En commençant je me permets de vous demander de m’excuser s’il m’arrive durant cette homélie d’être submergé par les émotions. Je devais partir en voyage avec Guy le 4 octobre et aujourd’hui le 13 octobre nous aurions été ensemble à Nazareth en Terre Sainte avec un groupe dont nous faisions partie. Vous comprendrez que Guy n’a jamais été aussi présent à mon esprit.
Les textes choisis qui viennent d’être lus vont nous permettre d’entrer dans la foi profonde qui fut celle de Guy et de le suivre dans ce passage qui lui a ouvert la vie éternelle.
I – Une révélation fondamentale pour le chrétien
La première lecture s’applique parfaitement à Guy qui l’a vécue à plein. Oui! Tout au cours de sa vie, il s’est laissé conduire par l’Esprit de Dieu. « Tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. » Les chemins qu’il a parcourus l’ont mené des Pères Blancs au Grand Séminaire de Québec, puis ensuite sur le marché du travail avec une retraite anticipée dont il a pu profiter un peu.
Tout au cours de ce parcours, Guy a maintenu une conscience continuelle qu’il était aimé de Dieu. Il le vivait non seulement en paroles, mais dans la conduite de sa vie. La foi qui l’habitait était profonde et nourrie de la Parole de Dieu qu’il fréquentait et aimait. Il aimait l’exprimer par le chant. C’est ce témoignage de l’homme de foi que nous pouvons retenir ce matin.
Celui que nous accompagnons fut un fils de Dieu, un enfant de Dieu. Saint Paul dans la première lecture le proclame clairement et cela s’applique à chacun et à chacune de nous. « L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : "Abba !" C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. »
Les funérailles de Guy sont pour nous l’occasion de nous rappeler avec lui ce merveilleux don que Dieu nous a fait à notre baptême, celui de faire de nous des enfants de Dieu. Guy a tenu à vivre de cette belle réalité, à travers des hauts et des bas, bien sûr, mais toujours plus profondément. Avec une aisance et une simplicité de tous les instants, il a gardé cette conviction profonde qu’il était un enfant de Dieu à qui il confiait tout comme à un « Père », un « Papa » – c’est comme cela que se traduit le mot « Abba » qu’utilise saint Paul - et dont il s’est toujours senti très proche.
Ce Père l’a rejoint brusquement en l’emportant pour toujours avec lui.
II – Se tenir prêt
Je ne sais si Guy a eu des signaux d’une mort prochaine, mais je suis sûr que dans sa foi il était comme un serviteur en attente de la visite de son Maître. Il avait fait siennes les paroles de Jésus que rapporte le texte de l’évangile que je viens de lire : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. »
C’est ce que Guy a connu. Une arrivée impromptue. Une venue surprise. Mais aussi une rencontre qu’il a souhaitée et attendue avec foi.
On peut penser qu’il est maintenant servi par celui qu’il a servi avec générosité et avec attention. « Vraiment, je vous le dis, proclame Jésus, [le Maître] prendra la tenue de service, fera passer à table [ses serviteurs] et les servira chacun à son tour. »
Nous vivons avec le départ de Guy le mystère de la vie humaine qui nous est donnée. Nous n’en sommes pas les propriétaires. Cette vie qui nous est donnée elle a une fin, mais pour celui et celle qui a la foi en Jésus Ressuscité des morts, elle n’est pas terminée, elle est transformée, comme le dira tout à l’heure le texte de la préface que je vous cite : « Car pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite, elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux. »
Conclusion
Nous sommes réunis aujourd'hui autour de la table eucharistique où Guy nous a convoqués. Laissons nos cœurs s’ouvrir à l’Esprit et que celui-ci nous conduise, comme il l’a fait pour Guy, sur des chemins où nous trouverons paix, joie et bonheur pour maintenant et pour toujours.
C’est l’occasion pour nous tous et toutes de recueillir avec respect le témoignage de celui qui vient de nous quitter et de le laisser intercéder pour nous, car je suis sûr que Guy est déjà rendu à la Maison du Père. Nous pouvons prier pour lui, bien sûr, mais nous pouvons aussi le prier sans crainte.
Que les fidèles défunts reposent dans la miséricorde de Dieu!
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
13 octobre 2018
Les textes choisis qui viennent d’être lus vont nous permettre d’entrer dans la foi profonde qui fut celle de Guy et de le suivre dans ce passage qui lui a ouvert la vie éternelle.
I – Une révélation fondamentale pour le chrétien
La première lecture s’applique parfaitement à Guy qui l’a vécue à plein. Oui! Tout au cours de sa vie, il s’est laissé conduire par l’Esprit de Dieu. « Tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. » Les chemins qu’il a parcourus l’ont mené des Pères Blancs au Grand Séminaire de Québec, puis ensuite sur le marché du travail avec une retraite anticipée dont il a pu profiter un peu.
Tout au cours de ce parcours, Guy a maintenu une conscience continuelle qu’il était aimé de Dieu. Il le vivait non seulement en paroles, mais dans la conduite de sa vie. La foi qui l’habitait était profonde et nourrie de la Parole de Dieu qu’il fréquentait et aimait. Il aimait l’exprimer par le chant. C’est ce témoignage de l’homme de foi que nous pouvons retenir ce matin.
Celui que nous accompagnons fut un fils de Dieu, un enfant de Dieu. Saint Paul dans la première lecture le proclame clairement et cela s’applique à chacun et à chacune de nous. « L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : "Abba !" C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. »
Les funérailles de Guy sont pour nous l’occasion de nous rappeler avec lui ce merveilleux don que Dieu nous a fait à notre baptême, celui de faire de nous des enfants de Dieu. Guy a tenu à vivre de cette belle réalité, à travers des hauts et des bas, bien sûr, mais toujours plus profondément. Avec une aisance et une simplicité de tous les instants, il a gardé cette conviction profonde qu’il était un enfant de Dieu à qui il confiait tout comme à un « Père », un « Papa » – c’est comme cela que se traduit le mot « Abba » qu’utilise saint Paul - et dont il s’est toujours senti très proche.
Ce Père l’a rejoint brusquement en l’emportant pour toujours avec lui.
II – Se tenir prêt
Je ne sais si Guy a eu des signaux d’une mort prochaine, mais je suis sûr que dans sa foi il était comme un serviteur en attente de la visite de son Maître. Il avait fait siennes les paroles de Jésus que rapporte le texte de l’évangile que je viens de lire : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. »
C’est ce que Guy a connu. Une arrivée impromptue. Une venue surprise. Mais aussi une rencontre qu’il a souhaitée et attendue avec foi.
On peut penser qu’il est maintenant servi par celui qu’il a servi avec générosité et avec attention. « Vraiment, je vous le dis, proclame Jésus, [le Maître] prendra la tenue de service, fera passer à table [ses serviteurs] et les servira chacun à son tour. »
Nous vivons avec le départ de Guy le mystère de la vie humaine qui nous est donnée. Nous n’en sommes pas les propriétaires. Cette vie qui nous est donnée elle a une fin, mais pour celui et celle qui a la foi en Jésus Ressuscité des morts, elle n’est pas terminée, elle est transformée, comme le dira tout à l’heure le texte de la préface que je vous cite : « Car pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite, elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux. »
Conclusion
Nous sommes réunis aujourd'hui autour de la table eucharistique où Guy nous a convoqués. Laissons nos cœurs s’ouvrir à l’Esprit et que celui-ci nous conduise, comme il l’a fait pour Guy, sur des chemins où nous trouverons paix, joie et bonheur pour maintenant et pour toujours.
C’est l’occasion pour nous tous et toutes de recueillir avec respect le témoignage de celui qui vient de nous quitter et de le laisser intercéder pour nous, car je suis sûr que Guy est déjà rendu à la Maison du Père. Nous pouvons prier pour lui, bien sûr, mais nous pouvons aussi le prier sans crainte.
Que les fidèles défunts reposent dans la miséricorde de Dieu!
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
13 octobre 2018
Photo de Guy Laberge (1956-2018)