Crédits photo : Bernadette Lopez, alias Berna dans Évangile et peinture
Il y a des fois où il est difficile de bien saisir le message de l’évangile le dimanche. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, il me semble. Si nous regardons de plus près ce que Jésus fait aujourd’hui avec les Douze Apôtres, nous pouvons penser que c’est un peu, toute proportion gardée, ce qu’il veut faire avec chacun et chacune de nous.
I – L’envoi en mission
Que fait Jésus avec ses apôtres? Aujourd’hui, il les envoie en mission en leur donnant ses conseils, des conseils qui s’adressent aussi à chaque chrétien qui est, lui aussi, elle aussi, envoyé pour annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle autour de lui. Les apôtres d'aujourd'hui c'est nous. Dieu compte sur nous pour l’évangélisation du monde, pas seulement sur le pape (qui le fait très bien) pas seulement sur les évêques et les prêtres, mais sur chacune et chacun d’entre nous.
Pourquoi Dieu compte-t-il ainsi sur nous? Eh bien! La réponse se trouve dans la deuxième lecture où saint Paul nous dit que Dieu nous a comblés de sa bénédiction. Il a fait de nous ses enfants. Il nous a choisis. Il nous a prédestinés à être des fils et des filles de Dieu. Nous sommes son peuple. Nous avons en héritage la vie éternelle.
Alors si Dieu nous a beaucoup donné, nous devons donner à notre tour. S'il nous a fait connaître son amour pour nous, nous, nous devons en retour le faire connaitre autour de nous. Dans l’évangile de saint Mathieu Jésus dit dans le Discours sur la montagne « Vous êtes la lumière du monde. On ne met pas une lampe sous le lit, mais sur un chandelier pour qu’elle éclaire toute la maison ». Il ne dit pas seulement « Moi, je suis la lumière du monde » mais « vous, vous êtes la lumière du monde » (Mathieu 5, 14-67).
Hé oui! D’une certaine façon, Dieu a besoin de nous, il compte sur nous pour répandre la Bonne nouvelle.
II – Comment faire pour évangéliser : les conseils de Jésus
Évidemment, la question qui nous vient à l’esprit, tous et toutes, est la suivante : comment faire pour évangéliser, annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle ?
C’est à cette question que l’évangile d’aujourd’hui répond. Regardons-y de plus près. Qu’est-ce que Jésus donne comme conseils aux Douze (et à nous aussi)? Il dit de ne rien emporter, sinon un bâton, d’aller deux par deux, pas de pièces de monnaie, pas de sandales, pas vêtement de rechange, et si on refuse de les accueillir, d’aller ailleurs.
Ces conseils sont bien adaptés à la vie en Palestine au temps de Jésus il y deux mille ans, mais ils ne sont pas à prendre à la lettre. Au Canada, par exemple, en hiver, il est sûr qu’on ne peut se promener nu-pieds lorsqu'il fait moins 20 °C. Même s’il faut savoir adapter nos manières de faire pour parler de Dieu, il faut se rappeler qu’il y a des choses qui, elles, ne changeront jamais. Il y a en a deux qu’on peut tirer des conseils de Jésus et qui s'appliquent encore à nous aujourd’hui. Au-delà des détails des moyens mis en œuvre, ces deux conseils gardent toujours une actualité certaine.
Premièrement : pour annoncer l’Évangile, il faut se débarrasser de l’accessoire, de ce qui n’est pas important. C’est la simplicité qui compte, car ce qu’on propose ce n’est pas une produit destiné à plaire, c’est Jésus lui-même. Le pape François l’a bien compris lorsqu’il a choisi d’habiter en dehors des appartements des autres papes se contentant d’une petite chambre et d’un bureau à la Maison Sainte-Marthe au Vatican. Ce qu’il faut donc, c’est une richesse d’amour dans le cœur pour nos frères et sœurs. Le reste, l’accessoire : argent, techniques de marketing, publicité, tout cela est utile mais jamais indispensable. Jésus nous a donné l’exemple d’une totale simplicité. Il a vécu pauvrement, il a partagé ce qu'il avait dans le cœur.
En second lieu, Jésus nous dit que le succès de notre évangélisation ne dépend pas de nous uniquement. « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Le résultat de l'évangélisation ne tient pas à nos efforts uniquement, mais à l'action de la grâce de Dieu. Aujourd’hui on rencontre souvent des insuccès. Autrefois tous étaient chrétiens au Québec : beaux-frères, belles-sœurs, cousins et cousines, amis, relations, voisins. Aujourd’hui beaucoup autour de nous ont tourné le dos à l’Église, à Jésus parfois, et se disent même athées. C’est une souffrance. On refuse de nous accueillir, d’accueillir Jésus.
En écoutant Jésus ce matin, nous sommes invités à respecter la liberté des personnes et à continuer avec patience à rendre témoignage. Il ne faut pas se décourager trop vite, et même si les fruits se font attendre, il faut continuer sans se lasser, car nous savons que Jésus nous laisse placer une semence, très petite parfois. Il faut faire confiance à la grâce de l'Esprit qui la fera croître et s’épanouir, car c'est Dieu qui donne la croissance. Saint Paul, un grand évangélisateur comme vous le savez, disait aux chrétiens de Corinthe « Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui donnait la croissance ». ( I Corinthiens 3, 6).
Nous sommes des semeurs et des semeuses. Dieu fait lever la semence quand bon lui semble. Nous y allons avec confiance et avec abandon à sa volonté dans la simplicité en allant à l'essentiel.
Conclusion
Disons en conclusion que le message de l’évangile de ce dimanche est clair : annoncer la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour nous c’est notre mission à tous et à toutes. Nous avons beaucoup reçu, il est normal de donner en retour.
À nous d’y penser plus souvent…et nous trouverons plusieurs occasions de le faire de diverses manières, si nous sommes un peu attentifs : un mot d’encouragement, une réponse à une demande de service, une écoute de son ado, un partage avec des gens dans le besoin, une ouverture à des étrangers etc. Voilà autant de manières de dire l’amour de Dieu autour de nous, d'évangéliser, d'aller en mission et de proclamer la Bonne Nouvelle à laquelle nous croyons.
Que cette Eucharistie, cette messe, nous aide à être toujours de plus en plus, à la suite de Jésus, la lumière monde et le sel de la terre.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
10 juillet 2018
I – L’envoi en mission
Que fait Jésus avec ses apôtres? Aujourd’hui, il les envoie en mission en leur donnant ses conseils, des conseils qui s’adressent aussi à chaque chrétien qui est, lui aussi, elle aussi, envoyé pour annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle autour de lui. Les apôtres d'aujourd'hui c'est nous. Dieu compte sur nous pour l’évangélisation du monde, pas seulement sur le pape (qui le fait très bien) pas seulement sur les évêques et les prêtres, mais sur chacune et chacun d’entre nous.
Pourquoi Dieu compte-t-il ainsi sur nous? Eh bien! La réponse se trouve dans la deuxième lecture où saint Paul nous dit que Dieu nous a comblés de sa bénédiction. Il a fait de nous ses enfants. Il nous a choisis. Il nous a prédestinés à être des fils et des filles de Dieu. Nous sommes son peuple. Nous avons en héritage la vie éternelle.
Alors si Dieu nous a beaucoup donné, nous devons donner à notre tour. S'il nous a fait connaître son amour pour nous, nous, nous devons en retour le faire connaitre autour de nous. Dans l’évangile de saint Mathieu Jésus dit dans le Discours sur la montagne « Vous êtes la lumière du monde. On ne met pas une lampe sous le lit, mais sur un chandelier pour qu’elle éclaire toute la maison ». Il ne dit pas seulement « Moi, je suis la lumière du monde » mais « vous, vous êtes la lumière du monde » (Mathieu 5, 14-67).
Hé oui! D’une certaine façon, Dieu a besoin de nous, il compte sur nous pour répandre la Bonne nouvelle.
II – Comment faire pour évangéliser : les conseils de Jésus
Évidemment, la question qui nous vient à l’esprit, tous et toutes, est la suivante : comment faire pour évangéliser, annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle ?
C’est à cette question que l’évangile d’aujourd’hui répond. Regardons-y de plus près. Qu’est-ce que Jésus donne comme conseils aux Douze (et à nous aussi)? Il dit de ne rien emporter, sinon un bâton, d’aller deux par deux, pas de pièces de monnaie, pas de sandales, pas vêtement de rechange, et si on refuse de les accueillir, d’aller ailleurs.
Ces conseils sont bien adaptés à la vie en Palestine au temps de Jésus il y deux mille ans, mais ils ne sont pas à prendre à la lettre. Au Canada, par exemple, en hiver, il est sûr qu’on ne peut se promener nu-pieds lorsqu'il fait moins 20 °C. Même s’il faut savoir adapter nos manières de faire pour parler de Dieu, il faut se rappeler qu’il y a des choses qui, elles, ne changeront jamais. Il y a en a deux qu’on peut tirer des conseils de Jésus et qui s'appliquent encore à nous aujourd’hui. Au-delà des détails des moyens mis en œuvre, ces deux conseils gardent toujours une actualité certaine.
Premièrement : pour annoncer l’Évangile, il faut se débarrasser de l’accessoire, de ce qui n’est pas important. C’est la simplicité qui compte, car ce qu’on propose ce n’est pas une produit destiné à plaire, c’est Jésus lui-même. Le pape François l’a bien compris lorsqu’il a choisi d’habiter en dehors des appartements des autres papes se contentant d’une petite chambre et d’un bureau à la Maison Sainte-Marthe au Vatican. Ce qu’il faut donc, c’est une richesse d’amour dans le cœur pour nos frères et sœurs. Le reste, l’accessoire : argent, techniques de marketing, publicité, tout cela est utile mais jamais indispensable. Jésus nous a donné l’exemple d’une totale simplicité. Il a vécu pauvrement, il a partagé ce qu'il avait dans le cœur.
En second lieu, Jésus nous dit que le succès de notre évangélisation ne dépend pas de nous uniquement. « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Le résultat de l'évangélisation ne tient pas à nos efforts uniquement, mais à l'action de la grâce de Dieu. Aujourd’hui on rencontre souvent des insuccès. Autrefois tous étaient chrétiens au Québec : beaux-frères, belles-sœurs, cousins et cousines, amis, relations, voisins. Aujourd’hui beaucoup autour de nous ont tourné le dos à l’Église, à Jésus parfois, et se disent même athées. C’est une souffrance. On refuse de nous accueillir, d’accueillir Jésus.
En écoutant Jésus ce matin, nous sommes invités à respecter la liberté des personnes et à continuer avec patience à rendre témoignage. Il ne faut pas se décourager trop vite, et même si les fruits se font attendre, il faut continuer sans se lasser, car nous savons que Jésus nous laisse placer une semence, très petite parfois. Il faut faire confiance à la grâce de l'Esprit qui la fera croître et s’épanouir, car c'est Dieu qui donne la croissance. Saint Paul, un grand évangélisateur comme vous le savez, disait aux chrétiens de Corinthe « Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui donnait la croissance ». ( I Corinthiens 3, 6).
Nous sommes des semeurs et des semeuses. Dieu fait lever la semence quand bon lui semble. Nous y allons avec confiance et avec abandon à sa volonté dans la simplicité en allant à l'essentiel.
Conclusion
Disons en conclusion que le message de l’évangile de ce dimanche est clair : annoncer la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour nous c’est notre mission à tous et à toutes. Nous avons beaucoup reçu, il est normal de donner en retour.
À nous d’y penser plus souvent…et nous trouverons plusieurs occasions de le faire de diverses manières, si nous sommes un peu attentifs : un mot d’encouragement, une réponse à une demande de service, une écoute de son ado, un partage avec des gens dans le besoin, une ouverture à des étrangers etc. Voilà autant de manières de dire l’amour de Dieu autour de nous, d'évangéliser, d'aller en mission et de proclamer la Bonne Nouvelle à laquelle nous croyons.
Que cette Eucharistie, cette messe, nous aide à être toujours de plus en plus, à la suite de Jésus, la lumière monde et le sel de la terre.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
10 juillet 2018