Les archives du Séminaire sont de nouveau accessibles
À la fin du mois de mars dernier, lors d’une rencontre à nos bureaux avec monsieur Stéphan LaRoche, directeur des Musées de la civilisation, nous apprenions avec consternation que la société d’État avait décidé de fermer à partir du 23 juin 2016 la salle de consultation des archives du Séminaire située au Musée de l’Amérique francophone en raison de difficultés financières liées à l’augmentation des coûts de fonctionnement des Musées et à la diminution pour une troisième année consécutive des subventions accordées par le gouvernement provincial.
Cette décision a suscité plusieurs réactions dans les milieux de la recherche historique, archivistique et universitaire. Une lettre préparée par monsieur Martin Pâquet, professeur à l’Université Laval et président de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, signée par plus de 400 historiens, archivistes et sociétés d’histoire, a été reproduite dans le journal Le Devoir, édition du 7 juin 2016, dénonçant cette situation en ces termes: «Une institution muséale publique sans service de recherche et dont les archives sont inaccessibles aux chercheurs peut-elle encore se targuer d’être un musée? Ne devient-elle pas un simple entrepôt avec des collections qui, bien que remarquables, auront tôt fait de tomber dans l’oubli, ne trouvant plus personne pour les interpréter et les mettre en valeur?»
Cette décision de la fermeture de la salle de consultation, ouverte depuis 1942, touchait tout le secteur du fonds d’archives et du fonds des livres rares et anciens du Séminaire. Inutile de dire que les membres du Conseil ont été stupéfaits en prenant connaissance de cette décision. Les archives du Séminaire sont beaucoup plus que la mémoire de notre institution, elles ont un intérêt national, car elles rendent compte, entre autres, du rôle important du Séminaire dans les secteurs de l’évangélisation, de l’éducation et du développement social et culturel de l’Amérique francophone. Le Fonds d’archives Séminaire de Québec, période de 1623 à 1800, n’a-t-il pas été reconnu par l’UNESCO et inscrit au registre Mémoire du monde en 2007? (Voir les articles sur ce sujet en cliquant ici
Devant cette situation, le Séminaire a décidé de poser un geste rapidement afin d’éviter la fermeture de la salle de consultation et le congédiement d’un personnel compétent qui y travaille, et cela, dans l’attente que les Musées et le ministère de la Culture et des Communications trouvent une solution à plus long terme. Le Conseil a donc accepté de faire un don substantiel à la Fondation des Musées, don qui permettra d’assurer les services d’un archiviste et du personnel de soutien requis pour maintenir la salle de consultation ouverte jusqu’au 31 mars 2018. Une entente à cet effet a été signée par le Séminaire et les Musées en juillet dernier et les Musées annonçaient le 31 août dans un communiqué de presse la réouverture de la salle de consultation le octobre suivant.
Nous souhaitons que cette aide ponctuelle apportée par le Séminaire donne aux Musées de la civilisation et au ministère de la Culture et des Communications le temps nécessaire pour trouver une solution permanente qui permettra de continuer à rendre accessible aux chercheurs notre riche mémoire collective.
Chanoine Jacques Roberge
Supérieur général du Séminaire de Québec
Tiré de SME-Info, vol. XLII numéro 4 décembre 2016 p. 1.
À la fin du mois de mars dernier, lors d’une rencontre à nos bureaux avec monsieur Stéphan LaRoche, directeur des Musées de la civilisation, nous apprenions avec consternation que la société d’État avait décidé de fermer à partir du 23 juin 2016 la salle de consultation des archives du Séminaire située au Musée de l’Amérique francophone en raison de difficultés financières liées à l’augmentation des coûts de fonctionnement des Musées et à la diminution pour une troisième année consécutive des subventions accordées par le gouvernement provincial.
Cette décision a suscité plusieurs réactions dans les milieux de la recherche historique, archivistique et universitaire. Une lettre préparée par monsieur Martin Pâquet, professeur à l’Université Laval et président de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, signée par plus de 400 historiens, archivistes et sociétés d’histoire, a été reproduite dans le journal Le Devoir, édition du 7 juin 2016, dénonçant cette situation en ces termes: «Une institution muséale publique sans service de recherche et dont les archives sont inaccessibles aux chercheurs peut-elle encore se targuer d’être un musée? Ne devient-elle pas un simple entrepôt avec des collections qui, bien que remarquables, auront tôt fait de tomber dans l’oubli, ne trouvant plus personne pour les interpréter et les mettre en valeur?»
Cette décision de la fermeture de la salle de consultation, ouverte depuis 1942, touchait tout le secteur du fonds d’archives et du fonds des livres rares et anciens du Séminaire. Inutile de dire que les membres du Conseil ont été stupéfaits en prenant connaissance de cette décision. Les archives du Séminaire sont beaucoup plus que la mémoire de notre institution, elles ont un intérêt national, car elles rendent compte, entre autres, du rôle important du Séminaire dans les secteurs de l’évangélisation, de l’éducation et du développement social et culturel de l’Amérique francophone. Le Fonds d’archives Séminaire de Québec, période de 1623 à 1800, n’a-t-il pas été reconnu par l’UNESCO et inscrit au registre Mémoire du monde en 2007? (Voir les articles sur ce sujet en cliquant ici
Devant cette situation, le Séminaire a décidé de poser un geste rapidement afin d’éviter la fermeture de la salle de consultation et le congédiement d’un personnel compétent qui y travaille, et cela, dans l’attente que les Musées et le ministère de la Culture et des Communications trouvent une solution à plus long terme. Le Conseil a donc accepté de faire un don substantiel à la Fondation des Musées, don qui permettra d’assurer les services d’un archiviste et du personnel de soutien requis pour maintenir la salle de consultation ouverte jusqu’au 31 mars 2018. Une entente à cet effet a été signée par le Séminaire et les Musées en juillet dernier et les Musées annonçaient le 31 août dans un communiqué de presse la réouverture de la salle de consultation le octobre suivant.
Nous souhaitons que cette aide ponctuelle apportée par le Séminaire donne aux Musées de la civilisation et au ministère de la Culture et des Communications le temps nécessaire pour trouver une solution permanente qui permettra de continuer à rendre accessible aux chercheurs notre riche mémoire collective.
Chanoine Jacques Roberge
Supérieur général du Séminaire de Québec
Tiré de SME-Info, vol. XLII numéro 4 décembre 2016 p. 1.