Réflexions

"Noël, c’est la veille, c’est l’attente ». (George Dor)

Nous sommes une génération de gens pressés. Nous ne savons pas toujours attendre. Souvent nous voulons tout, et tout de suite, sans penser à la valeur du mûrissement.Nous vivons à la surface de nous-même, distraits par les urgences, engourdis par la routine ou suffoqués par l'avalanche des mots et des images.


LE COURAGE D'ATTENDRE
Attendre, toujours attendre ! Pour le courrier, pour l'ascenseur, pour l'autobus, pour un feu rouge bloqué, pour le rendez-vous chez le médecin. Attendre pour tout ! Parfois on est las d'attendre. Mais dans le verbe « attendre », il y a le mot « tendre », avec son élan, sa vitalité, son mouvement. Ce temps de l'Avent que nous commençons ne consiste pas à attendre passivement le jour de Noël, mais à nous mobiliser pour aller à la rencontre de Celui qui vient dans notre vie. Dieu nous attend aussi. Il y a dans l'Avent une attente réciproque.

Quel poète, notre Sol national...
Poésie de Marc Favreau : Sol, le clown clochard. Ses textes, à la fois naïfs, poétiques et humoristiques

( Les fautes sont voulues dans le texte! )


LE CREPUSCULE DES VIEUX
Des fois, j'ai hâte d'être un vieux.
Ils sont bien, les vieux, on est bon pour eux, ils sont biens.

Ils ont personne qui les force à travailler; on veut pas qu'ils se fatiguent.
Même que la plusssspart du temps, on les laisse pas finir leur ouvrage.
On les stoppe, on les interruptionne, on les retraite fermée.

On leur donne leur appréhension de vieillesse et ils sont en vacances....

Ah! Ils sont bien les vieux!

23/11/2010

Réflexions

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Regardez ce magnifique tour virtuel de la Basilique du St-Sépulcre à Jérusalem.


TOUR 360°ST-SEPULCRE JERUSALEM
La basilique du St-Sépulcre à Jérusalem a été construite par l'impératrice Hélène, mère de Constantin.Ce tour en version Flash permet de visiter le parvis puis la basilique et le tombeau du Christ.

Découvrez une multitude de points de vue. Depuis la cour d'entrée jusqu'au coeur de l'édicule qui, sous la coupole, abrite le tombeau du Christ, le pèlerinage virtuel est époustouflant. Bonne visite!

Cliquez sur le lien qui suit : http://www.360tr.com/kudus/kiyamet_eng/index.html
MAINTENIR LE CLIC DE LA SOURIS POUR LEVER/BAISSER OU TOURNER A SA GUISE ...

La bière consommée de manière responsable peut être un choix de boissons plus sain que vous le pensez, c'est ce que nous révèle "Plaisirs santé", un site internet de Reader's Digest. Lisez.


LES BIENFAITS DE LA BIERE
Lors d'une partie de football éreintante ou au pub du quartier avec des amis, une bonne bière fraîche est la seule chose qui est satisfaisante. Mais saviez-vous qu'une pinte peut faire partie d'un mode de vie sain?

«Il y a une forte association entre la bière et la «bedaine de bière» qui fait en sorte que les gens supposent automatiquement que la bière fait grossir ou est malsaine», a déclaré la sommelière en bières Mirella Amato, qui se spécialise dans la sélection et le service de bière. «Mais ce n'est tout simplement pas vrai.»

Tags : bière santé
17/11/2010

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Réflexions de Richard Martineau après la célébration consacrée au Frère André au Stade Olympique de Montréal. Intéressant...et éclairant pour comprendre le rapport des québécois à leur héritage catholique. Bonne lecture!


CATHOLIQUE NON CROYANT
Samedi [le 30 octobre 2010], 50 000 personnes se sont rassemblées au Stade olympique pour célébrer la mémoire du frère André. Comme l'a titré mon journal : «C'est du monde à la messe !» Preuve que si on a sorti le Québécois de l'Église, on n'a pas encore sorti l'Église du Québécois.


Le paradoxe québécois

Récemment, le Globe and Mail se demandait pourquoi les Québécois sont aussi attachés à la religion catholique, alors que les églises sont vides.


Actualité

Le Vatican accepte que la Cause de béatification du Père Émilien Tardif s'ouvre à St-Domingue. Le 31 octobre 2010, l'abbé Yves Rancourt, nous envoyait un courriel en espagnol qu'il venait de recevoir dont voici, en français, le contenu suivi du texte espagnol qui nous annonce une belle et grande nouvelle.


NOUVEAU FRERE ANDRE
Maria A. Sangiovanni, co-fondatrice avec le Père Émilien Tardif, de la Comunidad Siervos de Cristo Vivo, a annoncé au terme la retraite provinciale avec le Père Diego Jaramillon, directeur d'El Minuto de Dios (Bogota)que le cardinal Nicolás de Jesús López Rodríguez, archevêque de Santo Domingo, avait reçu de la COngrégation pour les Causes des saints la permission de commencer l'Enquête diocésaine pour la Cause de canonisation du Serviteur de Dieu Émilien Tardif. Le s 600 membres de la communauté étaient au comble de la joie, nous dit Madame Sangiovanni. Elle ajoute que l'ouverture officielle et la constitunion du Tribunal diocésain se feront dans quelque temps. Elle profite de l'occasion pour noter qu'il est important qu'aucun culte public au Père Émilien ne soit rendu par des prières, des invocations etc. ce qui pourrait nuire à la cause de béatification.

Mardi 12 octobre 2010 : La Nouvelle évangélisation n'est pas un « projet expansionniste », affirme Benoît XVI, mais « l'Eglise a le devoir d'annoncer l'Evangile partout et toujours ».


NOUVELLE EVANGELISATION...
Le pape a publié, ce 12 octobre 2010, une lettre apostolique en forme de « motu proprio » intitulé « Partout et toujours » par lequel il a institué le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

Rappelons qu'un « motu proprio » est une lettre émise par le pape de sa propre initiative « de son propre chef ». Il expose, dans une première partie (une longue introduction) les motifs de sa décision, et ensuite, il énumère les mesures prises (4 articles).

Il est daté du 21 septembre 2010, de Castel Gandolfo, en la fête de l'Apôtre saint Matthieu, et il est rendu public ce 12 octobre, fête au Vatican de Marie, Mère de l'Eglise. Il est promulgué par sa publication dans l'Osservatore Romano et entre en vigueur dès cette publication, ce soir, dans l'édition du 13 octobre.

Le pape affirme qu'à la base de toute évangélisation, « il n'y a aucun projet expansionniste, mais seulement le désir de partager le don inestimable que Dieu nous fait, celui de prendre part à sa vie même ».

Benoît XVI fait notamment observer que l'Eglise doit aujourd'hui « faire face au phénomène de l'abandon de la foi qui grandit dans les sociétés et les cultures imprégnées depuis des siècles du message évangélique ».

Les changements de société ont des causes « complexes, enracinées dans le temps, qui ont profondément changé notre perception du monde », constate le pape.

Il constate aussi qu'en même temps « l'Eglise y a trouvé de nouvelles raisons d'espérance, même si elle doit enregistrer une perte préoccupante du sens du sacré allant jusqu'à la remise en question des principes fondamentaux qui semblaient acquis, comme la foi en un Dieu créateur et providentiel, la révélation de Jésus-Christ, unique sauveur » ou la « loi morale naturelle » pour ce qui concerne « la naissance, la mort et la vie familiale ».

Le pape inscrit sa démarche dans le sillage du concile oecuménique Vatican II qui a « abordé le rapport entre l'Eglise et le monde contemporain ».

Il met aussi ses pas dans ceux de ses prédécesseurs qui ont diagnostiqué le besoin de « trouver des formes nouvelles permettant à nos contemporains d'entendre encore la Parole du Seigneur, vivante et éternelle ».

Surtout, il recueille l'héritage de Jean-Paul II qui a élaboré ce concept de Nouvelle évangélisation : il a « approfondi et synthétisé » par ce concept « la mission qui attend maintenant l'Eglise, principalement dans les régions anciennement christianisées ».

C'est donc dans cette continuité que le pape a « considéré opportun d'offrir une réponse adaptée ». Il souhaite que « l'Eglise toute entière, régénérée par l'Esprit, se présente au monde, forte d'un élan missionnaire capable de propager cette Nouvelle évangélisation ».

Mais le pape relève aussi des signes positifs : « Dans certaines régions, en dépit de la progression de la sécularisation, la pratique chrétienne manifeste encore une belle vitalité et un bon enracinement populaire ».

Mais ailleurs le paysage est différent : « D'autres régions se trouvent hélas presque totalement déchristianisées, et la lumière de la foi ne brille plus que dans de petites communautés ».

Or, justement « ces régions, qui ont besoin d'une ré-évangélisation de base sont, sous bien des aspects, particulièrement réfractaires au message chrétien ».

C'est donc dans ce cadre que s'inscrit le nouvel élan que Benoît XVI charge le nouveau dicastère de susciter.

Il assigne 5 principales tâches au nouveau dicastère :

1 - « approfondir la signification théologique et pastorale de la nouvelle évangélisation » ;

2 - promouvoir - « en étroite collaboration avec les conférences épiscopales qui pourront avoir un organisme ad hoc» - « l'étude, la diffusion et la mise en œuvre du magistère pontifical relatif aux thèmes liés à la nouvelle évangélisation » ;

3 - « faire connaître et soutenir les initiatives liées à la nouvelle évangélisation déjà mises en œuvre dans différentes Eglises particulières et promouvoir la réalisation de nouvelles en impliquant activement les ressources » de la vie consacrée, des associations de fidèles laïcs, et les communautés nouvelles ;

4 - « étudier et favoriser l'utilisation des formes modernes de communication comme des instruments de la nouvelle évangélisation » ;

5 - « promouvoir l'usage du Catéchisme de l'Eglise catholique en tant que formulation essentielle et complète du contenu de la foi » pour notre temps.

Anita S. Bourdin dans Zenit reproduisant l'information du Vatican Information Service qui a publié le texte en italien ce mardi.

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Dieu veut le bonheur de l'homme, rappelle le nouveau Maître des Dominicains rapelle le Fr. Bruno Cadoré, élu en septembre dernier Maître général de l'Ordre des dominicains.


FRERES DOMINICAINS AUJOURD'HUI
Ce qu'un dominicain aurait envie de dire aujourd'hui au monde c'est que « Dieu n'est pas une force anonyme, c'est quelqu'un... C'est un Dieu qui veut la joie de l'homme », affirme le Fr. Bruno Cadoré, dans cet entretien accordé à ZENIT.

Agé de 56 ans, le frère Bruno Cadoré était provincial des dominicains de la province de France. Docteur en médecine au moment de son entrée au noviciat, il a ensuite passé deux ans en Haïti avant de commencer ses études dominicaines. Docteur en théologie, il a enseigné l'éthique biomédicale à l'Université catholique de Lille dont il dirigé le centre d'éthique médicale jusqu'à son élection comme prieur provincial en 2002. Depuis janvier 2008, il est membre du Conseil national du Sida. Il a été élu Maître de l'Ordre au cours du chapitre général de septembre dernier à Rome, pour un mandat de neuf ans.

ZENIT - Quels sont selon vous les défis que doit affronter l'Ordre des dominicains aujourd'hui ?

Fr. Cadoré - Je donnerai une réponse banale mais importante : c'est d'être vraiment des prêcheurs, des frères prêcheurs. Vous savez, nos chapitres ne sont pas de grandes réunions où on doit décider des choses forcément nouvelles, mais plutôt des moments où les frères prennent conscience ensemble de ce qu'ils sont, ce qu'ils font, des joies de leur prédication et puis aussi des difficultés. A partir de là, ils essaient d'actualiser ce qu'ils ont à faire, ce qui est leur mission. Nous avons beaucoup réfléchi durant ces trois semaines à ce qu'était aujourd'hui la mission de prédication. Comment est-ce que aujourd'hui on peut faire entendre la parole de Dieu, faire entendre au maximum possible de gens que Dieu s'adresse aux hommes. C'est autour de ça qu'on a beaucoup travaillé.

Il y a des enjeux plus importants, il y a des situations humaines, sociales, culturelles, qui sont plus difficiles, plus urgentes, mais dans tous les lieux, en occident, ou en orient, au nord ou au sud, l'enjeu principal c'est de construire nos communautés de frères comme des lieux de joie, de prière, d'étude de la Parole, et d'amitié avec le monde, d'amitié avec l'humanité, d'amitié avec les gens.

Parlez-nous de la situation des vocations dans le monde. Où sont-elles les plus nombreuses ?

Cela varie selon les lieux, car la vie de l'Église n'est pas la même selon les régions du monde, et donc la vie des religieux n'est pas la même non plus. Actuellement il y a des pays qui ont peu de vocations, comme certains pays d'Europe. Dans d'autres, il y a un nombre qui n'est pas très important mais qui est régulier. Dans certaines petites entités d'Asie il y a un mouvement de vocation, ainsi que dans certains pays d'Amérique Latine. Ce qui est important... J'aime bien une phrase d'un higoumène dans un monastère en Egypte à qui on demande : « Dans votre monastère, est-ce qu'il y a beaucoup de vocations ? » et qui répond : « il y a une place pour chacun ».

La nouvelle évangélisation est une préoccupation pour l'Église. Le pape vient de créer un nouveau Conseil pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Comment cette question est-elle affrontée par l'Ordre des dominicains ?

Notre tâche dans l'Eglise est portée par l'Eglise, portée par l'ensemble de l'Eglise, et c'est ça la tâche qui nous est confiée. C'est de trouver les bonnes manières, les manières adaptées pour que l'humanité la plus large possible puisse entendre que Dieu s'intéresse à elle, que le Dieu de Jésus-Christ s'intéresse à elle et qu'à partir de cette conviction, le regard sur la vie, le regard sur le monde, le regard sur le temps, sur l'avenir, sur l'espérance, est renouvelé en quelque sorte. Notre question c'est donc de tenir ensemble les tâches qui sont les nôtres dans les lieux, les groupes qui sont établis par l'Église et de ne pas oublier que d'autres attendent encore, d'autres aspirent encore à entendre cette parole qui leur est adressée. Ça n'est pas la nôtre, ça n'est pas la parole des prêcheurs. Les prêcheurs doivent être un peu comme Jean Baptiste. Ils parlent pour se taire, pour que quelqu'un d'autre parle.

Concrètement, qu'est-ce qu'un dominicain aurait envie de dire au monde d'aujourd'hui ?

Que Dieu l'aime, qu'Il a confiance en lui, qu'Il veut faire alliance avec lui. Qu'Il vient vers lui. Et qu'Il se tient avec lui, que ce n'est pas une force anonyme, que c'est quelqu'un et qu'Il l'a manifesté par son Fils qui est Jésus dont on peut lire la présence dans l'Evangile. Que c'est quelqu'un et que c'est un Dieu qui veut la joie de l'homme, qui veut d'abord la joie de l'homme.

Tous les prêtres sont appelés à prêcher. Quel est le caractère spécifique de la prédication dominicaine ?

Plutôt que de parler de prêtres, je parlerais de frères parce que cela indique justement que nous voulons prêcher à partir de notre vie fraternelle et à cause de l'espérance que cela représente pour ce monde. Alors est-ce qu'il y a une spécificité ? Oui, parce que la prédication dans l'Ordre est en quelque sorte ce qui est établi, renforcé, par le choix de la vie religieuse que nous faisons et la vie commune, la vie de prière, que nous voulons mener. Elle n'est pas mieux que d'autres prédications, c'est une autre manière de faire. C'est une autre manière de prêcher qui englobe plus que la seule prise de parole, finalement.

Parlez-nous de l'organisation des structures de gouvernement de l'Ordre dominicain.

De fait, dans notre Ordre, nous avons une tradition qui est une tradition que nous vivons ici, que nous célébrons même ici pendant notre chapitre. C'est à dire que nous essayons de vivre non seulement ce que nous sommes, de nous donner les moyens de le devenir, mais aussi de structurer les conditions de cette mission et nous le faisons selon des règles qui nous ont été transmises au fil des presque 8 siècles, qui sont des règles où chaque frère a la parole, chaque frère a un vote, en quelque sorte. Ici, nous sommes quelque 128 et l'important c'est que chacun puisse exprimer sa position sur un sujet, qu'il puisse l'argumenter, entendre celle des autres. Et vous imaginez que quand on vient de tous les pays, les avis sont très très différents et par forcément concordants. Il est considéré que l'unité n'est pas d'avoir le même avis, que l'unité est d'avoir le même respect pour les avis de tous, et la même estime pour la voix de chacun. Ce serait ça notre unité. Ce sont les modalités selon lesquelles nous organisons nos structures de gouvernement.

Les dominicains connus pour leur travail théologique. Quelles sont les attentes de l'Eglise aujourd'hui ?

De fait, l'étude fait partie de notre vie. On dit même que c'est une des caractéristiques de l'Observance dans nos Règles qui cadrent notre vie. L'étude, dans le sens où nous aimons étudier et nous apprenons à étudier non pas seulement pour emmagasiner des connaissances mais parce que, en étudiant, l'intelligence finit par se laisser pétrir par ce qu'elle étudie et ce que nous voulons étudier, c'est la venue de Dieu parmi nous, c'est sa présence. En quelque sorte, l'étude est le chemin qui permet à la fois d'estimer notre raison, les capacités de la raison humaine, de l'intelligence humaine, et de la faire descendre dans le cœur. Donc, de la mettre au service d'une recherche en commun de la vérité. Nous ne possèderons jamais la vérité. La vérité c'est ce que dit l'Evangile, c'est Jésus qui vient.

Propos recueillis par Carmen Elena Villa pour l'agence Zenit et paru le 12 octobre 2010




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Lyon inaugure un nouveau modèle de séminaire. Le nouveau séminaire provincial de Lyon, inauguré samedi 18 septembre, organise la formation des futurs prêtres autour de petites fraternités


NOUVEAU MODÈLE DE SÉMINAIRE
Information tiré du journal LA CROIX
Le nouveau séminaire provincial de Lyon est situé légèrement en contrebas des parkings où se garent les cars emmenant chaque année deux millions de pèlerins sur la colline de Fourvière. Pourtant, pas un bruit ne filtre dans le Foyer Parchet, un ancien pensionnat de jeunes filles construit au XIXe siècle.

« Le silence, un vrai luxe », apprécie Luc, 20 ans, calé dans l'un des fauteuils club meublant le hall d'accueil, où défilent encore les ouvriers. « Les lieux sont à taille humaine, propices à ce que l'on attend de nous. Je trouve assez providentiel d'arriver dans une maison encore inachevée, qu'il va me falloir construire avec mes frères », estime ce jeune de première année.

Excepté la couleur « vert pomme » de sa chambre, Sébastien est également satisfait. Il ne regrette pas les interminables couloirs de l'ancien séminaire Saint-Irénée de Sainte-Foy-lès-Lyon, un peu à l'écart du centre-ville. La vente à un promoteur immobilier de l'immense bâtisse, peu adaptée à l'époque avec ses 300 chambres, a permis de réunir une partie des 12,7 millions d'euros nécessaires au nouveau projet auquel 16 diocèses sont associés (1).

«Ne pas nous enfermer dans un petit cercle d'affinité»
« Nous vivons six années au séminaire, poursuit Sébastien. Autant s'y sentir bien. La maison est proportionnée à la taille de la communauté », forte de 54 séminaristes. Pour 57 chambres seulement. Mais les onze diacres qui, comme Sébastien, partagent leur temps entre leur paroisse et le séminaire pourraient trouver à se loger ailleurs si la chute des vocations devait être enrayée. Ils n'ont d'ailleurs pas été intégrés aux « fraternités » de cinq ou six étudiants qui structureront la vie de la maison, dont le conseil des pères, composé de sept prêtres, renouvellera la composition chaque année.

Dans les étages aux plafonds à la française, les chambres sont organisées autour d'un espace équipé d'une kitchenette, pour des petits déjeuners et un repas hebdomadaire pris en commun, afin de favoriser une vie autour de petites communautés.

Une heure par semaine, ces fraternités se retrouveront également pour un temps de partage à définir ensemble. « Cela créera une dynamique de vie et favorisera une émulation intellectuelle et spirituelle », espère Clément, en première année de second cycle, pour qui cette organisation « est prophétique dans un monde trop individualiste ». Et puis, souligne Luc, « cela nous empêchera de nous cacher, ou de nous enfermer dans un petit cercle d'affinité ».

La communauté n'évoluera pas en vase clos
Le supérieur du séminaire ne dit pas autre chose. « La vie ensemble nous oblige à être en vérité, avec nous-mêmes comme avec les autres, estime le P. Sébastien Tuloup. Les fraternités sont un appel à la responsabilité et à la liberté, elles permettront une maturation des séminaristes. » Au-delà, la formule prépare les futurs pasteurs à la vie communautaire, dans des appartements partagés par plusieurs prêtres, telle qu'elle s'esquisse dans certains diocèses.

Mais les petits groupes ne vivront pas coupés du reste de la communauté. D'ailleurs, les portes des couloirs séparant les fraternités ont déjà été grandes ouvertes.

Tout comme la communauté n'évoluera pas en vase clos. La bibliothèque aux 35 000 ouvrages ou le bel auditorium, aménagés dans une extension construite pour relier les deux ailes du bâtiment, seront accessibles aux prêtres et aux laïcs du diocèse. « La formation des prêtres concerne toute l'Église, je souhaite ouvrir au maximum le séminaire sur l’extérieur », insiste le P. Tuloup.

Encourager «l'autoformation»
Côté formation, également quelques nouveautés. Au-delà de la troisième année, les séminaristes ne recevront plus l'ensemble de leurs cours à l'Université catholique de Lyon, située à un quart d'heure à pied, au profit, pour partie, de cours fondamentaux prodigués au séminaire.

Il s'agit, selon les responsables du séminaire, de sortir d'une approche généraliste, pour aborder certains sujets d’étude dans la perspective du ministère de prêtre.

L'encadrement souhaite également encourager «l'autoformation». « Nous voulons que la formation soit unifiée, résume le P. Tuloup. Et cela ne peut se faire que si les séminaristes se prennent en main. »

Bénévent TOSSERI, à Lyon

(1) Aux huit diocèses de la province de Lyon se sont associés huit autres diocèses (Autun, Belfort-Montbéliard, Besançon, Clermont, Dijon, Le Puy, Moulins, Saint-Claude).

Cette information est parue sur le site du journal LA CROIX le 14 septembre 2010

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"Condamnation de l'avortement: l'approche pastorale permet plus de nuances". Pour une lecture pastorale des déclarations de Mgr Ouellet sur l'avortement. Ces réactions de l'abbé Réal Grenier apportent un éclairage bien approprié sur cette question à l'ordre du jour.


APPROCHE PASTORALE  AVORTEMENT
Publié le 17 mai 2010 à 05h00

Dans un article du journal Le Soleil de Québec le journaliste Jean-Pascal Lavoie fait part des réponses de l'abbé Réal Grenier, curé de Notre-Dame de Saint-Roch à Québec, concernant les propos du cardinal Ouellet rapportés par les journaux cette fin de semaine-ci, notamment lors d'un exposé au Congrès de Campagne Québec-Vie le 15 mai 2010 au Château Laurier à Québec.

Voici quelques-unes des réponses de l'abbé Grenier.

Jean-Pascal Lavoie note en commençant que l'abbé Grenier "a tenu à apporter une nuance entre les propos du cardinal Ouellet, qui représenteraient un absolu, et la réalité quotidienne." Puis le journaliste continue et cite l'abbé Grenier qui a affirmé d'emblée quand Le Soleil l'a interrogé, hier [16 mai 2010]: "Je ne peux pas condamner les propos du cardinal". "On ne corrige pas une injustice en en commettant une autre. Pour l'Église, la vie est un absolu, et c'est ce qu'on enseigne. Par contre, l'approche pastorale permet plus de nuances."

Et l'abbé Grenier, de rapporter le journaliste, souligne que le travail d'un prêtre est d'écouter, d'éclairer et, ensuite, de laisser la personne décider. "Je crois que c'est une nuance mal saisie, mais peut-être aussi mal dite par l'Église. Il ne faut pas croire que l'Église dit : 'je t'éclaire et tu n'as pas le choix d'obtempérer'. Notre rôle est d'aider les gens à prendre des décisions la conscience éclairée."

Respect de la conscience

Au cours de sa carrière, continue l'article de Jean-Pascal Lavoie, le curé Grenier n'a fait face à cette situation qu'une seule fois, mais il explique que c'est cette approche qu'il a adoptée. "Quand on rencontre un couple qui songe à l'avortement, quelle qu'en soit la raison, c'est l'éclairage que l'Église peut apporter, dans le respect de la conscience de chacun."

L'abbé Grenier concède néanmoins que ces situations sont extrêmement difficiles. "Je crois que souvent, l'avortement est un choix fait trop rapidement, sous la pression. D'où l'importance de bien accompagner les gens dans leur processus de décision. Et je conviens que l'Église n'est pas nécessairement structurée de façon idéale pour y parvenir."

Résumé d'un article paru dans le journal Le Soleil de Québec le 17 mai 2010 sous la signature de Jean-Pascal Lavoie http://bit.ly/cRIzst

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Perpectives théologiques et pastorales

Dans un texte intitulé « Perpectives théologiques et pastorales sur l'avortement » que vous trouverez sur le site internet du Séminaire de Québec Mgr Pierre Gaudette, spécialiste en éthique fondamentale, permet d'aller plus loin dans le sens des réactions de l'abbé Grenier. Il commence par mettre en garde contre deux extrêmes dans la façon d'aborder la question de l'avortement, puis il propose une approche respectueuse des valeurs défendues par l'Église en même temps que respectueuse des personnes qui sont confrontées à ce choix difficile. Dans les remous actuels sur cette question de l'avortement les réflexions de Mgr Gaudette peuvent contribuer, je l'espère, à mieux situer la question de l'avortement.

Lire le texte de la communication de Mgr Gaudette en format PDF

Mgr Pierre Gaudette P.H. a été pendant de nombreuses années professeur d'éthique fondamentale à l'Université Laval à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. De 1974 à 1982, il fut Doyen de la Faculté de théologie. Après sa retraite de l'Université en 2002, il devint secrétaire-général de l'Assemblée des Évêques Catholiques du Québec, poste qu'il a occupé pendant six ans. Il est maintenant un conférencier recherché sur les questions morales et sur la spiritualité des prêtres. Très engagé auprès des vietnamiens arrivés au Québec comme " boat people", il continue de participer à des groupes qui parrainent des réfugiés.


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Sylvain Lavoie, doctorant en théologie à l'Université Laval (Québec), réagit à la présence médiatique de la religion ces derniers temps. Il s'inspire de Fernand Dumont pour poser la question de la possibilité d'une médiation renouvelée entre foi et culture. Bonne lecture.


FOI ET CULTURE : MÉDIATION ?
Loin d'être indifférents au religieux, les médias en font plutôt un objet de débat de plus en plus virulent.

Manifestation récente à Montréal contre les agressions sexuelles de religieux envers les enfants. Les manchettes liées au religieux font ainsi régulièrement la première page des journaux.

Les récents débats autour de la dissimulation de cas de sévices sexuels par des prêtres pédophiles mettent à l'avant-scène le terrain sur lequel se joue l'interprétation des phénomènes religieux dans la société: les médias d'information. En effet, la place accordée à l'interprétation des phénomènes religieux dans les médias est paradoxale étant donné la baisse de la pratique religieuse des dernières années au Québec.

Loin d'être indifférents au religieux, les médias en font plutôt un objet de débat de plus en plus virulent. Par exemple, les manchettes liées au religieux font la première page des journaux, il est possible de consulter des «cahiers religion» dans certains quotidiens, etc.

Cependant, les récents propos du cardinal Marc Ouellet sur les rapports entre l'Église et les médias marquent plutôt un rapport d'opposition entre ces acteurs. Pour lui, les médias d'information sont un ennemi à abattre, puisqu'il les accuse de «mener une campagne» visant à «discréditer l'Église catholique» (Homélie de Pâques, 4 avril 2010). Mais au-delà de cette opposition, sommes-nous en train d'assister à une mutation du religieux dans l'espace médiatique et à une nouvelle manière pour la religion de s'y inscrire socialement?

Une religion sans culture ?

Les mutations actuelles du religieux soulèvent la question de l'interaction entre la culture et la religion dans l'espace public. En effet, l'inscription de la religion dans les médias d'information se fait d'une façon souvent détachée d'ancrages culturels, au profit de sa reconfiguration en système d'idées très visible. Un exemple est la création de la webtélé ECDQ.TV qui permet de suivre des liturgies en direct, d'écouter des reportages sur les événements diocésains, etc.

Alors que le catholicisme culturel issu de la Révolution tranquille des années 1960 cherchait ses points d'appui dans la culture ambiante, cette forme de médiatisation de la religion implique sa conversion dans des cadres virtuels hors culture. À partir de ce nouveau rapport entre la religion et les médias, nous assistons à des mutations de la religion et de la culture qui laissent place à de nouvelles formes de religiosité «exculturées» (Danièle Hervieu-Léger, 2003) sur lesquelles il faut s'interroger.

Pour ce faire, la perspective de Fernand Dumont sur la culture première et la culture seconde est d'une portée heuristique. Pour Dumont, la culture première correspond au mode de vie quotidien et au vécu, alors que la culture seconde procède d'une distanciation et de la reprise du vécu en expérience réfléchie (par exemple la science, l'art, etc.). Selon cette distinction, il apparaît que la difficulté de la médiatisation de la religion, qui appartient à la culture seconde, concerne le rapport de réflexivité avec la culture première. Les mutations du religieux dans les médias d'information ont alors pour effet de créer deux cultures parallèles, détachées l'une de l'autre. La crise qui en résulte a pour conséquence de distancer les marqueurs religieux et culturels dans la société, au profit de la médiation possible que pourrait constituer la religion dans l'espace public.

Les récents débats médiatiques mentionnés plus haut ont rendu visible cette distanciation de la culture première et de la culture seconde. Pour Marc Ouellet, «l'actualité semble se trouver assez loin de la Bonne Nouvelle. Les médias semblent converger pour mettre en doute la Bonne Nouvelle» (Homélie de Pâques, 4 avril 2010). Ces propos illustrent bien la distance entre le «message» chrétien et son interprétation dans les médias. Deux cultures distinctes se côtoient dans l'espace public, sans médiation possible. Toutefois, la conséquence est que cette forme de médiatisation du religieux, non réflexive, ne permet pas de créer d'espace de dialogue entre la culture et la religion.

Une nouvelle forme de religiosité : l'identité

Cet état de fait met en évidence un autre déplacement du religieux dans les dernières années: la transformation des conditions de la prise de parole croyante dans la société. Nous sommes passés de la prise de parole publique sur des enjeux sociaux à des demandes de reconnaissance identitaire.

En effet, la foi reléguée à la sphère du privé a souvent du mal à se situer dans l'espace social marqué par le pluralisme. L'attitude à adopter est alors celle de l'opposition avec la culture. Devant le tourment subi par l'Église, il faut que les chrétiens affirment leur foi «humblement et fidèlement dans un monde hostile. Il faut répondre à la haine par l'amour et répondre à la persécution par la patience et même le martyre» (Marc Ouellet, 4 avril 2010).

Cette attitude proposée fait de la foi chrétienne un objet à proclamer dans l'espace public contre l'adversité. L'enjeu consiste alors en une affirmation renouvelée de l'identité catholique qui se manifeste par une visibilité sociale accentuée par les médias de l'information. Cependant, cette logique identitaire ne permet pas de penser les conditions du lien social et l'inscription de la religion dans l'espace public.

Espace de médiation

Dans son livre L'Institution de la théologie (1987), Fernand Dumont expose que la «renaissance» de la religion au Québec serait possible à condition qu'elle puisse se faire médiation dans la culture. Cette médiation demande toutefois de repenser la fonction sociale du religieux dans la société. Alors que le religieux garantissait autrefois une identité collective, il permet aujourd'hui davantage de répondre aux individus en quête de besoins dans une logique de marché (Raymond Lemieux, 2005).

La fonction de tranquillité sociale jouée par le religieux est devenue un support pour des individus qui veulent faire valoir la spécificité de leur droit dans l'espace public. Le religieux devient alors l'objet d'une régulation complètement différente de celle connue jusque-là, qui favorise un rapport identitaire entre le client et l'objet consommé.

La conséquence de ce rapport a pour effet de redéfinir la religion en nouvelles formes de religiosité qui sont en exil de la culture. Ces religiosités se définissent par la modalité d'un «pur religieux» (Olivier Roy, 2008) souvent hostile au monde profane. Cette situation laisse entrevoir le dualisme dans lequel se vivent les rapports au religieux aujourd'hui.

Est-il possible de penser autrement le rôle culturel que pourrait avoir la religion dans l'espace public? Il faudra certainement réfléchir à de nouvelles modalités réflexives pour penser ce rapport sous forme de médiation. Dans ce sens, l'analyse des débats médiatiques des derniers jours donne une piste de réflexion intéressante, puisqu'elle permet de penser les modalités des rapports entre la religion et la culture, au risque de s'en détacher.



Sylvain Lavoie - Doctorant en théologie à l'Université Laval


Cet article a été publié dans
le journal Le Devoir du 19 avril 2010 sous le titre Église et médias : Conflit ou nouvelle religiosité ? Il est reproduit avec l'autorisation de l'auteur.

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/287222/eglise-et-medias-conflit-ou-nouvelle-religiosite

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Actualité

Réflexions d'un père dominicain de La Martinique en marge des scandales de pédophilie dans l'Église catholique en commentant le texte de la pêche miraculeuse (Jean 21,1-19). Puiser à la Source Homélie 3e dimanche de Pâques C 2010 – L’Eglise pour toujours.


SUIVRE PIERRE...
Au moment où saint Jean écrit son évangile, les premières persécutions faisaient déjà rage. Les Empereurs romains avait entrepris d'exécuter les chrétiens pour trahison, car ils refusaient d'adorer les dieux des Romains. Un des principaux thèmes dans les écrits de saint Jean, c'est la capacité de l'Eglise de grandir et de tenir bon dans les épreuves, même en temps de persécution.


Ceci ressort du passage de l'évangile que nous venons d'entendre, dans l'image du filet plein de poissons à une analogie de l'Eglise qui apparaît plus d'une fois dans les Evangiles. Les Apôtres se sentent totalement paumés en ces jours qui suivent la Résurrection avant de recevoir le Saint Esprit. Alors ils décident de partir à la pêche. Puis le Seigneur se manifeste à eux et leur fait cadeau d'une pêche miraculeuse, comme il l'avait déjà fait trois années auparavant. Au moment où Pierre tire le filet sur le rivage, saint Jean mentionne un détail curieux : le filet contient cent cinquante-trois gros poissons. Et malgré ce nombre, le filet qui est "plein à craquer" ne craque pas. C'est un miracle dans le miracle ! Normalement, autant de gros poissons auraient dû déchirer le filet, mais le filet a tenu.

Le filet, c'est l'Eglise. Il est rempli de croyants que le Christ rassemble dans l'océan du temps et de l'histoire par le ministère de Pierre et de ses successeurs, les papes. Et c'est Pierre qui tire cette communauté surnaturelle sur les rivages de l’éternité à la fin du temps, quand tous feront la fête avec le Seigneur.

Malgré les souffrances, les scandales et les péchés, en dépit des obstacles, des défis et des persécutions, l'Eglise de Jésus Christ continuera sa croissance, son expansion par le ministère de Pierre, et elle demeurera intacte jusqu'à l'heure où elle parviendra aux rivages du ciel. Le filet de Pierre ne se déchirera pas.

***
Notre culture est tellement obnibulée par l'actualité et les manchettes des journaux, que nous perdons facilement de vue cette perspective. Quelques brefs rappels historiques pourront suffire pour rétablir la bonne perspective.

Le simple fait que l'Eglise a tenu bon depuis vingt siècles, en restant fidèle à la même doctrine, les mêmes formes de culte (les sept sacrements) et la même structure (les évêques, unis sous la direction du pape, au service des croyants) tient, hors conteste, de l'ordre du miracle. Et ce miracle apparaît d'autant plus merveilleux si l'on jette un rapide coup d'oeil sur les obstacles et les adversaires qu’elle a surmontés.

L'Empire romain a essayé d'éradiquer la chrétienté pendant trois siècles. L'Empire s'est écroulé, l'Eglise a tenu bon.
Au Moyen Âge, l'Empire de l'Islam s'est étendu sur un territoire plus grand que celui de Rome et a conquis de nombreux territoires chrétiens. Il a envahi l'Europe et essayé d'exterminer l'Eglise. Cet Empire a périclité, mais l'Eglise a tenu bon.

Au 16e siècle, la plus grand partie de l'Europe du Nord s'est rebellée contre l'Eglise catholique. C'est ce qu'on a appelé la Réforme protestante. Dans certains pays, être catholique était passible de peine de mort. Pourtant, aujourd'hui, l'Eglise catholique demeure la plus importante communauté chrétienne, et même en Europe du Nort, l'Eglise catholique tient bon.

Au 17e siècle, un nouvel Empire islamique, celui des Turcs, essaie de nouveau d'écraser la civilisation chrétienne. Cet Empire a disparu, l'Eglise demeure.

Au 18e siècle, la Révolution française a essayé à son tour de faire disparaître l'Eglise en France, faisant des centaines, voire des milliers de martyrs. La tempête de la Révolution a passé, l'Eglise a tenu bon.

Au 19e siècle, voilà Napoléon qui part à la conquête du continent européen. Il usurpe la hiérarchie de l'Eglise, et emprisonne deux papes dans ses efforts de mettre la main sur l'Eglise catholique. Napoléon et son Empire ont passé, l'Eglise demeure.

Au 20e siècle, le communisme soviétique a essayé de faire table rase de l'Eglise catholique sur l'ensemble de son territoire, tout comme Hitler et le nazisme. Ces régimes se sont écroulés, l'Eglise demeure.
Aujourd'hui, la saga continue en Afrique, au Moyen Orient, en Chine, au Vietnam, à Cuba… En Occident ce sont les médias qui font tout ce qu'ils peuvent pour discréditer l'Eglise catholique. L'Eglise a tenu bon, et elle tiendra toujours bon, comme le Christ l'a promis. Pierre tirera le filet sur le rivage, plein de gros poissons, et le filet ne se déchirera pas.

***

Comment faire pour rester à l'intérieur de l'Eglise qui demeurera jusqu'à la fin ? Comment être sûr de ne jamais se perdre ? Le Christ a fait en sorte que le suivre, c'est suivre Pierre. C'est à Pierre et à ses successeurs, les papes, que le Christ a confié la tâche de paître le troupeau. Et pourtant, aujourd'hui encore, il y a dans le monde beaucoup de chrétiens qui veulent sincèrement suivre le Christ sans suivre Pierre. Il ne nous appartient pas de les juger, ces chrétiens qui ne sont pas catholiques. Mais nous savons une chose : c'est que la volonté du Christ était, et est toujours, que ceux qui croient en lui le suivent en suivant Pierre. Alors, pourquoi y a-t-il tant de chrétiens qui ne suivent pas Pierre ?

Une des raisons est qu'ils voient que beaucoup de chrétiens qui disent suivre Pierre ne vivent pas en vrais chrétiens. Et, malheureusement, c'est vrai : souvent nous faisons comme s'il suffisait d’avoir l'étiquette, d'avoir sa carte de membre. Mais si nous suivons Pierre, si nous nous appelons chrétiens catholiques, c'est parce que le Christ nous le demande ; c'est parce que le Christ a confié la responsabilité du troupeau à Pierre ; c'est parce que le Christ a rempli le filet de Pierre de poissons et que ce filet le s'est pas déchiré, et que c'est encore Pierre qui a tiré le filet sur le rivage.

Nous devrions désirer attirer tous les hommes dans le filet de Pierre, car c'est ce filet seul qui est garanti sans déchirures. Cela n'est possible que si nous-mêmes nous suivons Pierre pour la bonne raison : pour que, dans nos coeurs, nos paroles et nos actions, nous ne égarions jamais de la voie du Christ.

Aujourd'hui, en accueillant Jésus dans nos coeurs une nouvelle fois grâce au ministère de l'Eglise, cette Eglise qui a enduré vingt siècles de tempêtes sous la conduite sûre de Pierre, promettons de ne jamais sauter par-dessus bord, et d'être les témoins fidèles de cette vérité que la voie de Pierre est la voie assurée vers le Christ.


Reproduit avec la permission du
Père Walter webmestre du site www.homelie.biz

- Publié dans : Homélies Année C (2009-2010) - Communauté : Puiser à la Source Homélie 3 Pâques C 2010 à L'Eglise pour toujours

http://www.homelie.biz/article-homelie-3-paques-c-2010-l-eglise-pour-toujours-48792252.html


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19/04/2010

Actualité

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Une enquête révélatrice des mentalités et des habitudes alimentaires au cours des derniers siècles à partir des toiles représentant le célèbre repas de la dernière Cène immortalisé par Leonardo da Vinci. Je remercie mon beau-frère Gilles de m'avoir communiqué ces notes. Bonne lecture!


TOUJOUR PLUS D`ALIMENTS...
Les représentations de La dernière Cène, figurant le dernier repas du Christ et de ses disciples, ont grandement évolué en 1000 ans. En fait, deux chercheurs américains ont calculé que les plats et les assiettes ont grossi de 65 % pendant cette période.

Selon eux, le moment abondamment représenté par les peintres au fil des siècles est représenté avec des assiettes de plus en plus grandes et une nourriture de plus en plus bondante.

Pour l'établir, ils ont analysé 52 des plus célèbres peintures représentant le dernier repas du Christ, réalisées entre l'an 1000 et l'an 2000. Ils ont établi que le plat principal a grossi de 70 % et le pain, de 25 % au fil des ans.

Les chercheurs pensent que leur constat illustre les changements intervenus dans l'agriculture au cours des dix derniers siècles.Comme l'art imite la vie, ces changements se reflètent dans lespeinturesreprésentant le dîner le plus célèbre de l'histoire.

Lorsqu'ils peuvent distinguer ce qui se trouve dans les plats, les chercheurs calculent que le poisson (18 %) arrive en tête des mets servis, suivi de l'agneau (14 %) et du porc (7 %).

— Pr Brian Wansink, Université Cornwell


Le détail de cette étude est publié dans la revue The International Journal of Obesity.


Extraits de l'article paru sur le site de Radio-Canada le 23 mars 2010

Source : http://www.nature.com/ijo/journal/vaop/ncurrent/abs/ijo201037a.html

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23/03/2010

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L’Église catholique, je ne l’ai pas choisie. Je suis née dedans comme je suis née au Témiscamingue, dans la province de Québec. J’y ai grandi dans la peur du Dieu qu’on m’a présenté, comme j’ai grandi sous la férule du régime de Duplessis. C’était comme ça ! Ah! si je m’en souviens! L’œil de Dieu qui nous surveille, nous contrôle et nous punit ! Le Dieu de mon enfance n’était pas pour moi une Personne, un Père, mais un Oeil ! Grand Dieu ! Tout ce qu’il fallait faire pour ne pas déplaire à cet OEIL ! ..


MOI, POURQUOI JE RESTE ?
Oui, c'est l'Église qui m'a faite, mais c'est aussi l'Église qui m'a changée. À mesure qu'en elle, j'ai découvert le Dieu de Jésus-Christ, l'Évangile, le renouveau catéchétique, le Concile Vatican II, là, j'ai changé complètement de Dieu ! Le Dieu « empereur » est devenu le Dieu « Amour », incarné en Jésus, et semé en chacun(e) de nous. C'est toute la différence ! Dieu n'apparaît pas, il transparaît, disait Maurice Zundel.

Hélas ! dans cette Église que j'aime et qui a changé aussi, je ne reconnais pas toujours le Dieu de l'Évangile et les attitudes de Jésus. Et j'en suis déçue, peinée, et parfois, en colère. Malgré tout, je veux bien continuer de vivre dedans, avec ses défauts et ses manques (les miens aussi!), mais je ne peux pas me taire! Quelque chose me brûle en dedans. Et quand je regarde Jésus, je me console en pensant que lui aussi a dit avec force, son désaccord avec les autorités religieuses de son temps. Il n'a pas ménagé sa critique contre ce qui pouvait encombrer, fausser ou pervertir la religion voulue par son Père. Et quand on lit Matthieu 23, 13-30, Jésus est intraitable: « Malheur à vous, guides de la Loi et Pharisiens hypocrites... serpents, race de vipères... votre maison sera laissée vide » . Le Dieu de la vie n'a d'autre dogmatique que celle de l'amour, celle du service. Il me semble que la foi en Jésus ne peut que désirer la critique des croyants qui veulent une Église à l'image de l'Évangile.

Le soir de l'accession au cardinalat de Mgr Ouellet, j'étais perchée, en haut du jubé de l'église St-Roch, aux dernières places, derrière les colonnes, avec les pauvres et les « minables » de la société. J'y ai entendu une seule parole, qui m'est restée et qui semblait être tout un programme : « Repartir du Christ ». Mais au fur et à mesure qu'après, se défilaient les discours et les gestes posés, il fallait constater que nous ne repartions pas du Christ, mais plutôt du Concile de Trente, effleurant à peine Vatican II. Mais où est-il donc l'Esprit promis par Jésus, qui nous fait entendre aujourd'hui, le message intouchable de l'Évangile ? L'Église n'est-elle pas appelée à s'incarner dans l'histoire en marche ? Le Royaume de Dieu ne marcha pas à reculons. Dieu n'est pas bloqué dans les années 30. Il marche avec nous aujourd'hui, dans le monde post-moderne que nous habitons, avec nos avancées et nos reculs, avec nos générosités et nos faiblesses et surtout, avec cette étincelle de Lui, semée en nous comme une boussole qui nous indique le sens. Il est urgent de trouver un nouveau langage pour dire que l'Évangile est une Nouvelle, BONNE pour tout le monde !

J'ai mal à mon Église quand on porte sur le peuple québécois un regard négatif, comme s'il était le champion du divorce, de l'avortement, du suicide, de l'abandon de la religion, sans s'apercevoir de sa générosité, de sa recherche de sens, de sa créativité et de sa prodigieuse hospitalité.

J'ai mal à mon Église quand j'entends un langage de peur qui a de quoi éteindre toutes les flammes : peur du modernisme, peur du relativisme, peur de la culture de la mort. Plutôt qu'une morale d'interdiction et de condamnation, pourquoi pas une morale d'invitation, d'appel, d'évolution ? « N'aie pas peur », disait Jésus. Il disait encore : « Si tu veux »... « Lève-toi, prends ton grabat et marche ».

J'ai mal à mon Église quand je vois condamner ou bâillonner les théologiens « progressistes », de même quand je vois mettre en veilleuse la théologie de la libération.

J'ai mal à mon Église quand, dans le langage de Vatican II, on a fait la promotion du laïcat et que dans la pratique, il n'y a pas grand-chose de changé. Les laïcs n'ont pas plus de pouvoir ni d'autonomie qu'avant, même s'il y a plus de liberté de parole. Ils doivent accepter tout sans récriminer, comme si l'Esprit de Dieu était seulement dans la hiérarchie.

J'ai mal à mon Église quand le peuple de Dieu manque de prêtres et qu'on refuse le sacerdoce ministériel à des baptisé(e)s capables d'assumer cette responsabilité.

J'ai mal à mon Église quand on refuse toujours la communion eucharistique aux divorcés remariés et qu'on abolit les si belles célébrations communautaires du pardon avec absolution collective, alors que les gens venaient, plein l'église.

Même si je ne me sens pas toujours confortable dans mon Église catholique romaine, je me console en pensant que cette vieille Mère Église flotte encore, contre vents et marées, depuis 2000 ans, avec la seule parole qui la tient debout : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du temps (Mt 28, 20). Je me console aussi en pensant que pour son Église, Jésus semble avoir voulu une structure égalitaire, ressemblant davantage à celle d'une famille dans laquelle l'autorité est exercée au service des autres :« Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9, 35). Jésus n'a pas créé de hiérarchie, n'a pas décrété de dogmes, n'a pas imposé de droit canonique. Il n'a parlé que de la bonté de Dieu. Il n'a prêché que le partage, le pardon et la paix.

Mais au-delà de la structure, l'Église est aussi le Corps du Christ. Cette Église mystérieuse, faite de pierres vivantes, fraternelle et sans exclusion, elle a un visage visible. Je la touche aussi, surtout au ras du sol et dans les marges, dans les groupes restreints, dans la multitude des réseaux de solidarité qui s'engagent pour un monde de justice et de fraternité. Mais cela ne va jamais de soi : je crois que nos communautés humaines seront toujours imparfaites, fragiles et source de déceptions.

La vraie communauté est invisible à nos yeux : c'est la communion des saints où, avec nos différences et nos préoccupations, nous sommes uni(e)s dans le même Corps du Christ. Oui, je reste, parce que l'Église, c'est d'abord nous, temple de pierres vivantes, où il n'y a ni mortier ni ciment, car ce qui nous tient ensemble, c'est Jésus, pierre angulaire. C'est son amour qui nous cimente les uns aux autres.

Je reste dans l'Église d'aujourd'hui et de toujours parce que je garde toute ma confiance en Jésus le Vivant, parce que je désire toujours traduire en actes, tant bien que mal, son Évangile, et que je veux vivre en communion avec tous mes frères et soeurs

Laurette Lepage

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09/03/2010

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Ce webzine continue sans avoir l'air de rien. A ce jour 145 081 visiteurs ont venus sur notre webzine. Ces visiteurs ont lu 126 178 articles. Nous conservons un matériel abondant qui peut servir à l'occasion et nous sommes redevables à Wmaker de leur hébergement. C'est ce groupe de jeunes d'Ajaccio en Corse qui fournit aussi le CMS (Content Management System) pour le site internet du Séminaire de Québec. Nous en sommes très satisfaits.

Nous vous accueillons avec plaisir sur nos pages. Bonne lecture et à la prochaine.

Hermann Giguère, ptre p.h.
Supérieur général du Séminaire de Québec


AU FIL DES JOURS...
07/03/2010

Edito

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Matteo Ricci reste dans la mémoire des Chinois. Quatre cents ans après sa mort, « Li Matou » est reconnu comme un missionnaire « respectueux » et un scientifique « généreux » par les évêques, prêtres, laïcs ou intellectuels chinois athées


MATTEO RICCI : QUEL HÉRITAGE?


«Li Matou, mais bien sûr que je le connais, tous les Chinois le connaissent ! C'est un homme très important pour la Chine ! » Sandy Fan, jeune catholique de 25 ans du diocèse de Taiyuan dans la province du Shanxi s'en étrangle presque lorsqu'on lui pose la question de savoir ce qu'évoque pour lui Matteo Ricci à de son nom chinois « Li Matou » et dont on célèbre les 400 ans de la mort.

Issu d'une très ancienne famille catholique du nord de la Chine près de Pékin (« mais qui ne remonte pas jusqu'à l'époque de Li Matou au XVIIe siècle ! »), il voit avant tout l'illustre missionnaire jésuite italien comme « le premier prêtre étranger à avoir enraciné la religion catholique en Chine ».

De fait, et alors qu'il n'est pas le premier missionnaire occidental à s'être rendu dans ce pays, Matteo Ricci incarne aujourd'hui dans la mémoire collective chinoise le « premier » étranger à s'être totalement plongé dans l'univers chinois, sa langue, son écriture, son histoire, sa culture et peut-être plus que tout, dans l'âme de son peuple. « C'est grâce à lui qu'il y a des catholiques en Chine », résume Sandy Fan.

Adopter une approche spécifique pour partager l'Évangile

De son côté, et au-delà de la personnalité singulière de cet homme d'Église se fondant dans les arcanes de l'empire chinois de la dynastie Ming , le gouvernement chinois reconnaît surtout un « homme de science » ayant ouvert de nouveaux horizons aux intellectuels chinois férus de mathématique, d'astronomie ou de cartographie.

Cette notoriété se traduit concrètement par une mise en valeur historique officielle de cet « homme qui a tant apporté à la Chine ». Sur l'immense fresque du Monument du Millénium érigé à Pékin pour le passage au XXIe siècle et qui rend hommage aux personnalités culturelles de la dynastie Ming , on voit clairement Matteo Ricci, un télescope à la main et un astrolabe à ses pieds, posant derrière Li Shizen le médecin et Wang Yangming le philosophe !

D'emblée en arrivant en Chine, Matteo Ricci avait compris qu'il fallait y adopter une approche spécifique pour y partager l'Évangile. Dans une lettre à un correspondant européen datée du 12 mai 1605, il écrit : « J'insiste encore pour qu'on envoie un ou deux astronomes à la Chine. (…) Si ce mathématicien venait en Chine, (…) notre réputation irait en grandissant, l'entrée en Chine nous serait facilitée, notre séjour plus assuré et nous y jouirions de plus de liberté. » (1) Quatre siècles avant la politique d'ouverture et de réformes lancée en 1978, Matteo Ricci avait tout compris.

Ricci reçoit le privilège d'être enterré à Pékin

Peu d'étrangers - et encore moins de missionnaires catholiques occidentaux - ont reçu un tel honneur. Le Père lazariste français Armand David, botaniste et naturaliste, jouit également d-un grand respect dans la province du Sichuan (il a révélé au monde en 1869 l-existence du panda géant) mais plus pour ses compétences de scientifique que pour son identité de prêtre.



Décédé à Pékin, à l-âge de 57 ans, Matteo Ricci a reçu, de l-empereur lui-même, le privilège d'être enterré sur place, en dehors de la porte de l'Ouest où de nombreux autres jésuites furent enterrés par la suite.

Détruit par les Boxers en 1900, restauré par la suite, puis à nouveau détruit durant la Révolution culturelle en 1966, le site fut une nouvelle fois restauré et les stèles des trois grands missionnaires jésuites - Matteo Ricci, Adam Schall von Bell et Ferdinand Verbiest - ont été reconstituées. Elles se trouvent aujourd'hui dans un petit jardin au centre de l'école des cadres du Parti communiste chinois en plein coeur de la capitale.

«Un rôle de passeur, de médiateur entre les deux mondes»

« Pour le gouvernement chinois, Matteo Ricci est très très respecté et à mes yeux Li Matou est un pionnier », assure Beda Zhu, intellectuel catholique de Shanghaï dont la famille compte plusieurs jésuites. « Il a apporté un message occidental alors que la Chine ne connaissait rien à l'étranger, mais il l'a fait avec respect et ouverture. Si on veut connaître la Chine, il faut y vivre, apprendre la langue, comprendre les Chinois… et c'est seulement après avoir intégré tous ces éléments qu'on peut se permettre de contribuer à l'enrichissement du pays. Pas en donnant des leçons d'un air supérieur comme certains étrangers l'avaient fait avant lui et ont continué à le faire dans les siècles qui ont suivi. »

Même si Matteo Ricci n'a jamais mis les pieds à Shanghaï, son collègue, le P. Lazzaro Cattaneo y a introduit le catholicisme dès 1608 pour que la ville devienne progressivement la « capitale des jésuites » en Chine au XIXe siècle. C'est la raison pour laquelle Matteo Ricci n'a jamais été considéré par les autorités chinoises comme un « colonisateur et un impérialiste », contrairement aux missionnaires arrivés dans les bagages des soldats et commerçants occidentaux au XIXe siècle.

Beda Zhu reconnaît avoir eu connaissance de Matteo Ricci très tard dans sa vie - les trente ans de maoïsme expliquant largement cette ignorance - mais il a grandi avec à l'esprit la grande personnalité catholique chinoise de Shanghaï, Xu Guangqi, riche mandarin converti par Matteo Ricci. « À travers l'expérience de Xu Guangqi, j'ai compris la façon astucieuse et intelligente avec laquelle Li Matou nous a expliqué le christianisme afin de nous le rendre compréhensible : en utilisant les codes et la terminologie de la pensée chinoise. » À ses yeux, Matteo Ricci « a joué un rôle de passeur, de médiateur entre les deux mondes, présentant la culture et les institutions chinoises aux Occidentaux et la culture européenne aux Chinois, sans privilégier le christianisme ».

«Nous avons besoin de lui comme exemple»

Le jeune P. Jean Tian, né d'une famille catholique de la province du Shaanxi (ville de Xian), n'avait jamais, lui non plus, entendu parler de Matteo Ricci avant son entrée au séminaire de Sheshan près de Shanghaï dans les années 1990 : « Avant, nous n’avions pas de livres au séminaire mais plus tard, j'ai découvert combien cet homme avait joué un rôle exceptionnel dans l'histoire de l'Église de Chine, explique-t-il. D'ailleurs, il n'y a pas de cours spécifique sur Matteo Ricci, il fait plutôt partie d'un chapitre sur l'histoire de notre pays. »

Pour un autre de ses confrères du diocèse de Xian dans la province du Shaanxi, le P. Stephen Chen, la transmission s'est faite en famille : « La vie de Matteo Ricci m'a été racontée par mon oncle qui était prêtre lorsqu'il est sorti de prison en 1976 et, par la suite, j'ai lu des livres sur lui. J'adore l'histoire et comme j'ai fait mon séminaire aux États-Unis, je peux me procurer des biographies de Li Matou en anglais. Pour moi c'est d'abord un vrai missionnaire qui m'inspire dans ma vie aujourd'hui, mais c'est aussi un homme qui a apporté la connaissance dans une Chine des Ming encore très fermée. Nous avons besoin de lui comme exemple afin d'inspirer nos séminaristes aujourd'hui, qui sont un peu trop fiers et qui ne connaissent rien du tout… »

Un bel hommage à cet humaniste jésuite italien qui a jeté un pont entre deux univers qui ont encore besoin aujourd'hui de mieux se comprendre.



Dorian MALOVIC

(1) Cet extrait de lettre est tiré du livre que le P. Michel Masson, jésuite, directeur de l'Institut Ricci de Paris, vient de publier aux Éditions Facultés jésuites de Paris : Matteo Ricci, un jésuite en Chine, 205 p., 25 euros (avec huit lettres inédites de Matteo Ricci pour découvrir cet homme exceptionnel).

tiré du journal La Croix, 12-2-10


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07/03/2010

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Vous y trouverez l'homélie du dimanche publiée le mardi qui précède. Bonne méditation!





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