Peinture par Nelley Bube, artiste du Kazakhstan (Domaine public)
Cet évangile nous surprend n’est-ce pas? Revoyons la scène.
I – Un tableau parlant
Un juge inique peu scrupuleux, un « grand » de ce monde, une « autorité aveugle » sans souci réel de justice.
Une femme, un de ces petits, de ces pauvres qu’on ne voit pas, qu’on rejette même, une « veuve » sans personne sur qui s’appuyer.
Et que se passe-t-il?
L’un fait la source oreille, l’autre revient à la charge. Elle le « tourmente » continuellement [en québécois tourmenter veut dire aussi « insister à répétition »]. Il n’y a pas de communication. Un refus de la part du juge. Et finalement, il accorde ce que la veuve demande et il répond à sa prière insistante.
II – Le message
Quel est le message à dégager de cette histoire?
La veuve, c’est nous, nous qui sommes invités à faire comme elle, à toujours « prier sans se décourager » comme le dit le début de l’Évangile. C’est quelque chose que nous ne pratiquons pas assez hélas!
Le personnage du juge nous dit quelque chose de très important pour ceux et celles qui persévèrent dans la prière. Le juge, ici, représente Dieu à qui on adresse nos prières. Dieu- est-il sourd à nos prières, se demande-t-on souvent? Sur ce point il est complètement différent du juge. Il écoute nos prières comme un Père. Il est toujours là. Mais sur un autre plan, et c’est la « pointe » de la parabole c’est-à-dire le message essentiel que Jésus veut nous faire comprendre, la « leçon » à retenir, sur ce plan Dieu est comme le juge, il exauce nos prières.
Ce n’est pas moi qui invente cela. C’est Jésus lui-même qui nous signale cette leçon, ce message en disant : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice » et que dit-il ‘ Je vais lui rendre justice, je vais lui accorder ce qu’elle demande’. Oui sur ce point, Dieu est comme le juge, il exauce nos prières.
Vous voyez, c’est la certitude d’être exaucé qui est le point essentiel de la parabole.
III – Application
Nous pouvons être sûrs que Dieu répond à nos prières, qu’il ne manque pas à sa Parole, qu’il accomplit et réalise ce qui est bon et grand pour nous. C’est une chose que nous savons mais que nous n’expérimentons pas assez, ne vivons pas assez intensément hélas! Il le fait d’une façon mystérieuse parfois, mais il répond toujours.
Frères et sœurs, efforçons-nous de rester branchés sur Dieu et non sur nos désirs, branchés sur le désir de Dieu, que nous accueillons pleinement. Imitons cette veuve, inlassable, persévérante, « entêtée » même, je dirais, dans une prière de foi confiance, non pas pour nous prouver que sommes capables de performer (comme un athlète qui veut gagner une médaille), non pas par peur de prendre nos responsabilités, par insécurité, mais, parce que nous sommes sûrs que déjà, dans son amour de Père, Dieu répond, qu’il n’attend que cette foi confiante pour que sa puissance, son action se mettent à l’œuvre.
Conclusion
Dans notre célébration eucharistique de ce matin, le Seigneur a déjà mis la table pour nous et il nous dit « Pourquoi chercher par vous-même cette nourriture que je vous donne déjà, faites confiance à mon amour et à ma miséricorde de Père et votre panier sera bien rempli? »
Et en terminant faisons cette prière :
« Seigneur, ne laisse pas le doute, l’ennui vaincre notre élan vers Toi. Dans cet élan, saisis notre aspiration profonde à ajuster notre désir à tes désirs pour nous!
Esprit de Dieu, rejoins nos doutes, nos peurs. Habite notre faiblesse, illumine notre nuit.
Jésus, Seigneur et Sauveur, garde nous confiants et persévérants à travers les hauts et les bas de notre vie et sois pour nous le Chemin, la Vérité et la Vie, comme tt nous l’as promis. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
10 novembre 2016
I – Un tableau parlant
Un juge inique peu scrupuleux, un « grand » de ce monde, une « autorité aveugle » sans souci réel de justice.
Une femme, un de ces petits, de ces pauvres qu’on ne voit pas, qu’on rejette même, une « veuve » sans personne sur qui s’appuyer.
Et que se passe-t-il?
L’un fait la source oreille, l’autre revient à la charge. Elle le « tourmente » continuellement [en québécois tourmenter veut dire aussi « insister à répétition »]. Il n’y a pas de communication. Un refus de la part du juge. Et finalement, il accorde ce que la veuve demande et il répond à sa prière insistante.
II – Le message
Quel est le message à dégager de cette histoire?
La veuve, c’est nous, nous qui sommes invités à faire comme elle, à toujours « prier sans se décourager » comme le dit le début de l’Évangile. C’est quelque chose que nous ne pratiquons pas assez hélas!
Le personnage du juge nous dit quelque chose de très important pour ceux et celles qui persévèrent dans la prière. Le juge, ici, représente Dieu à qui on adresse nos prières. Dieu- est-il sourd à nos prières, se demande-t-on souvent? Sur ce point il est complètement différent du juge. Il écoute nos prières comme un Père. Il est toujours là. Mais sur un autre plan, et c’est la « pointe » de la parabole c’est-à-dire le message essentiel que Jésus veut nous faire comprendre, la « leçon » à retenir, sur ce plan Dieu est comme le juge, il exauce nos prières.
Ce n’est pas moi qui invente cela. C’est Jésus lui-même qui nous signale cette leçon, ce message en disant : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice » et que dit-il ‘ Je vais lui rendre justice, je vais lui accorder ce qu’elle demande’. Oui sur ce point, Dieu est comme le juge, il exauce nos prières.
Vous voyez, c’est la certitude d’être exaucé qui est le point essentiel de la parabole.
III – Application
Nous pouvons être sûrs que Dieu répond à nos prières, qu’il ne manque pas à sa Parole, qu’il accomplit et réalise ce qui est bon et grand pour nous. C’est une chose que nous savons mais que nous n’expérimentons pas assez, ne vivons pas assez intensément hélas! Il le fait d’une façon mystérieuse parfois, mais il répond toujours.
Frères et sœurs, efforçons-nous de rester branchés sur Dieu et non sur nos désirs, branchés sur le désir de Dieu, que nous accueillons pleinement. Imitons cette veuve, inlassable, persévérante, « entêtée » même, je dirais, dans une prière de foi confiance, non pas pour nous prouver que sommes capables de performer (comme un athlète qui veut gagner une médaille), non pas par peur de prendre nos responsabilités, par insécurité, mais, parce que nous sommes sûrs que déjà, dans son amour de Père, Dieu répond, qu’il n’attend que cette foi confiante pour que sa puissance, son action se mettent à l’œuvre.
Conclusion
Dans notre célébration eucharistique de ce matin, le Seigneur a déjà mis la table pour nous et il nous dit « Pourquoi chercher par vous-même cette nourriture que je vous donne déjà, faites confiance à mon amour et à ma miséricorde de Père et votre panier sera bien rempli? »
Et en terminant faisons cette prière :
« Seigneur, ne laisse pas le doute, l’ennui vaincre notre élan vers Toi. Dans cet élan, saisis notre aspiration profonde à ajuster notre désir à tes désirs pour nous!
Esprit de Dieu, rejoins nos doutes, nos peurs. Habite notre faiblesse, illumine notre nuit.
Jésus, Seigneur et Sauveur, garde nous confiants et persévérants à travers les hauts et les bas de notre vie et sois pour nous le Chemin, la Vérité et la Vie, comme tt nous l’as promis. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
10 novembre 2016