À de nombreuses reprises, les extrémistes ont tenté de me tuer et de m'emprisonner ; ils m'ont menacé, poursuivi et ont terrorisé ma famille. Les extrémistes, il y a quelques années, ont même demandé à mes parents, à ma mère et à mon père, de me dissuader de continuer ma mission d'aide aux chrétiens et aux nécessiteux, autrement ils m'auraient perdu. Mais mon père m'a toujours encouragé. Moi, je dis que tant que je vivrai, jusqu'à mon dernier soupir, je continuerai à servir Jésus et cette pauvre humanité souffrante, les chrétiens, les nécessiteux, les pauvres.
Je veux vous dire que je trouve beaucoup d'inspiration dans la Bible et dans la vie de Jésus-Christ. Plus je lis le Nouveau et l'Ancien Testament, les versets de la Bible et la parole du Seigneur et plus ma force et ma détermination sont renforcées. Lorsque je réfléchis sur le fait que Jésus a tout sacrifié, que Dieu a envoyé Son Fils pour notre rédemption et notre salut, je me demande comment je pourrais suivre le chemin du Calvaire. Notre Seigneur a dit : « Prends ta croix et suis-moi ». Les passages que j'aime le plus dans la Bible sont ceux qui disent : J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! ». Ainsi, lorsque je vois des personnes pauvres et dans le besoin, je pense que c'est Jésus qui vient à ma rencontre sous leurs traits.
Pour cette raison, j'essaie toujours avec mes collègues d'aider et d'assister ceux qui en ont besoin, les affamés, les assoiffés.
Shahbaz Bhatti
Traduction française : Oasis (http://www.oasiscenter.eu)
Shahbaz Bhatti, ministre pakistanais, est né le 9 septembre 1968 et il a été assassiné le 2 mars 2011.Membre du Parti du peuple pakistanais, et de confession catholique, il est nommé ministre des Minorités religieuses dans le gouvernement du Premier ministre Youssouf Raza Gilani après les élections législatives de février 2008.
À ce titre, il soutient Asia Bibi, femme condamnée à mort en novembre 2010 pour blasphème à l'encontre du prophète Mahomet. Il critique les lois réprimant le blasphème, et se range parmi les personnalités politiques appelant à ce qu'elles soient amendées. Bhatti « multipliait les déclarations sur les violences et intimidations dont est victime notamment la minorité chrétienne, et se disait régulièrement menacé ».
Le 9 février 2011, le gouvernement pakistanais démissionne pour permettre un important remaniement ministériel en vue de diminuer le nombre de portefeuilles, exigence du principal opposant Nawaz Sharif. Le nombre de ministres est fortement réduit, passant de cinquante-quatre à vingt-deux, et beaucoup s'attendaient à ce que le ministère des minorités de Shahbaz Bhatti soit supprimé. Il conserve pourtant sa fonction, et déclare alors qu'« il s'agit d'un signal clair de l'attention du gouvernement envers les minorités religieuses ».
Le 2 mars 2011, alors qu'il quitte le domicile de sa mère à Islamabad pour se rendre au conseil des ministres, il est assassiné par quatre hommes qui arrêtent sa voiture et l'abattent de 25 balles avant qu'il ne puisse sortir[8]. Son chauffeur est aussi grièvement blessé. Les assassins laissent sur place des pamphlets attribués à la mouvance des talibans pakistanais. Il avait demandé à son escorte de gardes du corps de l'attendre à son bureau plutôt que de venir le chercher. Il était normalement protégé par deux escortes, l'une composée de six garde-frontières et l'autre de neuf policiers.
Pressentant qu'il serait tué, Shahbaz Bhatti a enregistré une vidéo destinée à être diffusée après sa mort. Il y affirmait avoir reçu des menaces des talibans et d'Al-Qaïda mais le gouvernement a refusé de lui procurer une voiture blindée.
Les funérailles ont lieu sous très haute protection policière le 4 mars 2011 dans la grande église Fatima d'Islamabad avec la présence de quelques milliers de personnes, dont le Premier ministre Youssouf Raza Gilani. Le corps est ensuite transféré par hélicoptère dans son village natal, à majorité chrétienne, où près de 15 000 personnes assistent à l'enterrement sous la protection de 2 500 membres des forces de sécurité. Ces derniers ont entièrement bouclé le village et placé des tireurs d'élite sur les toits.
Des évêques ont demandé qu'il soit reconnu par l'Église catholique comme "martyr".
le 19 mars 2011
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