Crédits photo: H. Giguère
I - Un observateur attentif
Le texte de l’Évangile de ce dimanche fait partie des conversations de table que saint Luc a regroupées au chapitre 14 de son évangile. Dans ces conversations, Jésus en profite pour passer quelques messages aux personnes qui le reçoivent et aux personnes invitées.
Regardez la scène racontée aujourd’hui. Jésus observe, comme il nous arrive parfois de le faire dans un rassemblement de fête, et il remarque quoi? Que les invités se poussent en avant, cherchent à être le plus près de ceux qu’ils jugent importants, d’être dans les « loges » et pas dans le « balcon »…
Et Jésus de commenter avec un but pédagogique : « Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. »
II - L'importance de l'humilité
Avec Jésus, dans le Royaume de Dieu, nos conventions et nos convenances ne sont plus de mise. Ce qui prime par-dessus tout ce n’est pas ton succès social, ton argent, tes relations, non c’est autre chose. Cette autre chose a un nom : l’humilité. L’attitude d’humilité exprime une vérité essentielle dans nos relations avec Dieu. «Ne va pas te mettre à la première place, au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. ». En d’autres mots : « Ne faites pas les prétentieux, restez humbles devant Dieu, car pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut se faire petit. On ne se sauve pas soi-même, c’est Dieu qui nous sauve ». Comme la Vierge Marie le chante dans son Magnificat : "Dieu renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles" (Luc 1, 52).
Un exemple. J’ai pensé ici à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus une petite carmélite morte à 24 ans devenue sainte. Elle ne se sentait pas capable de faire de grandes choses. Elle a découvert que c’est dans la petitesse que se manifeste la puissance de Dieu. Elle s’est abandonnée avec confiance et Dieu l’a élevée, l’a bénie, l’a prise près de lui. Elle avait compris le message de Jésus : ne pas faire les prétentieux, se reconnaître petit, être comme un enfant, accepter d’avoir besoin de Dieu pour conduire notre vie.
III– L’option préférentielle pour les pauvres
L’évangile ajoute une autre remarque de Jésus à son invité. C’est aussi à nous tous que cela peut s’appliquer aujourd’hui.
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi t’inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » En d’autres termes : « Si vous n’aimez que vos amis, qu’est-ce qui vous différencie des païens? Eux aussi le font. »
Par ses remarques à celui qui l’avait invité, Jésus indique à ses disciples une voie et un chemin de service. C’est le service aux frères et sœurs qui devient le seul et unique critère de grandeur dans le Royaume de Dieu. On se doit penser aux autres, à ceux et celles qui sont plus faibles, qui sont dans le besoin. Le service dont il est question ici c'est l'accueil, le partage, le don, la générosité. C'est le regard bienveillant et la main secourable. Avez-vous déjà remarqué combien on apprécie une visite lorsqu’on est malade, lorsqu’on est âgé? Un coup de téléphone de quelqu’un nous fait parfois tellement de bien.
Le chrétien est celui qui ne se ferme pas sur lui-même. Il a à cœur de penser aussi aux autres. Le pape François nous donne un bel exemple de cette préoccupation pour les plus démunis, pour les pauvres. « Allez vers les périphéries, vers les gens dans le besoin, répète-t-il dans ses homélies » Lors des JMJ, les Journées Mondiales des la Jeunesse à Rio au Brésil, il a été visiter un des quartiers les plus pauvres de la ville même si on le lui déconseillait pour des raisons de sécurité. Un jour, il a téléphoné à une jeune fille victime de viol qui lui avait écrit pour lui demander ses prières. Un autre jour, il l’a fait pour le frère d'un pompiste qui venait d'être assassiné.
Conclusion
En terminant, retenons que chacun ou chacune d’entre nous peut comme le pape François aller avec humilité vers les autres et comme saint Thérèse de l’Enfant-Jésus offrir sa petitesse, ses efforts humbles, mais réels, pour qu’ils soient transformés par la puissance de Dieu.
Cette Eucharistie que nous célébrons est un repas où tous ensemble sans faire de distinction nous nous faisons petits pour accueillir le Seigneur qui lui nous considère comme ses enfants bien-aimés. Qu’elle nous rende de plus en plus de véritables disciples de Jésus tournés comme Lui vers nos frères et sœurs dans le besoin.
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
Le 23 août 2022
Le texte de l’Évangile de ce dimanche fait partie des conversations de table que saint Luc a regroupées au chapitre 14 de son évangile. Dans ces conversations, Jésus en profite pour passer quelques messages aux personnes qui le reçoivent et aux personnes invitées.
Regardez la scène racontée aujourd’hui. Jésus observe, comme il nous arrive parfois de le faire dans un rassemblement de fête, et il remarque quoi? Que les invités se poussent en avant, cherchent à être le plus près de ceux qu’ils jugent importants, d’être dans les « loges » et pas dans le « balcon »…
Et Jésus de commenter avec un but pédagogique : « Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. »
II - L'importance de l'humilité
Avec Jésus, dans le Royaume de Dieu, nos conventions et nos convenances ne sont plus de mise. Ce qui prime par-dessus tout ce n’est pas ton succès social, ton argent, tes relations, non c’est autre chose. Cette autre chose a un nom : l’humilité. L’attitude d’humilité exprime une vérité essentielle dans nos relations avec Dieu. «Ne va pas te mettre à la première place, au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. ». En d’autres mots : « Ne faites pas les prétentieux, restez humbles devant Dieu, car pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut se faire petit. On ne se sauve pas soi-même, c’est Dieu qui nous sauve ». Comme la Vierge Marie le chante dans son Magnificat : "Dieu renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles" (Luc 1, 52).
Un exemple. J’ai pensé ici à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus une petite carmélite morte à 24 ans devenue sainte. Elle ne se sentait pas capable de faire de grandes choses. Elle a découvert que c’est dans la petitesse que se manifeste la puissance de Dieu. Elle s’est abandonnée avec confiance et Dieu l’a élevée, l’a bénie, l’a prise près de lui. Elle avait compris le message de Jésus : ne pas faire les prétentieux, se reconnaître petit, être comme un enfant, accepter d’avoir besoin de Dieu pour conduire notre vie.
III– L’option préférentielle pour les pauvres
L’évangile ajoute une autre remarque de Jésus à son invité. C’est aussi à nous tous que cela peut s’appliquer aujourd’hui.
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi t’inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » En d’autres termes : « Si vous n’aimez que vos amis, qu’est-ce qui vous différencie des païens? Eux aussi le font. »
Par ses remarques à celui qui l’avait invité, Jésus indique à ses disciples une voie et un chemin de service. C’est le service aux frères et sœurs qui devient le seul et unique critère de grandeur dans le Royaume de Dieu. On se doit penser aux autres, à ceux et celles qui sont plus faibles, qui sont dans le besoin. Le service dont il est question ici c'est l'accueil, le partage, le don, la générosité. C'est le regard bienveillant et la main secourable. Avez-vous déjà remarqué combien on apprécie une visite lorsqu’on est malade, lorsqu’on est âgé? Un coup de téléphone de quelqu’un nous fait parfois tellement de bien.
Le chrétien est celui qui ne se ferme pas sur lui-même. Il a à cœur de penser aussi aux autres. Le pape François nous donne un bel exemple de cette préoccupation pour les plus démunis, pour les pauvres. « Allez vers les périphéries, vers les gens dans le besoin, répète-t-il dans ses homélies » Lors des JMJ, les Journées Mondiales des la Jeunesse à Rio au Brésil, il a été visiter un des quartiers les plus pauvres de la ville même si on le lui déconseillait pour des raisons de sécurité. Un jour, il a téléphoné à une jeune fille victime de viol qui lui avait écrit pour lui demander ses prières. Un autre jour, il l’a fait pour le frère d'un pompiste qui venait d'être assassiné.
Conclusion
En terminant, retenons que chacun ou chacune d’entre nous peut comme le pape François aller avec humilité vers les autres et comme saint Thérèse de l’Enfant-Jésus offrir sa petitesse, ses efforts humbles, mais réels, pour qu’ils soient transformés par la puissance de Dieu.
Cette Eucharistie que nous célébrons est un repas où tous ensemble sans faire de distinction nous nous faisons petits pour accueillir le Seigneur qui lui nous considère comme ses enfants bien-aimés. Qu’elle nous rende de plus en plus de véritables disciples de Jésus tournés comme Lui vers nos frères et sœurs dans le besoin.
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
Le 23 août 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur » (Si 3, 17-18.20.28-29)
Lecture du livre de Ben Sira le Sage
Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité,
et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur.
Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser :
tu trouveras grâce devant le Seigneur.
Grande est la puissance du Seigneur,
et les humbles lui rendent gloire.
La condition de l’orgueilleux est sans remède,
car la racine du mal est en lui.
Qui est sensé médite les maximes de la sagesse ;
l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 67 (68), 4-5ac, 6-7ab, 10-11)
R/ Béni soit le Seigneur :
il élève les humbles. (cf. Lc 1, 52)
Les justes sont en fête, ils exultent ;
devant la face de Dieu ils dansent de joie.
Chantez pour Dieu, jouez pour son nom.
Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face.
Père des orphelins, défenseur des veuves,
tel est Dieu dans sa sainte demeure.
À l’isolé, Dieu accorde une maison ;
aux captifs, il rend la liberté.
Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse,
et quand il défaillait, toi, tu le soutenais.
Sur les lieux où campait ton troupeau,
tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.
DEUXIÈME LECTURE
« Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant » (He 12, 18-19.22-24a)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
quand vous êtes venus vers Dieu,
vous n’êtes pas venus vers une réalité palpable,
embrasée par le feu, comme la montagne du Sinaï :
pas d’obscurité, de ténèbres ni d’ouragan,
pas de son de trompettes
ni de paroles prononcées par cette voix
que les fils d’Israël demandèrent à ne plus entendre.
Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion
et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste,
vers des myriades d’anges en fête
et vers l’assemblée des premiers-nés
dont les noms sont inscrits dans les cieux.
Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous,
et vers les esprits des justes amenés à la perfection.
Vous êtes venus vers Jésus,
le médiateur d’une alliance nouvelle.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14, 1.7-14)
Alléluia. Alléluia.
Prenez sur vous mon joug, dit le Seigneur ;
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur.
Alléluia. (cf. Mt 11, 29ab)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Un jour de sabbat,
Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens
pour y prendre son repas,
et ces derniers l’observaient.
Jésus dit une parabole aux invités
lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places,
et il leur dit :
« Quand quelqu’un t’invite à des noces,
ne va pas t’installer à la première place,
de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi.
Alors, celui qui vous a invités, toi et lui,
viendra te dire : ‘Cède-lui ta place’ ;
et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place.
Au contraire, quand tu es invité,
va te mettre à la dernière place.
Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira :
‘Mon ami, avance plus haut’,
et ce sera pour toi un honneur
aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi.
En effet, quiconque s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »
Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n’invite pas tes amis, ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi te rendraient l’invitation
et ce serait pour toi un don en retour.
Au contraire, quand tu donnes une réception,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
heureux seras-tu,
parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur » (Si 3, 17-18.20.28-29)
Lecture du livre de Ben Sira le Sage
Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité,
et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur.
Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser :
tu trouveras grâce devant le Seigneur.
Grande est la puissance du Seigneur,
et les humbles lui rendent gloire.
La condition de l’orgueilleux est sans remède,
car la racine du mal est en lui.
Qui est sensé médite les maximes de la sagesse ;
l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 67 (68), 4-5ac, 6-7ab, 10-11)
R/ Béni soit le Seigneur :
il élève les humbles. (cf. Lc 1, 52)
Les justes sont en fête, ils exultent ;
devant la face de Dieu ils dansent de joie.
Chantez pour Dieu, jouez pour son nom.
Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face.
Père des orphelins, défenseur des veuves,
tel est Dieu dans sa sainte demeure.
À l’isolé, Dieu accorde une maison ;
aux captifs, il rend la liberté.
Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse,
et quand il défaillait, toi, tu le soutenais.
Sur les lieux où campait ton troupeau,
tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.
DEUXIÈME LECTURE
« Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant » (He 12, 18-19.22-24a)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
quand vous êtes venus vers Dieu,
vous n’êtes pas venus vers une réalité palpable,
embrasée par le feu, comme la montagne du Sinaï :
pas d’obscurité, de ténèbres ni d’ouragan,
pas de son de trompettes
ni de paroles prononcées par cette voix
que les fils d’Israël demandèrent à ne plus entendre.
Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion
et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste,
vers des myriades d’anges en fête
et vers l’assemblée des premiers-nés
dont les noms sont inscrits dans les cieux.
Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous,
et vers les esprits des justes amenés à la perfection.
Vous êtes venus vers Jésus,
le médiateur d’une alliance nouvelle.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14, 1.7-14)
Alléluia. Alléluia.
Prenez sur vous mon joug, dit le Seigneur ;
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur.
Alléluia. (cf. Mt 11, 29ab)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Un jour de sabbat,
Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens
pour y prendre son repas,
et ces derniers l’observaient.
Jésus dit une parabole aux invités
lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places,
et il leur dit :
« Quand quelqu’un t’invite à des noces,
ne va pas t’installer à la première place,
de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi.
Alors, celui qui vous a invités, toi et lui,
viendra te dire : ‘Cède-lui ta place’ ;
et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place.
Au contraire, quand tu es invité,
va te mettre à la dernière place.
Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira :
‘Mon ami, avance plus haut’,
et ce sera pour toi un honneur
aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi.
En effet, quiconque s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »
Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n’invite pas tes amis, ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi te rendraient l’invitation
et ce serait pour toi un don en retour.
Au contraire, quand tu donnes une réception,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
heureux seras-tu,
parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
– Acclamons la Parole de Dieu.