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Actualité
Le chiffre est sans appel, écrit Nicolas Sénèze du journal "La Croix" : seul un Français sur dix croit en la résurrection, selon un sondage TNS Sofres/Logica publié jeudi 9 avril par lhebdomadaire Pèlerin . À la question « Quy a-t-il pour vous après la mort ? » seuls 10 % des Français répondent en effet « la résurrection des morts auprès de Dieu », contre 7 % « la réincarnation sur terre dans une autre vie », 33 % «quelque chose, mais que je ne sais pas définir» et 43 % «rien».
Les chiffres sont sensiblement les mêmes chez les catholiques, 13 % déclarant croire en la résurrection (7 % en la réincarnation, 40 % en quelque chose et 33 % en rien). Il ny a que chez les pratiquants réguliers que la résurrection recueille une majorité : 57 % (1 % pour la réincarnation, 29 % pour « quelque chose », et 8 % « rien »). Une perte de 9 points par rapport aux enquêtes antérieures Par rapport à de précédentes enquêtes, ces chiffres montrent un net recul : en 1986, 19 % des Français disaient croire en la résurrection, selon une enquête réalisée alors par la Sofres ( 9 points), 30 % estimant quil ny a rien après la mort (+ 13 points). Et si cette croyance en « rien » augmente de 8 points chez les catholiques en lespace de vingt ans, celle en la résurrection augmente aussi de 8 points chez les pratiquants réguliers. Comment expliquer cet éloignement des Français de ce que qui constitue le noyau même de la foi chrétienne ? Pour les spécialistes interrogés par Pèlerin, cest dans un sérieux déficit dexplicitation du christianisme quil faut chercher. « Depuis un demi-siècle, lÉglise est emmurée dans un silence radio sur lau-delà ! », déplore ainsi le franciscain Michel Hubaut. Comme lexplique Samuel Liéven, journaliste à Pèlerin, « bien souvent, les rudiments de catéchisme glanés au cours de lenfance ne résistent guère aux épreuves imposées par la vie, notamment la perte dun proche ». Doù cet appel « urgent » du théologien jésuite Bernard Sesboüé à « mettre au point une catéchèse qui décrypte le vocabulaire à lintention des adultes et des futurs adultes ». Et Pèlerin de mettre en avant deux pistes pour « faire passer la résurrection du mythe à la réalité » : un travail méthodique dexplication et la rencontre avec des témoins animés de la joie pascale. Nicolas SENÈZE du Journal "La Croix" article publié le 08-04-2009 sur le site www.la-croix.com ____________________________________ Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. ActualitéNicodème à la rescousse. "Dieu a tant aimé le monde..." Homélie pour 4e dimanche du Carême, Année liturgique B, 22 mars 2009, par l'abbé Michel Fournier, curé de la paroisse Bienheureux François de Laval à Québec sur l'excommunication survenue au Brésil et sur les derniers gestes du pape qui ont fait l'actualité. Textes de l'Écriture: 2 Chroniques 36,14-16.19-23, Eph 2,4-10 et Jn 3, 14-21.
La Parole de Dieu proclamée ce dimanche arrive à point pour éclairer notre foi, susciter notre espérance, faire grandir notre charité. J'aimerais attirer votre attention sur certains passages qui ont retenu la mienne et faire le lien avec une actualité religieuse plutôt tapageuse de ces dernières semaines.
Dans l'évangile de ce jour, Jésus dit à Nicodème, ce notable parmi les juifs qui est venu le rencontrer pendant la nuit, à la cachette : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16). Et Jésus lui dit encore : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé » (Jn 3, 17). Dans la seconde lecture, pour sa part, l'apôtre saint Paul écrit aux Éphésiens : « C'est Dieu qui nous as faits, il nous a créés en Jésus Christ pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (Ep 2, 10). À ces passages de la Parole de Dieu j'aimerais rattacher aussi le thème qui nous est proposé pour lensemble de la démarche liturgique du Carême. Adressé à Dieu, ce thème sénonce ainsi : « Tu aimes le monde et nous marchons avec toi » (VL 376). On peut résumer ainsi et obtenir le noyau central de la Parole de Dieu de ce dimanche de Carême : Dieu a créé le monde, il aime ce qu'il a créé; il y envoie son Fils pour enseigner à ceux qu'il a créés comment bien agir; le Fils ne vient pas pour juger mais pour sauver. Il se dégage de ces quelques phrases une impression de confiance; le ton est positif, l'être humain est marqué par une grande dignité. Ces paroles mettent de la lumière dans notre vie de personnes baptisées. Malheureusement, cette impression et ce ton semblent bien peu en accord avec une certaine actualité religieuse qui est rapportée dans les journaux et les bulletins de nouvelles télévisés. Depuis environ deux ou trois semaines, plusieurs nouvelles à caractère religieux ont fait le tour de la planète et suscité des commentaires parfois assez virulents contre l'Église catholique ou contre ses dirigeants ou contre son enseignement. Ces nouvelles viennent apparemment discréditer le message positif de la Parole de Dieu sur laquelle nous méditons. Je me permets de rappeler quelques unes de ces nouvelles. - Il y a d'abord le cas bouleversant de cette fillette brésilienne devenue enceinte par suite du viol commis sur elle par son beau-père; une équipe médicale et sa mère ont jugé que la vie de cette enfant était en danger et ils ont interrompu sa grossesse en pratiquant sur elle un avortement. L'évêque du lieu a eu connaissance de la chose et il a aussitôt excommunié la mère et les médecins. Pour couronner le tout, une haute autorité de Rome, non pas le Pape mais un de ses proches collaborateurs, a approuvé l'excommunication. - Pour un deuxième cas, ce n'est pas l'imposition de l'excommunication mais plutôt la levée de l'excommunication qui fait problème. Le Pape a levé l'excommunication qui avait été imposée à quatre évêques ordonnés sans l'autorisation de Rome en 1988. Ces quatre évêques sont membres d'un groupe de catholiques qu'on appelle intégristes parce qu'ils rejettent l'enseignement du Concile Vatican II, qu'ils défient l'autorité du Pape et qu'ils célèbrent la messe selon les anciens rites, notamment en latin. De plus, et ce n'est pas la moindre des choses, un de ces quatre évêques se permet d'affirmer qu'il n'y a pas eu de massacre des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Devant le remous provoqué par cette affaire, le Pape a senti le besoin d'écrire une lettre à tous les évêques du monde pour expliquer sa conduite; c'est du jamais vu! - Pour un troisième cas, il y a cette déclaration du Pape concernant l'usage des préservatifs dans les rapports sexuels et l'impact de cette pratique sur la diffusion du sida. Le Pape était en avion, en voyage vers l'Afrique et il répondait à une question de journaliste. Cette conversation a fait le tour du monde dans le temps de le dire. Les réactions contre les propos du Pape ont été vives, virulentes, violentes même, c'est le moins qu'on puisse dire. De ces trois événements j'aimerais retenir le premier, celui de la fillette brésilienne pour tenter d'en dégager quelques leçons. Disons le directement : l'évêque qui a lancé l'excommunication n'aurait jamais dû le faire et l'autorité romaine n'aurait jamais dû l'entériner. Au vu des circonstances de vie de la fillette, la loi de l'Église ne lui imposait pas, mais pas du tout, cette conduite (Can 1323 1324). Provoquer une interruption de grossesse est évidemment une décision très grave. Mais on était en présence d'une enfant ayant subi des violences physique et psychologique également très graves mettant sa propre vie en péril. Le principe du respect de la vie ne s'applique pas seulement pour le foetus. On peut retenir que l'extrême gravité de ce cas, et j'oserais même dire le caractère scandaleux de la décision de lévêque, a provoqué plusieurs autres évêques à publier des lettres pour dénoncer la décision de leur collègue brésilien. On peut retenir aussi que dans la délicate question de l'interruption de grossesse, le critère du respect de la vie du foetus n'est désormais pas le seul à pouvoir être placé au-dessus de tous les autres. Un prélat romain, archevêque et président de l'Académie pontificale pour la vie, Mgr Rino Fisichella a écrit ceci dans le journal du Vatican, l'Osservatore Romano : « Avant de penser à l'excommunication, il était nécessaire et urgent de sauvegarder sa vie innocente et de la ramener à un niveau d'humanité dont nous, les hommes d'Église, devrions être des annonciateurs experts et des maîtres. Il n'en a pas été ainsi et, malheureusement, la crédibilité de notre enseignement s'en ressent, apparaissant aux yeux de tant de personnes comme insensible, incompréhensible et privé de miséricorde ». (OR 17 mars 2009). Dans une lettre adressée aux diocésains et diocésaines de Québec, notre archevêque, le cardinal Ouellet, a pris position sur cette question et il a fait siens les propos de Mgr Fisichella. En conclusion, on peut se demander : Y a-t-il une bonne nouvelle présente dans ce drame brésilien? Y a-t-il quelque chose d'évangélique à y découvrir? Oui il y en a si on garde en mémoire que chez les humains l'application de la loi morale passe toujours par le jugement de la conscience. Dans cet espace de la conscience, chaque personne humaine peut entendre la voix de Dieu qui appelle, Dieu qui offre sa miséricorde. L'Évangile nous donne des exemples de ce que veut dire Jésus lorsqu'il déclare qu'il n'est pas venu abolir la Loi mais l'accomplir. Rappelons-nous le cas de cette femme prise en flagrant délit d'adultère et qu'on amène à Jésus pour la lapider, comme c'est prévu dans la Loi de Moïse. « Que celui qui est sans péché lui lance la première pierre » dit Jésus. Et tous se retirent sans procéder à la lapidation. Jésus dit à la femme : «Va et désormais ne pèche plus» (Jn 8, 2-11). En agissant ainsi, Jésus n'encourage pas l'adultère mais il introduit la puissance transformante de la miséricorde divine. Rappelons-nous aussi le cas de Joseph qui voyant Marie sa fiancée enceinte avant qu'ils aient habité ensemble, envisage de la répudier comme il est prescrit de le faire dans la Loi de Moïse. Mais voilà que sur la parole d'un ange, dans un acte de foi qui jaillit du fond de sa conscience, Joseph va au-delà de la loi et il accueille Marie et devient le père nourricier du Messie de Dieu (Mt 1, 18-25). Avec le jugement de la conscience, on peut dépasser le légalisme et faire de la mise en oeuvre de la loi morale un moyen de rencontrer Dieu au plus intime de soi-même. On retrouve alors la beauté des paroles de Jésus qui dit à Nicodème dans l'Évangile que le Fils de Dieu est envoyé dans le monde non pas juger le monde mais pour le sauver. On comprend que ce que l'apôtre Paul écrit aux Éphésiens il y a deux mille ans s'adresse encore à nous aujourd'hui. Dieu nous a créés en Jésus Christ et rendus capables de bien agir si nous marchons avec lui. Nhésitons pas à le suivre avec tout notre enthousiasme, toute notre ardeur. Car il aime le monde et il veut le sauver. Il ira jusqu'à la mort sur une croix pour accomplir se mission. Sa Parole est la lumière qui inspire notre conscience, qui éclaire notre route. Michel Fournier, ptre Curé de la paroisse Bienheureux François de Laval à Québec Prêtre résidant au Séminaire de Québec le 22 mars 2009 ____________________________________ Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. Actualité
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Notre ville a été secouée par une nouvelle tragique : une enfant de neuf ans victime des abus sexuels de son beau père était enceinte de jumeaux. Sa sur aînée, âgée de 13 ans, avait subi les mêmes sévices. Cette horrible histoire durait depuis près de trois ans. Quand le conseil de Alagoinha a découvert les faits, il a tenté de tout mettre en uvre pour aider les enfants et les parents. Le 27 février, la justice a confié les enfants à linstitut médical légal de Caruaru, dans lEtat de Pernambuco. Dautres examens complémentaires ont été réalisés (avec des sexologues, des psychologues) ensuite à linstitut médical de lenfance de Recife. Cest à cet endroit que la victime a rencontré une assistante sociale du nom de Karolina Rodrigues et son assistante Marie-José Gomes. Cette dernière a refusé lhypothèse de lavortement au nom de sa conscience chrétienne. Karolina Rodrigues a décidé de porter ce cas devant le conseil de Alagoinha. Les cinq conseillers de la ville ont refusé pour les mêmes motifs. Ils ont transmis leur avis à linstitut médical de Caruaru. Une copie a été donnée à Karolina Rodrigues en ma présence et celle du père de la victime, monsieur Erivaldo. Le 28 février, je suis invité à participer au conseil de linstitut médical de lenfance de Recife en compagnie de Marie-José Gomes et de deux membres de notre paroisse. Nous en profitons pour aller visiter la victime et sa mère. Elles se trouvent au quatrième étage de létablissement, dans un appartement isolé. Laccès est très strict. Je suis obligé de rester dans le couloir mais jarrive à parler avec la mère de la petite. Elle mavoue avoir signé des papiers. Je minquiète car cette femme est analphabète. Comme elle est incapable dapposer sa signature, on a pris ses empreintes digitales. Je lui demande ce quelle pense à propos de lavortement. Elle montre des sentiments très maternels et surtout une préoccupation extrême pour sa fille. Elle répond : je ne veux pas que ma fille avorte » La maman me parle de son état de santé : ça va bien, elle joue avec des poupées quon vient de lui donner. Nous repartons avec la ferme conviction que la mère est totalement défavorable à lavortement de ses petits fils. Personne na le droit de tuer personne ajoute-t-elle. Seul Dieu peut disposer de la vie Le 2 mars, nous retournons à linstitut de Recife. Nous sommes autorisés à monter au 4e étage pour visiter la victime. Mais, arrivés au premier étage, un fonctionnaire de linstitut nous interdit de monter plus haut. Il nous demande de voir lassistante sociale dans un autre bâtiment. Nous tombons nez à nez avec Karolina Rodrigues. Je suis en compagnie de Marie José Gomes et de monsieur Erivaldo qui soppose à lavortement de ses petits fils. Quand lassistante découvre mon identité, elle dit devant tout le monde : il sagit dune affaire médicale même si le prêtre qui est là estime quil sagit dune question de morale. Nous interrogeons Karolina Rodrigues sur létat de santé de lenfant. Elle affirme que tout est déjà résolu avec laccord de la maman. La procédure médicale va suivre son cours. Elle insiste sur son état critique sans fournir aucun élément de la part dun médecin. Elle se retranche aussi derrière la loi : dans ce cas, le mieux est de sauver la vie de lenfant. Nous répondons : il ny a pas une seule vie à sauver mais trois ! Elle ne veut rien entendre. Karolina Rodrigues demande à Monsieur Erivaldo de lui parler seul à seul. Pendant près de 25 minutes. En sortant, ce dernier me révèle quil vient de changer davis à propos de lavortement : lassistante ma prévenu que ma fille était menacée de mort... Si elle est en danger, il faut la sauver Quitte à lui retirer les ftus a-t-il murmuré. Tout paraissait alors terminé. Cest alors que larchevêque de Recife, dom José Cardoso, et lévêque de Pesqueira, dom Franceso Biasin, se sont impliqués dans la procédure. Mgr Cardoso a convoqué un groupe de médecins, davocats, de psychologues, de juristes pour étudier la légalité de cette affaire. Lors de cette réunion, le 3 mars, à la résidence de larchevêque, il y avait le directeur de linstitut médical de lenfance de Recife, Antonio Figueiras. Il a reconnu en public les pressions exercées par Katerina Rodrigues. Il a contacté lhôpital pour suspendre lavortement. Un peu plus tard, larchevêque de Recife reçoit un appel de monsieur Figueiras linformant quun groupe féministe Curumin aurait convaincu la maman daccepter un transfert de sa fille vers un autre hôpital. Nous retournons sur place avec Maria Gomes. On la fait attendre en prétextant la rotation des équipes (lenfant était déjà transférée). Personne nose lui dire quelque chose. Comment une personne en péril de mort peut-elle obtenir un bon de sortie ? Comment létat de la victime a-t-il pu changer si rapidement ? Quest-ce que le Curumin a pu dire à la mère ? Le 4 mars, nous apprenons que lenfant est internée à lhôpital de CISAM (centre intégral de santé Amaury de Medeiros spécialisé dans les grossesses à risques). Cela se trouve au nord de Recife. Notre espoir de voir deux enfants vivants disparaît brutalement. Tout cela à cause dune manipulation de conscience et dun manque de respect pour la vie humaine. Jai raconté tout cela pour que les gens sachent la vérité. » ____________________________________ Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. ActualitéSuite à la suggestion de l'abbé Simon-Pierre Pelletier,curé de Rivière-Ouelle, Mgr Yvon-Joseph Moreau, nouvel évêque du diocèse de Ste-Anne-de-la-Pocatière, a accepté de partager avec les internautes le texte de l'homélie qu'il prononçait le 15 mars à Saint-Philippe-de-Néri et Mont-Carmel. Il y fait notamment allusion au cas de la petite fille du Brésil violée par son beau-père et qu'on a fait avorté. Rappelons que l'archevêque de Recife en rappelant que l'excommunication s'appliquait dans les cas d'avortement a suscité toute une controverse qui n'est pas encore terminée.
Homélie pour le 3e Dimanche du Carême - 15 mars 2009 : "Tenir tout l'Évangile, et seulement l'Évangile"
Dans cet évangile que nous venons d'entendre, le plus important n'est pas la colère de Jésus, même si elle peut créer sur nous une forte impression ; le plus important, c'est la belle révélation que nous fait Jésus en nous disant que son corps de Ressuscité est le nouveau temple où nous pouvons rencontrer Dieu... Il y aurait beaucoup à réfléchir sur cette révélation et sur les conséquences qu' elle peut avoir sur nos façons de regarder nos temples de pierre aujourd'hui, qu'il s'agisse de magnifiques basiliques ou d'églises plus humbles de nos campagnes... Non, la colère de Jésus n'est pas ce qui est le plus important, mais elle peut nous aider à mieux situer la colère que plusieurs d' entre nous nous avons pu éprouver cette semaine devant l'annonce de l'excommunication prononcée par un évêque du Brésil à l'égard d'une maman et d'un groupe de médecins qui avaient jugé devoir procéder à l'interruption de grossesse d'une jeune fille de 9 ans, enceinte suite à un viol. Il est certes délicat de parler de cette situation, mais il me semble que nous ne pouvons nous taire tout simplement... Le jour où j'ai été nommé évêque, le 18 octobre dernier, j'ai fait une prière que je partage avec vous aujourd'hui. Dans cette prière, je présentais une demande au Seigneur : Père Saint,que ton Esprit s 'empare totalement de mon esprit et de ma bouche afin que je ne prononce aucune parole qui trahisse l 'Évangile de Jésus, aucune parole qui trahisse ta volonté de salut envers tous, aucune parole qui conduise un de tes enfants à désespérer. Et j 'espère que le Seigneur exaucera ma prière aujourd'hui en m'inspirant des paroles appropriées aux circonstances, et fraternelles envers tous, même envers ceux dont nous ne partageons pas la façon de voir. Oui, lorsque nous parlons au nom de Jésus, il est important que notre parole ne trahisse pas son évangile, et, en même temps, il est important que notre parole ne conduise personne au désespoir, car Jésus n'est pas venu condamner, mais chercher et sauver ce qui était perdu (Lc 19, 10). Jésus s'est fait tellement proche de ceux et celles que la société condamnait que certains l'ont critiqué ouvertement et lui ont exprimé des reproches en disant : Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux (Lc 15, 2). A fréquenter l'Évangile, nous découvrons surtout un Jésus compatissant et accueillant devant les malades et les pécheurs. Lorsque nous rencontrons un Jésus en colère, c'est que Jésus se trouve devant des personnes qui faussent la pratique religieuse et en font un trafic d'argent en exploitant les autres (cf. évangile d'aujourd'hui), ou qu'il se trouve en présence de personnes qui imposent aux autres des fardeaux impossibles à porter et qu'ils ne sauraient remuer du doigt (cf. Lc 11, 46). Lorsque nous entendons Jésus prononcer des paroles dures dans l'Évangile, c'est qu'il se trouve devant des personnes suffisantes et orgueilleuses qui condamnent tous ceux et celles qui ne coïncident pas avec leurs canons de pureté morale... Prenons le temps d'observer comment Jésus se comporte avec Zachée ou Lévis le publicain, avec la femme surprise en délit d'adultère, avec la pécheresse publique qui lui embrasse les pieds en les parfumant... Devant toutes ces personnes qui ont péché par faiblesse ou qui se sont risquées sur des chemins hasardeux, Jésus se montre toujours accueillant et fait preuve d'une compassion exemplaire... C'est ce Jésus que nous devons contempler toujours plus afin d'apprendre de lui les attitudes justes et fraternelles devant toute personne qui manque à nos critères de bonne conduite morale... Il y a là une urgence pour notre Église aujourd'hui, devant des situations humaines de plus en plus complexes, devant des enjeux éthiques qu'il n'est pas toujours faciles de bien évaluer. Tenir la vérité entière de l'évangile et de la bonne nouvelle du salut exige que nous contemplions longuement Jésus, que nous l'écoutions avec un coeur humble et aimant... Tenir tout l'évangile et seulement l'évangile est une démarche exigeante, car elle suppose une recherche constante d'équilibre entre vérité et amour, entre exigence et compassion, l'amour et la compassion gardant toujours la priorité et ayant droit au dernier mot... En tant qu'humain et pécheur, en tant que moine et évêque, je serais plus heureux de faire partie d'une Église qui pourrait se tromper par excès de compassion et d'attention aux personnes, que de faire partie d'une Église qui se tromperait par excès d'intransigeance et de rigueur à défendre ce qu'elle pense la vérité... Il nous faut tous consentir au mystère de ce Dieu plus grand que nous et dont la miséricorde n'a pas fini de nous surprendre, au mystère de ce Dieu dont nous a parlé saint Paul : La folie de Dieu est plus sage que l'homme, et la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme. Puisse le Seigneur apprendre à notre Église et à chacun et chacune d'entre nous comment consentir à sa faiblesse pour avoir part à sa force, comment consentir à sa folie pour avoir part à sa sagesse ! + Yvon-Joseph Moreau --- Saint-Philippe et Mont-Carmel ____________________________________ Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec. Actualité
Tribune des lecteurs du journal Le Devoir (Montréal) Édition du jeudi 26 mars 2009.
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