La question se pose plus que jamais: où tracer la juste ligne entre la volonté de vivre (cette loi naturelle gravée en nous) et l’acharnement thérapeutique qui peut maintenir en vie… mais dans quelle condition ? Bien malin qui peut tracer une ligne uniforme, applicable à toutes les situations. Pourtant, une ligne existe bel et bien. Pour un baptisé, la reconnaître exige un discernement intelligent et une confiance inébranlable en la présence de Jésus à nos côtés, le bon Pasteur, qui conduit ses brebis.
Accompagner la souffrance
Les quatre Évangiles présentent tous, en la figure de Jésus, une personne sensible à la souffrance et la douleur de son peuple. Un nombre impressionnant de ses miracles viennent libérer, soigner, guérir… Cette sensibilité, Jésus l’a transmise aux apôtres.
L’Évangile nous révèle, avec la lettre de saint Jacques, que les premiers pasteurs de l’Église ont porté une attention particulière à rendre Jésus présent aux malades de la communauté: «
L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. » (Jc, 5, 14). En 2017, c’est devenu un défi colossal pour l’Église que d’être présente au chevet des malades. Il y a beaucoup de pain sur la planche pour accompagner la souffrance des personnes malades.
C’est pourquoi nous ne devons cesser d’espérer et de faire entendre notre voix, afin que le gouvernement accepte d’offrir également un meilleur accès aux soins palliatifs, «la vraie réponse de la médecine et de la société à cette situation », affirme l’AEQ. Ces soins « sont la meilleure façon de soulager la souffrance de la personne approchant de la fin de sa vie et de l’aider à vivre cette étape ultime avec humanité et dignité.»
Développer une spiritualité de la fin de vie
Soyons réaliste : nous n’y sommes pas encore. Bien nombreux sont ceux qui finissent seuls la route, avec dans les meilleurs des cas un membre de leur famille à leur côté, des proches, et quelques personnes du personnel médical. Pour bien accompagner la fin de vie, je dois apprivoiser l’idée de la mort. Reconnaître et apprendre à accepter que [je suis] nous sommes mortels. Il n’y a pas de croissance sans vérité : il est essentiel d’accepter ma mort pour développer une spiritualité de la fin de vie.
Je peux y arriver en méditant la Passion du Christ. C’est elle, le fondement de ma foi et de mon aptême, qui me plonge dans sa mort pour ressortir avec lui du tombeau. Avec le Christ, nous sommes déjà passés de la mort à la vie: nous sommes déjà ressuscités avec Lui !!! C’est la Bonne Nouvelle de la Pâque que nous célébrons depuis plus de 2000 ans.
Enfin, il nous faut demander la sérénité, paix, l’espérance et le repos. « Demandez, vous recevrez. Frappez et on vous ouvrira, cherchez, et vous trouverez ». Soyons assurés que Jésus ne fait pas défaut à ses amis…
Padre David Labossière
Granby (Québec)
30 mars 2017
Note : Padre David Labossière a 41 ans. Il est né en 1976. Il a été ordonné prêtre pour le diocèse de Saint-Hyacinthe au Québec le vendredi 31 mai 2013 en l’église Saint-Eugène de Granby, fête de la Visitation de la Vierge Marie, par Mgr François Lapierre, p.m.é., évêque de Saint-Hyacinthe. Il est depuis lors vicaire à St-Joseph/Granby.
Lire un article du Père Labossière sur le prêtre intitulé « Qui sera le prêtre de demain? »
Pratico-pratique…
Pourquoi ne pas notarier vos dernières volontés? Faites connaître à votre famille, vos proches, au personnel médical vos intentions, et assurez-vous qu’une personne de confiance veille à faire respecter vos dernières volontés.
Dans un contexte où la portée de la loi risque de s’élargir, il convient d’être vigilant et de faire entendre vos demandes.
Prendre quelques initiatives pour faire des derniers moments de ma vie une occasion de rapprochements avec Jésus. Car il existe un chemin de vie dans ce passage, avec Jésus à nos côtés, qui accompagne toujours notre souffrance et partage nos douleurs…
Réflexions
Commentaires (0)