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ActualitéCatholiques et orthodoxes reconnaissent la primauté du pape. Un accord historique vient d'être conclu concernant la primauté du pape qui annonce une réunion possible entre catholiques et orthodoxes séparés depuis 1054 par l'excommunication (14 juillet 1054) du patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire (1000-1059) déposée à Ste-Sophie par le cardinal Humbert. En Occident, on appelle cette rupture "Schisme d'Orient". Elle est l'aboutissement de nombreuses décennies de conflits et de réconciliations entre les deux Églises. En Orient, on l'appelle "Schisme de Rome". Lisez ce qu'en dit le journal LA CROIX sous la plume d'Isabelle De Gaulmyn. Bonne lecture.
À Ravenne (en Italie), la Commission mixte pour le dialogue théologique a examiné la principale question qui divise les deux Églises, à savoir l'autorité de l'évêque de Rome. Catholiques et orthodoxes sont daccord sur le principe dune primauté de lévêque de Rome au niveau de lÉglise universelle, mais non sur le mode dexercice de cette fonction.
Cest en substance le résultat auquel sont parvenus, le 14 octobre, à Ravenne, les membres catholiques et orthodoxes de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre les deux Églises. En abordant la question de lautorité, on touchait un point particulièrement sensible des relations entre orthodoxes et catholiques, sur lequel sétait en partie jouée la rupture symbolisée par la date de 1054. Le texte rendu public jeudi 15 novembre - dont des versions circulaient déjà sur des sites orthodoxes nest pour linstant quun « document de travail » (Pour lire le texte (en anglais et en italien), cliquez ici). Il nimplique pas ladhésion des Églises. Que le patriarcat de Moscou ait décidé de quitter la rencontre de Ravenne en dit dailleurs la difficulté. En 46 points, le « document de Ravenne » décline les thèmes de la « conciliarité » et de lautorité de lÉglise aux différents niveaux local, régional et universel de celle-ci. La conciliarité ou synodalité, pour les orientaux, collégialité chez les latins implique et exprime un consensus entre les membres de lÉglise. Lautorité, elle, signifie le choix dun « chef » reconnu par tous. Or, si catholiques et orthodoxes reconnaissent ces deux principes, ils ne lappliquent pas de la même manière. Les difficultés commencent au niveau régional Au plan local des diocèses, pas de problème : les deux Églises sont proches. Le document rappelle que tout doit se faire « en concert », de manière synodale, même sil y a un « protos » (en grec : premier, primat), à savoir lévêque du lieu. Au niveau régional, les difficultés commencent : pour les orthodoxes, cest le principal niveau, avec les patriarcats et autres responsables dÉglises autonomes. Dans lÉglise catholique, ce niveau est moins important : ce sont les provinces, régions, ou, plus récentes, les conférences épiscopales. À ce niveau régional, rappelle le document, le « protos » ne peut rien faire sans les autres évêques, ni les autres sans lui (1). Le niveau universel Enfin, et cest le plus difficile, le niveau universel. Catholiques comme orthodoxes proclament, dans leur Credo, que lÉglise est « une et catholique ». Cette unité sexprimait avant le schisme à travers les Conciles « cuméniques », rassemblant tous les patriarches et simposant à tous les fidèles. Mais aussi à travers une autorité, celle de Rome. Rome occupe « la première place dans lordre canonique, et lévêque de Rome (le pape) est donc le protos (primat) parmi les patriarches ». Laccord de Ravenne sarrête là : les deux parties restent divisées sur les prérogatives liées à cette primauté romaine. Définir le contenu de cette autorité sera donc lobjet des prochaines discussions de la commission, pour servir ensuite à délimiter la nature de lautorité du pape dans loptique dune réconciliation catholiques-orthodoxes. Car, au niveau universel aussi, le primat implique la conciliarité entre tous les évêques. Ce qui signifie pour lÉglise catholique, rappelle le document, un mode dexercice différent de lautorité du pape, laissant plus de place à la responsabilité des Églises locales ; Jean-Paul II avait ouvert une telle porte dans lencyclique Ut unum sint. « Il est impossible de considérer la forme de primauté des XIXe et XXe siècles comme la seule possible, la seule qui simpose à tous les chrétiens », avait alors confirmé le cardinal Ratzinger. Vaste programme : ce nest pas un hasard si, lors du consistoire du 23 novembre, Benoît XVI a choisi de consulter les cardinaux, justement, sur lcuménisme. Isabelle DE GAULMYN, à Rome (1) Les théologiens reprennent ici le « canon 34 des Apôtres », édicté dans les tout premiers siècles (texte dans La Documentation catholique n° 1 623 du 7 janvier 1973). Extrait du journal LA CROIX publié sur internet 15/11/2007 17:18 Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. |
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