Photo prise le 8 octobre 2014 au Prytanée militaire de La Flèche, anciennement le Collège jésuite de La Flèche où a étudié saint François de Laval. De gauche à droite, Mgr Denis Grondin, évêque auxiliaire de Québec, monsieur le chanoine Jacques Roberge, supérieur général du Séminaire de Québec. (Crédits photo Daniel Abel)
Serviteurs de l'Évangile
La lecture de cet extrait de la lettre aux Éphésiens où l’apôtre Paul nous parle de la mission que lui a confiée le Seigneur a ravivé en moi le souvenir de moments exceptionnels que j’ai vécu avec quelques confrères du Séminaire lors de notre récent pèlerinage sur les pas de François de Laval et Marie de l’Incarnation.
Paul nous disait dans la 1re lecture : « De cet évangile, je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m’a accordée dans la force de sa puissance ». Et il dit dans sa première lettre aux Corinthiens : « Malheur à moi si ne n’annonce pas l’évangile. » Ces paroles de l’apôtre Paul nous rappellent que l’évangile nous est confié, non pas comme un trésor à garder pour soi, mais un trésor à partager avec les autres. Nous sommes tous des ministres de l’évangile en vertu de notre baptême et l’onction sacerdotale n’a fait qu’accentuer et préciser cette vocation de serviteur de l’évangile.
L'élan missionnaire des fondateurs
Lorsque nous sommes arrivés à Paris le 6 octobre dernier, nous avons commencé notre pèlerinage par une visite au Séminaire des Missions étrangères où nous attendait les bras ouverts le Père Georges Colomb, supérieur général. Le Séminaire des Missions étrangères de Paris est né au 17e siècle d’un élan missionnaire extraordinaire partagé par quelques prêtres, dont François de Laval considéré comme un cofondateur de cette institution. Notre visite sur la rue du Bac nous a permis de revisiter nos origines dans sa dimension missionnaire. Notre passage dans la crypte de la chapelle où se trouve une dalle de marbre sur laquelle sont inscrits les noms de tous les missionnaires appartenant à cette institution, notre visite du Musée dédié aux prêtres des missions étrangères qui sont morts martyrs a évoqué en nous l’ardeur missionnaire de ces serviteurs de l’évangile.
L’établissement que nous avons visité n’est pas seulement un Musée rempli de souvenirs. Nous avons également rencontré des missionnaires à la retraite ainsi que quelques futurs missionnaires, notamment un jeune qui venait tout juste d’être ordonné diacre et à qui on venait d’apprendre qu’il passerait le reste de sa vie de missionnaire au Japon. En effet, c’est au moment de l’ordination au diaconat que le jeune missionnaire apprend à quel endroit il passera le reste de ses jours comme missionnaire.
La visite de ces lieux et la rencontre des Pères nous ont rappelé l’élan missionnaire qui animait François de Laval lorsqu’il est venu en Nouvelle-France. Cette visite nous a fait prendre conscience que cet élan missionnaire est toujours présent dans cette communauté des Missions étrangères de Paris qui envoie encore aujourd’hui des missionnaires au Japon, en Chine, au Vietnam, au Cambodge, en Corée, etc.… L’esprit missionnaire y est toujours bien vivant tout comme au moment de sa fondation en 1665.
Lors de notre passage dans cette institution, nous nous sommes sentis proches et en communion avec nos origines. Plusieurs prêtres des Missions étrangères de Paris sont venus prêter main-forte à François de Laval. La communauté des prêtres du Séminaire fondée par le premier évêque était une communauté de missionnaires. C’est bon de se le rappeler.
Comment être missionnaires aujourd’hui comme prêtres du Séminaire?
Et encore aujourd’hui, spécialement en ces temps que traverse notre Église, nous sommes toujours des missionnaires, des serviteurs de l’évangile, comme le disait saint Paul.
Comment être missionnaires aujourd’hui comme prêtres du Séminaire?
Notre première terre de mission, c’est d’abord notre milieu de vie. Nous devons être des missionnaires les uns pour les autres, des témoins de l’évangile à travers nos gestes quotidiens, nos gestes d’accueil, nos attitudes d’écoute, nos paroles de réconfort, etc… Et si nous sommes missionnaires dans notre milieu de vie, nous devons en même temps accepter de nous laisser évangéliser par nos proches, et même nos confrères. La mission est présente partout autour de nous. Nous ne peut pas être missionnaires seulement de 9 h à 5 h, ou à l’occasion de notre service dominical ou encore de nos temps d’engagements pastoraux. L’onction sacerdotale a fait de nous des ministres de l’évangile, des missionnaires à temps complet.
Lors de la messe d’action de grâce du 12 octobre à la Basilique Saint-Pierre, le Pape François nous a parlé également de mission. Il nous a rappelé que « la mission évangélisatrice de l’Église est essentiellement annonce de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu »…
Le Pape nous a invités à nous souvenir de ceux qui nous ont précédés dans la foi, de ceux qui ont été nos pasteurs. « La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile », a-t-il dit.
Et il a terminé son homélie par cette prière que je vous invite à faire vôtre.
« Ma prière au Seigneur est pour que le Québec revienne sur cette route de la fécondité, pour qu’il donne au monde tant de missionnaires et que ces deux saints qui ont en quelque sorte fondé l’Église du Québec nous aident, comme des intercesseurs, pour que la semence qu’ils ont semée croisse et donne un fruit nouveau d’hommes et de femmes courageux, qui aient de la clairvoyance, un cœur ouvert au Seigneur. »
Et il a terminé en disant : « C’est cela qu’il faut demander pour votre patrie : ils seront nos intercesseurs pour que le Québec redevienne cette source de bons missionnaires. »
Demandons tout spécialement à saint François de Laval de nous guider sur les voies de la nouvelle évangélisation.
AMEN!
Chanoine Jacques Roberge
Supérieur général du Séminaire de Québec
La lecture de cet extrait de la lettre aux Éphésiens où l’apôtre Paul nous parle de la mission que lui a confiée le Seigneur a ravivé en moi le souvenir de moments exceptionnels que j’ai vécu avec quelques confrères du Séminaire lors de notre récent pèlerinage sur les pas de François de Laval et Marie de l’Incarnation.
Paul nous disait dans la 1re lecture : « De cet évangile, je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m’a accordée dans la force de sa puissance ». Et il dit dans sa première lettre aux Corinthiens : « Malheur à moi si ne n’annonce pas l’évangile. » Ces paroles de l’apôtre Paul nous rappellent que l’évangile nous est confié, non pas comme un trésor à garder pour soi, mais un trésor à partager avec les autres. Nous sommes tous des ministres de l’évangile en vertu de notre baptême et l’onction sacerdotale n’a fait qu’accentuer et préciser cette vocation de serviteur de l’évangile.
L'élan missionnaire des fondateurs
Lorsque nous sommes arrivés à Paris le 6 octobre dernier, nous avons commencé notre pèlerinage par une visite au Séminaire des Missions étrangères où nous attendait les bras ouverts le Père Georges Colomb, supérieur général. Le Séminaire des Missions étrangères de Paris est né au 17e siècle d’un élan missionnaire extraordinaire partagé par quelques prêtres, dont François de Laval considéré comme un cofondateur de cette institution. Notre visite sur la rue du Bac nous a permis de revisiter nos origines dans sa dimension missionnaire. Notre passage dans la crypte de la chapelle où se trouve une dalle de marbre sur laquelle sont inscrits les noms de tous les missionnaires appartenant à cette institution, notre visite du Musée dédié aux prêtres des missions étrangères qui sont morts martyrs a évoqué en nous l’ardeur missionnaire de ces serviteurs de l’évangile.
L’établissement que nous avons visité n’est pas seulement un Musée rempli de souvenirs. Nous avons également rencontré des missionnaires à la retraite ainsi que quelques futurs missionnaires, notamment un jeune qui venait tout juste d’être ordonné diacre et à qui on venait d’apprendre qu’il passerait le reste de sa vie de missionnaire au Japon. En effet, c’est au moment de l’ordination au diaconat que le jeune missionnaire apprend à quel endroit il passera le reste de ses jours comme missionnaire.
La visite de ces lieux et la rencontre des Pères nous ont rappelé l’élan missionnaire qui animait François de Laval lorsqu’il est venu en Nouvelle-France. Cette visite nous a fait prendre conscience que cet élan missionnaire est toujours présent dans cette communauté des Missions étrangères de Paris qui envoie encore aujourd’hui des missionnaires au Japon, en Chine, au Vietnam, au Cambodge, en Corée, etc.… L’esprit missionnaire y est toujours bien vivant tout comme au moment de sa fondation en 1665.
Lors de notre passage dans cette institution, nous nous sommes sentis proches et en communion avec nos origines. Plusieurs prêtres des Missions étrangères de Paris sont venus prêter main-forte à François de Laval. La communauté des prêtres du Séminaire fondée par le premier évêque était une communauté de missionnaires. C’est bon de se le rappeler.
Comment être missionnaires aujourd’hui comme prêtres du Séminaire?
Et encore aujourd’hui, spécialement en ces temps que traverse notre Église, nous sommes toujours des missionnaires, des serviteurs de l’évangile, comme le disait saint Paul.
Comment être missionnaires aujourd’hui comme prêtres du Séminaire?
Notre première terre de mission, c’est d’abord notre milieu de vie. Nous devons être des missionnaires les uns pour les autres, des témoins de l’évangile à travers nos gestes quotidiens, nos gestes d’accueil, nos attitudes d’écoute, nos paroles de réconfort, etc… Et si nous sommes missionnaires dans notre milieu de vie, nous devons en même temps accepter de nous laisser évangéliser par nos proches, et même nos confrères. La mission est présente partout autour de nous. Nous ne peut pas être missionnaires seulement de 9 h à 5 h, ou à l’occasion de notre service dominical ou encore de nos temps d’engagements pastoraux. L’onction sacerdotale a fait de nous des ministres de l’évangile, des missionnaires à temps complet.
Lors de la messe d’action de grâce du 12 octobre à la Basilique Saint-Pierre, le Pape François nous a parlé également de mission. Il nous a rappelé que « la mission évangélisatrice de l’Église est essentiellement annonce de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu »…
Le Pape nous a invités à nous souvenir de ceux qui nous ont précédés dans la foi, de ceux qui ont été nos pasteurs. « La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile », a-t-il dit.
Et il a terminé son homélie par cette prière que je vous invite à faire vôtre.
« Ma prière au Seigneur est pour que le Québec revienne sur cette route de la fécondité, pour qu’il donne au monde tant de missionnaires et que ces deux saints qui ont en quelque sorte fondé l’Église du Québec nous aident, comme des intercesseurs, pour que la semence qu’ils ont semée croisse et donne un fruit nouveau d’hommes et de femmes courageux, qui aient de la clairvoyance, un cœur ouvert au Seigneur. »
Et il a terminé en disant : « C’est cela qu’il faut demander pour votre patrie : ils seront nos intercesseurs pour que le Québec redevienne cette source de bons missionnaires. »
Demandons tout spécialement à saint François de Laval de nous guider sur les voies de la nouvelle évangélisation.
AMEN!
Chanoine Jacques Roberge
Supérieur général du Séminaire de Québec
Vue d'ensemble : Célébration en l'honneur de saint François de Laval le 8 octobre 2014 au Prytanée militaire de La Flèche, autrefois le Collège de La Flèche. (Crédits photo : Daniel Abel)