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Réflexions
Extraits des fiches sur le film québécois: LA NEUVAINE
Solitude et questions existentielles Ce film parle notre langue, se déroule dans des paysages qui nous sont familiers et il nous replonge dans notre univers culturel québécois. Comme l'écrit Martin Bilodeau : « Ce troisième long métrage de fiction de Bernard Émond met en question la solitude spirituelle des Québécois après la révolution tranquille. Comment répondre désormais, dans le monde sans Dieu, aux questions existentielles ? » (Martin Bilodeau, Le Devoir, 26 août 2005.) « De fait, le film d'Émond coule comme le fleuve sur la berge duquel son action se déroule. Pour Jeanne, ce fleuve est un abîme. Pour François, il est une pulsation. Pour la cathédrale, que ce catholique athée filme avec un immense respect, il est un miroir. Enfin, pour les spectateurs, il est le fil qui rattache les vies inventées par Bernard Émond à celles, pareilles ou différentes, de ses contemporains. »(Martin Bilodeau dans l'article cité du Devoir). Traversée initiatique qui nous révèle à nous même ? La revue cinématographique « 24 images » parle ainsi de la réalisation de Bernard Emond : « La neuvaine est une traversée initiatique par laquelle le réalisateur nous redit le chemin terrible qu'il faut toujours parcourir pour parvenir jusqu'à soi, nous redit la nécessité que nous avons tous de passer par l'ailleurs pour parvenir chez soi, dans ce qui nous est propre. »(Stéphane Lépine 24 images, no 123, septembre 2005, 58). « Nous, c'est Jeanne, cette part de nous qui a perdu toutes ses illusions et qui ne croit plus en qui que ce soit (homme ou Dieu) ou en quoi que ce soit (science ou religion). » « Nous, c'est François, cette part de nous contrainte à vivre le deuil d'êtres chers et sujette à la perte, à labandon et à la solitude. » « Nous, cent fois hélas ! c'est le mari violent, cette part de nous qui ne sait pas comment faire face aux frustrations et comment résoudre les conflits autrement quen s'imposant aux autres et en détruisant tout ce qui résiste à son emprise. »(Marcel Gaumond, Magazine Le Clap, n o 126, 9 septembre/27 octobre 2005.) Une oeuvre aérienne « Le film de Bernard Émond s'adresse tant au coeur qu'à l'intelligence. C'est une oeuvre riche, honnête et aérienne, spirituelle au sens premier du terme, une oeuvre qui ne prend pas le spectateur en otage et qui lui offre au contraire un espace de liberté suffisant pour lui permettre de respirer, de comprendre et d'interpréter. Nous nous trouvons manifestement à des années-lumière du divertissement qui prend le spectateur d'assaut et lui donne tout cuit dans le bec. Elise Guilbault et Partick Drolet parviennent à s'investir profondément dans leur personnage respectif. Chacun d'eux porte une charge symbolique différente, complexe, lourde de signification. A travers eux, deux visions du Québec et, par extension, du monde, s'opposent. La photographie signée Jean-Claude Labrecque met en valeur le cadre naturel de la côte de Beaupré et celui de Charlevoix, sans trop s'appuyer, en intégrant les éléments du décor et la lumière d'automne aux impératifs du récit. La bande sonore du film, une musique pour cordes de Robert M. Lepage, toute en suspensions, suggère à peine et questionne beaucoup. Elle agit à la manière d'une bouteille jetée à la mer. Par moments, elle fait aussi penser à une sonde fragile lancée dans l'immensité du cosmos. Assurément, elle laisse aux spectateurs la possibilité de lire l'ouvrage. Jamais elle ne l'interprète à sa place. Considérant le dépouillement de l'oeuvre et la mesure qui caractérise l'ensemble de la démarche réalisée par Bernard Émond, il est clair que La Neuvaine, à l'instar de celle que les croyants continuent à pratiquer de nos jours, reste avant tout une affaire de courage, de foi, de conviction et de ferveur.» (Richard Boisvert « Avec la ferveur d'un convaincu », Le Soleil, 27 août 2005, G3.) Pourquoi des films de cette trempe sont-ils nécessaires aujourd'hui ? Céline Lamonde Tiré du Blogue d`Hermann Giguère http://www.hgiguere.net/blogsme/ |
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