Je n’ai pu m’empêcher en entendant la lecture de l’Évangile de me rappeler ma visite à Saguenay (Chicoutimi si vous préférez) il y trois ans. Comme tous les touristes qui vont à Saguenay, je n’ai eu rien de plus pressé que d’aller voir la « petite maison blanche » qui a résisté aux inondations, au « déluge du Saguenay » en 1996 et qu’on a transformée en musée (voir les photos plus bas). C’est impressionnant de la voir et de revoir en image les eaux qui descendaient tout autour. Elle demeurait là toute seule bien solide sur ses fondations. C'est exactement l'image de l'Évangile: "Quand est venue l'inondation, le torrent s'est précipité sur cette maison, mais il n'a pu l'ébranler parce qu'elle était bien bâtie".
I - Une mise en garde
Quel est le but que Jésus poursuit avec cette image qu'il emploie avec bonheur. Écoutez ce qui précède: "Pourquoi m'appelez-vous en disant : 'Seigneur! Seigneur!, et ne faites-vous pas ce que je dis?" En effet, le monde est rempli de bonnes intentions. Parle, parle, jase, jase. Discours et langue de bois des politiciens etc. Il n’en était pas autrement du temps de Jésus. Celui-ci se permet « gentiment », je dirais, de faire ici une mise en garde
Cette mise en garde nous est redite aujourd’hui. Arrêtons-nous y un peu. L'avertissement de Jésus vaut à plusieurs plans. Il s’applique à chaque fidèle individuellement, bien sûr, mais aussi à l’Église tout entière, à notre Église diocésaine, à nos communautés chrétiennes.
Si nous regardons le plan individuel et personnel, demandons-nous si, comme fidèles, aspirants et candidats au diaconat, diacres, prêtres, nous sommes sur des bases solides dans notre cheminement vers le diaconat, dans notre discernement, dans notre ministère? Recherchons-nous des fondations solides ou nous contentons-nous de paroles sans les mettre en pratique ? Prenons-nous la peine de revenir aux sources premières d'une vie à la suite de Jésus : la Parole de Dieu qui sera le thème du Synode des évêques en octobre et l’Eucharistie que nous avons célébrée de façon grandiose dans le 49e Congrès eucharistique international en juin?
Et je pourrais continuer encore sur d’autres plans : famille, travail, loisirs, entraide etc.
L'avertissement de Jésus s’applique aussi à toute l’Église qui est invitée à bâtir sur des bases solides. Et cette invitation retentit avec plus de force aujourd’hui dans notre société où l’Église connaît la contradiction et la persécution même parfois. "N’ayez pas peur" répète Benoît XVI après Jean-Paul II.
Monsieur le cardinal Turcotte, archevêque de Montréal, en a donné un bel exemple cette semaine en renonçant à l’Ordre du Canada qui lui avait été conféré il y a quelques années. Il l'a fait pour protester contre l’attribution de cet Ordre du Canada au Dr Morgentaler qui s’est fait le champion de l’avortement.
Bâtir sur des bases solides pour résister comme la "petite maison blanche" à Chicoutimi, oui!
Mais comment reconnaître où sont les bases solides et durables?
II - Le chemin du coeur
C’est du cœur, de l’arbre lui-même que l’ont tire le bien ou le mal nous dit Jésus. Voilà la réponse.
En d’autres mots, regardez vers l’intérieur de vous-mêmes. "L'homme tire le bien du trésor de son coeur qui est bon... car ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du coeur". Ne regardez pas uniquement ce que vous faites, mais cultivez ce que vous êtes. "Jamais un bon arbre ne donne de mauvais fruits...Chaque arbre se reconnaît à son fruit".
En effet, si on veut avoir de bons et beaux fruits, il faut s’occuper d'abord de l’arbre. L’image de l’arbre et des fruits que nous donne Jésus nous dit que ce qu’il est important de cultiver ce ne sont pas les fruits. Ils viendront en leur temps. Mais c’est l’arbre et cet arbre c’est ton cœur.
N’est-ce pas que bien souvent on serait porté à croire qu'il faut cultiver les fruits eux-mêmes? Ce qui est totalement aberrant. N'importe quel jardinier vous dira que ce sont les arbres qu'il faut soigner. En effet, les fruits résultent de la qualité, de la bonté, de la force, de la santé, de la vitalité de l’arbre. C’est l’arbre qu’il faut nourrir, qu’il faut protéger, qu’il faut tailler, ébrancher, émonder parfois, si on veut de bons fruits.
Quelle belle entrée en cheminement diaconal cette année avec cette invitation de l’évangile d’aujourd’hui à bâtir sur des bases solides et à cultivez l’être d’abord pour y arriver!
Conclusion
Chers frères et soeurs, cultivez votre arbre, cette année. Cultivez votre intérieur. Soyez attentifs à l’être et non seulement au faire. Je laisse à chacun et à chacune de regarder de plus près leur « arbre », de voir ce qu’ils peuvent faire pour le mieux cultiver.
Déjà, je sais dans la foi qu’en me nourrissant du Corps et du Sang du Christ, je me donne ce qui va raffermir mon cœur, mon être humain et chrétien, le redresser si c’est nécessaire et surtout l’ouvrir à l’Esprit qui lui-même y fera fleurir de bons fruits. Ce que je vous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Hermann Giguère, ptre, p.h.
Le 13 septembre 2008.
I - Une mise en garde
Quel est le but que Jésus poursuit avec cette image qu'il emploie avec bonheur. Écoutez ce qui précède: "Pourquoi m'appelez-vous en disant : 'Seigneur! Seigneur!, et ne faites-vous pas ce que je dis?" En effet, le monde est rempli de bonnes intentions. Parle, parle, jase, jase. Discours et langue de bois des politiciens etc. Il n’en était pas autrement du temps de Jésus. Celui-ci se permet « gentiment », je dirais, de faire ici une mise en garde
Cette mise en garde nous est redite aujourd’hui. Arrêtons-nous y un peu. L'avertissement de Jésus vaut à plusieurs plans. Il s’applique à chaque fidèle individuellement, bien sûr, mais aussi à l’Église tout entière, à notre Église diocésaine, à nos communautés chrétiennes.
Si nous regardons le plan individuel et personnel, demandons-nous si, comme fidèles, aspirants et candidats au diaconat, diacres, prêtres, nous sommes sur des bases solides dans notre cheminement vers le diaconat, dans notre discernement, dans notre ministère? Recherchons-nous des fondations solides ou nous contentons-nous de paroles sans les mettre en pratique ? Prenons-nous la peine de revenir aux sources premières d'une vie à la suite de Jésus : la Parole de Dieu qui sera le thème du Synode des évêques en octobre et l’Eucharistie que nous avons célébrée de façon grandiose dans le 49e Congrès eucharistique international en juin?
Et je pourrais continuer encore sur d’autres plans : famille, travail, loisirs, entraide etc.
L'avertissement de Jésus s’applique aussi à toute l’Église qui est invitée à bâtir sur des bases solides. Et cette invitation retentit avec plus de force aujourd’hui dans notre société où l’Église connaît la contradiction et la persécution même parfois. "N’ayez pas peur" répète Benoît XVI après Jean-Paul II.
Monsieur le cardinal Turcotte, archevêque de Montréal, en a donné un bel exemple cette semaine en renonçant à l’Ordre du Canada qui lui avait été conféré il y a quelques années. Il l'a fait pour protester contre l’attribution de cet Ordre du Canada au Dr Morgentaler qui s’est fait le champion de l’avortement.
Bâtir sur des bases solides pour résister comme la "petite maison blanche" à Chicoutimi, oui!
Mais comment reconnaître où sont les bases solides et durables?
II - Le chemin du coeur
C’est du cœur, de l’arbre lui-même que l’ont tire le bien ou le mal nous dit Jésus. Voilà la réponse.
En d’autres mots, regardez vers l’intérieur de vous-mêmes. "L'homme tire le bien du trésor de son coeur qui est bon... car ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du coeur". Ne regardez pas uniquement ce que vous faites, mais cultivez ce que vous êtes. "Jamais un bon arbre ne donne de mauvais fruits...Chaque arbre se reconnaît à son fruit".
En effet, si on veut avoir de bons et beaux fruits, il faut s’occuper d'abord de l’arbre. L’image de l’arbre et des fruits que nous donne Jésus nous dit que ce qu’il est important de cultiver ce ne sont pas les fruits. Ils viendront en leur temps. Mais c’est l’arbre et cet arbre c’est ton cœur.
N’est-ce pas que bien souvent on serait porté à croire qu'il faut cultiver les fruits eux-mêmes? Ce qui est totalement aberrant. N'importe quel jardinier vous dira que ce sont les arbres qu'il faut soigner. En effet, les fruits résultent de la qualité, de la bonté, de la force, de la santé, de la vitalité de l’arbre. C’est l’arbre qu’il faut nourrir, qu’il faut protéger, qu’il faut tailler, ébrancher, émonder parfois, si on veut de bons fruits.
Quelle belle entrée en cheminement diaconal cette année avec cette invitation de l’évangile d’aujourd’hui à bâtir sur des bases solides et à cultivez l’être d’abord pour y arriver!
Conclusion
Chers frères et soeurs, cultivez votre arbre, cette année. Cultivez votre intérieur. Soyez attentifs à l’être et non seulement au faire. Je laisse à chacun et à chacune de regarder de plus près leur « arbre », de voir ce qu’ils peuvent faire pour le mieux cultiver.
Déjà, je sais dans la foi qu’en me nourrissant du Corps et du Sang du Christ, je me donne ce qui va raffermir mon cœur, mon être humain et chrétien, le redresser si c’est nécessaire et surtout l’ouvrir à l’Esprit qui lui-même y fera fleurir de bons fruits. Ce que je vous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Hermann Giguère, ptre, p.h.
Le 13 septembre 2008.
La petite maison blanche durant le déluge du Saguenay le 19 juillet 1996
La petite maison blanche aujourd`hui transformée en musée