L'assemblée des prêtres du Séminaire de Québec lors du ressourcement du 31 octobre 2014 (Crédit photo H. Giguère)
Monsieur l'abbé Routhier a commencé son intervention en proposant de revenir à l'inspiration première de la fondation du Séminaire de Québec par saint François de Laval en 1663 contenue dans l'Acte de fondation du 26 mars et dans les raisons qui expliquent sa décision. Une fois cette démarche entreprise il est nécessaire d'interpréter la situation actuelle et de se donner une clé de lecture. Tout en reconnaissant son utilité, il récuse la biais où tombent beaucoup de chrétiens au Québec en interprétant tout sous l'angle de la sécularisation rapide qui s'est développée chez nous depuis la Révolution tranquille.
Il prône plutôt une interprétation de foi où c'est l'action de l'Esprit toujours à l'oeuvre dans l'Église qu'il faut tenter de reconnaître et de discerner. Ainsi, la diminution des oeuvres, leur disparition même comme ce fut le cas pour le Séminaire de Québec avec l'Université Laval qu'il a fondée en 1852 et qu'il a remis à une corporation laïque en 1970 de même que le Petit Séminaire de Québec qui a connu le même cheminement en 1987 n'est pas la clé de lecture à privilégier car l'avenir n'est pas la disparition de la communauté.
Ainsi conclut-il, l'investissement en éducation pour les prêtres du Séminaire de Québec est circonstanciel. Il relève de moments où les prêtres ont dû s'adapter à l'évolution de la société comme au moment de la Conquête anglaise et au moment de la Révolution tranquille. Pour lui, ce serait une erreur de lire l'histoire du Séminaire de Québec sans revenir à ses sources qui lui permettent de s'adapter encore une fois au temps présent.
Le conférencier met devant les yeux de son auditoire diverses pistes qu'il leur demande de recevoir et de revoir car il se garde de déterminer ainsi les voies d'avenir qui demandent une conversion personnelle et une écoute de l'Esprit semblable à celles de nos devanciers en 1763 et en 1960. L'évolution du Séminaire de Québec aujourd'hui lui donne l'occasion de se recentrer sur sa vocation et sa mission première.
Une crise est un moment favorable, un "kairos" où on profite du moment de crise pour discerner les nouvelles orientations, faire une rupture qui marque une certaine discontinuité mais dans un mouvement de continuité dans la fidélité au charisme primitif.
Puis à la suite de cette mise en situation, monsieur l'abbé Routhier développe quatre pistes inspirées de l'Acte de fondation pour vivre le moment présent, ce "kairos" qui est un moment opportun où il est possible de rebondir. Cette démarche de discernement aura, insiste-t-il, comme balises, d'une part, l'axe de la fondation du Séminaire et, d'autre part, les besoins de l'Église de Québec. Ces deux balises permettront de préciser les orientations et les actions à entreprendre dans les années qui viennent.
Les quatre pistes qu'il commente avec modestie en invitant les membres de la communauté à continuer la démarche sont 1) la nécessité de former des ouvriers aptes pour cultiver la vigne du Seigneur : ces ouvriers aujourd'hui sont constitués de prêtres et diacres, mais aussi de catéchètes et d'intervenants et intervenantes laïques sur le terrain où se jouent les défis de la nouvelle évangélisation; 2) "servir de clergé" c'est-à-dire assurer une convivialité, une communauté, une association où l'on puisse partager et se ressourcer; 3) "former un chapitre " c'est-à-dire dans le langage d'aujourd'hui constituer une réserve de cadres et de personnel compétent qui s'associent entre eux pour la mission car les formes d'association héritées du 17e siècle ne sont pas intangibles et il faut être capable d'en inventer de nouvelles et ainsi la communauté des prêtres du Séminaire de Québec, société apostolique de prêtres, s'ouvrira à des associés prêtres (ce qu'elle fait déjà) et même laïques qui lui permettront de continuer sa mission au service de l'Église; 4) des membres qui se rendent disponibles pour être envoyés "à toutes rencontres" où les besoins de l'évangélisation les amènent (Acte de fondation – Lettres patentes de Mgr de Laval le 26 mars 1663).
Le conférencier a conclut en soulignant que le travail à faire c'est de reprendre ces éléments et de les mettre en regard des besoins de l'Église de Québec aujourd'hui. Ce travail a été sans cesse présent dans la communauté où en 1984 un rapport sur son avenir a suscité beaucoup de réflexions qui ont abouties plusieurs années plus tard à une démarche de relance de la mission du Séminaire en 2002 dont témoigne le rapport sur l'appartenance à la communauté des prêtres du Séminaire de Québec en 2006 et les sessions en comité plénier du Conseil du Séminaire à Beauport en 2008. Ce travail n'est pas terminé, il demande comme le disait l'abbé Routhier, au début de son intervention, une "conversion pastorale". L'abbé Routhier invite à commencer ensemble une démarche pour voir ou nous sommes conduits en revisitant le charisme du Séminaire de Québec et les besoins de l'Église. À la Conquête anglaise, le changement de régime était la cause des adaptations rendus nécessaires par cette nouvelle situation. Ce qui aujourd'hui nous oblige à nous donner d'autres repères c'est la situation de l'Église chez nous où nous sommes invités à cultiver une "nouvelle vigne" comme François de Laval dans son Église naissante qu'il a tant aimé et pour laquelle, pasteur dévoué, il a donné sa vie. Pourquoi sa communauté de prêtres ne pourrait-elle pas à son exemple se donner et même tout donner pour répondre aux appels de l'Esprit qui l'interpelle aujourd'hui?
Il prône plutôt une interprétation de foi où c'est l'action de l'Esprit toujours à l'oeuvre dans l'Église qu'il faut tenter de reconnaître et de discerner. Ainsi, la diminution des oeuvres, leur disparition même comme ce fut le cas pour le Séminaire de Québec avec l'Université Laval qu'il a fondée en 1852 et qu'il a remis à une corporation laïque en 1970 de même que le Petit Séminaire de Québec qui a connu le même cheminement en 1987 n'est pas la clé de lecture à privilégier car l'avenir n'est pas la disparition de la communauté.
Ainsi conclut-il, l'investissement en éducation pour les prêtres du Séminaire de Québec est circonstanciel. Il relève de moments où les prêtres ont dû s'adapter à l'évolution de la société comme au moment de la Conquête anglaise et au moment de la Révolution tranquille. Pour lui, ce serait une erreur de lire l'histoire du Séminaire de Québec sans revenir à ses sources qui lui permettent de s'adapter encore une fois au temps présent.
Le conférencier met devant les yeux de son auditoire diverses pistes qu'il leur demande de recevoir et de revoir car il se garde de déterminer ainsi les voies d'avenir qui demandent une conversion personnelle et une écoute de l'Esprit semblable à celles de nos devanciers en 1763 et en 1960. L'évolution du Séminaire de Québec aujourd'hui lui donne l'occasion de se recentrer sur sa vocation et sa mission première.
Une crise est un moment favorable, un "kairos" où on profite du moment de crise pour discerner les nouvelles orientations, faire une rupture qui marque une certaine discontinuité mais dans un mouvement de continuité dans la fidélité au charisme primitif.
Puis à la suite de cette mise en situation, monsieur l'abbé Routhier développe quatre pistes inspirées de l'Acte de fondation pour vivre le moment présent, ce "kairos" qui est un moment opportun où il est possible de rebondir. Cette démarche de discernement aura, insiste-t-il, comme balises, d'une part, l'axe de la fondation du Séminaire et, d'autre part, les besoins de l'Église de Québec. Ces deux balises permettront de préciser les orientations et les actions à entreprendre dans les années qui viennent.
Les quatre pistes qu'il commente avec modestie en invitant les membres de la communauté à continuer la démarche sont 1) la nécessité de former des ouvriers aptes pour cultiver la vigne du Seigneur : ces ouvriers aujourd'hui sont constitués de prêtres et diacres, mais aussi de catéchètes et d'intervenants et intervenantes laïques sur le terrain où se jouent les défis de la nouvelle évangélisation; 2) "servir de clergé" c'est-à-dire assurer une convivialité, une communauté, une association où l'on puisse partager et se ressourcer; 3) "former un chapitre " c'est-à-dire dans le langage d'aujourd'hui constituer une réserve de cadres et de personnel compétent qui s'associent entre eux pour la mission car les formes d'association héritées du 17e siècle ne sont pas intangibles et il faut être capable d'en inventer de nouvelles et ainsi la communauté des prêtres du Séminaire de Québec, société apostolique de prêtres, s'ouvrira à des associés prêtres (ce qu'elle fait déjà) et même laïques qui lui permettront de continuer sa mission au service de l'Église; 4) des membres qui se rendent disponibles pour être envoyés "à toutes rencontres" où les besoins de l'évangélisation les amènent (Acte de fondation – Lettres patentes de Mgr de Laval le 26 mars 1663).
Le conférencier a conclut en soulignant que le travail à faire c'est de reprendre ces éléments et de les mettre en regard des besoins de l'Église de Québec aujourd'hui. Ce travail a été sans cesse présent dans la communauté où en 1984 un rapport sur son avenir a suscité beaucoup de réflexions qui ont abouties plusieurs années plus tard à une démarche de relance de la mission du Séminaire en 2002 dont témoigne le rapport sur l'appartenance à la communauté des prêtres du Séminaire de Québec en 2006 et les sessions en comité plénier du Conseil du Séminaire à Beauport en 2008. Ce travail n'est pas terminé, il demande comme le disait l'abbé Routhier, au début de son intervention, une "conversion pastorale". L'abbé Routhier invite à commencer ensemble une démarche pour voir ou nous sommes conduits en revisitant le charisme du Séminaire de Québec et les besoins de l'Église. À la Conquête anglaise, le changement de régime était la cause des adaptations rendus nécessaires par cette nouvelle situation. Ce qui aujourd'hui nous oblige à nous donner d'autres repères c'est la situation de l'Église chez nous où nous sommes invités à cultiver une "nouvelle vigne" comme François de Laval dans son Église naissante qu'il a tant aimé et pour laquelle, pasteur dévoué, il a donné sa vie. Pourquoi sa communauté de prêtres ne pourrait-elle pas à son exemple se donner et même tout donner pour répondre aux appels de l'Esprit qui l'interpelle aujourd'hui?
Le Supérieur général du Séminaire de Québec s'adressant aux prêtres lors de la Journée de ressourcement du 31 octobre 2014 (Crédit photo H. Giguère)
L'abbé GIlles Routhier a inauguré les Conférences du Carême à la Cathédrale de Québec le 17 février 2013 en l'année du 350e anniversaire de la fondation du Séminaire de Québec par une conférence remarquable que les personnes présentes ont très appréciée. Elle s'intitulait : "L'invention du Séminaire de Québec : un coup de génie de François de Laval, une histoire à réactualiser". L'abbé Routhier a proposé une relecture de l'Acte de fondation du Séminaire de Québec, où François de Laval invite ses prêtres à "aller à toutes rencontres". Dans son exposé, l'abbé Routhier a reprìs à son compte le jugement du père Lucien Campeau, historien de la Nouvelle-France, qui présentait la fondation du Séminaire de Québec comme la "grande idée de Mgr de Laval. L'abbé Rouhtier à partir de cette intuition de François de Laval a montré son actualité aujourd'hui dans un contexte missionnaire où les prêtres ont besoin de se soutenir et de vivre une fraternité de tous les jours pour faire face aux défis que rencontre notre Église diocésaine, l'Église de Dieu à Québec.
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