Les données disponibles sur les jeunes Canadiens (il n'y en a pas sur les Québécois) dessinent l'image d'une jeunesse aux valeurs essentiellement individualistes et largement axées sur la recherche de la satisfaction matérielle. Ainsi, les jeunes Canadiens à qui l'on a demandé ce qu'ils veulent accomplir dans les 15 prochaines années sont parmi ceux qui répondent le plus souvent que leur premier objectif est de «gagner beaucoup d'argent». Ils sont 54 % à favoriser l'argent au-delà de tout autre objectif, tout juste derrière les Australiens, les Indiens et les Chinois.
Les jeunes Canadiens disent aussi chercher d'abord un emploi payant (62 %) plutôt qu'intéressant (44 %) ou qu'une bonne ambiance de travail (45 %). Ils se distinguent en cela des Finlandais et des Suédois, qui sont respectivement 62 % et 56 % à souhaiter d'abord et avant tout un travail intéressant. Les jeunes Canadiens sont aussi parmi les moins portés (15 %) à s'impliquer et à militer dans un parti ou une association. Au contraire, les Marocains (42 %), les Indiens (37 %), les Brésiliens (26 %) et même les Américains (20 %) manifestent encore un certain intérêt pour le militantisme.
Les jeunes Canadiens entre 16 et 29 ans favorisent d'ailleurs la performance individuelle (47 %) dans une proportion plus grande que leurs aînés entre 30 et 50 ans (39 %). Ils sont aussi moins nombreux que leurs parents à favoriser une répartition équitable des richesses: 52 % contre 60 %.
Mais les jeunes Canadiens se distinguent surtout parce qu'ils sont parmi les plus rébarbatifs au monde à payer des impôts (62 %), juste derrière les Américains (72 %). Enfin, 44 % des jeunes Canadiens disent même ne pas être prêts à financer les retraites des générations qui les ont précédés.
Cet individualisme est aussi illustré par le peu d'intérêt porté à la famille. Seulement 29 % jugent que le fait de fonder une famille fait partie des trois éléments essentiels à une vie satisfaisante, contre 47 % des Français. Les jeunes Canadiens ne sont que 45 % à vouloir avoir des enfants d'ici 15 ans, contre 58 % des Français et 60 % des Russes. Le Canada est aussi un des pays où l'engagement religieux des jeunes est le plus faible. Seulement 26 % se disent prêts à consacrer du temps à la religion, contre 50 % aux États-Unis.
Seul bémol dans ce portrait à la hache, les jeunes Canadiens sont très préoccupés par l'écologie et l'égalité des sexes. Avec les Chinois (51 %), les jeunes Canadiens sont les plus préoccupés par la pollution (49 %). Comme la plupart des Occidentaux, 93 % des jeunes Canadiens font de l'égalité entre les hommes et les femmes l'une des caractéristiques de la société idéale, derrière les Américains, les Français et les Espagnols (94 %), et devant les Allemands, les Finlandais, les Australiens et les Britanniques
(91 %). Aussi, 53 % pensent que les immigrés doivent s'intégrer à la société d'accueil. Un résultat dans la moyenne qui arrive loin derrière celui des Espagnols (68 %), des Allemands et des Français (67 %).
Les jeunes Canadiens sont enfin parmi les plus optimistes (65 %) et les plus satisfaits de la situation générale de leur pays (68 %), contrairement aux Français (17 %) et aux Japonais (24 %), qui sont les plus déprimés. Cette satisfaction générale serait-elle le résultat d'une mauvaise information? Seulement 26 % ont déclaré suivre l'actualité sur Internet contre 50 % des Grecs, 52 % des Espagnols et 58 % des Italiens.
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Article de
Christian Rioux, correspondant du Devoir à Paris
20 janvier 2011
Actualités internationales dans le journal Le Devoir
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Tiré de SME-Infonet
http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.
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