Chers confrères,
La fête de la Sainte Famille intégrée au calendrier liturgique en 1921 n'est rattachée à la semaine de Noël que depuis 1969. Cette fête se situe pour nous aujourd'hui au lendemain de Noël. Nous la célébrons donc dans la lumière de la Nativité. Nous découvrons ainsi que le signe donné par Dieu aux Bergers dans la nuit, le Fils, lumière du monde, vient réaliser toute la promesse faite à Abraham en s’immergeant dans la condition humaine générale, mais aussi en se liant de façon spéciale à une cellule familiale formée de Lui-même et de Marie et Joseph.
Le sens de la fête de la Sainte Famille
Avez-vous remarqué que dans les prières et les invocations nous nommons rarement la Sainte Famille? Nous ne disons pas Très Sainte Famille, priez pour nous, mais bien Jésus, Marie, Joseph priez pour nous, aidez-nous. « J.M.J. A.N. » écrivaient autrefois les élèves soigneux au début de leur copie de travaux avec à la fin le « A.M.D.G. » ignatien.
« J.M.J A.N » n’est-ce pas un indice éclairant pour comprendre la dévotion à la Sainte Famille? En effet, celle-ci nous centre sur des personnes et sur les relations qu’elles entretiennent entre elles. La famille n’est pas une réalité abstraite, mais une réalité vivante. C’est pourquoi elle peut revêtir plusieurs configurations selon les cultures ou selon les époques, mais toujours elle souligne et met en avant la solidarité de personnes qui se lient ensemble pour croître, grandir, se soutenir, s’entraider, s’aimer et se perpétuer dans le temps et l’espace.
Voilà le « mystère » que nous célébrons aujourd’hui.
Ce qui est important ici, c’est de bien voir que la Sainte Famille n’est pas seulement la représentation d’une famille idéale, mais bien plutôt un idéal de relations jamais atteint. Un idéal de relations où tout est possible.
La foi qui rend tout possible
Cette Famille, la Sainte Famille, où toutes les avenues demeurent ouvertes, où l’imprévu de la grâce et de l’action de Dieu trouve un terrain d’ancrage particulier : « Qu’il me soit fait selon ta parole », cette Famille, dis-je, nous est présentée par les textes de la célébration d’aujourd’hui sous le signe de la foi au Dieu de l’impossible.
Comme Abraham, Jésus a connu des moments d’hésitations, Marie s’est demandée comment cela se ferait et Joseph a songé à couper les liens avec Marie en apprenant sa grossesse.
Et pourtant, que s’est-il passé? Tous ont plongé dans une foi dépassant leurs certitudes personnelles pour se fier à la Parole d’un Dieu qui s’est fait l’Emmanuel, le Dieu-parmi-nous. Tous ont vécu un abandon total à la volonté de Dieu.
Voilà un message qui aujourd’hui peut nous inspirer.
Dans les conditions qui sont les nôtres au Québec, les avenues d’avenir paraissent bloquées à certains moments, l’élan de la communauté ecclésiale manque de vigueur, le renouvellement du noyau de croyants et croyantes se fait parcimonieusement, et pourtant la force et la puissance de la Parole de Dieu, du Dieu-parmi-nous, ne font pas défaut. Nous sommes renvoyés comme la Sainte Famille, Jésus, Marie et Joseph à une foi qui croit à l’impossible, à une confiance qui ne s’appuie pas sur nos certitudes personnelles, mais sur Celui qui ne nous fait jamais défauit, Celui qui nous accompagne hier, aujourd’hui et demain.
Conclusion
Comment alors ne pas célébrer avec coeur cette fête de la Sainte Famille? Célébrons dans la foi la présence de Celui qui continue de se faire l’un de nous et qui nous donne de vivre plus près les uns des autres dans un abandon confiant à Dieu.
Amen!
Hermann Giguère, prêtre, p.h.
Supérieur général du Séminaire de Québec
le 30 décembre 2005
Dernière mise à jour 30 décembre 2005
La fête de la Sainte Famille intégrée au calendrier liturgique en 1921 n'est rattachée à la semaine de Noël que depuis 1969. Cette fête se situe pour nous aujourd'hui au lendemain de Noël. Nous la célébrons donc dans la lumière de la Nativité. Nous découvrons ainsi que le signe donné par Dieu aux Bergers dans la nuit, le Fils, lumière du monde, vient réaliser toute la promesse faite à Abraham en s’immergeant dans la condition humaine générale, mais aussi en se liant de façon spéciale à une cellule familiale formée de Lui-même et de Marie et Joseph.
Le sens de la fête de la Sainte Famille
Avez-vous remarqué que dans les prières et les invocations nous nommons rarement la Sainte Famille? Nous ne disons pas Très Sainte Famille, priez pour nous, mais bien Jésus, Marie, Joseph priez pour nous, aidez-nous. « J.M.J. A.N. » écrivaient autrefois les élèves soigneux au début de leur copie de travaux avec à la fin le « A.M.D.G. » ignatien.
« J.M.J A.N » n’est-ce pas un indice éclairant pour comprendre la dévotion à la Sainte Famille? En effet, celle-ci nous centre sur des personnes et sur les relations qu’elles entretiennent entre elles. La famille n’est pas une réalité abstraite, mais une réalité vivante. C’est pourquoi elle peut revêtir plusieurs configurations selon les cultures ou selon les époques, mais toujours elle souligne et met en avant la solidarité de personnes qui se lient ensemble pour croître, grandir, se soutenir, s’entraider, s’aimer et se perpétuer dans le temps et l’espace.
Voilà le « mystère » que nous célébrons aujourd’hui.
Ce qui est important ici, c’est de bien voir que la Sainte Famille n’est pas seulement la représentation d’une famille idéale, mais bien plutôt un idéal de relations jamais atteint. Un idéal de relations où tout est possible.
La foi qui rend tout possible
Cette Famille, la Sainte Famille, où toutes les avenues demeurent ouvertes, où l’imprévu de la grâce et de l’action de Dieu trouve un terrain d’ancrage particulier : « Qu’il me soit fait selon ta parole », cette Famille, dis-je, nous est présentée par les textes de la célébration d’aujourd’hui sous le signe de la foi au Dieu de l’impossible.
Comme Abraham, Jésus a connu des moments d’hésitations, Marie s’est demandée comment cela se ferait et Joseph a songé à couper les liens avec Marie en apprenant sa grossesse.
Et pourtant, que s’est-il passé? Tous ont plongé dans une foi dépassant leurs certitudes personnelles pour se fier à la Parole d’un Dieu qui s’est fait l’Emmanuel, le Dieu-parmi-nous. Tous ont vécu un abandon total à la volonté de Dieu.
Voilà un message qui aujourd’hui peut nous inspirer.
Dans les conditions qui sont les nôtres au Québec, les avenues d’avenir paraissent bloquées à certains moments, l’élan de la communauté ecclésiale manque de vigueur, le renouvellement du noyau de croyants et croyantes se fait parcimonieusement, et pourtant la force et la puissance de la Parole de Dieu, du Dieu-parmi-nous, ne font pas défaut. Nous sommes renvoyés comme la Sainte Famille, Jésus, Marie et Joseph à une foi qui croit à l’impossible, à une confiance qui ne s’appuie pas sur nos certitudes personnelles, mais sur Celui qui ne nous fait jamais défauit, Celui qui nous accompagne hier, aujourd’hui et demain.
Conclusion
Comment alors ne pas célébrer avec coeur cette fête de la Sainte Famille? Célébrons dans la foi la présence de Celui qui continue de se faire l’un de nous et qui nous donne de vivre plus près les uns des autres dans un abandon confiant à Dieu.
Amen!
Hermann Giguère, prêtre, p.h.
Supérieur général du Séminaire de Québec
le 30 décembre 2005