Le début du temps liturgique du Carême, de la Sainte Quarantaine comme le disent les catholiques de rite oriental et les Pères de l’Église,
est marqué à chaque année par un geste d’imposition des cendres sur la tête de ceux et celles qui le désirent. D’où le nom de « Mercredi des cendres » pour désigner le début du Carême.
I- Le carême : un entraînement spirituel
Ce temps qui s’ouvre maintenant est comme un période d’entraînement spirituel. Un peu comme l’athlète qui s’est préparé aux Olympiques d’hiver à Turin dernièrement, le baptisé investit plus d’énergie, plus de temps, plus de sérieux, plus de moyens pour se disposer à vivre le mystère central de sa foi, celui de la Mort et de la Résurrection du Christ que nous célébrerons dans les Jours Saints et à Pâques.
Les textes du jour nous indiquent plusieurs moyens à cultiver dans cet entraînement, en particulier l’évangile de Matthieu qui en pointent trois : l’aumône, la prière et le jeûne. Le tout dans la simplicité et sans ostentation car « ton Père voit ce que tu fais en secret : il te le revaudra ».
On pourrait s’arrêter ici et notre Sainte Quarantaine serait bien engagée.
II- L’imposition des cendres
En continuant notre méditation un peu, on découvre aussi par les pratiques anciennes de nos ancêtres que l’imposition des cendres ouvre sur des perspectives des plus intéressantes pour nous.
En effet, la cendre était utilisée de diverses façons. On l’utilisait dans la fabrication du savon et pour laver des vêtements. Elle est encore utilisée par les jardiniers et les agriculteurs pour nourrir le terrain où ils l’étendent, pour fertiliser le sol.
Ces usages anciens nous orientent vers un symbolisme où les « cendres » ne sont plus uniquement un résidu, mais où elles sont un aliment, une ressource productive, où elles évoquent aussi la vie nouvelle.
Alors que nous recevrons l’imposition des cendres sur notre tête dans un instant, bien sûr que nous penserons à notre finitude, à la brièveté de la vie humaine comme on dit, mais aussi nous affirmerons que ce geste n’est pas un geste de démission, de fatalisme.
Recevoir les cendres c’est aussi croire en la vie, car celles-ci la nourrissent et l’entretiennent comme les usages anciens nous le montrent.
Recevoir les cendres, c’est croire que la vie maintenant mérite qu’on s’y enfonce jusqu’à la perdre pour Celui qui a donné la sienne « en rançon pour la multitude » et qui est devenu ainsi le « Premier-Né » d’un grand nombre de frères et sœurs dont nous sommes.
Recevoir les cendres c’est croire en la vie nouvelle dans l’Esprit où nous sommes entrés avec le Christ par notre baptême.
Finitude et vie nouvelle, quel contraste, mais aussi quelle richesse de sens.
Conclusion
Chers amis, que notre célébration d’aujourd’hui soit l’occasion de laisser la grâce de Dieu entrer en nous pendant la Sainte Quarantaine pour y être productive. Que conscients de nos limites et de notre finitude, nous sachions, dans la foi, que cette vie est un commencement sur le chemin qui nous a été ouvert par Jésus qui est passé de la mort à la Vie. Et que cette eucharistie qui nous réunit autour de Lui toujours vivant et présent parmi nous soit un gage de vie éternelle, ce que je nous souhaite à tous.
Amen!
Hermann Giguère, prêtre, p.h.
Supérieur général du Séminaire de Québec
1 mars 2006
I- Le carême : un entraînement spirituel
Ce temps qui s’ouvre maintenant est comme un période d’entraînement spirituel. Un peu comme l’athlète qui s’est préparé aux Olympiques d’hiver à Turin dernièrement, le baptisé investit plus d’énergie, plus de temps, plus de sérieux, plus de moyens pour se disposer à vivre le mystère central de sa foi, celui de la Mort et de la Résurrection du Christ que nous célébrerons dans les Jours Saints et à Pâques.
Les textes du jour nous indiquent plusieurs moyens à cultiver dans cet entraînement, en particulier l’évangile de Matthieu qui en pointent trois : l’aumône, la prière et le jeûne. Le tout dans la simplicité et sans ostentation car « ton Père voit ce que tu fais en secret : il te le revaudra ».
On pourrait s’arrêter ici et notre Sainte Quarantaine serait bien engagée.
II- L’imposition des cendres
En continuant notre méditation un peu, on découvre aussi par les pratiques anciennes de nos ancêtres que l’imposition des cendres ouvre sur des perspectives des plus intéressantes pour nous.
En effet, la cendre était utilisée de diverses façons. On l’utilisait dans la fabrication du savon et pour laver des vêtements. Elle est encore utilisée par les jardiniers et les agriculteurs pour nourrir le terrain où ils l’étendent, pour fertiliser le sol.
Ces usages anciens nous orientent vers un symbolisme où les « cendres » ne sont plus uniquement un résidu, mais où elles sont un aliment, une ressource productive, où elles évoquent aussi la vie nouvelle.
Alors que nous recevrons l’imposition des cendres sur notre tête dans un instant, bien sûr que nous penserons à notre finitude, à la brièveté de la vie humaine comme on dit, mais aussi nous affirmerons que ce geste n’est pas un geste de démission, de fatalisme.
Recevoir les cendres c’est aussi croire en la vie, car celles-ci la nourrissent et l’entretiennent comme les usages anciens nous le montrent.
Recevoir les cendres, c’est croire que la vie maintenant mérite qu’on s’y enfonce jusqu’à la perdre pour Celui qui a donné la sienne « en rançon pour la multitude » et qui est devenu ainsi le « Premier-Né » d’un grand nombre de frères et sœurs dont nous sommes.
Recevoir les cendres c’est croire en la vie nouvelle dans l’Esprit où nous sommes entrés avec le Christ par notre baptême.
Finitude et vie nouvelle, quel contraste, mais aussi quelle richesse de sens.
Conclusion
Chers amis, que notre célébration d’aujourd’hui soit l’occasion de laisser la grâce de Dieu entrer en nous pendant la Sainte Quarantaine pour y être productive. Que conscients de nos limites et de notre finitude, nous sachions, dans la foi, que cette vie est un commencement sur le chemin qui nous a été ouvert par Jésus qui est passé de la mort à la Vie. Et que cette eucharistie qui nous réunit autour de Lui toujours vivant et présent parmi nous soit un gage de vie éternelle, ce que je nous souhaite à tous.
Amen!
Hermann Giguère, prêtre, p.h.
Supérieur général du Séminaire de Québec
1 mars 2006