Je ne sais si vous êtes comme moi. À chaque fois que j’entends le passage de l'évangile que je viens de lire, les images qui disent de présenter l’autre joue ou de donner son manteau ainsi que l’invitation à aimer ses ennemis m’accrochent et me dérangent même. Je me suis donc arrêté longuement pour relire et méditer ce passage.
En faisant cet effort, j'ai découvert que la série de recommandations de Jésus qui font partie de ce qu’on a appelé le Discours ou le Sermon sur la montagne et qui suivent la proclamation des béatitudes que nous avons méditée dimanche dernier est soutenue et s'appuie sur une règle précise qu’on a appelé la règle d’or. Commençons par celle-ci puis nous reviendrons aux invitations percutantes de Jésus.
I - La règle d’or
Cette règle d’or que Jésus reprend à son compte se trouvait déjà dans l'Ancien Testament (Tobie 4, 15) et dans les cultures profanes comme celle des Grecs. Elle s’énonce comme ceci. « Tu ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent ». Cette phrase a traversé les siècles et je l’ai entendue répétée souvent par mes parents qui y attachaient une grande importance dans l’éducation de leurs enfants.
Remarquez toutefois que Jésus ajoute ici quelque chose à la formulation traditionnelle. Il ne dit pas seulement « Tu ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent », mais il conseille d'être proactif et d'agir en conséquence : « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux ». Jésus propose ainsi une règle de vie dynamique et active. Il ne s’agit plus seulement de trouver la bonne attitude, mais il s'agit de la vivre concrètement et de la répandre autour de soi.
Jésus explicitera à la fin du texte de saint Luc des occasions où on peut le faire : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera ». Cette liste n’est pas exhaustive. Elle demeure ouverte.
Voilà une règle de vie qu’on appelée à juste titre une règle d’or. Si tout le monde la mettait en pratique, les relations seraient complètement changées entre les personnes, entre les groupes, entre les nations, entre les états. Hélas, elle demeure, malgré sa beauté, un idéal jamais atteint.
II - L’idéal chrétien
Mais Jésus va plus loin dans l’idéal qu’il propose. C'est là que les images du soufflet sur la joue ou de la tunique ainsi que l’amour des ennemis nous interpellent.
Est-ce qu’on laisse tomber ces invitations comme des figures de style qui ne sont que des images ? Ou est-ce que ces invitations ont pour Jésus un sens relié à sa mission et, si oui, alors comment les mettre en pratique ?
S’en remettre purement et simplement aux figures de styles serait, je pense, priver les invitations de jésus de leur radicalité et de leur nouveauté. En effet, avec les invitations en cause, Jésus veut sortir ses disciples de la dynamique des relations communes et les inviter à se situer sur un autre registre dans leurs relations humaines comme il le fait lui-même lorsqu'il privilégie les petits, les pauvres, les personnes méprisées etc.
Ainsi le disciple de Jésus n'abandonnera jamais personne. Il sera prêt à aller au-delà de ce qui est requis et même de ce qui est juste et normal, car il sait que Dieu est présent dans ceux et celles qu’il rencontre. Ainsi l’ennemi ne peut être mis de côté ni le persécuteur. Le disciple est invité à aller plus loin que la réponse habituelle, si nécessaire. Les images retenues sont là pour soutenir cette invitation. Voilà l’idéal chrétien, le code moral chrétien.
L’épisode raconté dans la première lecture où David épargne le roi Saül, alors qu’il est entre ses mains, nous est comme une préfiguration de ce que Jésus attend de ses disciples et il nous donne un avant-goût de l'idéal qu'ils sont appelés à vivre.
Un exemple plus près de nous est celui de saint Jean-Paul II qui est allé rencontrer celui qui avait tenté de l'assassiner le 13 mai 1981 pour lui apporter son pardon.
III - Application
Sommes-plus avancés après ces quelques mots de réflexion sur les invitations percutantes de ce matin ? Je l’espère car mes réflexions avaient pour but de pointer vers ce que les disciples de Jésus font et vivent dans leurs relations avec les autres. En effet, la loi fondamentale du Royaume de Dieu que Jésus est venu instaurer c’est l’amour fraternel, le « Aimez-vous les uns les autres » (cf. Jean 15, 12-13).
La règle d’or ne peut se séparer de cette règle fondamentale de l'amour des autres qui ouvre sur des exigences sans cesse à découvrir. Dans notre temps, les visages d’autrui sont connus de mille façons et, grâce aux réseaux sociaux et aux moyens de communication modernes, les chrétiens sont mis en face des besoins de toutes sortes qui surgissent un peu partout. Le pape François met au premier plan ceux des personnes réfugiées et démunies de toutes sortes.
La prière que je vous invite à faire est celle de demander à Dieu de purifier notre regard et de le transformer par sa grâce. Nous avons besoin de cette action de Dieu car sans lui nous ne pouvons arriver à vivre l’idéal du Royaume de Dieu, ni même à nous en approcher car nous sommes toujours de pauvres pécheurs.
Le pape François aime à demander aux fidèles de prier pour lui car il se reconnaît volontiers pécheur et ayant besoin de l’aide de Dieu en tout, pour lui et pour son ministère au service de l’Église. Ayons nous aussi, ce matin, la même humilité face aux invitations de Jésus et disons-lui du fond du cœur comme l’a fait l’apôtre Pierre : « Sans toi, Seigneur nous ne pouvons rien faire ». (cf. Jean 15, 4-5)
Conclusion
Le Discours ou Sermon sur la montagne que nous lisons ces dimanches-ci dans la présentation de saint Luc n'a pas vieilli. Il conserve toute son actualité pour nous. Les disciples de Jésus sont toujours, comme lui, en marche et les paroles de l’évangile de saint Luc nous interpellent sans cesse.
Nous trouvons dans l'Eucharistie la nourriture et le soutien pour nous accompagner dans cette marche à la suite de Jésus. Son Corps et son Sang sont l'aliment qu'Il nous faut pour continuer notre route. Approchons avec confiance pour recevoir le Corps du Christ au moment de la communion et disons-lui notre volonté de le suivre généreusement et d'être ainsi « à l’image de celui qui vient du ciel », comme le souhaite saint Paul à la fin de la deuxième lecture.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
15 février 2022
En faisant cet effort, j'ai découvert que la série de recommandations de Jésus qui font partie de ce qu’on a appelé le Discours ou le Sermon sur la montagne et qui suivent la proclamation des béatitudes que nous avons méditée dimanche dernier est soutenue et s'appuie sur une règle précise qu’on a appelé la règle d’or. Commençons par celle-ci puis nous reviendrons aux invitations percutantes de Jésus.
I - La règle d’or
Cette règle d’or que Jésus reprend à son compte se trouvait déjà dans l'Ancien Testament (Tobie 4, 15) et dans les cultures profanes comme celle des Grecs. Elle s’énonce comme ceci. « Tu ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent ». Cette phrase a traversé les siècles et je l’ai entendue répétée souvent par mes parents qui y attachaient une grande importance dans l’éducation de leurs enfants.
Remarquez toutefois que Jésus ajoute ici quelque chose à la formulation traditionnelle. Il ne dit pas seulement « Tu ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent », mais il conseille d'être proactif et d'agir en conséquence : « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux ». Jésus propose ainsi une règle de vie dynamique et active. Il ne s’agit plus seulement de trouver la bonne attitude, mais il s'agit de la vivre concrètement et de la répandre autour de soi.
Jésus explicitera à la fin du texte de saint Luc des occasions où on peut le faire : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera ». Cette liste n’est pas exhaustive. Elle demeure ouverte.
Voilà une règle de vie qu’on appelée à juste titre une règle d’or. Si tout le monde la mettait en pratique, les relations seraient complètement changées entre les personnes, entre les groupes, entre les nations, entre les états. Hélas, elle demeure, malgré sa beauté, un idéal jamais atteint.
II - L’idéal chrétien
Mais Jésus va plus loin dans l’idéal qu’il propose. C'est là que les images du soufflet sur la joue ou de la tunique ainsi que l’amour des ennemis nous interpellent.
Est-ce qu’on laisse tomber ces invitations comme des figures de style qui ne sont que des images ? Ou est-ce que ces invitations ont pour Jésus un sens relié à sa mission et, si oui, alors comment les mettre en pratique ?
S’en remettre purement et simplement aux figures de styles serait, je pense, priver les invitations de jésus de leur radicalité et de leur nouveauté. En effet, avec les invitations en cause, Jésus veut sortir ses disciples de la dynamique des relations communes et les inviter à se situer sur un autre registre dans leurs relations humaines comme il le fait lui-même lorsqu'il privilégie les petits, les pauvres, les personnes méprisées etc.
Ainsi le disciple de Jésus n'abandonnera jamais personne. Il sera prêt à aller au-delà de ce qui est requis et même de ce qui est juste et normal, car il sait que Dieu est présent dans ceux et celles qu’il rencontre. Ainsi l’ennemi ne peut être mis de côté ni le persécuteur. Le disciple est invité à aller plus loin que la réponse habituelle, si nécessaire. Les images retenues sont là pour soutenir cette invitation. Voilà l’idéal chrétien, le code moral chrétien.
L’épisode raconté dans la première lecture où David épargne le roi Saül, alors qu’il est entre ses mains, nous est comme une préfiguration de ce que Jésus attend de ses disciples et il nous donne un avant-goût de l'idéal qu'ils sont appelés à vivre.
Un exemple plus près de nous est celui de saint Jean-Paul II qui est allé rencontrer celui qui avait tenté de l'assassiner le 13 mai 1981 pour lui apporter son pardon.
III - Application
Sommes-plus avancés après ces quelques mots de réflexion sur les invitations percutantes de ce matin ? Je l’espère car mes réflexions avaient pour but de pointer vers ce que les disciples de Jésus font et vivent dans leurs relations avec les autres. En effet, la loi fondamentale du Royaume de Dieu que Jésus est venu instaurer c’est l’amour fraternel, le « Aimez-vous les uns les autres » (cf. Jean 15, 12-13).
La règle d’or ne peut se séparer de cette règle fondamentale de l'amour des autres qui ouvre sur des exigences sans cesse à découvrir. Dans notre temps, les visages d’autrui sont connus de mille façons et, grâce aux réseaux sociaux et aux moyens de communication modernes, les chrétiens sont mis en face des besoins de toutes sortes qui surgissent un peu partout. Le pape François met au premier plan ceux des personnes réfugiées et démunies de toutes sortes.
La prière que je vous invite à faire est celle de demander à Dieu de purifier notre regard et de le transformer par sa grâce. Nous avons besoin de cette action de Dieu car sans lui nous ne pouvons arriver à vivre l’idéal du Royaume de Dieu, ni même à nous en approcher car nous sommes toujours de pauvres pécheurs.
Le pape François aime à demander aux fidèles de prier pour lui car il se reconnaît volontiers pécheur et ayant besoin de l’aide de Dieu en tout, pour lui et pour son ministère au service de l’Église. Ayons nous aussi, ce matin, la même humilité face aux invitations de Jésus et disons-lui du fond du cœur comme l’a fait l’apôtre Pierre : « Sans toi, Seigneur nous ne pouvons rien faire ». (cf. Jean 15, 4-5)
Conclusion
Le Discours ou Sermon sur la montagne que nous lisons ces dimanches-ci dans la présentation de saint Luc n'a pas vieilli. Il conserve toute son actualité pour nous. Les disciples de Jésus sont toujours, comme lui, en marche et les paroles de l’évangile de saint Luc nous interpellent sans cesse.
Nous trouvons dans l'Eucharistie la nourriture et le soutien pour nous accompagner dans cette marche à la suite de Jésus. Son Corps et son Sang sont l'aliment qu'Il nous faut pour continuer notre route. Approchons avec confiance pour recevoir le Corps du Christ au moment de la communion et disons-lui notre volonté de le suivre généreusement et d'être ainsi « à l’image de celui qui vient du ciel », comme le souhaite saint Paul à la fin de la deuxième lecture.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
15 février 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Le Seigneur t’avait livré entre mes mains, mais je n’ai pas voulu porter la main sur le messie du Seigneur » (1 S 26, 2.7-9.12-13.22-23)
Lecture du premier livre de Samuel
En ces jours-là,
Saül se mit en route,
il descendit vers le désert de Zif
avec trois mille hommes, l’élite d’Israël,
pour y traquer David.
David et Abishaï arrivèrent de nuit, près de la troupe.
Or, Saül était couché, endormi, au milieu du camp,
sa lance plantée en terre près de sa tête ;
Abner et ses hommes étaient couchés autour de lui.
Alors Abishaï dit à David :
« Aujourd’hui Dieu a livré ton ennemi entre tes mains.
Laisse-moi donc le clouer à terre
avec sa propre lance, d’un seul coup,
et je n’aurai pas à m’y reprendre à deux fois. »
Mais David dit à Abishaï :
« Ne le tue pas !
Qui pourrait demeurer impuni
après avoir porté la main sur celui
qui a reçu l’onction du Seigneur ? »
David prit la lance et la gourde d’eau
qui étaient près de la tête de Saül,
et ils s’en allèrent.
Personne ne vit rien,
personne ne le sut,
personne ne s’éveilla :
ils dormaient tous,
car le Seigneur avait fait tomber sur eux un sommeil mystérieux.
David passa sur l’autre versant de la montagne
et s’arrêta sur le sommet, au loin, à bonne distance.
Il appela Saül et lui cria :
« Voici la lance du roi.
Qu’un jeune garçon traverse et vienne la prendre !
Le Seigneur rendra à chacun selon sa justice et sa fidélité.
Aujourd’hui, le Seigneur t’avait livré entre mes mains,
mais je n’ai pas voulu porter la main sur le messie du Seigneur. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8.10, 12-13)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
DEUXIÈME LECTURE
« De même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel » (1 Co 15, 45-49)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
l’Écriture dit :
Le premier homme, Adam,
devint un être vivant ;
le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel
qui donne la vie.
Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel,
mais le physique ;
ensuite seulement vient le spirituel.
Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ;
le deuxième homme, lui, vient du ciel.
Comme Adam est fait d’argile,
ainsi les hommes sont faits d’argile ;
comme le Christ est du ciel,
ainsi les hommes seront du ciel.
Et de même que nous aurons été à l’image
de celui qui est fait d’argile,
de même nous serons à l’image
de celui qui vient du ciel.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 27-38)
Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus déclarait à ses disciples :
« Je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
Aimez vos ennemis,
faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent,
priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue,
présente l’autre joue.
À celui qui te prend ton manteau,
ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande,
et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous,
faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs prêtent aux pécheurs
pour qu’on leur rende l’équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis,
faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.
Alors votre récompense sera grande,
et vous serez les fils du Très-Haut,
car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera :
c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,
qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira de mesure aussi pour vous. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Le Seigneur t’avait livré entre mes mains, mais je n’ai pas voulu porter la main sur le messie du Seigneur » (1 S 26, 2.7-9.12-13.22-23)
Lecture du premier livre de Samuel
En ces jours-là,
Saül se mit en route,
il descendit vers le désert de Zif
avec trois mille hommes, l’élite d’Israël,
pour y traquer David.
David et Abishaï arrivèrent de nuit, près de la troupe.
Or, Saül était couché, endormi, au milieu du camp,
sa lance plantée en terre près de sa tête ;
Abner et ses hommes étaient couchés autour de lui.
Alors Abishaï dit à David :
« Aujourd’hui Dieu a livré ton ennemi entre tes mains.
Laisse-moi donc le clouer à terre
avec sa propre lance, d’un seul coup,
et je n’aurai pas à m’y reprendre à deux fois. »
Mais David dit à Abishaï :
« Ne le tue pas !
Qui pourrait demeurer impuni
après avoir porté la main sur celui
qui a reçu l’onction du Seigneur ? »
David prit la lance et la gourde d’eau
qui étaient près de la tête de Saül,
et ils s’en allèrent.
Personne ne vit rien,
personne ne le sut,
personne ne s’éveilla :
ils dormaient tous,
car le Seigneur avait fait tomber sur eux un sommeil mystérieux.
David passa sur l’autre versant de la montagne
et s’arrêta sur le sommet, au loin, à bonne distance.
Il appela Saül et lui cria :
« Voici la lance du roi.
Qu’un jeune garçon traverse et vienne la prendre !
Le Seigneur rendra à chacun selon sa justice et sa fidélité.
Aujourd’hui, le Seigneur t’avait livré entre mes mains,
mais je n’ai pas voulu porter la main sur le messie du Seigneur. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8.10, 12-13)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
DEUXIÈME LECTURE
« De même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel » (1 Co 15, 45-49)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
l’Écriture dit :
Le premier homme, Adam,
devint un être vivant ;
le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel
qui donne la vie.
Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel,
mais le physique ;
ensuite seulement vient le spirituel.
Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ;
le deuxième homme, lui, vient du ciel.
Comme Adam est fait d’argile,
ainsi les hommes sont faits d’argile ;
comme le Christ est du ciel,
ainsi les hommes seront du ciel.
Et de même que nous aurons été à l’image
de celui qui est fait d’argile,
de même nous serons à l’image
de celui qui vient du ciel.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 27-38)
Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus déclarait à ses disciples :
« Je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
Aimez vos ennemis,
faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent,
priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue,
présente l’autre joue.
À celui qui te prend ton manteau,
ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande,
et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous,
faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour,
quelle reconnaissance méritez-vous ?
Même les pécheurs prêtent aux pécheurs
pour qu’on leur rende l’équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis,
faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.
Alors votre récompense sera grande,
et vous serez les fils du Très-Haut,
car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera :
c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,
qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira de mesure aussi pour vous. »
– Acclamons la Parole de Dieu.