Sébastien, 36 ans, est chauffeur de taxi à Sens en France. C’est dans le cadre de son travail que Dieu est venu le rejoindre, par la rencontre de Fernando, qui nous a vécu ui-même une conversion il y a quelques années.


SEBASTIEN MA PLUS BELLE COURSE
Un jour, je pris en course à Roissy une famille qui arrivait de l’étranger. Et cette course allait changer ma vie…

Fernando arrivait en France pour raison professionnelle et il parlait très peu notre langue. Je me proposai de l’aider et, très vite, une amitié est née entre nous. Fernando s’est mis à me témoigner de sa foi. Or, je ne croyais pas en Dieu. J’avais perdu mes parents très jeune, et avais, du coup, vécu une enfance très mouvementée… Non, Dieu ne pouvait pas exister ! Mais le fait d’entendre une personne cartésienne, cultivée et occupant un poste à responsabilité témoigner avec ferveur de sa foi, m’intriguait beaucoup. Il en parlait d’une façon si naturelle ! Son attitude a éveillé en moi une vraie curiosité. Comme il était mon ami, je me suis demandé ce qui pourrait lui faire plaisir. Aller à Lourdes ? Nous y sommes partis avec sa famille. Ils étaient en effet très émus. De mon côté, j’ai simplement passé un bon week-end.

Pour me remercier, Fernando m’a invité à Paray-le-Monial, "là où le Christ est apparu et a fait voir son cœur aux hommes", me dit-il. J’essayai d’esquiver l’invitation par tous les moyens, en vain. Fernando m’a accompagné là-bas et il est resté une journée avec moi. Après son départ, je me suis senti très seul. Placé au fond du chapiteau, j’ai entendu un prêtre expliquer : « Lorsqu’on vient à Paray-le-Monial, il se passe toujours quelque chose. On ne repart jamais seul. » Je le pris au mot et me tournai vers Dieu : « J’ai fait l’effort de venir « chez toi ». Alors, si tu ne te manifestes pas, c’est que j’ai eu raison de penser que tu n’existais pas. Si rien ne se passe, je m’en vais. » J’étais venu à moto. Elle n’était pas loin, mes bagages non plus. Mon cri vers Dieu semblait rester sans réponse… Je traversai donc la prairie, déterminé à partir lorsque quelqu’un me tapa sur l’épaule. C’était un motard qui me demanda : « Que fais-tu ? » – « Je m’en vais ! » – « C’est bien dommage, me répond-il, m’apprenant qu’il était prêtre. Je suis venu dans la région pour rendre visite à ma famille. Et comme j’entends parler de Paray-le-Monial depuis longtemps, je me suis arrêté. » C’était le signe que j’attendais : un motard, prêtre de surcroît, qui était là « par hasard »… Immédiatement, je crus en l’existence de Dieu.

Au cours de cette semaine, moi qui ne suis jamais malade, j’ai beaucoup souffert physiquement : un combat s’était engagé en moi entre le bien et le mal. Un jour de cette session, alors que je priais, une dame s’approcha de moi : « Je dois vous dire qu’il faut que vous alliez à Lisieux. » Par curiosité, je m’y suis rendu au Noël suivant. Au seuil de la basilique pleine à craquer, un prêtre m’a accueilli par ces mots : « Vous êtes venu seul, et de loin ; il va se passer des choses pour vous ! » En rentrant de Lisieux, j’ai décidé d’entrer en catéchuménat. Aujourd’hui, ayant appris que j’avais été baptisé, je me prépare avec joie à la première communion.

Publié dans la revue Il est vivant ! n° 245

Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.

08/01/2008

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