Voir l'article sur l'ouverture du Centre de la francophonie des Amériques le 17 octobre 2008.
CHRONOLOGIE
Avant 1760: maison achetée ou construite par le Séminaire. Maison rectangulaire à 2 étages seulement, occupée par l'agent d'affaires du Séminaire Jérôme Martineau.
1786: maison rebâtie mais toujours rectangulaire à 2 étages. Pierre Émond y participe. Il a sculpté les décorations de la Chapelle de Mgr Briand en 1784.
1796: Noël Marchand
1812: W. Hall
1814: Antoine Parant, quartier-maître, 6ième bataillon de la milice d'élite.
1829: John James Sims, apothicaire et droguiste.
1838: maison rebâtie à neuf selon sa forme présente (coin arrondi). Architecte: Thomas Baillargé qui a fait, en 1825, la chapelle de la Congrégation. Pierre du Cap-rouge. Maçons: Jean Paquet et Pierre Gauvreau. 3 étages, 49 pieds de long, 45 pieds de large. Jacques Delorbaez: travaux de charpente et fenêtres, dont deux grandes au rez-de-chaussée.
1844: George Germain Ardouin, apothicaire et droguiste. Sa pharmacie se nomme: "Quebec Dispensary". Des affiches extérieures annoncent: "Chemicals, Perfumery, Seeds, Fresh Flowers, Patent Medicines, Plantagenet Water". L'eau Plantagenet était une eau minérale célèbre à l'époque dans tout le pays et provenant des sources du petit village de Plantagenet en Ontario, sur le bord de la rivière Outaouais, près de Hawkesbury.
1861: John E. Burke, apothicaire et droguiste. Il sera 34 ans au même emplacement.
1895: The Quebec Bank, succursale de la banque du même nom dans la basse-ville sur la rue St-Pierre. Sur le coin opposé, s'ouvre alors la pharmacie "Laroche & Co. Druggists" avec les mots encore visibles du côté de la rue Ste-Famille, "Apothecaries' Hall", dans une maison que le Séminaire vendra en 1909.
CHRONOLOGIE
Avant 1760: maison achetée ou construite par le Séminaire. Maison rectangulaire à 2 étages seulement, occupée par l'agent d'affaires du Séminaire Jérôme Martineau.
1786: maison rebâtie mais toujours rectangulaire à 2 étages. Pierre Émond y participe. Il a sculpté les décorations de la Chapelle de Mgr Briand en 1784.
1796: Noël Marchand
1812: W. Hall
1814: Antoine Parant, quartier-maître, 6ième bataillon de la milice d'élite.
1829: John James Sims, apothicaire et droguiste.
1838: maison rebâtie à neuf selon sa forme présente (coin arrondi). Architecte: Thomas Baillargé qui a fait, en 1825, la chapelle de la Congrégation. Pierre du Cap-rouge. Maçons: Jean Paquet et Pierre Gauvreau. 3 étages, 49 pieds de long, 45 pieds de large. Jacques Delorbaez: travaux de charpente et fenêtres, dont deux grandes au rez-de-chaussée.
1844: George Germain Ardouin, apothicaire et droguiste. Sa pharmacie se nomme: "Quebec Dispensary". Des affiches extérieures annoncent: "Chemicals, Perfumery, Seeds, Fresh Flowers, Patent Medicines, Plantagenet Water". L'eau Plantagenet était une eau minérale célèbre à l'époque dans tout le pays et provenant des sources du petit village de Plantagenet en Ontario, sur le bord de la rivière Outaouais, près de Hawkesbury.
1861: John E. Burke, apothicaire et droguiste. Il sera 34 ans au même emplacement.
1895: The Quebec Bank, succursale de la banque du même nom dans la basse-ville sur la rue St-Pierre. Sur le coin opposé, s'ouvre alors la pharmacie "Laroche & Co. Druggists" avec les mots encore visibles du côté de la rue Ste-Famille, "Apothecaries' Hall", dans une maison que le Séminaire vendra en 1909.
1917: Banque Royale du Canada.
1931: Banque Provinciale du Canada.
1980: Banque Nationale du Canada, nouveau nom de la précédente.
1988: Mercerie Laflamme, présentement "Louis Laflamme", en bas de la côte de la Fabrique.
2002: Musée de l'Amérique française.
Comme en témoignent les dates qui précèdent, la "maison du coin" fut une pharmacie pendant 66 ans et une banque pendant 93 ans.
SOURCES:
-- "La maison du coin", dépliant touristique préparé en 1974 par la Banque Provinciale du Canada.
-- Annuaires 1865-1988, Archives de la Ville de Québec.
-- "Québec, ville du Patrimoine mondial, 1858-1914", Michel Lessard, Éditions de l'Homme, Montréal, 1992, p. 73 (photo de 1875).
-- "Québec, une histoire capitale", Serge Lambert et Jean-Claude Dupont, Les Éditions GID, Ste-Foy, 1988, p. 78 (photo circa 1900).
-- Revue "Cap-aux-diamants", Québec, hiver 1988, Vol. 3, No. 4, p. 68, article de Jean-Marie Lebel.
-- "Le Séminaire de Québec de 1800 à 1850", Noël Baillargeon, Presses de l'Université Laval, Ste-Foy, 1994, p. 87.
7 juin 2007.
Georges Marceau, ptre
Membre agrégé de la Société des prêtres du Séminaire de Québec
1931: Banque Provinciale du Canada.
1980: Banque Nationale du Canada, nouveau nom de la précédente.
1988: Mercerie Laflamme, présentement "Louis Laflamme", en bas de la côte de la Fabrique.
2002: Musée de l'Amérique française.
Comme en témoignent les dates qui précèdent, la "maison du coin" fut une pharmacie pendant 66 ans et une banque pendant 93 ans.
SOURCES:
-- "La maison du coin", dépliant touristique préparé en 1974 par la Banque Provinciale du Canada.
-- Annuaires 1865-1988, Archives de la Ville de Québec.
-- "Québec, ville du Patrimoine mondial, 1858-1914", Michel Lessard, Éditions de l'Homme, Montréal, 1992, p. 73 (photo de 1875).
-- "Québec, une histoire capitale", Serge Lambert et Jean-Claude Dupont, Les Éditions GID, Ste-Foy, 1988, p. 78 (photo circa 1900).
-- Revue "Cap-aux-diamants", Québec, hiver 1988, Vol. 3, No. 4, p. 68, article de Jean-Marie Lebel.
-- "Le Séminaire de Québec de 1800 à 1850", Noël Baillargeon, Presses de l'Université Laval, Ste-Foy, 1994, p. 87.
7 juin 2007.
Georges Marceau, ptre
Membre agrégé de la Société des prêtres du Séminaire de Québec
Article paru dans la rubrique Point de vue du journal Le Soleil, le mercredi 22 octobre 2008, p. 27.
MAIS IL NE RESTE QU'UNE ENVELOPPE!
Bien sûr, il est trop tard maintenant. La transformation est faite. Le nouveau Pavillon d'accueil du Musée de l'Amérique française et Centre de la francophonie des Amériques est terminé. Mais il y a des choses qui doivent être dites. La vérité a des droits, surtout après les affirmations faites par les architectes français Franklin Azzi et Paul Grether dans l'article de Julie Lemieux du journal Le Soleil (vendredi, 17 octobre 2008, p. 2). Les architectes ont affirmé que "les boiseries de l'ancien hall ne dataient que de 30 ans et n'avaient pas de valeur réelle… On a fait l'analyse du bâtiment et des anciennes menuiseries qui existaient et on n'a pas considéré ça comme du patrimoine."
Voilà pour l'opinion des architectes français du nouvel édifice. Il est pourtant possible de voir les choses autrement. Tout d'abord, cette maison de 1838 est l'œuvre de l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859) que Jérôme Demers qualifie du "plus grand architecte du Bas-Canada". Jérôme Demers (1774-1853) fut un prêtre du Séminaire de Québec, professeur, directeur du Petit et du Grand Séminaire, procureur et supérieur général. On a donné son nom au pavillon principal du Musée de l'Amérique française.
DANS LE RESPECT
En 1974, la Banque Provinciale du Canada, qui occupait l'édifice, a effectué une rénovation importante de la maison. C'est probablement à cela que réfèrent les architectes français lorsqu'ils parlent des "boiseries qui ne dataient que de 30 ans". Voici ce qu'en dit la Banque Provinciale dans un dépliant publicitaire de 1974: "…la Banque Provinciale, consciente de l'aspect historique de la maison du coin, décide d'en assurer la rénovation. On fait alors appel à un bureau d'architectes bien connu de Québec pour diriger les travaux car, en raison de son architecture, le bâtiment requiert une attention particulière. Il fallait respecter des normes consistant à conserver et même à restituer à celui-ci son caractère d'époque." Dans cette rénovation, la mezzanine au dessus du rez-de-chaussée constituait "l'élément majeur de cette réalisation… La maison du coin retrouva un air de jeunesse tout en conservant le cachet d'une époque qui fait partie de notre patrimoine."
Ce témoignage sera confirmé en 1989 par quatre architectes de Québec, Nicole Allard, Manon Fortin, Luc Noppen et Katia Tremblay, qui ont publié un opuscule historique intitulé Thomas Baillairgé, 1791-1859, Editions Continuité, Québec. Dans cet ouvrage, à la page 4, les architectes, après la visite de la Maison du coin, disent ceci: "La Maison Baillairgé, qui se prêterait bien à une extension du Musée du Séminaire, abrite aux étages une architecture d'une rare qualité et surtout en bon état de conservation. On y retrouve notamment un impressionnant salon ovale, un escalier circulaire, des moulures intéressantes et de beaux plafonds en bois."
Pourtant, d'après les architectes français, les boiseries "n'ont pas de valeur réelle", ne peuvent être considérées comme "du patrimoine". Qui a raison? Était-il nécessaire de tout détruire, même les planchers, les plafonds, les murs, les structures, etc.? Il ne reste maintenant qu'une enveloppe extérieure en pierre. Même les fenêtres sont fausses: elles sont constituées de grand panneaux de verre plat scellés recouverts d'un quadrillé artificiel imitant les anciennes fenêtres à carreaux.
FENÊTRES AUTHENTIQUES
A ce sujet, le Séminaire, il y a une vingtaine d'années, a dû remplacer toutes les fenêtres de l'aile de la Procure. Comme de telles fenêtres ne sont plus fabriquées, il a fallu les faire fabriquer à la main par des ébénistes au coût de $800. chacune. Ce sont là les exigences d'une authentique restauration historique.
Le nouveau Pavillon d'Accueil du Musée de l'Amérique française et Centre de la francophonie des Amériques fera sans doute l'admiration des visiteurs. Il est ultra-moderne et "fonctionnel", mais ce n'est plus un édifice historique et ce n'est plus le joyau qu'avait construit Thomas Baillairgé.
Georges Marceau, ptre
Séminaire de Québec
MAIS IL NE RESTE QU'UNE ENVELOPPE!
Bien sûr, il est trop tard maintenant. La transformation est faite. Le nouveau Pavillon d'accueil du Musée de l'Amérique française et Centre de la francophonie des Amériques est terminé. Mais il y a des choses qui doivent être dites. La vérité a des droits, surtout après les affirmations faites par les architectes français Franklin Azzi et Paul Grether dans l'article de Julie Lemieux du journal Le Soleil (vendredi, 17 octobre 2008, p. 2). Les architectes ont affirmé que "les boiseries de l'ancien hall ne dataient que de 30 ans et n'avaient pas de valeur réelle… On a fait l'analyse du bâtiment et des anciennes menuiseries qui existaient et on n'a pas considéré ça comme du patrimoine."
Voilà pour l'opinion des architectes français du nouvel édifice. Il est pourtant possible de voir les choses autrement. Tout d'abord, cette maison de 1838 est l'œuvre de l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859) que Jérôme Demers qualifie du "plus grand architecte du Bas-Canada". Jérôme Demers (1774-1853) fut un prêtre du Séminaire de Québec, professeur, directeur du Petit et du Grand Séminaire, procureur et supérieur général. On a donné son nom au pavillon principal du Musée de l'Amérique française.
DANS LE RESPECT
En 1974, la Banque Provinciale du Canada, qui occupait l'édifice, a effectué une rénovation importante de la maison. C'est probablement à cela que réfèrent les architectes français lorsqu'ils parlent des "boiseries qui ne dataient que de 30 ans". Voici ce qu'en dit la Banque Provinciale dans un dépliant publicitaire de 1974: "…la Banque Provinciale, consciente de l'aspect historique de la maison du coin, décide d'en assurer la rénovation. On fait alors appel à un bureau d'architectes bien connu de Québec pour diriger les travaux car, en raison de son architecture, le bâtiment requiert une attention particulière. Il fallait respecter des normes consistant à conserver et même à restituer à celui-ci son caractère d'époque." Dans cette rénovation, la mezzanine au dessus du rez-de-chaussée constituait "l'élément majeur de cette réalisation… La maison du coin retrouva un air de jeunesse tout en conservant le cachet d'une époque qui fait partie de notre patrimoine."
Ce témoignage sera confirmé en 1989 par quatre architectes de Québec, Nicole Allard, Manon Fortin, Luc Noppen et Katia Tremblay, qui ont publié un opuscule historique intitulé Thomas Baillairgé, 1791-1859, Editions Continuité, Québec. Dans cet ouvrage, à la page 4, les architectes, après la visite de la Maison du coin, disent ceci: "La Maison Baillairgé, qui se prêterait bien à une extension du Musée du Séminaire, abrite aux étages une architecture d'une rare qualité et surtout en bon état de conservation. On y retrouve notamment un impressionnant salon ovale, un escalier circulaire, des moulures intéressantes et de beaux plafonds en bois."
Pourtant, d'après les architectes français, les boiseries "n'ont pas de valeur réelle", ne peuvent être considérées comme "du patrimoine". Qui a raison? Était-il nécessaire de tout détruire, même les planchers, les plafonds, les murs, les structures, etc.? Il ne reste maintenant qu'une enveloppe extérieure en pierre. Même les fenêtres sont fausses: elles sont constituées de grand panneaux de verre plat scellés recouverts d'un quadrillé artificiel imitant les anciennes fenêtres à carreaux.
FENÊTRES AUTHENTIQUES
A ce sujet, le Séminaire, il y a une vingtaine d'années, a dû remplacer toutes les fenêtres de l'aile de la Procure. Comme de telles fenêtres ne sont plus fabriquées, il a fallu les faire fabriquer à la main par des ébénistes au coût de $800. chacune. Ce sont là les exigences d'une authentique restauration historique.
Le nouveau Pavillon d'Accueil du Musée de l'Amérique française et Centre de la francophonie des Amériques fera sans doute l'admiration des visiteurs. Il est ultra-moderne et "fonctionnel", mais ce n'est plus un édifice historique et ce n'est plus le joyau qu'avait construit Thomas Baillairgé.
Georges Marceau, ptre
Séminaire de Québec