Viens suis-moi (Mathieu 9, 9)
Je vous transcris le texte de l'invitation d'Alexis et je vous mets en illustration l'image qui l'accompagne. Alexis écrit:
« Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, […]. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. » (Mathieu 9, 9)
"Après un long cheminement et une préparation sérieuse, c’est avec une grande joie que je vous invite à être témoin de mon ordination diaconale en vue du presbytérat. Elle me sera conférée pour l’annonce de l’Évangile et le Service de l’Église, par le don de l’Esprit Saint et l’imposition des mains de Monsieur le Cardinal Gérald Lacroix, Archevêque de Québec et Primat du Canada le samedi 31 octobre 2015."
Alexis L'Heureux
Cette annonce toute simple réfère explicitement à l'Évangile et au récit de l'appel d'un apôtre qui a eu sur le pape François une influence durable comme il le notait le 18 septembre 2015 aux jeunes religieux et religieuses qu'il recevait à l'occasion de l'Année de la Vie consacré en disant :
"Et tu m’as demandé de partager ma mémoire, comment a été ce premier appel, le 21 septembre 1953 [NDLR le 21 septembre est la fête liturgique de saint Mathieu où on lit le passage de l'Évangile qu'Alexis a choisi]. Mais je ne sais pas comment cela s’est passé. Je sais que par hasard, je suis entré dans une église, j’ai vu un confessionnal et je suis sorti différent, je suis sorti d’une autre manière. Ma vie, là, a changé. Et qu’est-ce qui m’a fasciné chez Jésus et dans l’Évangile ? Je ne sais pas… sa proximité avec moi : le Seigneur ne m’a jamais laissé seul, même dans les moments durs et obscurs, même dans les moments de péchés… Parce que nous devons aussi dire cela : nous sommes pécheurs. Et nous le disons en théorie, mais pas dans la pratique ! Je me souviens des miens et j’en ai honte. Même dans ces moments, jamais le Seigneur ne m’a laissé seul. Et pas seulement moi, tous. Le Seigneur n’abandonne jamais personne.
Et j’ai entendu cet appel à devenir prêtre et religieux. Le prêtre qui m’a confessé ce jour-là, que je ne connaissais pas, était là par hasard, parce qu’il avait une leucémie, il suivait des soins, il est mort un an plus tard. Et ensuite, c’est un salésien, comme toi, qui m’a guidé, un salésien qui m’avait baptisé. Je suis allé le trouver et il m’a guidé chez les jésuites… Œcuménisme religieux ! Mais dans les moments plus durs, la mémoire de cette première rencontre m’a beaucoup aidé, parce que le Seigneur nous rencontre toujours définitivement, le Seigneur n’entre pas dans la culture du provisoire : il nous aime pour toujours, il nous accompagne pour toujours.
Et donc : proximité avec les personnes, proximité entre nous ; prophétie par notre témoignage, par notre cœur qui brûle, avec le zèle apostolique qui réchauffe le cœur des autres, même sans paroles, comme ces petites sœurs coréennes ; et mémoire, y revenir sans cesse."
Et le 21 septembre 2015, en la fête de saint Mathieu, à Holguin lors de son voyage à Cuba, le pape François invitait les fidèles à s'identifier à saint Mathieu, apôtre et évangéliste en disant : "Matthieu a lui-même raconté la rencontre qui a marqué sa vie: Un jour, 'alors qu’il était assis à sa table de percepteur, Jésus s’approcha et lui dit Suis-moi.' Il se leva et le suivit. Jésus le regarda. Quelle force d’amour a eu le regard de Jésus pour faire bouger Matthieu?... Matthieu était un publicain, c'est-à-dire qu’il percevait les impôts des Juifs pour les donner aux Romains. Les publicains étaient mal vus et même considérés comme des pécheurs, si bien qu’ils vivaient marginalisés, méprisés par les autres. On ne pouvait pas manger avec eux, ni parler, ni prier. Pour le peuple ils étaient des traîtres qui ils tiraient profit de la situation. Pourtant, Jésus s’est arrêté, il n’est pas rapidement passé au large... Il l’a regardé avec des yeux de miséricorde, comme personne ne l’avait fait auparavant. Et ce regard a ouvert son cœur, l’a rendu libre, l’a guéri, lui a donné l’espérance, une vie nouvelle... Bien que nous n’osions pas lever les yeux vers le Seigneur, lui nous regarde et chacun de nous peut dire Moi aussi je suis un pécheur sur qui Jésus a posé son regard. Je vous invite à méditer, avec gratitude et joie, sur le moment où le regard miséricordieux de Dieu s’est posé sur votre vie. L'amour du Seigneur "nous précède, son regard devance nos besoins. Il sait voir au-delà des apparences, au delà du péché, de l’échec ou de l’indignité. Il sait voir au-delà de la catégorie sociale à laquelle nous appartenons. Il voit au-delà cette dignité de fils, parfois salie par le péché" car il est précisément "venu chercher tous ceux qui se sentent indignes de Dieu. Laissons-nous regarder par Jésus..., laissons son regard nous rendre la joie et l’espérance".
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
« Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, […]. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. » (Mathieu 9, 9)
"Après un long cheminement et une préparation sérieuse, c’est avec une grande joie que je vous invite à être témoin de mon ordination diaconale en vue du presbytérat. Elle me sera conférée pour l’annonce de l’Évangile et le Service de l’Église, par le don de l’Esprit Saint et l’imposition des mains de Monsieur le Cardinal Gérald Lacroix, Archevêque de Québec et Primat du Canada le samedi 31 octobre 2015."
Alexis L'Heureux
Cette annonce toute simple réfère explicitement à l'Évangile et au récit de l'appel d'un apôtre qui a eu sur le pape François une influence durable comme il le notait le 18 septembre 2015 aux jeunes religieux et religieuses qu'il recevait à l'occasion de l'Année de la Vie consacré en disant :
"Et tu m’as demandé de partager ma mémoire, comment a été ce premier appel, le 21 septembre 1953 [NDLR le 21 septembre est la fête liturgique de saint Mathieu où on lit le passage de l'Évangile qu'Alexis a choisi]. Mais je ne sais pas comment cela s’est passé. Je sais que par hasard, je suis entré dans une église, j’ai vu un confessionnal et je suis sorti différent, je suis sorti d’une autre manière. Ma vie, là, a changé. Et qu’est-ce qui m’a fasciné chez Jésus et dans l’Évangile ? Je ne sais pas… sa proximité avec moi : le Seigneur ne m’a jamais laissé seul, même dans les moments durs et obscurs, même dans les moments de péchés… Parce que nous devons aussi dire cela : nous sommes pécheurs. Et nous le disons en théorie, mais pas dans la pratique ! Je me souviens des miens et j’en ai honte. Même dans ces moments, jamais le Seigneur ne m’a laissé seul. Et pas seulement moi, tous. Le Seigneur n’abandonne jamais personne.
Et j’ai entendu cet appel à devenir prêtre et religieux. Le prêtre qui m’a confessé ce jour-là, que je ne connaissais pas, était là par hasard, parce qu’il avait une leucémie, il suivait des soins, il est mort un an plus tard. Et ensuite, c’est un salésien, comme toi, qui m’a guidé, un salésien qui m’avait baptisé. Je suis allé le trouver et il m’a guidé chez les jésuites… Œcuménisme religieux ! Mais dans les moments plus durs, la mémoire de cette première rencontre m’a beaucoup aidé, parce que le Seigneur nous rencontre toujours définitivement, le Seigneur n’entre pas dans la culture du provisoire : il nous aime pour toujours, il nous accompagne pour toujours.
Et donc : proximité avec les personnes, proximité entre nous ; prophétie par notre témoignage, par notre cœur qui brûle, avec le zèle apostolique qui réchauffe le cœur des autres, même sans paroles, comme ces petites sœurs coréennes ; et mémoire, y revenir sans cesse."
Et le 21 septembre 2015, en la fête de saint Mathieu, à Holguin lors de son voyage à Cuba, le pape François invitait les fidèles à s'identifier à saint Mathieu, apôtre et évangéliste en disant : "Matthieu a lui-même raconté la rencontre qui a marqué sa vie: Un jour, 'alors qu’il était assis à sa table de percepteur, Jésus s’approcha et lui dit Suis-moi.' Il se leva et le suivit. Jésus le regarda. Quelle force d’amour a eu le regard de Jésus pour faire bouger Matthieu?... Matthieu était un publicain, c'est-à-dire qu’il percevait les impôts des Juifs pour les donner aux Romains. Les publicains étaient mal vus et même considérés comme des pécheurs, si bien qu’ils vivaient marginalisés, méprisés par les autres. On ne pouvait pas manger avec eux, ni parler, ni prier. Pour le peuple ils étaient des traîtres qui ils tiraient profit de la situation. Pourtant, Jésus s’est arrêté, il n’est pas rapidement passé au large... Il l’a regardé avec des yeux de miséricorde, comme personne ne l’avait fait auparavant. Et ce regard a ouvert son cœur, l’a rendu libre, l’a guéri, lui a donné l’espérance, une vie nouvelle... Bien que nous n’osions pas lever les yeux vers le Seigneur, lui nous regarde et chacun de nous peut dire Moi aussi je suis un pécheur sur qui Jésus a posé son regard. Je vous invite à méditer, avec gratitude et joie, sur le moment où le regard miséricordieux de Dieu s’est posé sur votre vie. L'amour du Seigneur "nous précède, son regard devance nos besoins. Il sait voir au-delà des apparences, au delà du péché, de l’échec ou de l’indignité. Il sait voir au-delà de la catégorie sociale à laquelle nous appartenons. Il voit au-delà cette dignité de fils, parfois salie par le péché" car il est précisément "venu chercher tous ceux qui se sentent indignes de Dieu. Laissons-nous regarder par Jésus..., laissons son regard nous rendre la joie et l’espérance".
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Photo d'Alexis L'Heureux dans la Salle des prêtres au Séminaire de Québec lors de l'accueil des séminaristes en 2013