Des chercheurs américains ont demandé dans une enquête auprès de gens qui étaient passés près de la mort ou qui avaient eu de grandes épreuves s'ils avaient pensé à prier dans ces moments-là : 95% ont répondu oui, même des gens qui d'habitude ne priaient pas.
Près de nous, on voit la même chose souvent. Les gens, même des gens pas très croyants, devant un cancer, devant un divorce vont penser à prier, vont faire prier pour eux. Ils sentent qu’ils ont besoin de chercher l’aide d’un autre, plus grand qu’eux.
I – Deux faits révélateurs
Eh bien! dans les lectures d’aujourd’hui on a deux épisodes où se manifeste le même besoin de chercher de l’aide et qui nous donnent un bel enseignement sur la prière.
Dans l’évangile, après avoir enseigné la prière du Notre Père, Jésus met en scène un voisin qui importune son ami jusqu'à ce que celui-ci lui réponde.
Dans la première lecture, c’est Abraham qui est en cause et qui, à la façon orientale, négocie même avec Dieu, 50, 45, 40, 30, 20 justes seront-ils suffisants pour retenir le châtiment qui se prépare? Abraham ne lâche pas.
Qu’est-ce que ces faits nous enseignent au sujet de la prière dans notre vie?
II - Prier c’est crier vers Dieu
Deux choses complémentaires, je pense.
La première qui est très claire et qui nous surprend peut-être un peu : Prier c’est crier vers Dieu, C’est même l’importuner, le « tanner » [québécisme synonyme d’importuner], c’est même parfois l’engueuler, se disputer avec lui comme on le voit dans certains psaumes.
Souvent on cherche à faire de belles prières. On ne réussit pas. On s’arrête et on ne prie plus. Alors que prier c’est dire ce qu’on a sur le cœur à Dieu comme à un ami proche, à qui on se confie. On lui parle de tout. C’est comme dans une famille. On ne se gêne pas avec lui. On ne se cache pas de lui.
C’est-ce que nous dit Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui : « Demandez, cherchez, frappez.. .Dieu est votre père, si vous les pères de la terre donnez de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel vous écoutera et vous aidera par son Esprit Saint ».
Cela est bien beau et les textes d’aujourd’hui mettent cet aspect en évidence avec brio, mais on doit ajouter une deuxième chose à cela pour bien comprendre ce que c’est que prier.
III – Prier c’est écouter
Cette deuxième chose qui complète la première c’est que prier c’est écouter aussi.
Vous connaissez probablement cet épisode de la vie du Curé d’Ars où il se décide un jour à demander à un monsieur qu’il voyait souvent l’après-midi à l’église qu’est-ce qu’il y faisait. Et ce paysan de répondre en regardant le tabernacle où Jésus était présent « Je l’écoute, et il m’écoute » [dans le dialecte local « Je l’avise et il m’avise »]. Oui parler à Dieu, mais aussi se taire pour écouter.
Cela c’est difficile aujourd’hui. On a l’impression de perdre son temps. On arrive à la maison. Vite la télé. On regarde à tout moment sa page Facebook et ses textos (SMS) ou ses messages. On n’a pas le temps de méditer, de se replier sur soi un peu, de « jongler » [québécisme pour méditer], de s’arrêter, d’écouter. Un dialogue ça se fait à deux et Dieu me parle dans le silence de mon cœur. Pour cela il faut se taire. La prière personnelle disait sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) c’est une « conversation amoureuse dans un seul à seul avec Dieu dont on se sait aimé ».
En résumé, prier c’est donc, d’un côté, ne pas avoir peur de dire à Dieu ses besoins, de lui parler de notre vie, de nos enfants, de nos projets, de nos peurs, de nos problèmes, etc. C’est aussi, de l’autre côté, penser à l’écouter, à faire silence de temps en temps pour saisir les inspirations de l’Esprit Saint et entendre sa voix.
C’est ainsi que note prière deviendra de plus en plus un dialogue avec Dieu, une élévation de notre esprit et de notre cœur vers Dieu (comme le disait autrefois le Catéchisme de la Province de Québec dont les ainés se rappellent encore en empruntant la définition de la prière de saint Jean Damascène), une rencontre qui se continuera après notre mort où on récoltera ce qu’on aura semé, où l’on vivra éternellement ce qu’on aura commencé à vivre sur terre.
Conclusion
Redisons ensemble nos demandes personnelles et celles de toute l’Église en reprenant les paroles du Notre Père que nous récitons à chaque messe :
« Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
19 juillet 2022
Près de nous, on voit la même chose souvent. Les gens, même des gens pas très croyants, devant un cancer, devant un divorce vont penser à prier, vont faire prier pour eux. Ils sentent qu’ils ont besoin de chercher l’aide d’un autre, plus grand qu’eux.
I – Deux faits révélateurs
Eh bien! dans les lectures d’aujourd’hui on a deux épisodes où se manifeste le même besoin de chercher de l’aide et qui nous donnent un bel enseignement sur la prière.
Dans l’évangile, après avoir enseigné la prière du Notre Père, Jésus met en scène un voisin qui importune son ami jusqu'à ce que celui-ci lui réponde.
Dans la première lecture, c’est Abraham qui est en cause et qui, à la façon orientale, négocie même avec Dieu, 50, 45, 40, 30, 20 justes seront-ils suffisants pour retenir le châtiment qui se prépare? Abraham ne lâche pas.
Qu’est-ce que ces faits nous enseignent au sujet de la prière dans notre vie?
II - Prier c’est crier vers Dieu
Deux choses complémentaires, je pense.
La première qui est très claire et qui nous surprend peut-être un peu : Prier c’est crier vers Dieu, C’est même l’importuner, le « tanner » [québécisme synonyme d’importuner], c’est même parfois l’engueuler, se disputer avec lui comme on le voit dans certains psaumes.
Souvent on cherche à faire de belles prières. On ne réussit pas. On s’arrête et on ne prie plus. Alors que prier c’est dire ce qu’on a sur le cœur à Dieu comme à un ami proche, à qui on se confie. On lui parle de tout. C’est comme dans une famille. On ne se gêne pas avec lui. On ne se cache pas de lui.
C’est-ce que nous dit Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui : « Demandez, cherchez, frappez.. .Dieu est votre père, si vous les pères de la terre donnez de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel vous écoutera et vous aidera par son Esprit Saint ».
Cela est bien beau et les textes d’aujourd’hui mettent cet aspect en évidence avec brio, mais on doit ajouter une deuxième chose à cela pour bien comprendre ce que c’est que prier.
III – Prier c’est écouter
Cette deuxième chose qui complète la première c’est que prier c’est écouter aussi.
Vous connaissez probablement cet épisode de la vie du Curé d’Ars où il se décide un jour à demander à un monsieur qu’il voyait souvent l’après-midi à l’église qu’est-ce qu’il y faisait. Et ce paysan de répondre en regardant le tabernacle où Jésus était présent « Je l’écoute, et il m’écoute » [dans le dialecte local « Je l’avise et il m’avise »]. Oui parler à Dieu, mais aussi se taire pour écouter.
Cela c’est difficile aujourd’hui. On a l’impression de perdre son temps. On arrive à la maison. Vite la télé. On regarde à tout moment sa page Facebook et ses textos (SMS) ou ses messages. On n’a pas le temps de méditer, de se replier sur soi un peu, de « jongler » [québécisme pour méditer], de s’arrêter, d’écouter. Un dialogue ça se fait à deux et Dieu me parle dans le silence de mon cœur. Pour cela il faut se taire. La prière personnelle disait sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) c’est une « conversation amoureuse dans un seul à seul avec Dieu dont on se sait aimé ».
En résumé, prier c’est donc, d’un côté, ne pas avoir peur de dire à Dieu ses besoins, de lui parler de notre vie, de nos enfants, de nos projets, de nos peurs, de nos problèmes, etc. C’est aussi, de l’autre côté, penser à l’écouter, à faire silence de temps en temps pour saisir les inspirations de l’Esprit Saint et entendre sa voix.
C’est ainsi que note prière deviendra de plus en plus un dialogue avec Dieu, une élévation de notre esprit et de notre cœur vers Dieu (comme le disait autrefois le Catéchisme de la Province de Québec dont les ainés se rappellent encore en empruntant la définition de la prière de saint Jean Damascène), une rencontre qui se continuera après notre mort où on récoltera ce qu’on aura semé, où l’on vivra éternellement ce qu’on aura commencé à vivre sur terre.
Conclusion
Redisons ensemble nos demandes personnelles et celles de toute l’Église en reprenant les paroles du Notre Père que nous récitons à chaque messe :
« Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
19 juillet 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome.
Alors le Seigneur dit :
« Comme elle est grande,
la clameur au sujet de Sodome et de Gomorrhe !
Et leur faute, comme elle est lourde !
Je veux descendre pour voir
si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi.
Si c’est faux, je le reconnaîtrai. »
Les hommes se dirigèrent vers Sodome,
tandis qu’Abraham demeurait devant le Seigneur.
Abraham s’approcha et dit :
« Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ?
Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville.
Vas-tu vraiment les faire périr ?
Ne pardonneras-tu pas à toute la ville
à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ?
Loin de toi de faire une chose pareille !
Faire mourir le juste avec le coupable,
traiter le juste de la même manière que le coupable,
loin de toi d’agir ainsi !
Celui qui juge toute la terre
n’agirait-il pas selon le droit ? »
Le Seigneur déclara :
« Si je trouve cinquante justes dans Sodome,
à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville. »
Abraham répondit :
« J’ose encore parler à mon Seigneur,
moi qui suis poussière et cendre.
Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq :
pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? »
Il déclara :
« Non, je ne la détruirai pas,
si j’en trouve quarante-cinq. »
Abraham insista :
« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Le Seigneur déclara :
« Pour quarante,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère,
si j’ose parler encore.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? »
Il déclara :
« Si j’en trouve trente,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit alors :
« J’ose encore parler à mon Seigneur.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? »
Il déclara :
« Pour vingt,
je ne détruirai pas. »
Il dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère :
je ne parlerai plus qu’une fois.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? »
Et le Seigneur déclara :
« Pour dix, je ne détruirai pas. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8)
R/ Le jour où je t’appelle,
réponds-moi, Seigneur. (cf. Ps 137, 3)
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
dans le baptême,
vous avez été mis au tombeau avec le Christ
et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu
qui l'a ressuscité d’entre les morts.
Vous étiez des morts,
parce que vous aviez commis des fautes
et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair.
Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ :
il nous a pardonné toutes nos fautes.
Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait
en raison des prescriptions légales pesant sur nous :
il l’a annulé en le clouant à la croix.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)
Alléluia. Alléluia.
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome.
Alors le Seigneur dit :
« Comme elle est grande,
la clameur au sujet de Sodome et de Gomorrhe !
Et leur faute, comme elle est lourde !
Je veux descendre pour voir
si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi.
Si c’est faux, je le reconnaîtrai. »
Les hommes se dirigèrent vers Sodome,
tandis qu’Abraham demeurait devant le Seigneur.
Abraham s’approcha et dit :
« Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ?
Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville.
Vas-tu vraiment les faire périr ?
Ne pardonneras-tu pas à toute la ville
à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ?
Loin de toi de faire une chose pareille !
Faire mourir le juste avec le coupable,
traiter le juste de la même manière que le coupable,
loin de toi d’agir ainsi !
Celui qui juge toute la terre
n’agirait-il pas selon le droit ? »
Le Seigneur déclara :
« Si je trouve cinquante justes dans Sodome,
à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville. »
Abraham répondit :
« J’ose encore parler à mon Seigneur,
moi qui suis poussière et cendre.
Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq :
pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? »
Il déclara :
« Non, je ne la détruirai pas,
si j’en trouve quarante-cinq. »
Abraham insista :
« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Le Seigneur déclara :
« Pour quarante,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère,
si j’ose parler encore.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? »
Il déclara :
« Si j’en trouve trente,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit alors :
« J’ose encore parler à mon Seigneur.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? »
Il déclara :
« Pour vingt,
je ne détruirai pas. »
Il dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère :
je ne parlerai plus qu’une fois.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? »
Et le Seigneur déclara :
« Pour dix, je ne détruirai pas. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8)
R/ Le jour où je t’appelle,
réponds-moi, Seigneur. (cf. Ps 137, 3)
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
dans le baptême,
vous avez été mis au tombeau avec le Christ
et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu
qui l'a ressuscité d’entre les morts.
Vous étiez des morts,
parce que vous aviez commis des fautes
et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair.
Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ :
il nous a pardonné toutes nos fautes.
Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait
en raison des prescriptions légales pesant sur nous :
il l’a annulé en le clouant à la croix.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)
Alléluia. Alléluia.
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.