Statue de saint Barnabé datant du XVIe siècle
C’est le souvenir de monsieur l'abbé Henri Beaumont (1920-2010) qui nous rassemble ce matin. Il nous a quittés le 22 juin 2010 de façon assez rapide et tout doucement, sans faire de bruit. Cette image d'un homme discret et effacé reste dans nos mémoires.
Le personnage de saint Barnabé que nous fêtons en ce jour et dont la première lecture nous raconte l'envoi en mission est, à première vue, à l'opposé de ce que fut monsieur Beaumont. Et pourtant, les deux personnages nous révèlent le coeur de l'Église qui se nourrit de la complémentarité des charismes de ses membres. Le Corps mystique du Christ qui est l'Église est formé de divers membres avec leurs talents, leurs ressources et leur vocation propre qui en manifestent la beauté et la richesse.
1- Ouvrier de l'Évangile
On peut dire sans exgération que notre confrère monsieur Beaumont fut comme saint Barnabé un ouvrier remarquable de l'Évangile. Comme lui c'est par l'imposition des mains reçue à son ordination au presbytérat qu'il a été consacré dans sa vocation de prêtre. Comme Barnabé et Paul, il a accepté d'être séparé, mis à part, pour le service de l'Évangile.
Il n'a pas pour autant laissé de côté les membres de sa famille ici présents. Il fut toujours pour eux un soutien, un conseiller et un confident même dans les moments difficiles. Mais ce que je retiens, c'est la fidélité durable à un appel entendu dans sa jeunesse et à une vocation qui s'est manifesté dans un service auprès des autres qui a pris diverses formes.
Son intelligence, son discernement et son jugement furent sans cesse mis à contribution dans son enseignement à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, auprès des couples, comme juge au tribunal matrimonial diocésain, comme supérieur et directeur spirituel au Grand Séminaire pour ne citer que quelques-uns des terrains où s'est réalisé sa vocation de prêtre.
2 - À l'écoute
Ouvrier de l'Évangile, monsieur Beaumont, fut aussi comme saint Barnabé, mais à sa façon, un apôtre ouvert aux personnes et aux nouveautés de l'Esprit. On voit dans la première lecture Paul et Barnabé qui prennent du temps avec les gens à Antioche "...pendant toute une année, est-il écrit, ils furent les hôtes de l'Église, ils instruisirent une foule considérable.
Tel fut monsieur Beaumont : présence assidue et constante; écoute attentive et ouverte; annonce claire et sentie de l'amour de Jésus. Les heures passées à son bureau comme conseiller spirituel furent les plus belles de sa vie, disait-il. À la retraite, il ne cessait de recevoir ceux et celles qui se présentaient.
Cette facette de la vie de monsieur Beaumont ne le confinait pas dans l'individuel et l'intime, Il a su comme Paul et Barnabé "instruire une foule considérable", c'est-à-dire guider et encadrer avec compétence et sagesse de nombreux étudiants et étudiantes au cours de sa carrière de professeur d'Éthique et Morale. On pourrait dire de lui ce que l'auteur des Actes des Apôtres écrit de Barnabé ; "c'était un homme de valeur, rempli d'Esprit Saint et de foi" (Actes, 11, 24).
3 - Dépouillé et donné aux autres
Si nous laissons maintenant les paroles de l'évangile de Matthieu résonner en nous, celles-ci, rapportant certaines des consignes données par Jésus à ses disciples, me paraissent s'incarner profondément dans la vie de monsieur Beaumont : surtout son détachement proverbial et son attention au vécu des personnes.
"Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement" conseille Jésus aux Apôtres. Restez libres "ni or ni argent... ni sac, ni sandales, ni bâton." Monsieur Beaumont avait bien compris cette consigne. Il fut un homme libre dans sa vie personnelle, dans ses opinions, dans son enseignement, dans ses conseils. "Serviteur de l'Évangile", il trouvait dans ces Paroles de vie la source de cette liberté.
"Informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir...rester chez lui..." dit Jésus aux Apôtres. Je trouve dans cette autre consigne de Jésus une illustration du soin que mettait monsieur Beaumont à ne pas s'imposer, à procéder lentement, à regarder les personnes en face, à les accueillir en ce qu'elles étaient sans jamais les juger.
Son attention au vécu des personnes était proverbiale. Plutôt que de transmettre une théorie, une réflexion abstraite, monsieur Beaumont s'intéressait à la vie concrète, aux situations particulières. Casuiste, disait-on de lui sans être péjoratif, il l'était admirablement. On reconnaissait ainsi son souci continuel d'aller dans les détails des situations pour mieux les peser, les évaluer et porter un jugement équilibré.
Je m'arrête dans cet éloge qui ne nous éloigne pas cependant des lectures du jour puisqu'il nous donne l'occasion de reconnaître en saint Barnabé dont c'est la fête et en monsieur Beaumont dont nous faisons mémoire d'admirables "serviteurs de l'Évangile" chacun à leur façon.
Conclusion
Baptisés et disciples de Jésus, nous sommes invités à marcher dans la même voie. Les obstacles ne manquent pas. La route est difficile parfois. Comme le prophète Élie nous risquons de manquer de force pour aller jusqu'au bout. La force et la nourriture spirituelle dont nous avons besoin nous les trouvons dans l'Eucharistie.
Que cette célébration en mémoire de notre frère Henri ravive notre foi, soutienne notre espérance et nous enflamme d'amour. C'est ce que je nous souhaite à tous.
Amen!
Le personnage de saint Barnabé que nous fêtons en ce jour et dont la première lecture nous raconte l'envoi en mission est, à première vue, à l'opposé de ce que fut monsieur Beaumont. Et pourtant, les deux personnages nous révèlent le coeur de l'Église qui se nourrit de la complémentarité des charismes de ses membres. Le Corps mystique du Christ qui est l'Église est formé de divers membres avec leurs talents, leurs ressources et leur vocation propre qui en manifestent la beauté et la richesse.
1- Ouvrier de l'Évangile
On peut dire sans exgération que notre confrère monsieur Beaumont fut comme saint Barnabé un ouvrier remarquable de l'Évangile. Comme lui c'est par l'imposition des mains reçue à son ordination au presbytérat qu'il a été consacré dans sa vocation de prêtre. Comme Barnabé et Paul, il a accepté d'être séparé, mis à part, pour le service de l'Évangile.
Il n'a pas pour autant laissé de côté les membres de sa famille ici présents. Il fut toujours pour eux un soutien, un conseiller et un confident même dans les moments difficiles. Mais ce que je retiens, c'est la fidélité durable à un appel entendu dans sa jeunesse et à une vocation qui s'est manifesté dans un service auprès des autres qui a pris diverses formes.
Son intelligence, son discernement et son jugement furent sans cesse mis à contribution dans son enseignement à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, auprès des couples, comme juge au tribunal matrimonial diocésain, comme supérieur et directeur spirituel au Grand Séminaire pour ne citer que quelques-uns des terrains où s'est réalisé sa vocation de prêtre.
2 - À l'écoute
Ouvrier de l'Évangile, monsieur Beaumont, fut aussi comme saint Barnabé, mais à sa façon, un apôtre ouvert aux personnes et aux nouveautés de l'Esprit. On voit dans la première lecture Paul et Barnabé qui prennent du temps avec les gens à Antioche "...pendant toute une année, est-il écrit, ils furent les hôtes de l'Église, ils instruisirent une foule considérable.
Tel fut monsieur Beaumont : présence assidue et constante; écoute attentive et ouverte; annonce claire et sentie de l'amour de Jésus. Les heures passées à son bureau comme conseiller spirituel furent les plus belles de sa vie, disait-il. À la retraite, il ne cessait de recevoir ceux et celles qui se présentaient.
Cette facette de la vie de monsieur Beaumont ne le confinait pas dans l'individuel et l'intime, Il a su comme Paul et Barnabé "instruire une foule considérable", c'est-à-dire guider et encadrer avec compétence et sagesse de nombreux étudiants et étudiantes au cours de sa carrière de professeur d'Éthique et Morale. On pourrait dire de lui ce que l'auteur des Actes des Apôtres écrit de Barnabé ; "c'était un homme de valeur, rempli d'Esprit Saint et de foi" (Actes, 11, 24).
3 - Dépouillé et donné aux autres
Si nous laissons maintenant les paroles de l'évangile de Matthieu résonner en nous, celles-ci, rapportant certaines des consignes données par Jésus à ses disciples, me paraissent s'incarner profondément dans la vie de monsieur Beaumont : surtout son détachement proverbial et son attention au vécu des personnes.
"Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement" conseille Jésus aux Apôtres. Restez libres "ni or ni argent... ni sac, ni sandales, ni bâton." Monsieur Beaumont avait bien compris cette consigne. Il fut un homme libre dans sa vie personnelle, dans ses opinions, dans son enseignement, dans ses conseils. "Serviteur de l'Évangile", il trouvait dans ces Paroles de vie la source de cette liberté.
"Informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir...rester chez lui..." dit Jésus aux Apôtres. Je trouve dans cette autre consigne de Jésus une illustration du soin que mettait monsieur Beaumont à ne pas s'imposer, à procéder lentement, à regarder les personnes en face, à les accueillir en ce qu'elles étaient sans jamais les juger.
Son attention au vécu des personnes était proverbiale. Plutôt que de transmettre une théorie, une réflexion abstraite, monsieur Beaumont s'intéressait à la vie concrète, aux situations particulières. Casuiste, disait-on de lui sans être péjoratif, il l'était admirablement. On reconnaissait ainsi son souci continuel d'aller dans les détails des situations pour mieux les peser, les évaluer et porter un jugement équilibré.
Je m'arrête dans cet éloge qui ne nous éloigne pas cependant des lectures du jour puisqu'il nous donne l'occasion de reconnaître en saint Barnabé dont c'est la fête et en monsieur Beaumont dont nous faisons mémoire d'admirables "serviteurs de l'Évangile" chacun à leur façon.
Conclusion
Baptisés et disciples de Jésus, nous sommes invités à marcher dans la même voie. Les obstacles ne manquent pas. La route est difficile parfois. Comme le prophète Élie nous risquons de manquer de force pour aller jusqu'au bout. La force et la nourriture spirituelle dont nous avons besoin nous les trouvons dans l'Eucharistie.
Que cette célébration en mémoire de notre frère Henri ravive notre foi, soutienne notre espérance et nous enflamme d'amour. C'est ce que je nous souhaite à tous.
Amen!