jours, j'ouvre les yeux à 4 heures et je me prépare, afin d'être bien réveillée lorsque j'écouterai les messages de l'émission « La Carrilera de las 5 ». Entendre ta voix, sentir ton amour, ta confiance, ton engagement à ne pas me laisser seule, c'est mon espoir quotidien . Tous les jours, je demande à Dieu de te bénir, de te protéger, et de me permettre de pouvoir un jour tout te rendre, te traiter commune reine à mes côtés, parce que je ne supporte pas l'idée d'être à nouveau séparée de toi ». Elle dit aussi son espérance : « Je me nourris chaque jour de l'espoir d'être ensemble, et nous verrons comment Dieu nous montrera la voie, mais la première chose que je veux te dire, c'est que, sans toi, je n'aurais pas tenu jusque là ». La prière pour Pinchao Elle dit aussi sa prière pour « Pinchao », Jhon Frank Pionchao, un policier colombien, ancien otage des FARC pendant presque 9 ans, qui a réussi à s'évader en mai 2007 : il marchera 17 jours dans la jungle sans se faire reprendre. Il a passé trois de ses années de captivité avec Ingrid Betancourt. « Dis-lui, écrit-elle à sa mère, combien je l'aime et que j'ai prié Dieu pour qu'il survive à son exploit ». Aux stations de radio qu'elle réussit à capter, elle adresse ce message : « Que Dieu nous donne un jour la possibilité de nous embrasser et de leur rendre une partie de l'énergie que leur voix a inoculée dans nos curs, chaque jour de chaque mois de chaque année de cette terrible captivité ». Et lorsque, sur la tarmac de Catam, un journaliste se présente comme de l'un de ces radios, « Caracol Radio », elle laisse le micro, s'avance vers lui, le serre longuement dans ses bras en guise de remerciement. Dans cette même lettre, elle tient à envoyer « un salut fraternel à monseigneur Castro et au Père Echeverry ». Elle souligne : « Ils se sont toujours battus pour nous. Ils ont toujours pris la parole quand le silence et l'oubli nous recouvraient plus que la jungle même ». Une issue fatale était cependant envisagée comme une possibilité par Ingrid Betancourt, sans pour autant entamer sa foi dans la bonté de Dieu. Elle écrit, toujours à propos de ces deux prêtres : « Que Dieu les guide afin que très vite nous puissions parler de tout cela au passé. Et sinon, si Dieu en décide autrement, nous nous retrouverons au ciel et nous le remercierons pour son infinie miséricorde ». Dans sa captivité, Ingrid Betancourt avait une Bible. Et, récemment, elle avait reçu ce dictionnaire qu'elle demandait pour ne pas se rouiller intellectuellement. Mgr Castro et le P. Echeverri Le Père Dario Echeverri (ou Echeverry) est avocat, spécialiste en Droit canonique, et prêtre Clarétin. Il est secrétaire national de la Commission de conciliation et membre de la Commission de paix de l'Eglise catholique et membre de la Commission de « facilitation » de ELN. Il est reconnu par le gouvernement et par les FARC comme habilité à faciliter l'élaboration d'un accord humanitaire pour la libération des otages. Mgr Luis Augusto Castro, évêque de Tunja, a joué un rôle clef dans la négociation avec les FARC. Il est notamment l'auteur d'un livre intitulé « Réconciliation, individu et communauté en Colombie », qui offre une réflexion sur la réconciliation, à partir de l'expérience de la Colombie. Pour l'évêque, la vraie réconciliation commence lorsqu'une personne peut raconter la violence qu'elle a subie : la parole permet aux victimes de se reconstruire, pour arriver à la réconciliation. Cette réconciliation constitue, pour l'auteur, un évènement « libérateur » qui « vient finalement de Dieu », qui « rapproche ennemis et étrangers dans la mort du Christ ». Une famille réunie Ingrid Betancourt est franco-colombienne, et dans sa lettre, comme dans sa déclaration juste après sa libération, elle a remercié sa « douce France », où elle a passé une partie de sa vie et fait des études, rendant hommage à tous ceux qui l'ont soutenue. « Je suis colombienne mais je suis française, mon coeur est partagé (...) Je vais très vite être avec vous, je rêve d'être en France », a-t-elle dit. Betancourt ou Bethencourt ou Betancur, est un patronyme d'origine normande répandu en Amérique latine et Astrid Betancourt a déclaré qu'elles ont été éduquée dans l'amour de la France de leurs ancêtres. A 15 h 25, ce 3 juillet, l'Airbus « République française » a amené à l'aéroport de Bogota les enfants d'Ingrid, Mélanie et Lorenzo Betancourt Delloye, leur père, Fabrice Delloye, et sa sur Astrid Betancourt, et d'autres membres de sa famille. Ingrid Betancourt est montée à bord de l'avion pour des retrouvailles dans l'intimité. Elle sera demain à Paris : elle viendra par le même avion. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, était dans l'avion : il est venu remercier les autorités colombiennes. Anita S. Bourdin Extraits d'un article paru dans zenit.org : Le monde vu de Rome, le 3 juillet 2008 Extraits du journal LaCroix 07/07/2008 19:02 Ingrid Betancourt se dit "transformée" par la prière Dans un entretien à paraître jeudi 10 juillet dans lhebdomadaire « Pèlerin », Ingrid Betancourt raconte son parcours de foi. Ingrid Betancourt prie, sur le tarmac de l'aéroport de Bogota, juste après sa libération, avec sa mère, mercredi 2 juillet (Photo Vergara/AP).Dimanche 6 juillet au soir, à lissue de la messe de 22 heures au Sacré-Cur de Montmartre, à Paris, lhebdomadaire Pèlerin a longuement rencontré Ingrid Betancourt, lex-otage des Farc libérée mercredi dernier en Colombie. « La dernière fois que jai vu mon père, à la veille de mon enlèvement, nous étions assis dans sa chambre, sous une image du Sacré-Cur », se souvient-elle, racontant comment elle a ensuite, en écoutant Radio Catholica Mundial, découvert la spiritualité du Sacré-Cur. « Je me souviens dune bénédiction en particulier, celle de Jésus promettant de toucher les curs durs qui nous font souffrir, confie-t-elle aux journalistes de Pèlerin. Alors, jai fait cette prière : Mon Jésus, je ne tai jamais rien demandé parce que tu es tellement grand que jai honte de te solliciter. Mais là, je vais te demander quelque chose de très concret. Je ne sais pas ce que cela signifie exactement se consacrer au Sacré-Cur, mais si tu mannonces, au cours du mois de juin qui est ton mois, la date à laquelle je vais être libérée, je serai toute à toi. » Or, le 27 juin, le commandant du camp ordonnait aux prisonniers de préparer leurs affaires car lun dentre eux allait être libéré. « Ma libération sest déroulée de manière très différente, reconnaît-elle, mais le fait est que Jésus a tenu parole : je vis un miracle. » "Soit on se laisse enlaidir... Soit on choisit lautre chemin" Longuement, lancienne otage raconte son parcours de foi. « Si je navais pas eu le Seigneur à mes côtés, je ne pense pas que jaurais réussi à grandir dans la douleur, explique-t-elle. Être otage vous place dans une situation de constante humiliation. Vous êtes victime de larbitraire complet, vous connaissez le plus vil de lâme humaine. Face à cela, il y a deux chemins. Soit on se laisse enlaidir, on devient hargneux, vindicatif, on laisse son cur se remplir de rancune. Soit on choisit lautre chemin, celui que Jésus nous a montré. Il nous demande : Bénis ton ennemi. » Un chemin quelle reconnaît « difficile ». « Pourtant, dès que je faisais lexercice de prononcer Bénis ton ennemi alors que javais envie de dire tout le contraire , cétait magique, il y avait comme une espèce de soulagement. » Et Ingrid Betancourt, qui dit avoir vécu « un dialogue constant avec Dieu, à travers lÉvangile », de conclure : « Je sens quil y a eu une transformation en moi. » Bien sûr, elle reconnaît avoir eu des moments de doute. « La première année, cest vrai, jétais en lutte contre Dieu. Je lui en voulais terriblement de la mort de mon père, se souvient-elle. Et puis jai compris quil fallait le remercier, car jamais papa naurait pu supporter ces six années dhorreur. Alors, oui, je peux dire que ma foi a grandi. » Cest ainsi quelle a pu approfondir son regard sur Marie : « Papa avait une grande dévotion pour la Vierge, alors que moi, je dois dire quà lépoque, je trouvais Marie un petit peu bébête. » Mais elle a ensuite découvert « une Marie forte, une Marie intelligente, une Marie qui a de lhumour ». Une Marie, aussi, mère comme elle : « Je pensais à sa souffrance de mère, et je lui demandais sans cesse : Marie, sil te plaît, occupe-toi de maman et de mes enfants. ( ) Et en disant cela, je sentais quelle mécoutait. Et je mapaisais. » "Par des actes, faire que les gens soient touchés" Si elle a pu tenter de partager cette foi avec dautres prisonniers, lancienne otage dit « avoir renoncé à leur parler de lÉvangile, sans doute parce que je ne savais pas le faire ». « Mais je continuais à prier tous les jours, précise-t-elle. Et ce qui est extraordinaire, cest que plusieurs de mes compagnons mont dit plus tard quils avaient retrouvé la foi grâce à moi. » Comme son ancien compagnon de captivité John Pinchao (2). « Parler de Dieu, cest très compliqué, conclut Ingrid Betancourt. Mais on peut, par lexemple, par des actes, faire que les gens soient touchés. » Cest aussi pour cela quelle répond aujourdhui aux nombreuses sollicitations qui se présentent à elle elle sera ainsi cet après-midi au Sénat et pourrait se rendre demain à lAssemblée nationale. « Je me sens tellement redevable, explique-t-elle encore. Je dois tellement à lamour de tous dêtre ici, que je narrive pas à dire non. » Nicolas SENÈZE (1) Il vient de raconter son histoire dans Évadé de lenfer (Éd. Florent Massot, 333 p., 19,90 ). Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. ActualitéIngrid Betancourt remercie d’abord Dieu pour sa libération. A genoux sur le tarmac de la base militaire de Catam, le 2 juillet 2008.
À son arrivée sur le tarmac de la base militaire colombienne de Catam, mercredi 2 juillet, vers 18 h, heure locale, Ingrid Betancourt a eu un geste significatif et silencieux, avant même d'avoir un micro pour parler : le signe de la croix.
Autre geste significatif : elle a d'abord voulu s'agenouiller pour prier, sa mère, Yolanda Pulecio, agenouillée à sa droite, et quelques autres personnes, dont des compagnons de captivité. L'aumônier militaire a guidé la prière : trois « Je vous salue Marie », le « Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit ». Cliquez ici pour entendre cette prière La caméra colombienne a fait un gros plan sur le visage recueilli d'Ingrid Betancourt, les yeux fermés. Des images diffusées en direct dans le monde entier, dont, en France, « France 2 ». Elle montrait à sa mère un rosaire enroulé autour de son poignet gauche. Et lorsque la conférence de presse allait commencer, elle a dit au micro qu'elle voulait d'abord remercier Dieu de sa libération en disant : « Il faut surtout que vous vous joignez à moi pour remercier Dieu d'être libre, parce que j'ai beaucoup prié (...) ». Et puis, elle remercie l'armée colombienne, pour cette opération « impeccable », « parfaite ». Et puis elle insiste, après le récit de leur libération : « Dieu nous a fait ce miracle, ceci est un miracle ». Je recommande mes enfants à Dieu Dans la plaquette « Lettres à maman par-delà l'enfer » (Seuil janvier 2008) qui publie sa lettre de captivité du 24 octobre 2007, rédigée entre 8 h 34 et 15 h 34, elle écrit notamment : « Je recommande mes enfants à Dieu afin que la foi les accompagne toujours et qu'ils ne s'écartent jamais de lui ». A sa mère, qui lui adresse des messages quotidiens grâce à la radio, elle écrit : « Tous les jours, je me lève en remerciant Dieu de t'avoir. Tous les jours, j'ouvre les yeux à 4 heures et je me prépare, afin d'être bien réveillée lorsque j'écouterai les messages de l'émission « La Carrilera de las 5 ». Entendre ta voix, sentir ton amour, ta confiance, ton engagement à ne pas me laisser seule, c'est mon espoir quotidien . Tous les jours, je demande à Dieu de te bénir, de te protéger, et de me permettre de pouvoir un jour tout te rendre, te traiter commune reine à mes côtés, parce que je ne supporte pas l'idée d'être à nouveau séparée de toi ». Elle dit aussi son espérance : « Je me nourris chaque jour de l'espoir d'être ensemble, et nous verrons comment Dieu nous montrera la voie, mais la première chose que je veux te dire, c'est que, sans toi, je n'aurais pas tenu jusque là ». La prière pour Pinchao Elle dit aussi sa prière pour « Pinchao », Jhon Frank Pionchao, un policier colombien, ancien otage des FARC pendant presque 9 ans, qui a réussi à s'évader en mai 2007 : il marchera 17 jours dans la jungle sans se faire reprendre. Il a passé trois de ses années de captivité avec Ingrid Betancourt. « Dis-lui, écrit-elle à sa mère, combien je l'aime et que j'ai prié Dieu pour qu'il survive à son exploit ». Aux stations de radio qu'elle réussit à capter, elle adresse ce message : « Que Dieu nous donne un jour la possibilité de nous embrasser et de leur rendre une partie de l'énergie que leur voix a inoculée dans nos curs, chaque jour de chaque mois de chaque année de cette terrible captivité ». Et lorsque, sur la tarmac de Catam, un journaliste se présente comme de l'un de ces radios, « Caracol Radio », elle laisse le micro, s'avance vers lui, le serre longuement dans ses bras en guise de remerciement. Dans cette même lettre, elle tient à envoyer « un salut fraternel à monseigneur Castro et au Père Echeverry ». Elle souligne : « Ils se sont toujours battus pour nous. Ils ont toujours pris la parole quand le silence et l'oubli nous recouvraient plus que la jungle même ». Une issue fatale était cependant envisagée comme une possibilité par Ingrid Betancourt, sans pour autant entamer sa foi dans la bonté de Dieu. Elle écrit, toujours à propos de ces deux prêtres : « Que Dieu les guide afin que très vite nous puissions parler de tout cela au passé. Et sinon, si Dieu en décide autrement, nous nous retrouverons au ciel et nous le remercierons pour son infinie miséricorde ». Dans sa captivité, Ingrid Betancourt avait une Bible. Et, récemment, elle avait reçu ce dictionnaire qu'elle demandait pour ne pas se rouiller intellectuellement. Mgr Castro et le P. Echeverri Le Père Dario Echeverri (ou Echeverry) est avocat, spécialiste en Droit canonique, et prêtre Clarétin. Il est secrétaire national de la Commission de conciliation et membre de la Commission de paix de l'Eglise catholique et membre de la Commission de « facilitation » de ELN. Il est reconnu par le gouvernement et par les FARC comme habilité à faciliter l'élaboration d'un accord humanitaire pour la libération des otages. Mgr Luis Augusto Castro, évêque de Tunja, a joué un rôle clef dans la négociation avec les FARC. Il est notamment l'auteur d'un livre intitulé « Réconciliation, individu et communauté en Colombie », qui offre une réflexion sur la réconciliation, à partir de l'expérience de la Colombie. Pour l'évêque, la vraie réconciliation commence lorsqu'une personne peut raconter la violence qu'elle a subie : la parole permet aux victimes de se reconstruire, pour arriver à la réconciliation. Cette réconciliation constitue, pour l'auteur, un évènement « libérateur » qui « vient finalement de Dieu », qui « rapproche ennemis et étrangers dans la mort du Christ ». Une famille réunie Ingrid Betancourt est franco-colombienne, et dans sa lettre, comme dans sa déclaration juste après sa libération, elle a remercié sa « douce France », où elle a passé une partie de sa vie et fait des études, rendant hommage à tous ceux qui l'ont soutenue. « Je suis colombienne mais je suis française, mon coeur est partagé (...) Je vais très vite être avec vous, je rêve d'être en France », a-t-elle dit. Betancourt ou Bethencourt ou Betancur, est un patronyme d'origine normande répandu en Amérique latine et Astrid Betancourt a déclaré qu'elles ont été éduquée dans l'amour de la France de leurs ancêtres. A 15 h 25, ce 3 juillet, l'Airbus « République française » a amené à l'aéroport de Bogota les enfants d'Ingrid, Mélanie et Lorenzo Betancourt Delloye, leur père, Fabrice Delloye, et sa sur Astrid Betancourt, et d'autres membres de sa famille. Ingrid Betancourt est montée à bord de l'avion pour des retrouvailles dans l'intimité. Elle sera demain à Paris : elle viendra par le même avion. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, était dans l'avion : il est venu remercier les autorités colombiennes. Anita S. Bourdin Extraits d'un article paru dans zenit.org : Le monde vu de Rome, le 3 juillet 2008 Extraits du journal LaCroix 07/07/2008 19:02 Ingrid Betancourt se dit "transformée" par la prière Dans un entretien à paraître jeudi 10 juillet dans lhebdomadaire « Pèlerin », Ingrid Betancourt raconte son parcours de foi. Ingrid Betancourt prie, sur le tarmac de l'aéroport de Bogota, juste après sa libération, avec sa mère, mercredi 2 juillet (Photo Vergara/AP).Dimanche 6 juillet au soir, à lissue de la messe de 22 heures au Sacré-Cur de Montmartre, à Paris, lhebdomadaire Pèlerin a longuement rencontré Ingrid Betancourt, lex-otage des Farc libérée mercredi dernier en Colombie. « La dernière fois que jai vu mon père, à la veille de mon enlèvement, nous étions assis dans sa chambre, sous une image du Sacré-Cur », se souvient-elle, racontant comment elle a ensuite, en écoutant Radio Catholica Mundial, découvert la spiritualité du Sacré-Cur. « Je me souviens dune bénédiction en particulier, celle de Jésus promettant de toucher les curs durs qui nous font souffrir, confie-t-elle aux journalistes de Pèlerin. Alors, jai fait cette prière : Mon Jésus, je ne tai jamais rien demandé parce que tu es tellement grand que jai honte de te solliciter. Mais là, je vais te demander quelque chose de très concret. Je ne sais pas ce que cela signifie exactement se consacrer au Sacré-Cur, mais si tu mannonces, au cours du mois de juin qui est ton mois, la date à laquelle je vais être libérée, je serai toute à toi. » Or, le 27 juin, le commandant du camp ordonnait aux prisonniers de préparer leurs affaires car lun dentre eux allait être libéré. « Ma libération sest déroulée de manière très différente, reconnaît-elle, mais le fait est que Jésus a tenu parole : je vis un miracle. » "Soit on se laisse enlaidir... Soit on choisit lautre chemin" Longuement, lancienne otage raconte son parcours de foi. « Si je navais pas eu le Seigneur à mes côtés, je ne pense pas que jaurais réussi à grandir dans la douleur, explique-t-elle. Être otage vous place dans une situation de constante humiliation. Vous êtes victime de larbitraire complet, vous connaissez le plus vil de lâme humaine. Face à cela, il y a deux chemins. Soit on se laisse enlaidir, on devient hargneux, vindicatif, on laisse son cur se remplir de rancune. Soit on choisit lautre chemin, celui que Jésus nous a montré. Il nous demande : Bénis ton ennemi. » Un chemin quelle reconnaît « difficile ». « Pourtant, dès que je faisais lexercice de prononcer Bénis ton ennemi alors que javais envie de dire tout le contraire , cétait magique, il y avait comme une espèce de soulagement. » Et Ingrid Betancourt, qui dit avoir vécu « un dialogue constant avec Dieu, à travers lÉvangile », de conclure : « Je sens quil y a eu une transformation en moi. » Bien sûr, elle reconnaît avoir eu des moments de doute. « La première année, cest vrai, jétais en lutte contre Dieu. Je lui en voulais terriblement de la mort de mon père, se souvient-elle. Et puis jai compris quil fallait le remercier, car jamais papa naurait pu supporter ces six années dhorreur. Alors, oui, je peux dire que ma foi a grandi. » Cest ainsi quelle a pu approfondir son regard sur Marie : « Papa avait une grande dévotion pour la Vierge, alors que moi, je dois dire quà lépoque, je trouvais Marie un petit peu bébête. » Mais elle a ensuite découvert « une Marie forte, une Marie intelligente, une Marie qui a de lhumour ». Une Marie, aussi, mère comme elle : « Je pensais à sa souffrance de mère, et je lui demandais sans cesse : Marie, sil te plaît, occupe-toi de maman et de mes enfants. ( ) Et en disant cela, je sentais quelle mécoutait. Et je mapaisais. » "Par des actes, faire que les gens soient touchés" Si elle a pu tenter de partager cette foi avec dautres prisonniers, lancienne otage dit « avoir renoncé à leur parler de lÉvangile, sans doute parce que je ne savais pas le faire ». « Mais je continuais à prier tous les jours, précise-t-elle. Et ce qui est extraordinaire, cest que plusieurs de mes compagnons mont dit plus tard quils avaient retrouvé la foi grâce à moi. » Comme son ancien compagnon de captivité John Pinchao (2). « Parler de Dieu, cest très compliqué, conclut Ingrid Betancourt. Mais on peut, par lexemple, par des actes, faire que les gens soient touchés. » Cest aussi pour cela quelle répond aujourdhui aux nombreuses sollicitations qui se présentent à elle elle sera ainsi cet après-midi au Sénat et pourrait se rendre demain à lAssemblée nationale. « Je me sens tellement redevable, explique-t-elle encore. Je dois tellement à lamour de tous dêtre ici, que je narrive pas à dire non. » Nicolas SENÈZE (1) Il vient de raconter son histoire dans Évadé de lenfer (Éd. Florent Massot, 333 p., 19,90 ). ___________________________________________________________________________ Commentaire tiré de la revue "Il est vivant" numéro 252 Ingrid Bétancourt, une foi à percer les écrans par Claire Villemain [05/09/2008] Il y a deux mois, Ingrid Betancourt recouvrait la liberté après plus de six ans de captivité aux mains des Farc, la tristement célèbre guerilla marxiste colombienne. Le témoignage que cette femme nous a offert méritait dêtre évoqué ici. Étonnant en effet, ce témoignage rendu devant les caméras du monde entier. Alors que lon attendait une femme affaiblie, épuisée par sa longue captivité dans la jungle et une santé précaire, Ingrid Betancourt est apparue paisible. Fatiguée, mais paisible. Telle une Vierge en gloire, tant limage de ferveur quelle renvoyait était saisissante. Image encore renforcorcée par le chapelet de fortune qui ne quittait pas son poignet. Le monde médiatique sest laissé emporter par cette figure quasiment mystique, à linstar de ce journaliste de France 2 qui, commentant en direct larrivée de Mme Betancourt sur le tarmac de la base militaire de Catam, laissait échapper : « Cest limage dune sainte ! » Lorsquon sintéresse dun peu plus près à lexpérience spirituelle dIngrid Betancourt, on se rend compte que sa foi nest pas que culturelle ou communicationnelle. Cette femme sest laissé véritablement prendre par le Christ, par son Cur. Quelques jours avant son enlèvement, son père avait, devant elle, fait cette prière au Sacré-Cur : « Seigneur, prenez soin de cette enfant. » Un moment dont Ingrid ne se souviendra que six ans plus tard, en écoutant au fond de la jungle sur Radio Catolica une émission consacrée au Sacré-Cur de Jésus et aux promesses quil fit à sainte Marguerite-Marie Alacoque. Ingrid Betancourt décide alors de passer un deal avec Jésus : « Si tu me donnes la date de ma libération pendant le mois de juin (mois du Sacré-Cur), je serai à toi, je me consacrerai à toi. » Cest ce qui advient le 27 juin. Son acte de foi est couronné le 2 juillet par sa libération quelle qualifie de miraculeuse. Ce témoignage est dautant plus édifiant quil sest concrétisé par un double pardon : celui donné à ses ravisseurs et celui demandé à Dieu pour ses propres accès de haine et de violence envers ses bourreaux. Elle déclarait à la presse : « La seule réponse à la violence, cest une réponse damour. Ce que jai découvert, cest quon peut être mené à haïr une personne de toutes ses forces et, en même temps, de trouver le soulagement de cette haine par lamour. Parfois je voyais arriver un guérillo sasseoir devant moi et jétais capable de lui sourire. Je disais intérieurement : Pour toi, Seigneur, je ne vais pas dire que je le déteste. » Celle qui, en janvier 2002, écrivait La rage au cur, faisait déjà montre dun caractère tenace, qui ne cède jamais ni ne baisse les bras. Maintenant libre, elle sengage pour la libération des autres otages quon compte encore par centaines. Mais elle le fera sans doute autrement, comptant désormais plus sur Dieu et lintercession de la Vierge Marie que sur sa propre force de conviction. Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. Documents
Embonpoint et vieillissement. Les aînés avec un léger embonpoint vivent plus longtemps. Surprise? Et si c'était vrai? C'est un des résultats d'une recherche qui se poursuivra au cours des dix prochaines années.
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Début du webzine: 7 mars 2005. Début du blogue: 2 mars 2011 et refonte le 20 novembre 2014. Merci de votre visite. Site internet |
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