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Le personnage et son influence
Saint Bernard est le dernier des Pères de l'Eglise. Il a eu beaucoup d'influence. Il fut abbé à partir de 1515 et le sera pendant trente-huit ans. Il fera soixante-huit fondations. Bernard est né près de Dijon, en 1090, à Fontaines, d'une famille de petite noblesse bourgignonne. Sa mère s'appelait Aleth de Mombard et son père, Teacelin, finira ses jours au monastère de son fils.
Sa jeunesse
Il est un enfant studieux, mais ardent. Il a un caractère assez vif. Dès sa jeunesse, il a une grande piété envers Marie. Il est un enfant assez timide, avec des détentes brusques d'humeur. Il a un tempérament un peu silencieux, renfermé, dans sa jeunesse et parfois il laissait sauter la vapeur. On retrouve cela plus tard, par exemple, dans la lettre sous la pluie, lettre qu'il écrivit à un de ses neveux qui voulait quitter Cîteaux pour Cluny: on y voit sa vigueur et sa fougue.
Il va faire des études sérieuses. Vers vingt-deux ans, en 1112, il entre au monastère avec trente personnes: tous ses frères, sauf le plus jeune, ses cousins et ses amis. Cela donne une idée de son attirance et de sa force de leadership naturel. Ses amis lui resteront fidèles et le soutiendront dans son oeuvre de fondation. Son plus jeune frère et son père le rejoindront plus tard.
Le moine
Il entre à Cîteaux et fait un noviciat d'un an, puis fait ses voeux. Après quelques années, on lui demande de fonder à Clairvaux en 1115. Il n'est pas encore prêtre, mais le deviendra dans l'année. Ils vont aller à Clairvaux, dans la forêt. Il sera abbé en 1118, pendant trente-huit ans.
Il y aura un très grand nombre de moines. Clairvaux, à son apogée, compte trois cents moines. Bernard sera souvent utilisé pour le discernement dans des questions litigieuses au plan politique. Il sera arbitre de la chrétienté. Mêmes les papes référeront à lui. En 1146, il prêchera la deuxième croisade. Il a écrit un ouvrage destiné à un de ses moines devenu pape, Eugène III, " De Consideratione" (De la Considération). Ce sont des conseils au pape.
A partir de 1128, il a un rôle important au plan politique et dans les croisades. Il écrit une texte pour les moines-soldats "De Laude novae militiae" comme les Templiers dont il est proche et s'occupe des affaires de la papauté.
Le théologien
Il a une activité théologique importante. Il écrit plusieurs traités dont les principaux sont: "La grâce et le libre arbitre"; "Les degrés de l'humilité et de l'orgueil"; "Le traité de l'amour de Dieu"; "Apologie à Guillaume".
En plus, on a de nombreux sermons sur les cycles liturgiques. Par exemple, le sermon sur le Cantique des Cantiques; un sur l'Evangile de l'Annonciation intitulé "Missus est"; un autre sur Marie: "De l'aqueduc", qui est très célèbre. On a attribué beaucoup de gestes de dévotion à Marie, à saint Bernard, mais ce n'est pas très juste, car il n'avait pas une dévotion sentimentale à Marie.
Sa doctrine spirituelle
Il a une doctrine très proche de nous. Il propose des stades d'évolution spirituelle, d'un amour captatif à un amour oblatif. Le but de l'itinéraire spirituel est de ressembler à Dieu, une sorte de transformation en Dieu, une déification, devenir de plus en plus semblable à Dieu. Le cheminement spirituel est le passage de la région de la dissemblance avec Dieu à la région de la ressemblance avec Dieu. Deux conditions au point de départ sont des plus importantes :
a) Connais-toi toi-même. C'est inspiré de la sagesse antique. Il faut que tu saches ce que tu as en toi. Ce n'est pas tout de se mettre en route. Il faut une démarche de prise de conscience de ce que l'on est, de ses forces, de ses limites, de ses capacités. C'est une honnêteté avec soi. Les considérations psychologiques sont importantes. Connaissance humaine de soi. Qui suis-je?
b) La conversion vers Dieu. Se tourner vers Dieu, le désir de Dieu. Il ne suffit pas de se connaître soi-même. Comme chez saint Grégoire le Grand, ce sont les conditions indispensables de tout cheminement spirituel. On ne peut passer par-dessus l'étape de la connaissance de soi et celle de la conversion. Le désir, de lui-même, est instable si on ne lui donne pas un sens. Puis sur cette base saint Bernard trace ainsi l'itinéraire spirituel autour de quatre pôles qu'il nomme les degrés de l'amour
Première étape ou premier degré.
Au point de départ, c'est un amour charnel, un amour où on s'aime pour soi-même. On est tourné, centré sur soi. Caractère plus égoïste de l'amour. Petit à petit, si on est sérieux, cet amour va se développer en un amour plus fraternel et social. Renoncement à son égoïsme.
Deuxième degré
A ce moment, on aime Dieu. On est capable d'arrêter de se regarder. Mais on regarde l'autre pour ce que l'autre nous donne. C'est un amour servile, d'esclave. Comme le jeune enfant qui aime sa mère pour ce qu'elle lui donne. On aime Dieu pour soi .
Troisième degré
Un amour filial. On aime Dieu pour lui-même, non pour ce qu'il nous apporte et nous donne. Mais simplement parce que Dieu est bon. Dans la prière de louange et d'action de grâces, on retrouve souvent cela.
Quatrième degré
L'amour mystique. L'homme ne s'aime plus lui-même que pour Dieu. C'est le degré supérieur de l'amour. C'est quelque chose qui se produit en de rares moments, ou comme à la dérobée, un seul instant: un amour extatique. On se sent comme sorti de soi, enfoui en Dieu, uni à Dieu d'une façon très intime, sentie ou expérimentée. Dans ce sens, saint Bernard propose une sorte d'orthopédie de l'amour, une rééducation de l'élan d'amour dans le coeur de l'homme. Il va arriver à nous conduire à ce centre de l'amour.
Saint Bernard est le dernier des Pères de l'Eglise. Il a eu beaucoup d'influence. Il fut abbé à partir de 1515 et le sera pendant trente-huit ans. Il fera soixante-huit fondations. Bernard est né près de Dijon, en 1090, à Fontaines, d'une famille de petite noblesse bourgignonne. Sa mère s'appelait Aleth de Mombard et son père, Teacelin, finira ses jours au monastère de son fils.
Sa jeunesse
Il est un enfant studieux, mais ardent. Il a un caractère assez vif. Dès sa jeunesse, il a une grande piété envers Marie. Il est un enfant assez timide, avec des détentes brusques d'humeur. Il a un tempérament un peu silencieux, renfermé, dans sa jeunesse et parfois il laissait sauter la vapeur. On retrouve cela plus tard, par exemple, dans la lettre sous la pluie, lettre qu'il écrivit à un de ses neveux qui voulait quitter Cîteaux pour Cluny: on y voit sa vigueur et sa fougue.
Il va faire des études sérieuses. Vers vingt-deux ans, en 1112, il entre au monastère avec trente personnes: tous ses frères, sauf le plus jeune, ses cousins et ses amis. Cela donne une idée de son attirance et de sa force de leadership naturel. Ses amis lui resteront fidèles et le soutiendront dans son oeuvre de fondation. Son plus jeune frère et son père le rejoindront plus tard.
Le moine
Il entre à Cîteaux et fait un noviciat d'un an, puis fait ses voeux. Après quelques années, on lui demande de fonder à Clairvaux en 1115. Il n'est pas encore prêtre, mais le deviendra dans l'année. Ils vont aller à Clairvaux, dans la forêt. Il sera abbé en 1118, pendant trente-huit ans.
Il y aura un très grand nombre de moines. Clairvaux, à son apogée, compte trois cents moines. Bernard sera souvent utilisé pour le discernement dans des questions litigieuses au plan politique. Il sera arbitre de la chrétienté. Mêmes les papes référeront à lui. En 1146, il prêchera la deuxième croisade. Il a écrit un ouvrage destiné à un de ses moines devenu pape, Eugène III, " De Consideratione" (De la Considération). Ce sont des conseils au pape.
A partir de 1128, il a un rôle important au plan politique et dans les croisades. Il écrit une texte pour les moines-soldats "De Laude novae militiae" comme les Templiers dont il est proche et s'occupe des affaires de la papauté.
Le théologien
Il a une activité théologique importante. Il écrit plusieurs traités dont les principaux sont: "La grâce et le libre arbitre"; "Les degrés de l'humilité et de l'orgueil"; "Le traité de l'amour de Dieu"; "Apologie à Guillaume".
En plus, on a de nombreux sermons sur les cycles liturgiques. Par exemple, le sermon sur le Cantique des Cantiques; un sur l'Evangile de l'Annonciation intitulé "Missus est"; un autre sur Marie: "De l'aqueduc", qui est très célèbre. On a attribué beaucoup de gestes de dévotion à Marie, à saint Bernard, mais ce n'est pas très juste, car il n'avait pas une dévotion sentimentale à Marie.
Sa doctrine spirituelle
Il a une doctrine très proche de nous. Il propose des stades d'évolution spirituelle, d'un amour captatif à un amour oblatif. Le but de l'itinéraire spirituel est de ressembler à Dieu, une sorte de transformation en Dieu, une déification, devenir de plus en plus semblable à Dieu. Le cheminement spirituel est le passage de la région de la dissemblance avec Dieu à la région de la ressemblance avec Dieu. Deux conditions au point de départ sont des plus importantes :
a) Connais-toi toi-même. C'est inspiré de la sagesse antique. Il faut que tu saches ce que tu as en toi. Ce n'est pas tout de se mettre en route. Il faut une démarche de prise de conscience de ce que l'on est, de ses forces, de ses limites, de ses capacités. C'est une honnêteté avec soi. Les considérations psychologiques sont importantes. Connaissance humaine de soi. Qui suis-je?
b) La conversion vers Dieu. Se tourner vers Dieu, le désir de Dieu. Il ne suffit pas de se connaître soi-même. Comme chez saint Grégoire le Grand, ce sont les conditions indispensables de tout cheminement spirituel. On ne peut passer par-dessus l'étape de la connaissance de soi et celle de la conversion. Le désir, de lui-même, est instable si on ne lui donne pas un sens. Puis sur cette base saint Bernard trace ainsi l'itinéraire spirituel autour de quatre pôles qu'il nomme les degrés de l'amour
Première étape ou premier degré.
Au point de départ, c'est un amour charnel, un amour où on s'aime pour soi-même. On est tourné, centré sur soi. Caractère plus égoïste de l'amour. Petit à petit, si on est sérieux, cet amour va se développer en un amour plus fraternel et social. Renoncement à son égoïsme.
Deuxième degré
A ce moment, on aime Dieu. On est capable d'arrêter de se regarder. Mais on regarde l'autre pour ce que l'autre nous donne. C'est un amour servile, d'esclave. Comme le jeune enfant qui aime sa mère pour ce qu'elle lui donne. On aime Dieu pour soi .
Troisième degré
Un amour filial. On aime Dieu pour lui-même, non pour ce qu'il nous apporte et nous donne. Mais simplement parce que Dieu est bon. Dans la prière de louange et d'action de grâces, on retrouve souvent cela.
Quatrième degré
L'amour mystique. L'homme ne s'aime plus lui-même que pour Dieu. C'est le degré supérieur de l'amour. C'est quelque chose qui se produit en de rares moments, ou comme à la dérobée, un seul instant: un amour extatique. On se sent comme sorti de soi, enfoui en Dieu, uni à Dieu d'une façon très intime, sentie ou expérimentée. Dans ce sens, saint Bernard propose une sorte d'orthopédie de l'amour, une rééducation de l'élan d'amour dans le coeur de l'homme. Il va arriver à nous conduire à ce centre de l'amour.