Jésus instruisant ses disciples sur la montagne (Image tirée de la Chaine YouTube La Bible Dit TV Domaine public)
Nous sommes encore ramenés, ce matin, par les paroles de l’Évangile, dans une époque et une culture qui nous sont bien étrangères. On ne peut lire et écouter les remarques de Jésus sur la vengeance et l’amour des ennemis sans prendre la peine de les replacer dans leur contexte, mais, sans pour autant, oublier le message qui leur est attaché et qui se résume dans ces mots « Comme votre Père céleste... ». Un fils, une fille imite son père d'autant plus lorsqu'il est celui que Jésus appellera familièrement « Abba » c’est-à-dire « Papa » (cf. Marc 16,36).
I – La vengeance
La première série d’exemples de comportements recommandés par Jésus a trait à la vengeance. Jésus cite le dicton qui avait cours de son temps « Œil pour œil, dent pour dent ». Ce dicton référait à la Loi de Moïse soucieuse de justice. Lorsqu’on avait été lésé, il était normal de répondre à cette injustice par des représailles qui visaient à rétablir l’équilibre rompu. Ces représailles ne devaient pas toutefois dépasser le mal qui avait été fait. « Œil pour œil » c’est une invitation à garder l’équilibre dans les représailles.
Jésus ici va plus loin que cette voie de justice et d'égalité. Il témoigne d’une autre mentalité, celle qui lui vient du Père du ciel où la justice ne représente pas tout l’univers du disciple. La justice se complète avec l’amour et le partage gratuit. Jésus donne quelque exemples pour illustrer cette mentalité du Royaume, des exemples très parlants : tendre l’autre joue, laisser aller les poursuites en justice, marcher plus qu’il n'est demandé par le compagnon de route.
Ces gestes vont plus loin que la norme de justice. Ils manifestent que le monde de Jésus ne se construit pas uniquement sur des rapports de justice, mais sur des rapports qui la dépassent où l'amour inspire les gestes de tous les jours et donne aux disciples un élan qui va au-delà de ce qui est vécu habituellement.
II – L’amour des ennemis
Dans la seconde partie de l’évangile, Jésus utilise la même méthode d’enseignement pour parler de l’amour des ennemis. Il commence par rappeler un autre dicton répandu de son temps « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi ». Ce dicton ne se trouve pas comme tel dans les Écritures qui ne disent nulle part de haïr son ennemi, mais le dicton reflète bien le ton général de celles-ci, car pour les juifs le prochain c’était les gens de leur peuple.
La première lecture tirée du Livre des Lévites le dit très bien lorsque qu'on écrit « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur… Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple, Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Les autres qui n’étaient pas juifs étaient vus comme des ennemis. Ils s’attaquaient souvent au peuple de Dieu et pour les Juifs, ils s’attaquaient à Dieu lui-même. Il fallait les combattre avec vigueur. L’Ancien Testament est rempli de batailles avec les voisins d’Israël au nom de Dieu.
Après ce rappel, Jésus proclame ses recommandations : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ». Pour bien comprendre ces invitations, il faut les situer dans un éclairage nouveau. Le contexte où se situe Jésus est totalement différent de celui de l'Ancien Testament. Il repose sur la révélation faite par Jésus à ses disciples à l'effet qu’ils sont les fils et les filles du Père du ciel, un Père qui se penche avec amour et miséricorde sur chacun et chacune, les méchants comme les bons.
Ainsi les comportements du disciple de Jésus ne peuvent se limiter à ce que font les païens et les juifs pieux. Ils se doivent de témoigner que tous ceux et celles qu’ils rencontrent, qui qu’ils soient, seront toujours vus comme une frère ou une sœur peu importe leur race, leur culture ou la couleur de leur peau. Il n’y a pas de limites au Royaume de Dieu qui englobe maintenant tous les peuples et non seulement le peuple d’Israël. Comme le dit si bien saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens dont on a lu un extrait dans la deuxième lecture : « Le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous ».
III – Parfait, comme votre Père…
Résumons. Dans ce passage de l'évangile de Mathieu qui fait partie de ce qu'on a appelé le DIscours sur la montagne Jésus donne sept exemples concrets de comportements pour ses disciples : 1) ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre, 2) si quelqu'un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau, 3) si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui, 4) à qui te demande, donne, 5) à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos 6) aimez vos ennemis 7) priez pour ceux qui vous persécutent !
Ces exemples que Jésus donne ne se comprennent que si l’on se rappelle que le disciple imite Dieu, son Père, dans ses comportements et que ceux-ci se doivent d'être imprégnés de sa mentalité. Jésus le note dans une phrase-choc en concluant lorsqu'il dit « Vous, donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».
Dans cette phrase c’est le mot « comme » qui est important. Jésus ne dit pas « parce que ». La perfection qu’il propose n’est pas un défi à se donner, une conquête à réussir, une récompense de ses efforts, une médaille. Cette perfection est l’entrée dans un mode de vie qui est celui de Dieu, du Père céleste, où l’amour a la première place, car comme dit saint Jean « Dieu est Amour » (1 Jean 4, 8) et « puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres ». (1 Jean 4, 11)
Jésus nous incite à nous mettre en chemin, à rechercher avec tout notre être la ressemblance avec Dieu, à manifester autour de nous l’amour du Père céleste et aussi à prendre conscience de nos limites et de notre péché. En effet, nous savons que cette invitation d’être « comme » le Père céleste ne se réalisera pas d’un seul coup. Nous sommes passés de la mort à la vie, du monde des ténèbres à celui de la lumière, mais nous avons, au fil des jours, à incarner ce passage dans la vie quotidienne.
Les sept exemples que Jésus nous donne aujourd'hui ne sont qu’un commencement. Nous avons à trouver concrètement dans nos vies de gens du XXIe siècle le ton juste dans nos comportements et dans les attitudes évangéliques à développer dans nos rapports avec les autres.
Conclusion
Que cette messe nous unissant au Christ toujours vivant, nous aide à vivre à sa suite de plus en plus et de mieux en mieux en fils et filles du Père du ciel comme nous le sommes vraiment. C’est la grâce que je vous souhaite de tout cœur !
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
le 14 février 2023
I – La vengeance
La première série d’exemples de comportements recommandés par Jésus a trait à la vengeance. Jésus cite le dicton qui avait cours de son temps « Œil pour œil, dent pour dent ». Ce dicton référait à la Loi de Moïse soucieuse de justice. Lorsqu’on avait été lésé, il était normal de répondre à cette injustice par des représailles qui visaient à rétablir l’équilibre rompu. Ces représailles ne devaient pas toutefois dépasser le mal qui avait été fait. « Œil pour œil » c’est une invitation à garder l’équilibre dans les représailles.
Jésus ici va plus loin que cette voie de justice et d'égalité. Il témoigne d’une autre mentalité, celle qui lui vient du Père du ciel où la justice ne représente pas tout l’univers du disciple. La justice se complète avec l’amour et le partage gratuit. Jésus donne quelque exemples pour illustrer cette mentalité du Royaume, des exemples très parlants : tendre l’autre joue, laisser aller les poursuites en justice, marcher plus qu’il n'est demandé par le compagnon de route.
Ces gestes vont plus loin que la norme de justice. Ils manifestent que le monde de Jésus ne se construit pas uniquement sur des rapports de justice, mais sur des rapports qui la dépassent où l'amour inspire les gestes de tous les jours et donne aux disciples un élan qui va au-delà de ce qui est vécu habituellement.
II – L’amour des ennemis
Dans la seconde partie de l’évangile, Jésus utilise la même méthode d’enseignement pour parler de l’amour des ennemis. Il commence par rappeler un autre dicton répandu de son temps « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi ». Ce dicton ne se trouve pas comme tel dans les Écritures qui ne disent nulle part de haïr son ennemi, mais le dicton reflète bien le ton général de celles-ci, car pour les juifs le prochain c’était les gens de leur peuple.
La première lecture tirée du Livre des Lévites le dit très bien lorsque qu'on écrit « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur… Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple, Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Les autres qui n’étaient pas juifs étaient vus comme des ennemis. Ils s’attaquaient souvent au peuple de Dieu et pour les Juifs, ils s’attaquaient à Dieu lui-même. Il fallait les combattre avec vigueur. L’Ancien Testament est rempli de batailles avec les voisins d’Israël au nom de Dieu.
Après ce rappel, Jésus proclame ses recommandations : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ». Pour bien comprendre ces invitations, il faut les situer dans un éclairage nouveau. Le contexte où se situe Jésus est totalement différent de celui de l'Ancien Testament. Il repose sur la révélation faite par Jésus à ses disciples à l'effet qu’ils sont les fils et les filles du Père du ciel, un Père qui se penche avec amour et miséricorde sur chacun et chacune, les méchants comme les bons.
Ainsi les comportements du disciple de Jésus ne peuvent se limiter à ce que font les païens et les juifs pieux. Ils se doivent de témoigner que tous ceux et celles qu’ils rencontrent, qui qu’ils soient, seront toujours vus comme une frère ou une sœur peu importe leur race, leur culture ou la couleur de leur peau. Il n’y a pas de limites au Royaume de Dieu qui englobe maintenant tous les peuples et non seulement le peuple d’Israël. Comme le dit si bien saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens dont on a lu un extrait dans la deuxième lecture : « Le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous ».
III – Parfait, comme votre Père…
Résumons. Dans ce passage de l'évangile de Mathieu qui fait partie de ce qu'on a appelé le DIscours sur la montagne Jésus donne sept exemples concrets de comportements pour ses disciples : 1) ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre, 2) si quelqu'un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau, 3) si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui, 4) à qui te demande, donne, 5) à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos 6) aimez vos ennemis 7) priez pour ceux qui vous persécutent !
Ces exemples que Jésus donne ne se comprennent que si l’on se rappelle que le disciple imite Dieu, son Père, dans ses comportements et que ceux-ci se doivent d'être imprégnés de sa mentalité. Jésus le note dans une phrase-choc en concluant lorsqu'il dit « Vous, donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».
Dans cette phrase c’est le mot « comme » qui est important. Jésus ne dit pas « parce que ». La perfection qu’il propose n’est pas un défi à se donner, une conquête à réussir, une récompense de ses efforts, une médaille. Cette perfection est l’entrée dans un mode de vie qui est celui de Dieu, du Père céleste, où l’amour a la première place, car comme dit saint Jean « Dieu est Amour » (1 Jean 4, 8) et « puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres ». (1 Jean 4, 11)
Jésus nous incite à nous mettre en chemin, à rechercher avec tout notre être la ressemblance avec Dieu, à manifester autour de nous l’amour du Père céleste et aussi à prendre conscience de nos limites et de notre péché. En effet, nous savons que cette invitation d’être « comme » le Père céleste ne se réalisera pas d’un seul coup. Nous sommes passés de la mort à la vie, du monde des ténèbres à celui de la lumière, mais nous avons, au fil des jours, à incarner ce passage dans la vie quotidienne.
Les sept exemples que Jésus nous donne aujourd'hui ne sont qu’un commencement. Nous avons à trouver concrètement dans nos vies de gens du XXIe siècle le ton juste dans nos comportements et dans les attitudes évangéliques à développer dans nos rapports avec les autres.
Conclusion
Que cette messe nous unissant au Christ toujours vivant, nous aide à vivre à sa suite de plus en plus et de mieux en mieux en fils et filles du Père du ciel comme nous le sommes vraiment. C’est la grâce que je vous souhaite de tout cœur !
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
le 14 février 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 1-2.17-18)
Lecture du livre des Lévites
Le Seigneur parla à Moïse et dit :
« Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël.
Tu leur diras :
Soyez saints,
car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.
Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur.
Mais tu devras réprimander ton compatriote,
et tu ne toléreras pas la faute qui est en lui.
Tu ne te vengeras pas.
Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Je suis le Seigneur. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8.10, 12-13)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
DEUXIÈME LECTURE
« Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 16-23)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu,
et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?
Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu,
cet homme, Dieu le détruira,
car le sanctuaire de Dieu est saint,
et ce sanctuaire, c’est vous.
Que personne ne s’y trompe :
si quelqu’un parmi vous
pense être un sage à la manière d’ici-bas,
qu’il devienne fou pour devenir sage.
Car la sagesse de ce monde
est folie devant Dieu.
Il est écrit en effet :
C’est lui qui prend les sages
au piège de leur propre habileté.
Il est écrit encore :
Le Seigneur le sait :
les raisonnements des sages n’ont aucune valeur !
Ainsi, il ne faut pas mettre sa fierté
en tel ou tel homme.
Car tout vous appartient,
que ce soit Paul, Apollos, Pierre,
le monde, la vie, la mort,
le présent, l’avenir :
tout est à vous,
mais vous, vous êtes au Christ,
et le Christ est à Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Aimez vos ennemis » (Mt 5, 38-48)
Alléluia. Alléluia.
En celui qui garde la parole du Christ
l’amour de Dieu atteint vraiment sa perfection.
Alléluia. (1 Jn 2, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 1-2.17-18)
Lecture du livre des Lévites
Le Seigneur parla à Moïse et dit :
« Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël.
Tu leur diras :
Soyez saints,
car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.
Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur.
Mais tu devras réprimander ton compatriote,
et tu ne toléreras pas la faute qui est en lui.
Tu ne te vengeras pas.
Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Je suis le Seigneur. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8.10, 12-13)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
DEUXIÈME LECTURE
« Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 16-23)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu,
et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?
Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu,
cet homme, Dieu le détruira,
car le sanctuaire de Dieu est saint,
et ce sanctuaire, c’est vous.
Que personne ne s’y trompe :
si quelqu’un parmi vous
pense être un sage à la manière d’ici-bas,
qu’il devienne fou pour devenir sage.
Car la sagesse de ce monde
est folie devant Dieu.
Il est écrit en effet :
C’est lui qui prend les sages
au piège de leur propre habileté.
Il est écrit encore :
Le Seigneur le sait :
les raisonnements des sages n’ont aucune valeur !
Ainsi, il ne faut pas mettre sa fierté
en tel ou tel homme.
Car tout vous appartient,
que ce soit Paul, Apollos, Pierre,
le monde, la vie, la mort,
le présent, l’avenir :
tout est à vous,
mais vous, vous êtes au Christ,
et le Christ est à Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Aimez vos ennemis » (Mt 5, 38-48)
Alléluia. Alléluia.
En celui qui garde la parole du Christ
l’amour de Dieu atteint vraiment sa perfection.
Alléluia. (1 Jn 2, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »
– Acclamons la Parole de Dieu.