L`église de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier où été baptisé monsieur l'abbé Beaumont
Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte.
Chers confrères, évêques et prêtres,
Chers membres de la communauté des prêtres du Séminaire de Québec,
Chers membres de la famille de l’abbé Beaumont, chers amis,
Nous sommes rassemblés pour un dernier adieu à l’abbé Henri Beaumont, prêtre du Séminaire de Québec, qui est entré au Petit Séminaire de Québec à l’âge de 11 ans, puis au Grand Séminaire jusqu’à son ordination sacerdotale le 15 juin 1946. Il exerça ensuite son ministère sacerdotal comme formateur au Grand Séminaire et comme professeur à la Faculté de théologie de l’Université Laval. Peu de prêtres ont vécu comme lui toute leur vie dans la même institution, dont 64 années de sacerdoce consacrées à l’enseignement, à l’accompagnement spirituel des séminaristes, des prêtres, des couples et aussi des religieuses, car il a exercé un ministère important comme aumônier des Ursulines et des Sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux.
Conseiller recherché, professeur compétent et pasteur très dévoué, l’abbé Beaumont a exercé une influence profonde sur un nombre incalculable de personnes engagées dans la vie de l’Église. Nous sommes tous conscients de perdre une figure de premier plan de notre Église, une figure peu connue peut-être du grand public, mais tellement significative pour la vie spirituelle et intellectuelle de beaucoup d’entre nous. Par son témoignage de longue fidélité et sa manière d’être, humble et discrète, Monsieur Beaumont était en quelque sorte une institution dans l’institution, une référence, un prêtre estimé de tous et un sage très consulté jusque dans son grand âge.
« Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées ». Ces paroles de l’Évangile me semblent bien correspondre à la vie de ce prêtre remarquable par sa constance et sa sagesse. C’était un homme de foi profonde et de mure réflexion, de tempérament timide et introverti qui fuyait les feux de l’actualité, mais qui gardait la tenue de service par sa disponibilité et la qualité de son ministère. Il priait de façon fervente et assidue. Ses cours et ses homélies étaient toujours soigneusement préparées. Si le ton de ses enseignements pouvait paraître terne à certains, leur contenu impressionnait et rendait réellement service. L’abbé Beaumont était d’une intelligence pénétrante, très au fait de l’évolution des idées, ouvert d’esprit et de cœur au dialogue, respectueux dans la manière de s’exprimer, surtout quand il formulait quelque réserve sur un livre ou une opinion théologique, notamment dans le domaine de la théologie morale. Les nobles qualités de ce prêtre et ses états de service font honneur à la Faculté de théologie et à la Communauté des Prêtres du Séminaire de Québec qui lui doivent beaucoup.
Nous nous recueillons au chevet de sa dépouille en pensant au mystère du sacerdoce que la Parole de Dieu éclaire aujourd’hui d’une vive lumière. « Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Vraiment, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour ». Le prêtre est un serviteur de Dieu au milieu de son peuple. Il représente le Christ Jésus, le Bon Pasteur qui annonce le Royaume, qui s’abaisse pour laver les pieds de ses disciples et qui donne sa vie pour ses brebis. L’abbé Beaumont a servi le Christ, Prêtre et Pasteur, de diverses manières, durant 64 ans de ministère, apportant à ses frères et sœurs la sagesse de l’Église à laquelle il était indéfectiblement attaché. En évoquant la mémoire de ce prêtre rayonnant de bonté, prenons conscience plus profondément de ce que signifie la prêtrise pour l’Église et le monde. Le prêtre est l’homme de la Parole, de la prière et de l’unité. Il rassemble et sanctifie la communauté des croyants au nom du Christ et de l’Église. Ce n’est qu’un pauvre serviteur de la grâce mais il demeure néanmoins indispensable.
Chers membres de la famille, amis et proches de l’abbé Henri Beaumont, notre Église a besoin de prêtres. Notre Église a un urgent besoin de prêtres, de diacres, de personnes consacrées et de laïcs ardents qui témoignent de l’Évangile en esprit de solidarité et de communion. Devant l’urgence d’une nouvelle évangélisation et l’appauvrissement en ressources, prions le Maître de la moisson, avec humilité et persévérance, d’envoyer des ouvriers à sa moisson. Notre Église a besoin de prêtres, qui, comme l’abbé Beaumont, sauront apporter un éclairage judicieux sur les questions de théologie morale qui sont souvent délicates, mais nécessaires pour guider la route des baptisés avec une conscience éclairée.
Gardons vivant le témoignage édifiant de l’abbé Beaumont en devenant personnellement plus engagés pour demander des vocations à la prêtrise et pour les accompagner de notre mieux; encourageons les familles et les communautés chrétiennes à redécouvrir la grandeur et l’importance du sacerdoce ministériel au sein de la mission de l’Église; n’hésitons pas à inviter des jeunes à fréquenter le Petit Séminaire diocésain et à soutenir les candidats qui entrent au Grand Séminaire. C’est la responsabilité de toute la communauté ecclésiale et c’est la nôtre aujourd’hui, en présence de ce serviteur fidèle de l’Évangile, de promouvoir avec une nouvelle ardeur et de nouveaux moyens les vocations au sacerdoce. Puisse le Bienheureux François de Laval, fondateur de notre Église de Québec, obtenir pour nous du Maître de la moisson, des ministres de la Parole et de l’Autel qui soient de la trempe de ce bon prêtre que nous portons à son dernier repos.
Au moment où nous allons poursuivre l’Eucharistie, rappelons-nous du rôle irremplaçable et unique du prêtre à la messe. Laissons-nous inspirer par les paroles de la Constitution sur la Divine liturgie du Concile Vatican II : « Le Christ est toujours là auprès de son Église, surtout dans les actions liturgiques. Le Christ est présent dans le sacrifice de la messe et dans la personne du ministre, « le même offrant maintenant par le ministère des prêtres, qui s’offrit alors lui-même sur la croix et, au plus haut point sous les espèces eucharistiques ». (S.C. 7).
« Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Vraiment, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour ». Chers amis, c’est ce mystère qui s’accomplit maintenant pour nous. Le Maître nous invite à sa table, Il nous sert le mets le plus précieux et le plus inimaginable en nous offrant humblement son corps à manger et son sang à boire, comme remède d’immortalité et nourriture de vie éternelle. Rendons grâces à Dieu. Ce mystère ineffable, c’est par le prêtre qu’il s’accomplit. Amen!
Marc Cardinal Ouellet
Archevêque de Québec et Primat du Canada
28 juin 2010.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte.
Chers confrères, évêques et prêtres,
Chers membres de la communauté des prêtres du Séminaire de Québec,
Chers membres de la famille de l’abbé Beaumont, chers amis,
Nous sommes rassemblés pour un dernier adieu à l’abbé Henri Beaumont, prêtre du Séminaire de Québec, qui est entré au Petit Séminaire de Québec à l’âge de 11 ans, puis au Grand Séminaire jusqu’à son ordination sacerdotale le 15 juin 1946. Il exerça ensuite son ministère sacerdotal comme formateur au Grand Séminaire et comme professeur à la Faculté de théologie de l’Université Laval. Peu de prêtres ont vécu comme lui toute leur vie dans la même institution, dont 64 années de sacerdoce consacrées à l’enseignement, à l’accompagnement spirituel des séminaristes, des prêtres, des couples et aussi des religieuses, car il a exercé un ministère important comme aumônier des Ursulines et des Sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux.
Conseiller recherché, professeur compétent et pasteur très dévoué, l’abbé Beaumont a exercé une influence profonde sur un nombre incalculable de personnes engagées dans la vie de l’Église. Nous sommes tous conscients de perdre une figure de premier plan de notre Église, une figure peu connue peut-être du grand public, mais tellement significative pour la vie spirituelle et intellectuelle de beaucoup d’entre nous. Par son témoignage de longue fidélité et sa manière d’être, humble et discrète, Monsieur Beaumont était en quelque sorte une institution dans l’institution, une référence, un prêtre estimé de tous et un sage très consulté jusque dans son grand âge.
« Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées ». Ces paroles de l’Évangile me semblent bien correspondre à la vie de ce prêtre remarquable par sa constance et sa sagesse. C’était un homme de foi profonde et de mure réflexion, de tempérament timide et introverti qui fuyait les feux de l’actualité, mais qui gardait la tenue de service par sa disponibilité et la qualité de son ministère. Il priait de façon fervente et assidue. Ses cours et ses homélies étaient toujours soigneusement préparées. Si le ton de ses enseignements pouvait paraître terne à certains, leur contenu impressionnait et rendait réellement service. L’abbé Beaumont était d’une intelligence pénétrante, très au fait de l’évolution des idées, ouvert d’esprit et de cœur au dialogue, respectueux dans la manière de s’exprimer, surtout quand il formulait quelque réserve sur un livre ou une opinion théologique, notamment dans le domaine de la théologie morale. Les nobles qualités de ce prêtre et ses états de service font honneur à la Faculté de théologie et à la Communauté des Prêtres du Séminaire de Québec qui lui doivent beaucoup.
Nous nous recueillons au chevet de sa dépouille en pensant au mystère du sacerdoce que la Parole de Dieu éclaire aujourd’hui d’une vive lumière. « Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Vraiment, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour ». Le prêtre est un serviteur de Dieu au milieu de son peuple. Il représente le Christ Jésus, le Bon Pasteur qui annonce le Royaume, qui s’abaisse pour laver les pieds de ses disciples et qui donne sa vie pour ses brebis. L’abbé Beaumont a servi le Christ, Prêtre et Pasteur, de diverses manières, durant 64 ans de ministère, apportant à ses frères et sœurs la sagesse de l’Église à laquelle il était indéfectiblement attaché. En évoquant la mémoire de ce prêtre rayonnant de bonté, prenons conscience plus profondément de ce que signifie la prêtrise pour l’Église et le monde. Le prêtre est l’homme de la Parole, de la prière et de l’unité. Il rassemble et sanctifie la communauté des croyants au nom du Christ et de l’Église. Ce n’est qu’un pauvre serviteur de la grâce mais il demeure néanmoins indispensable.
Chers membres de la famille, amis et proches de l’abbé Henri Beaumont, notre Église a besoin de prêtres. Notre Église a un urgent besoin de prêtres, de diacres, de personnes consacrées et de laïcs ardents qui témoignent de l’Évangile en esprit de solidarité et de communion. Devant l’urgence d’une nouvelle évangélisation et l’appauvrissement en ressources, prions le Maître de la moisson, avec humilité et persévérance, d’envoyer des ouvriers à sa moisson. Notre Église a besoin de prêtres, qui, comme l’abbé Beaumont, sauront apporter un éclairage judicieux sur les questions de théologie morale qui sont souvent délicates, mais nécessaires pour guider la route des baptisés avec une conscience éclairée.
Gardons vivant le témoignage édifiant de l’abbé Beaumont en devenant personnellement plus engagés pour demander des vocations à la prêtrise et pour les accompagner de notre mieux; encourageons les familles et les communautés chrétiennes à redécouvrir la grandeur et l’importance du sacerdoce ministériel au sein de la mission de l’Église; n’hésitons pas à inviter des jeunes à fréquenter le Petit Séminaire diocésain et à soutenir les candidats qui entrent au Grand Séminaire. C’est la responsabilité de toute la communauté ecclésiale et c’est la nôtre aujourd’hui, en présence de ce serviteur fidèle de l’Évangile, de promouvoir avec une nouvelle ardeur et de nouveaux moyens les vocations au sacerdoce. Puisse le Bienheureux François de Laval, fondateur de notre Église de Québec, obtenir pour nous du Maître de la moisson, des ministres de la Parole et de l’Autel qui soient de la trempe de ce bon prêtre que nous portons à son dernier repos.
Au moment où nous allons poursuivre l’Eucharistie, rappelons-nous du rôle irremplaçable et unique du prêtre à la messe. Laissons-nous inspirer par les paroles de la Constitution sur la Divine liturgie du Concile Vatican II : « Le Christ est toujours là auprès de son Église, surtout dans les actions liturgiques. Le Christ est présent dans le sacrifice de la messe et dans la personne du ministre, « le même offrant maintenant par le ministère des prêtres, qui s’offrit alors lui-même sur la croix et, au plus haut point sous les espèces eucharistiques ». (S.C. 7).
« Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Vraiment, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour ». Chers amis, c’est ce mystère qui s’accomplit maintenant pour nous. Le Maître nous invite à sa table, Il nous sert le mets le plus précieux et le plus inimaginable en nous offrant humblement son corps à manger et son sang à boire, comme remède d’immortalité et nourriture de vie éternelle. Rendons grâces à Dieu. Ce mystère ineffable, c’est par le prêtre qu’il s’accomplit. Amen!
Marc Cardinal Ouellet
Archevêque de Québec et Primat du Canada
28 juin 2010.