Le bon Pasteur - Statue du 3e siècle venant des Catacombes de Domitille, 39 pouces de haut, conservée au Musée Pio Cristiano du Vatican
MOT DU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL
La vocation missionnaire de François de Laval dont nous célébrons la fête le 6 mai et le témoignage d’un futur prêtre sur son identité de pasteur nous permettent de raviver en nous la mission de pasteur qui est au cœur de l’Année sacerdotale qui se terminera le 11 juin prochain.
Pasteur selon le cœur de Dieu, tel était le souhait du regretté Jean-Paul II dans son Exhortation apostolique Pastores dabo vobis qui commence ainsi «Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur » (Jr 3, 15) « Par ces mots du prophète Jérémie, commente Jean Paul II, Dieu promet à son
peuple de ne jamais le laisser sans pasteur qui le rassemble et le guide ».
Le service du ministère presbytéral requiert un engagement de toute la personne. Le Curé d’Ars qui est proposé comme patron à tous les prêtres du monde entier l’a vécu à fond. Son exemple est source non seulement d’admiration, mais aussi d’inspiration. Les temps changent, mais les défis restent les mêmes.
Bon été et à septembre prochain !
Mgr Hermann Giguère, P.H.
NOMINATION
Monsieur le chanoine Jacques Roberge a été renommé Procureur du Séminaire de Québec jusqu’au 30 juin 2011. Félicitations.
DATES À RETENIR
- 1er mai 2010 : Messe anniversaire pour le décès de l’abbé Edmond Labrecque ;
- 5 mai 2010 : Assemblée du Clergé à la Maison généralice des Sœurs de la Charité ;
- 6 mai 2010 : Fête du fondateur du Séminaire, le bienheureux François de Laval ;
- 19 mai 2010 : Fête du Supérieur général ;
- 1er au 3 juin 2010 : Une session exception-nelle de formation avec l'abbé Marc Girard, Mgr Noël Simard et Mgr Joseph-Yvon Moreau (Campus Notre-Dame-de-Foy à St-Augustin) ;
- 17 juin 2010 : Ouverture officielle du Petit Cap.
ACTIVITÉS PASTORALES
MAISON FRANÇOIS-DE-LAVAL À PETIT CAP
-29 avril 2010 : Rencontre de fin d’année avec les séminaristes du Grand Séminaire et les formateurs ;
-30 avril 2010 : Rencontre « équipe du Grand Séminaire » ;
-1er mai 2010 : Pastorale universitaire ;
-19 mai 2010 : Rencontre avec les stagiaires agents et agentes de pastorale ;
-7 juin 2010 : Rencontre Groupe Louis Corriveau (cours d’anglais), Grand Séminaire ;
-17 juin 2010 : Ouverture officielle du Petit Cap ;
-27 juin au 2 juillet 2010 : Camp de jeunes du Petit Séminaire diocésain ;
-27 juin au 15 août 2010 : Camps diocésains ;
-17 au 22 août 2010 : Camp de jeunes du Petit Séminaire diocésain ;
-24 au 29 août 2010 : Session début d’année Grand Séminaire.
CHÂTEAU BELLEVUE
-
2 au 6 août 2010 : Retraite pour les prêtres, prêchée par Mgr Maurice Couture, s.v.
MON IDENTITÉ SPIRITUELLE DE PASTEUR
Yves Fournier, séminariste du Diocèse de Québec, a été ordonné diacre le 5 février 2010. Il a 45 ans. Après avoir travaillé en génie civil, il a commencé des études en théologie en 2002 puis est entré au Grand Séminaire à l’automne 2002.
Réfléchir sur mon identité spirituelle en tant que pasteur ou futur pasteur, quelle tâche importante. Clairement, il apparaît évident que cette réflexion ne pourra se faire par une simple construction de l'esprit. Car on parle ici d'identité, valeur intrinsèque qui définit toute personne humaine dans ce qu'elle a de plus profond, donc, de plus vrai. Dès lors, cette réflexion, pour être vraiment incarnée et, donc, réelle, ne pourra partir que du terreau humain qui est le mien, celui qui a façonné ce que je suis devenu. Est-ce à dire que l'identité spirituelle d'une personne ne serait qu'unidimensionnelle ou n'impliquerait que le sujet touché et lui seul ?
L'expérience, en l'occurrence la mienne, dans le cas présent, nous révèlera qu'il y a un autre Acteur qui nous précède et qui nous accompagne dans cet itinéraire de vie, plus encore, il nous y fait tendre sans cesse en nourrissant le désir qui nous habite profondément, qui habite toute personne humaine, désir qui nous pousse à la rencontre de nos frères et sœurs en humanité. Voici, bien humblement, celui que je suis devenu grâce à cet Acteur, grâce à ces acteurs….
À tout ce qui, en nous, est en puissance de vie, il a fallu la Vie qui est toujours en acte pour dépasser cette puissance craintive et, ainsi, entrer dans la Vie, entrer dans notre véritable identité. Voilà ce qui fut l'élément déclencheur, voici ce qui, en moi, fit toute chose nouvelle. « Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger etc. » (Mt 25,34 et ss). C'est cette Parole qui, alors que j'approchais la trentaine, allait donner sens à des évènements très douloureux vécus plusieurs années auparavant. Elle me révélait, comme ça, aussi clairement qu'un cristal, que la main de la personne souffrante que j'avais tenue pendant des années, c'était la Sienne… Dès lors, l'expérience de proximité vécue avec le souffrant allait devenir mon terreau fertile. En conséquence, le contact régulier avec les personnes âgées, avec les grands malades ou avec les souffrants de toutes sortes devint un incontournable, plus encore, un besoin, pour bien nourrir ma vie intérieure. À travers eux, je sais que c'est le Christ que je visitais, je sais que c'est Lui que je touchais, je sais que c'est Lui que j'aimais…
Mais, ces expériences de proximité auront surtout contribué à me mieux connaître avec mes limites, mes peurs et à les accepter telles quelles. Il n'y a rien comme la rencontre des gens dans leur vulnérabilité pour nous confronter à nos propres vulnérabilités, lesquelles peuvent devenir force de vie dans un don consenti. Tous ces gens rencontrés me révélèrent aussi un visage du Christ plus humain, plus accessible pour moi qui veux marcher à sa suite…C'est le mystère de l'incarnation: la Sienne qui donne sens à la mienne et la mienne qui veut, par Son appel, aider à donner sens à la leur. Merveilleux échange de vie.
Voilà l'essentiel de mon identité spirituelle, l'essentiel de ce qui fait vivre déjà l'être pasteur en moi. Cela se confirme par le regard et l'approche que les gens ont avec moi. Il y a, en moi, quelque chose qui est changé (cela est d'autant plus vrai depuis mon ordination diaconale). Plus encore, il serait juste de dire qu'il y a Quelqu'un qui vit en moi de plus en plus et qui interroge ceux que je rencontre, que ce soit ma famille, mes amis ou toute autre personne. Mon regard sur les gens, sur les évènements est plus porteur d'espérance, plus porteur de foi, plus porteur d'amour. Et le fait d'être diacre a comme déposé en moi une attitude de joie à servir de toutes les façons possibles. La loi du don crie de plus en plus en moi. Elle m'appelle à la confiance et à l'audace.
Yves Fournier, diacre
Séminariste au Grand Séminaire de Québec
SAVIEZ-VOUS …
- …qui a fait les verrières de la chapelle du VIe étage du Pavillon Jean-Olivier-Briand et pouvez-vous nommer au moins trois représentations qui y figurent ?
Réponse 1 à la fin du Bulletin.
- ...doù vient la statue de l’Enfant-Jésus qui se trouve sur le palier du 3e étage du Pavillon Jean-Olivier-Briand ?
Réponse 2 à la fin du Bulletin.
LES RACINES DE LA VOCATION MISSIONNAIRE DE FRANÇOIS DE LAVAL
Extrait d’une conférence qui a été donnée le 16 mars 2010 au cours du colloque intitulé « Omaggio a Due Figure Chiave Della Presenza Missionaria In Quebec » dans la salle de conférence des Musées du Vatican à l'occasion du quarantième anniversaire des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Canada. François de Laval et Marie de l'Incarnation étaient les deux figures clés retenues pour présenter la présence missionnaire chrétienne en Nouvelle-France.
Où s’enracine la vocation missionnaire de François de Laval ? Il faut revenir à ses jeunes années de sacerdoce et aux amis qu’il fréquentait alors. Paris, en 1653, vit des heures palpitantes. C’est la fin des troubles de La Fronde (1648 1653). Les milieux du renouveau catholique bouillonnent de projets et de fondations. Cette effervescence touche de nombreux jeunes hommes qu’on retrouve dans une association dénommée les Bons Amis ou Assemblées des Amis. François de Laval en fait partie. Il y est entré en 1643 lors de ses études au Collège de Clermont à Paris. Il y a retrouvé le Père Bagot qu’il avait connu au Collège de Laflèche. François de Laval est ordonné prêtre en 1647. Même s’il doit s’occuper de la seigneurie familiale à cause de la mort des deux frères aînés, François de Laval passe de longs moments avec ses amis à Paris dont François Pallu et quelques autres jeunes prêtres. Ils partagent un logement sur la rue Copeau au faubourg St-Marcel pas très loin du Collège de Clermont. Un jour, c’est en février 1653, un missionnaire jésuite revenu depuis peu en France, le père Alexandre de Rhodes, vient les visiter à l’invitation du Père Bagot. Il l’écoute avec avidité et il en est bouleversé comme tous ceux qui l’approchent.
Qui est ce Père de Rhodes ? Il est bien connu. Il a créé l’écriture du vietnamien en lettres latines. Il a marqué profondément l’histoire des missions. Il préconise l’envoi d’évêques qui, en vertu de leurs pouvoirs, pourront ordonner des prêtres. Son passage à Paris suscitera de nombreuses vocations, notamment chez les Bons Amis.
Dans le groupe des Bons Amis, outre François de Laval et son ami, François Pallu, figurent Pierre Lambert de la Motte et Ignace Cotolendi. Les quatre jeunes prêtres seront parmi les premiers vicaires apostoliques nommés par la Congrégation « De Propaganda fide ». Ce sont de jeunes prêtres à la foi ardente qui brûlent de se lancer dans ces périlleuses missions avec le soutien d’Anne d’Autriche et de la Compagnie du Saint-Sacrement. Ils sont à l’origine de la demande de création du Séminaire des Missions-Étrangères de Paris (SME) remise aux cardinaux de la congrégation « De Propaganda fide » le 1er juillet 1658.
Le moment était venu pour Rome de reprendre en main les missions confiées jusque-là au patronat (le « Padroado » ) des rois d’Espagne et du Portugal : concrétisant l’idée d’Alexandre de Rhodes, le pape décide de nommer des évêques, vicaires apostoliques, chargés d’aller organiser un clergé local en Asie. Sur les conseils du Père de Rhodes, il opte pour des candidats français. Toutefois, pour ménager les susceptibilités royales, il ne crée pas de nouveaux diocèses pour ces évêques qui sont nommés « in partibus infidelium ».
Sur proposition des Pères Bagot et de Rhodes, François de Laval, archidiacre d’Évreux, François Pallu, chanoine de Saint Martin de Tours et Pierre Picques, bachelier en théologie de la Faculté de Paris, sont choisis dans le groupe des jeunes prêtres prêts à aller dans les pays lointains au Siam et au Tonkin. Le projet de nomination au Tonkin va tarder pour diverses raisons, dont l’opposition des Portugais et la mort du pape Innocent X en 1655, ce qui permet au Roi Louis XIV, le 26 janvier 1657, de proposer, à la demande des jésuites, que François de Laval soit nommé en Nouvelle France plutôt qu’au Tonkin. Dans sa recommandation, le Roi Louis XIV commence par souligner que ce changement d’affectation proposé pour
François de Laval ne provient pas du candidat mais des circonstances. Dans cette lettre adressée à Rome, Louis XIV note l’attrait personnel de François de Laval pour les missions lointaines. Ce dernier, c’est bien connu, note le roi, se sent « porté d'aller plutôt en un pays sauvage, qu’en un civilisé et abondant en toutes les choses nécessaires à la vie, qui ne se trouvent que très difficilement en la Nouvelle-France ».
Le jeune évêque vicaire apostolique sera consacré à l’église de l’Abbaye Saint Germain des Prés, le 8 décembre 1658 par le nonce Celio Borromini. Voilà donc une vocation missionnaire bien enracinée chez le jeune évêque de 36 ans qui arrive à Québec le 16 juin 1659.
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
Réponses au Saviez-vous… ?
Réponse 1 : Les verrières ont été aménagées lors de la restauration de l'édifice en 1960. Elles sont l’œuvre de Marius Plamondon de l’École des beaux-arts de Québec. Elles racontent la vie de Mgr de Laval : 1) Départ de La Rochelle en 1659 2) Armoiries de Mgr de Laval 3) Carte géographique de la Nouvelle-France 4) Armoiries du pape Clément X qui érige le Diocèse de Québec en 1674 5) Cathédrale de Québec 6) Marie et l’Enfant-Jésus.
Réponse 2: Cette statue de l’Enfant-Jésus a été sculptée en 1750 par Pierre-Noël Levasseur (1690-1770) pour le Collège des Jésuites. Elle fut achetée par le Séminaire en 1867 et placée à l’extrémité sud de l’aile de la Procure le 1er juillet 1867. C’est là que des centaines de séminaristes l’ont salué en se rendant à la Cathédrale en cortège le dimanche et les jours de fêtes. Le globe terrestre et la croix symbolisent la royauté universelle du Christ. En 1987, elle a été placée au 3e étage et elle s’y trouve encore aujourd’hui.
La vocation missionnaire de François de Laval dont nous célébrons la fête le 6 mai et le témoignage d’un futur prêtre sur son identité de pasteur nous permettent de raviver en nous la mission de pasteur qui est au cœur de l’Année sacerdotale qui se terminera le 11 juin prochain.
Pasteur selon le cœur de Dieu, tel était le souhait du regretté Jean-Paul II dans son Exhortation apostolique Pastores dabo vobis qui commence ainsi «Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur » (Jr 3, 15) « Par ces mots du prophète Jérémie, commente Jean Paul II, Dieu promet à son
peuple de ne jamais le laisser sans pasteur qui le rassemble et le guide ».
Le service du ministère presbytéral requiert un engagement de toute la personne. Le Curé d’Ars qui est proposé comme patron à tous les prêtres du monde entier l’a vécu à fond. Son exemple est source non seulement d’admiration, mais aussi d’inspiration. Les temps changent, mais les défis restent les mêmes.
Bon été et à septembre prochain !
Mgr Hermann Giguère, P.H.
NOMINATION
Monsieur le chanoine Jacques Roberge a été renommé Procureur du Séminaire de Québec jusqu’au 30 juin 2011. Félicitations.
DATES À RETENIR
- 1er mai 2010 : Messe anniversaire pour le décès de l’abbé Edmond Labrecque ;
- 5 mai 2010 : Assemblée du Clergé à la Maison généralice des Sœurs de la Charité ;
- 6 mai 2010 : Fête du fondateur du Séminaire, le bienheureux François de Laval ;
- 19 mai 2010 : Fête du Supérieur général ;
- 1er au 3 juin 2010 : Une session exception-nelle de formation avec l'abbé Marc Girard, Mgr Noël Simard et Mgr Joseph-Yvon Moreau (Campus Notre-Dame-de-Foy à St-Augustin) ;
- 17 juin 2010 : Ouverture officielle du Petit Cap.
ACTIVITÉS PASTORALES
MAISON FRANÇOIS-DE-LAVAL À PETIT CAP
-29 avril 2010 : Rencontre de fin d’année avec les séminaristes du Grand Séminaire et les formateurs ;
-30 avril 2010 : Rencontre « équipe du Grand Séminaire » ;
-1er mai 2010 : Pastorale universitaire ;
-19 mai 2010 : Rencontre avec les stagiaires agents et agentes de pastorale ;
-7 juin 2010 : Rencontre Groupe Louis Corriveau (cours d’anglais), Grand Séminaire ;
-17 juin 2010 : Ouverture officielle du Petit Cap ;
-27 juin au 2 juillet 2010 : Camp de jeunes du Petit Séminaire diocésain ;
-27 juin au 15 août 2010 : Camps diocésains ;
-17 au 22 août 2010 : Camp de jeunes du Petit Séminaire diocésain ;
-24 au 29 août 2010 : Session début d’année Grand Séminaire.
CHÂTEAU BELLEVUE
-
2 au 6 août 2010 : Retraite pour les prêtres, prêchée par Mgr Maurice Couture, s.v.
MON IDENTITÉ SPIRITUELLE DE PASTEUR
Yves Fournier, séminariste du Diocèse de Québec, a été ordonné diacre le 5 février 2010. Il a 45 ans. Après avoir travaillé en génie civil, il a commencé des études en théologie en 2002 puis est entré au Grand Séminaire à l’automne 2002.
Réfléchir sur mon identité spirituelle en tant que pasteur ou futur pasteur, quelle tâche importante. Clairement, il apparaît évident que cette réflexion ne pourra se faire par une simple construction de l'esprit. Car on parle ici d'identité, valeur intrinsèque qui définit toute personne humaine dans ce qu'elle a de plus profond, donc, de plus vrai. Dès lors, cette réflexion, pour être vraiment incarnée et, donc, réelle, ne pourra partir que du terreau humain qui est le mien, celui qui a façonné ce que je suis devenu. Est-ce à dire que l'identité spirituelle d'une personne ne serait qu'unidimensionnelle ou n'impliquerait que le sujet touché et lui seul ?
L'expérience, en l'occurrence la mienne, dans le cas présent, nous révèlera qu'il y a un autre Acteur qui nous précède et qui nous accompagne dans cet itinéraire de vie, plus encore, il nous y fait tendre sans cesse en nourrissant le désir qui nous habite profondément, qui habite toute personne humaine, désir qui nous pousse à la rencontre de nos frères et sœurs en humanité. Voici, bien humblement, celui que je suis devenu grâce à cet Acteur, grâce à ces acteurs….
À tout ce qui, en nous, est en puissance de vie, il a fallu la Vie qui est toujours en acte pour dépasser cette puissance craintive et, ainsi, entrer dans la Vie, entrer dans notre véritable identité. Voilà ce qui fut l'élément déclencheur, voici ce qui, en moi, fit toute chose nouvelle. « Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger etc. » (Mt 25,34 et ss). C'est cette Parole qui, alors que j'approchais la trentaine, allait donner sens à des évènements très douloureux vécus plusieurs années auparavant. Elle me révélait, comme ça, aussi clairement qu'un cristal, que la main de la personne souffrante que j'avais tenue pendant des années, c'était la Sienne… Dès lors, l'expérience de proximité vécue avec le souffrant allait devenir mon terreau fertile. En conséquence, le contact régulier avec les personnes âgées, avec les grands malades ou avec les souffrants de toutes sortes devint un incontournable, plus encore, un besoin, pour bien nourrir ma vie intérieure. À travers eux, je sais que c'est le Christ que je visitais, je sais que c'est Lui que je touchais, je sais que c'est Lui que j'aimais…
Mais, ces expériences de proximité auront surtout contribué à me mieux connaître avec mes limites, mes peurs et à les accepter telles quelles. Il n'y a rien comme la rencontre des gens dans leur vulnérabilité pour nous confronter à nos propres vulnérabilités, lesquelles peuvent devenir force de vie dans un don consenti. Tous ces gens rencontrés me révélèrent aussi un visage du Christ plus humain, plus accessible pour moi qui veux marcher à sa suite…C'est le mystère de l'incarnation: la Sienne qui donne sens à la mienne et la mienne qui veut, par Son appel, aider à donner sens à la leur. Merveilleux échange de vie.
Voilà l'essentiel de mon identité spirituelle, l'essentiel de ce qui fait vivre déjà l'être pasteur en moi. Cela se confirme par le regard et l'approche que les gens ont avec moi. Il y a, en moi, quelque chose qui est changé (cela est d'autant plus vrai depuis mon ordination diaconale). Plus encore, il serait juste de dire qu'il y a Quelqu'un qui vit en moi de plus en plus et qui interroge ceux que je rencontre, que ce soit ma famille, mes amis ou toute autre personne. Mon regard sur les gens, sur les évènements est plus porteur d'espérance, plus porteur de foi, plus porteur d'amour. Et le fait d'être diacre a comme déposé en moi une attitude de joie à servir de toutes les façons possibles. La loi du don crie de plus en plus en moi. Elle m'appelle à la confiance et à l'audace.
Yves Fournier, diacre
Séminariste au Grand Séminaire de Québec
SAVIEZ-VOUS …
- …qui a fait les verrières de la chapelle du VIe étage du Pavillon Jean-Olivier-Briand et pouvez-vous nommer au moins trois représentations qui y figurent ?
Réponse 1 à la fin du Bulletin.
- ...doù vient la statue de l’Enfant-Jésus qui se trouve sur le palier du 3e étage du Pavillon Jean-Olivier-Briand ?
Réponse 2 à la fin du Bulletin.
LES RACINES DE LA VOCATION MISSIONNAIRE DE FRANÇOIS DE LAVAL
Extrait d’une conférence qui a été donnée le 16 mars 2010 au cours du colloque intitulé « Omaggio a Due Figure Chiave Della Presenza Missionaria In Quebec » dans la salle de conférence des Musées du Vatican à l'occasion du quarantième anniversaire des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Canada. François de Laval et Marie de l'Incarnation étaient les deux figures clés retenues pour présenter la présence missionnaire chrétienne en Nouvelle-France.
Où s’enracine la vocation missionnaire de François de Laval ? Il faut revenir à ses jeunes années de sacerdoce et aux amis qu’il fréquentait alors. Paris, en 1653, vit des heures palpitantes. C’est la fin des troubles de La Fronde (1648 1653). Les milieux du renouveau catholique bouillonnent de projets et de fondations. Cette effervescence touche de nombreux jeunes hommes qu’on retrouve dans une association dénommée les Bons Amis ou Assemblées des Amis. François de Laval en fait partie. Il y est entré en 1643 lors de ses études au Collège de Clermont à Paris. Il y a retrouvé le Père Bagot qu’il avait connu au Collège de Laflèche. François de Laval est ordonné prêtre en 1647. Même s’il doit s’occuper de la seigneurie familiale à cause de la mort des deux frères aînés, François de Laval passe de longs moments avec ses amis à Paris dont François Pallu et quelques autres jeunes prêtres. Ils partagent un logement sur la rue Copeau au faubourg St-Marcel pas très loin du Collège de Clermont. Un jour, c’est en février 1653, un missionnaire jésuite revenu depuis peu en France, le père Alexandre de Rhodes, vient les visiter à l’invitation du Père Bagot. Il l’écoute avec avidité et il en est bouleversé comme tous ceux qui l’approchent.
Qui est ce Père de Rhodes ? Il est bien connu. Il a créé l’écriture du vietnamien en lettres latines. Il a marqué profondément l’histoire des missions. Il préconise l’envoi d’évêques qui, en vertu de leurs pouvoirs, pourront ordonner des prêtres. Son passage à Paris suscitera de nombreuses vocations, notamment chez les Bons Amis.
Dans le groupe des Bons Amis, outre François de Laval et son ami, François Pallu, figurent Pierre Lambert de la Motte et Ignace Cotolendi. Les quatre jeunes prêtres seront parmi les premiers vicaires apostoliques nommés par la Congrégation « De Propaganda fide ». Ce sont de jeunes prêtres à la foi ardente qui brûlent de se lancer dans ces périlleuses missions avec le soutien d’Anne d’Autriche et de la Compagnie du Saint-Sacrement. Ils sont à l’origine de la demande de création du Séminaire des Missions-Étrangères de Paris (SME) remise aux cardinaux de la congrégation « De Propaganda fide » le 1er juillet 1658.
Le moment était venu pour Rome de reprendre en main les missions confiées jusque-là au patronat (le « Padroado » ) des rois d’Espagne et du Portugal : concrétisant l’idée d’Alexandre de Rhodes, le pape décide de nommer des évêques, vicaires apostoliques, chargés d’aller organiser un clergé local en Asie. Sur les conseils du Père de Rhodes, il opte pour des candidats français. Toutefois, pour ménager les susceptibilités royales, il ne crée pas de nouveaux diocèses pour ces évêques qui sont nommés « in partibus infidelium ».
Sur proposition des Pères Bagot et de Rhodes, François de Laval, archidiacre d’Évreux, François Pallu, chanoine de Saint Martin de Tours et Pierre Picques, bachelier en théologie de la Faculté de Paris, sont choisis dans le groupe des jeunes prêtres prêts à aller dans les pays lointains au Siam et au Tonkin. Le projet de nomination au Tonkin va tarder pour diverses raisons, dont l’opposition des Portugais et la mort du pape Innocent X en 1655, ce qui permet au Roi Louis XIV, le 26 janvier 1657, de proposer, à la demande des jésuites, que François de Laval soit nommé en Nouvelle France plutôt qu’au Tonkin. Dans sa recommandation, le Roi Louis XIV commence par souligner que ce changement d’affectation proposé pour
François de Laval ne provient pas du candidat mais des circonstances. Dans cette lettre adressée à Rome, Louis XIV note l’attrait personnel de François de Laval pour les missions lointaines. Ce dernier, c’est bien connu, note le roi, se sent « porté d'aller plutôt en un pays sauvage, qu’en un civilisé et abondant en toutes les choses nécessaires à la vie, qui ne se trouvent que très difficilement en la Nouvelle-France ».
Le jeune évêque vicaire apostolique sera consacré à l’église de l’Abbaye Saint Germain des Prés, le 8 décembre 1658 par le nonce Celio Borromini. Voilà donc une vocation missionnaire bien enracinée chez le jeune évêque de 36 ans qui arrive à Québec le 16 juin 1659.
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
Réponses au Saviez-vous… ?
Réponse 1 : Les verrières ont été aménagées lors de la restauration de l'édifice en 1960. Elles sont l’œuvre de Marius Plamondon de l’École des beaux-arts de Québec. Elles racontent la vie de Mgr de Laval : 1) Départ de La Rochelle en 1659 2) Armoiries de Mgr de Laval 3) Carte géographique de la Nouvelle-France 4) Armoiries du pape Clément X qui érige le Diocèse de Québec en 1674 5) Cathédrale de Québec 6) Marie et l’Enfant-Jésus.
Réponse 2: Cette statue de l’Enfant-Jésus a été sculptée en 1750 par Pierre-Noël Levasseur (1690-1770) pour le Collège des Jésuites. Elle fut achetée par le Séminaire en 1867 et placée à l’extrémité sud de l’aile de la Procure le 1er juillet 1867. C’est là que des centaines de séminaristes l’ont salué en se rendant à la Cathédrale en cortège le dimanche et les jours de fêtes. Le globe terrestre et la croix symbolisent la royauté universelle du Christ. En 1987, elle a été placée au 3e étage et elle s’y trouve encore aujourd’hui.
Visitez le site internet du Séminaire www.seminairedequebec.org
et notre webzine SME-Infonet
Responsabilité : Hermann Giguère, supérieur général
Mise en page, présentation et diffusion : Martine Duplain, secrétaire de direction
SME-Info BULLETIN D'INFORMATION du Séminaire de Québec Vol. XXXVII – No 2, avril 2010