Le pharisien et la pécheresse lavant les pieds de Jésus (Crédits photo : Bernadette Lopez, alias Berna dans Évangile et peinture )
Vous connaissez ce qu’est le langage non-verbal. C’est une façon très répandue de faire connaître ses réactions, ses sentiments, de faire passer des messages.
Les gens qui sont très expressifs utilisent beaucoup plus le langage verbal : ils s’expriment dans des mots, des paroles, des commentaires etc. Ils sont souvent bien volubiles au téléphone.
Alors que les gens moins expressifs en paroles s’expriment aussi et bien souvent sans paroles, de façon non-verbale. C'est le cas de la pécheresse dont nous parle l'évangile de ce jour.
I – La scène de l’évangile
Hé bien! la scène que rapporte saint Luc dans l’évangile qu’on vient de lire est un tableau où il y a peu de paroles, mais c’est un tableau qui nous parle beaucoup, si on prend la peine de s’y arrêter. L’enseignement qu’on peut en retirer est tellement lié à l’action qui s’y déroule qu’on ne peut le séparer de celle-ci.
Notre évangile s’ouvre sur une scène muette. Il n’y a que des gestes silencieux, personne ne parle. Une femme entre avec un vase d’huile parfumée. Elle se recroqueville aux pieds de Jésus, les baigne de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, les asperge de parfum. Il s’agit certainement d’une prostituée, car alors c’était le sens du terme « pécheresse » appliqué à une femme.
Le regard est ensuite dirigé vers le pharisien qui avait invité Jésus à dîner. La scène est toujours muette, mais seulement en apparence Le pharisien se parle à lui-même intérieurement. Il se dit, en voyant cela « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse ».
Jésus a deviné par le regard, par le langage non-verbal du pharisien, ce qu’il pense. Il prend alors la parole pour donner son avis sur ce que vient de faire la femme et sur les pensées du pharisien. Il le fait à travers une parabole, une petite histoire.
Un créancier avait deux débiteurs. L’un devait une grosse somme d’argent – 500 pièces d’argent - l’autre une petite – 50 pièces. Ni l’un ni l’autre ne pouvait rembourser. Aors leur maître a effacé leur dette. « Lequel des deux l’aimera davantage? » demande Jésus à Simon le pharisien : « C’est celui à qui il a remis davantage, il me semble ». « Tu as raison » lui dit Jésus.
Puis se tournant vers la femme il fait remarquer au pharisien qu’il n’a rien fait de spécial pour le recevoir alors que la femme n’arrête pas de lui parfumer les pieds. « Je te le dis, conclut Jésus, si ses nombreux péchés son pardonnés, c’est à cause de son grand amour ». Et s’adressant à la femme il lui dit « Tes péchés sont pardonnés ».
II – L’enseignement
Que retenir de cette scène si ce n’est la conversion de la pécheresse qu’on peut mettre en parallèle avec celle de David que nous raconte la première lecture.
Qu’ont en commun ces conversions? La conversion étant un point d’arrivée d’un cheminement, elle oblige à laisser son péché, sa vie désordonnée, bien sûr, mais on oublie hélas! trop souvent, que c’est n’est qu’une conséquence.
La conversion c’est aussi et surtout la découverte d’un trésor caché qui remplit d’amour et de bonheur comme dans la parabole de la perle précieuse que vous connaissez bien. Ce qui est au départ de la conversion c’est la rencontre amoureuse de Jésus qui donne la force de changer. C’est ce qui est arrivé à la pécheresse, à tous les convertis et à tous ceux et celles qui, comme nous, veulent se convertir sans cesse.
Réécoutons ce que Jésus dit de la pécheresse au pharisien : « Si ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour ». Cette femme, comme nous tous et toutes du reste, était à la recherche du bonheur et se rendait compte que la vie qu’elle menait ne la rendait pas heureuse, qu’elle laissait une insatisfaction et un vide profond dans le cœur.
III – Application
La conversion à chaque jour de notre vie est un chemin de bonheur et d’une vie pleine. Ce n’est pas quelque chose de triste que de croire à Jésus, de le fréquenter, de le prier, de le rencontrer, mais c’est quelque chose d’extrêmement joyeux et agréable. C’est ce qui a fait dire au pape François dans une homélie (10 mai 2013) que le chrétien et la chrétienne doivent offrir un visage « joyeux » et non « une face de piment au vinaigre », nous encouragent à demander au Seigneur la joie chrétienne, car « le chrétien est une homme ou une femme de joie ». Cette joie continue le pape réside « dans la certitude que Jésus est avec nous. Le chrétien joyeux est quelqu’un qui est sûr que Jésus est avec lui et que Jésus est avec le Père ».
Conclusion
Que nos Eucharisties dominicales reflètent de plus en plus la joie d’avoir trouvé le trésor caché, que nos chants et notre participation soient joyeux, légers et simples pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
7 juin 2016
Les gens qui sont très expressifs utilisent beaucoup plus le langage verbal : ils s’expriment dans des mots, des paroles, des commentaires etc. Ils sont souvent bien volubiles au téléphone.
Alors que les gens moins expressifs en paroles s’expriment aussi et bien souvent sans paroles, de façon non-verbale. C'est le cas de la pécheresse dont nous parle l'évangile de ce jour.
I – La scène de l’évangile
Hé bien! la scène que rapporte saint Luc dans l’évangile qu’on vient de lire est un tableau où il y a peu de paroles, mais c’est un tableau qui nous parle beaucoup, si on prend la peine de s’y arrêter. L’enseignement qu’on peut en retirer est tellement lié à l’action qui s’y déroule qu’on ne peut le séparer de celle-ci.
Notre évangile s’ouvre sur une scène muette. Il n’y a que des gestes silencieux, personne ne parle. Une femme entre avec un vase d’huile parfumée. Elle se recroqueville aux pieds de Jésus, les baigne de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, les asperge de parfum. Il s’agit certainement d’une prostituée, car alors c’était le sens du terme « pécheresse » appliqué à une femme.
Le regard est ensuite dirigé vers le pharisien qui avait invité Jésus à dîner. La scène est toujours muette, mais seulement en apparence Le pharisien se parle à lui-même intérieurement. Il se dit, en voyant cela « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse ».
Jésus a deviné par le regard, par le langage non-verbal du pharisien, ce qu’il pense. Il prend alors la parole pour donner son avis sur ce que vient de faire la femme et sur les pensées du pharisien. Il le fait à travers une parabole, une petite histoire.
Un créancier avait deux débiteurs. L’un devait une grosse somme d’argent – 500 pièces d’argent - l’autre une petite – 50 pièces. Ni l’un ni l’autre ne pouvait rembourser. Aors leur maître a effacé leur dette. « Lequel des deux l’aimera davantage? » demande Jésus à Simon le pharisien : « C’est celui à qui il a remis davantage, il me semble ». « Tu as raison » lui dit Jésus.
Puis se tournant vers la femme il fait remarquer au pharisien qu’il n’a rien fait de spécial pour le recevoir alors que la femme n’arrête pas de lui parfumer les pieds. « Je te le dis, conclut Jésus, si ses nombreux péchés son pardonnés, c’est à cause de son grand amour ». Et s’adressant à la femme il lui dit « Tes péchés sont pardonnés ».
II – L’enseignement
Que retenir de cette scène si ce n’est la conversion de la pécheresse qu’on peut mettre en parallèle avec celle de David que nous raconte la première lecture.
Qu’ont en commun ces conversions? La conversion étant un point d’arrivée d’un cheminement, elle oblige à laisser son péché, sa vie désordonnée, bien sûr, mais on oublie hélas! trop souvent, que c’est n’est qu’une conséquence.
La conversion c’est aussi et surtout la découverte d’un trésor caché qui remplit d’amour et de bonheur comme dans la parabole de la perle précieuse que vous connaissez bien. Ce qui est au départ de la conversion c’est la rencontre amoureuse de Jésus qui donne la force de changer. C’est ce qui est arrivé à la pécheresse, à tous les convertis et à tous ceux et celles qui, comme nous, veulent se convertir sans cesse.
Réécoutons ce que Jésus dit de la pécheresse au pharisien : « Si ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour ». Cette femme, comme nous tous et toutes du reste, était à la recherche du bonheur et se rendait compte que la vie qu’elle menait ne la rendait pas heureuse, qu’elle laissait une insatisfaction et un vide profond dans le cœur.
III – Application
La conversion à chaque jour de notre vie est un chemin de bonheur et d’une vie pleine. Ce n’est pas quelque chose de triste que de croire à Jésus, de le fréquenter, de le prier, de le rencontrer, mais c’est quelque chose d’extrêmement joyeux et agréable. C’est ce qui a fait dire au pape François dans une homélie (10 mai 2013) que le chrétien et la chrétienne doivent offrir un visage « joyeux » et non « une face de piment au vinaigre », nous encouragent à demander au Seigneur la joie chrétienne, car « le chrétien est une homme ou une femme de joie ». Cette joie continue le pape réside « dans la certitude que Jésus est avec nous. Le chrétien joyeux est quelqu’un qui est sûr que Jésus est avec lui et que Jésus est avec le Père ».
Conclusion
Que nos Eucharisties dominicales reflètent de plus en plus la joie d’avoir trouvé le trésor caché, que nos chants et notre participation soient joyeux, légers et simples pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
7 juin 2016