Le drapeau du Québec en face de l'Oratoire Saint Joseph du Mont Royal à Montréal. Photo H. Giguère
Nos lectrices et nos lecteurs pourront en faire leur profit au moment où toute cette question de la laïcité au Québec revient sur le tapis dans l'actualité politique avec le jugement de la Cour d'appel du Québec sur la prière avant les réunions du Conseil municipal de Saguenay et avec l'annonce de la préparation d'une Charte sur les valeurs québécoises par le Parti québécois que monsieur le ministre Bernard Drainville présentera vraisemblablement à l'automne 2013.
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La croisade de la laïcité
Le Parti québécois a choisi de faire de la laïcité un enjeu prépondérant de sa campagne. Par-delà la question du crucifix et les réactions nauséabondes du maire Jean Tremblay, il importe de discerner ce qui se profile derrière le projet d’une « Charte de la laïcité ».
Le débat sur les contours à donner à la laïcité québécoise dure depuis plus d’un demi-siècle. L’inscription d’un projet de charte au fronton du programme du PQ représente une victoire importante pour ceux qui, dans ce débat, considèrent qu’il ne peut y avoir qu’un seul type de laïcité, la pure et dure, celle qui cherche à écarter toute forme de présence et d’influence des religions dans l’espace public et à les reléguer entièrement dans la sphère privée.
Une laïcité pure et dure
Au fil des années, cette mouvance a été représentée par divers organismes dont le membership se recoupe largement : le Mouvement laïque québécois, la Coalition Laïcité Québec, les Intellectuels pour la laïcité, le Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (CCiel), et d’autres encore. Une frange importante de l’élite québécoise s’y retrouve, qui évolue dans les universités, les organismes publics ou parapublics, ou encore dans les médias. En particulier au cours des quinze dernières années, c’est-à-dire depuis le débat sur la déconfessionnalisation du système scolaire, elle mène une action vigoureuse et concertée contre le modèle de laïcité qui a prédominé jusqu’alors, celui d’une laïcité dite « ouverte », qui cherche des voies de compromis entre la neutralité de l’État et l’ouverture de l’espace public aux manifestations religieuses. Par des colloques, des publications, des blogues et des interventions publiques répétées, largement répercutés dans les médias, cette mouvance radicale a cherché à faire croire que la laïcité intégrale, sans compromis, serait la seule laïcité réelle, possible et souhaitable.
Au cours des dernières années, elle a lié cette question à des enjeux de sécurité : l’interdiction des « signes religieux ostentatoires », notamment le port du voile intégral (le niqab), serait indispensable pour se protéger du terrorisme. Elle a surtout lié sa vision de la laïcité à l’enjeu de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le récent avis du Conseil du statut de la femme (CSF), intitulé « Affirmer la laïcité, un pas de plus vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » (mars 2011), s’inscrit dans cette tendance; il a été rédigé sous la présidence de Christiane Pelchat, qui appartient au noyau fondateur des Intellectuels pour la laïcité.
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Voir sur le site internet du Séminaire de Québec, un autre texte sur la laïcité par Mgr Pierre Gaudette intitulé "Insaisissable laïcité"
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La croisade de la laïcité
Le Parti québécois a choisi de faire de la laïcité un enjeu prépondérant de sa campagne. Par-delà la question du crucifix et les réactions nauséabondes du maire Jean Tremblay, il importe de discerner ce qui se profile derrière le projet d’une « Charte de la laïcité ».
Le débat sur les contours à donner à la laïcité québécoise dure depuis plus d’un demi-siècle. L’inscription d’un projet de charte au fronton du programme du PQ représente une victoire importante pour ceux qui, dans ce débat, considèrent qu’il ne peut y avoir qu’un seul type de laïcité, la pure et dure, celle qui cherche à écarter toute forme de présence et d’influence des religions dans l’espace public et à les reléguer entièrement dans la sphère privée.
Une laïcité pure et dure
Au fil des années, cette mouvance a été représentée par divers organismes dont le membership se recoupe largement : le Mouvement laïque québécois, la Coalition Laïcité Québec, les Intellectuels pour la laïcité, le Collectif citoyen pour l’égalité et la laïcité (CCiel), et d’autres encore. Une frange importante de l’élite québécoise s’y retrouve, qui évolue dans les universités, les organismes publics ou parapublics, ou encore dans les médias. En particulier au cours des quinze dernières années, c’est-à-dire depuis le débat sur la déconfessionnalisation du système scolaire, elle mène une action vigoureuse et concertée contre le modèle de laïcité qui a prédominé jusqu’alors, celui d’une laïcité dite « ouverte », qui cherche des voies de compromis entre la neutralité de l’État et l’ouverture de l’espace public aux manifestations religieuses. Par des colloques, des publications, des blogues et des interventions publiques répétées, largement répercutés dans les médias, cette mouvance radicale a cherché à faire croire que la laïcité intégrale, sans compromis, serait la seule laïcité réelle, possible et souhaitable.
Au cours des dernières années, elle a lié cette question à des enjeux de sécurité : l’interdiction des « signes religieux ostentatoires », notamment le port du voile intégral (le niqab), serait indispensable pour se protéger du terrorisme. Elle a surtout lié sa vision de la laïcité à l’enjeu de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le récent avis du Conseil du statut de la femme (CSF), intitulé « Affirmer la laïcité, un pas de plus vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » (mars 2011), s’inscrit dans cette tendance; il a été rédigé sous la présidence de Christiane Pelchat, qui appartient au noyau fondateur des Intellectuels pour la laïcité.
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Voir sur le site internet du Séminaire de Québec, un autre texte sur la laïcité par Mgr Pierre Gaudette intitulé "Insaisissable laïcité"