Pèlerins renouvelant leur baptême au Jourdain à l'endroit présumé où prêchait Jean-Baptiste (Crédits photo: H. Giguère)
Les lectures d’aujourd’hui ont du souffle, en particulier la première tirée du prophète Isaïe. Ces lectures sont la Parole de Dieu en œuvre. Comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, elles ont été écrites à l'avance dans les Livres saints pour nous instruire, « afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l’espérance ».
I – Un cadre paradisiaque
Commençons par la première lecture. Celle-ci décrit avec une touche poétique un univers paradisiaque réconcilié avec Dieu. « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira...La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ».
Au-delà de la poésie des descriptions, il est juste de penser que rien de la réalité créée n’échappe à notre Dieu. Il est Celui qui ramène à lui tout l’univers qui s’en est éloigné de diverses façons. Il l’a créé beau et bon et il le veut toujours ainsi. Dans le contexte d’aujourd’hui le ton que donne Isaïe à notre démarche de l’Avent peut s’inscrire dans une perspective écologique où comme le souhaite le pape François la préoccupation pour la terre, notre maison commune, fait partie de l’annonce du Salut (cf. Encyclique Laudato si’ nos 13,14,15). Le salut pour le prophète Isaïe, se manifestera à travers un envoyé qui est décrit comme un rejeton de la racine de Jessé qui est le père du roi David, image de Jésus Sauveur.
Retenons de ce passage de l'Écriture que dans notre monde réside une force et une puissance qui sont au-delà de ce que nous voyons et qui révèlent l’amour du Créateur pour ses créatures.
II – Un long chemin et un précurseur
Depuis la chute d’Adam et Ève qui a entraîné une dérive du beau et du bon créés par Dieu, l’histoire humaine s’est déroulée sur une longue période de temps avant de voir poindre une lumière que la foi des anciens comme Abraham, Isaac et Jacob, a reconnue et qu'ils ont partagée avec leur descendance dont nous sommes les héritiers. Cette lumière a dirigé leurs pas et les a inspirés. Elle a illuminé l’histoire du Peuple choisi, le peuple d'Israël qui a vécu des hauts et des bas, mais en qui l’action de Dieu s'est faite sentir tout le temps, car Dieu a fait alliance avec ce peuple et il ne l’abandonne pas. Par lui ce sont toutes les nations qui sont rejointes. Isaïe le présente ici « comme un étendard pour les peuples, les nations le chercheront, et la gloire sera sa demeure ». Le Dieu de l’Alliance offre ainsi le salut à tous les peuples.
Au terme d'un long temps de préparation et d'attente éclateront l’amour et la miséricorde de Dieu. C’est ce mystère que nous fêtons à Noël : un Dieu qui s’incarne et habite avec nous pour toujours en Jésus Sauveur. Jean-Baptiste est présenté comme celui qui annonce cette Bonne nouvelle de la venue du Sauveur. On l'a appelé le Précurseur. Il reprend à son compte les oracles des prophètes. Jean-Baptiste, constate saint Luc, « est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». Sa mission est de préparer la venue de Celui qui est attendu, du Sauveur donné par Dieu qu’annonçaient les prophètes et qui est maintenant sur le point de se manifester.
Jean-Baptiste dans le passage d'évangile qui qui vient d'être lu en est encore au début de sa prédication. Il invite les personnes qui l’entendent à changer leur cœur, à se convertir. « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ». Il prépare le terrain. Son baptême, lorsqu'il leur offre de les plonger dans l’eau du Jourdain, est un moment de purification qui ouvre à l’accueil de Celui qui doit venir. Lui, comme il dit, « les baptisera dans l’Esprit Saint ».
III – Application
À deux mille ans de distance, le temps de l’Avent, fait de nous des personnes qui se mettent en était d’écoute et d’attente de Celui qui est venu, qui vient et qui viendra. Les ans qui nous séparent de sa venue historique en Palestine que nous fêterons à Noël ne sont pas un obstacle à sa rencontre. Nous pouvons comme les personnes qui entendaient Jean-Baptiste nous tourner vers Dieu qui nous purifiera et qui nous enverra son Esprit.
Chaque année le temps de l’Avent nous est donné pour entrer dans cet esprit de préparation et d’attente, attente qui ne se juge pas sur le résultat mais sur l’intensité et les sentiments qui l’accompagnent. Soyons de plus en plus des femmes et des hommes qui savent développer une attente qui se traduit en une espérance tenace et confiante appuyée sur la Parole de Dieu.
Nous avancerons dans notre attente - notre Avent - cette année si nous prenons le temps de nous arrêter un peu, de temps à autre. Bien sûr, les préparatifs des Fêtes nous occupent. Ayons à cœur cependant de réserver quelques moments pour relire la Parole de Dieu, pour présenter au Seigneur nos prières ou pour offrir un geste de partage. Il n’y a pas de recette. Chacune et chacun peut le faire à sa façon.
Conclusion
En terminant, redisons avec foi cette prière traditionnelle de l’Avent tirée du prophète Isaïe qui est reprise au Bréviaire :
« Vienne la rosée sur la terre,
Naisse l’espérance en nos cœurs.
Brille dans la nuit la lumière.
Bientôt va germer le Sauveur.
Au désert un cri s’élève :
Préparez les voies du Seigneur ».
(Hymne du Bréviaire pour le temps de l’Avent : « Rorate caeli desuper et nubes pluant Justum »)
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 décembre 2019
I – Un cadre paradisiaque
Commençons par la première lecture. Celle-ci décrit avec une touche poétique un univers paradisiaque réconcilié avec Dieu. « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira...La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ».
Au-delà de la poésie des descriptions, il est juste de penser que rien de la réalité créée n’échappe à notre Dieu. Il est Celui qui ramène à lui tout l’univers qui s’en est éloigné de diverses façons. Il l’a créé beau et bon et il le veut toujours ainsi. Dans le contexte d’aujourd’hui le ton que donne Isaïe à notre démarche de l’Avent peut s’inscrire dans une perspective écologique où comme le souhaite le pape François la préoccupation pour la terre, notre maison commune, fait partie de l’annonce du Salut (cf. Encyclique Laudato si’ nos 13,14,15). Le salut pour le prophète Isaïe, se manifestera à travers un envoyé qui est décrit comme un rejeton de la racine de Jessé qui est le père du roi David, image de Jésus Sauveur.
Retenons de ce passage de l'Écriture que dans notre monde réside une force et une puissance qui sont au-delà de ce que nous voyons et qui révèlent l’amour du Créateur pour ses créatures.
II – Un long chemin et un précurseur
Depuis la chute d’Adam et Ève qui a entraîné une dérive du beau et du bon créés par Dieu, l’histoire humaine s’est déroulée sur une longue période de temps avant de voir poindre une lumière que la foi des anciens comme Abraham, Isaac et Jacob, a reconnue et qu'ils ont partagée avec leur descendance dont nous sommes les héritiers. Cette lumière a dirigé leurs pas et les a inspirés. Elle a illuminé l’histoire du Peuple choisi, le peuple d'Israël qui a vécu des hauts et des bas, mais en qui l’action de Dieu s'est faite sentir tout le temps, car Dieu a fait alliance avec ce peuple et il ne l’abandonne pas. Par lui ce sont toutes les nations qui sont rejointes. Isaïe le présente ici « comme un étendard pour les peuples, les nations le chercheront, et la gloire sera sa demeure ». Le Dieu de l’Alliance offre ainsi le salut à tous les peuples.
Au terme d'un long temps de préparation et d'attente éclateront l’amour et la miséricorde de Dieu. C’est ce mystère que nous fêtons à Noël : un Dieu qui s’incarne et habite avec nous pour toujours en Jésus Sauveur. Jean-Baptiste est présenté comme celui qui annonce cette Bonne nouvelle de la venue du Sauveur. On l'a appelé le Précurseur. Il reprend à son compte les oracles des prophètes. Jean-Baptiste, constate saint Luc, « est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». Sa mission est de préparer la venue de Celui qui est attendu, du Sauveur donné par Dieu qu’annonçaient les prophètes et qui est maintenant sur le point de se manifester.
Jean-Baptiste dans le passage d'évangile qui qui vient d'être lu en est encore au début de sa prédication. Il invite les personnes qui l’entendent à changer leur cœur, à se convertir. « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ». Il prépare le terrain. Son baptême, lorsqu'il leur offre de les plonger dans l’eau du Jourdain, est un moment de purification qui ouvre à l’accueil de Celui qui doit venir. Lui, comme il dit, « les baptisera dans l’Esprit Saint ».
III – Application
À deux mille ans de distance, le temps de l’Avent, fait de nous des personnes qui se mettent en était d’écoute et d’attente de Celui qui est venu, qui vient et qui viendra. Les ans qui nous séparent de sa venue historique en Palestine que nous fêterons à Noël ne sont pas un obstacle à sa rencontre. Nous pouvons comme les personnes qui entendaient Jean-Baptiste nous tourner vers Dieu qui nous purifiera et qui nous enverra son Esprit.
Chaque année le temps de l’Avent nous est donné pour entrer dans cet esprit de préparation et d’attente, attente qui ne se juge pas sur le résultat mais sur l’intensité et les sentiments qui l’accompagnent. Soyons de plus en plus des femmes et des hommes qui savent développer une attente qui se traduit en une espérance tenace et confiante appuyée sur la Parole de Dieu.
Nous avancerons dans notre attente - notre Avent - cette année si nous prenons le temps de nous arrêter un peu, de temps à autre. Bien sûr, les préparatifs des Fêtes nous occupent. Ayons à cœur cependant de réserver quelques moments pour relire la Parole de Dieu, pour présenter au Seigneur nos prières ou pour offrir un geste de partage. Il n’y a pas de recette. Chacune et chacun peut le faire à sa façon.
Conclusion
En terminant, redisons avec foi cette prière traditionnelle de l’Avent tirée du prophète Isaïe qui est reprise au Bréviaire :
« Vienne la rosée sur la terre,
Naisse l’espérance en nos cœurs.
Brille dans la nuit la lumière.
Bientôt va germer le Sauveur.
Au désert un cri s’élève :
Préparez les voies du Seigneur ».
(Hymne du Bréviaire pour le temps de l’Avent : « Rorate caeli desuper et nubes pluant Justum »)
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 décembre 2019
Lectures de la messe pour le 2e dimanche de l'Avent Année A
Première lecture
« Il jugera les petits avec justice » (Is 11, 1-10)
Lecture du livre du prophète Isaïe
En ce jour-là,
un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David,
un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l’esprit du Seigneur :
esprit de sagesse et de discernement,
esprit de conseil et de force,
esprit de connaissance et de crainte du Seigneur
– qui lui inspirera la crainte du Seigneur.
Il ne jugera pas sur l’apparence ;
il ne se prononcera pas sur des rumeurs.
Il jugera les petits avec justice ;
avec droiture, il se prononcera
en faveur des humbles du pays.
Du bâton de sa parole, il frappera le pays ;
du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant.
La justice est la ceinture de ses hanches ;
la fidélité est la ceinture de ses reins.
Le loup habitera avec l’agneau,
le léopard se couchera près du chevreau,
le veau et le lionceau seront nourris ensemble,
un petit garçon les conduira.
La vache et l’ourse auront même pâture,
leurs petits auront même gîte.
Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.
Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ;
sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main.
Il n’y aura plus de mal ni de corruption
sur toute ma montagne sainte ;
car la connaissance du Seigneur remplira le pays
comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
Ce jour-là, la racine de Jessé
sera dressée comme un étendard pour les peuples,
les nations la chercheront,
et la gloire sera sa demeure.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 12-13, 17)
R/ En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu'à la fin des temps. (cf. Ps 71, 7)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu'à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu'au bout de la terre !
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Que son nom dure toujours ;
sous le soleil, que subsiste son nom !
En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ;
que tous les pays le disent bienheureux !
Deuxième lecture
Le Christ sauve tous les hommes (Rm 15, 4-9)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
tout ce qui a été écrit à l'avance dans les livres saints
l’a été pour nous instruire,
afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures,
nous ayons l’espérance.
Que le Dieu de la persévérance et du réconfort
vous donne d’être d’accord les uns avec les autres
selon le Christ Jésus.
Ainsi, d’un même cœur, d’une seule voix,
vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Accueillez-vous donc les uns les autres,
comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu.
Car je vous le déclare : le Christ s’est fait le serviteur des Juifs,
en raison de la fidélité de Dieu,
pour réaliser les promesses faites à nos pères ;
quant aux nations, c'est en raison de sa miséricorde
qu'elles rendent gloire à Dieu,
comme le dit l’Écriture :
C’est pourquoi je proclamerai ta louange parmi les nations,
je chanterai ton nom.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ces jours-là,
paraît Jean le Baptiste,
qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole
prononcée par le prophète Isaïe :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau,
et une ceinture de cuir autour des reins ;
il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain
se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain
en reconnaissant leurs péchés.
Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens
se présenter à son baptême,
il leur dit :
« Engeance de vipères !
Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit digne de la conversion.
N’allez pas dire en vous-mêmes :
‘Nous avons Abraham pour père’ ;
car, je vous le dis :
des pierres que voici,
Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres :
tout arbre qui ne produit pas de bons fruits
va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau,
en vue de la conversion.
Mais celui qui vient derrière moi
est plus fort que moi,
et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient dans sa main la pelle à vanner,
il va nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera son grain dans le grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
– Acclamons la Parole de Dieu.