J’ai un ami qui s’appelle Fernand. Il a la noble tâche de me couper les cheveux depuis 31 ans. Ne riez pas, c’est très sérieux. Fernand, c’est le barbier du village à Ste-Marie, coin Notre-Dame et Ste-Anne. Fernand aime bien philosopher en faisant son travail. Comme c’est un bon chrétien, un jour, il m’a posé la question suivante : ‘Coudon, Louis, puisque Jésus était Juif, comment se fait-il que nous ne soyons pas Juifs?’ Bonne question.
Je sais que Fernand n’est pas le seul à se poser la question. Il est vrai que Jésus était Juif et qu’il a pratiqué la religion juive, la même que ses parents, Marie et Joseph, la même que ses grands-parents, Anne et Joachim. Les apôtres qui ont vécu après la mort de Jésus ont continué de pratiquer la religion juive. Par exemple, ils observaient le repos du sabbat, qui existe encore aujourd’hui, du vendredi soir au samedi soir, d’un coucher du soleil à l’autre. Nous avons même gardé cette habitude juive de commencer les fêtes au coucher du soleil, comme ce soir. Mais les disciples de Jésus ont fini par se distinguer de leurs frères Juifs. Ça s’est fait graduellement, sur une durée de quelques décennies. Ils ont constitué un nouveau groupe à l’intérieur de la religion juive. On les appelait les chrétiens, les disciples de Jésus le Christ. Ils affirmaient que Jésus est le Christ, le Messie que les prophètes annonçaient depuis si longtemps.
Vous connaissez sans doute le vieux cantique qui nous fait chanter : (musique) depuis plus de quatre mille ans, nous le promettaient les prophètes, depuis plus de quatre mille ans, nous attendions cet heureux temps. Il est né le divin enfant, jouez hautbois résonnez musettes, il est né le divin enfant, chantons tous son avènement. Avez-vous déjà réalisé ce que vous dites quand vous chantez ce classique de Noël? Un divin enfant, ou un enfant divin, si vous voulez. Nos frères Juifs ne croient pas que Jésus est un divin enfant, un enfant Dieu. Pour nous, au contraire, Jésus est Dieu. Il est descendu du ciel pour venir dans notre monde. Le Très Haut est devenu le Très Bas. Ça fait toute la différence. Reprenons le refrain.
(Musique) Il est né le divin enfant, jouez hautbois résonnez musettes, il est né le divin enfant, chantons tous son avènement. Nous chantons son avènement. La venue du divin enfant est un avènement. Un avènement, c’est différent d’un événement. Un événement, c’est quelque chose d’important qui arrive et qui a une fin. Pensons au festival forestier de St-Raymond. C’est un événement annuel. Ça dure quatre jours en juillet. Il y a un début et une fin.
Un avènement, c’est quelque chose qui commence mais qui s’installe, qui s’établit, qui n’a pas de fin. Pensons à l’avènement de la télévision. La télévision est arrivée au Québec en 1952 mais ça continue. C’est la même chose avec l’avènement du divin enfant. Parce que l’enfant est devenu un homme qui est mort et ressuscité, il continue d’être présent dans le monde. Le prophète Isaïe avait annoncé la venue d’un enfant qui porterait le nom de ‘Père-à-jamais.’ A jamais, ça veut dire pour toujours. Jésus ressuscité sera toujours avec nous. C’est la foi des chrétiens. L’avènement Jésus continue et n’aura pas de fin.
Nos frères Juifs ne croient pas qu’il est né le divin enfant, que Jésus est le Messie, le Christ. Ils attendent toujours le Messie. Pour eux, le 25 décembre, c’est une journée comme une autre. Si vous rencontrez un Juif dans les prochains jours, ne lui souhaitez pas Joyeux Noël, il va vous regarder de travers ou vous allez le faire rire.
Il est né le divin enfant. Nous, les chrétiens, nous croyons et chantons cela. Voilà pourquoi nous avons fini par nous distinguer de nos frères Juifs, comme un jour nous nous sommes détachés de la mère Patrie, la France. Nous sommes les descendants des Français mais nous avons fini par prendre notre couleur particulière. Nous ne sommes plus des Français mais des québécois qui parlent français, avec notre accent particulier que les Français aiment tant. Au niveau religieux, nous sommes les descendants du judaïsme mais nous avons pris notre couleur à nous.
C’est un peu la réponse que j’avais donnée à mon ami Fernand qui était en train de tailler mon épaisse chevelure.
Il est né le divin enfant. Avouons qu’il n’est pas si facile de croire que Dieu a grandi dans le ventre d’une maman et qu’il a été un bébé couché dans une mangeoire pour animaux. Bébé Jésus est devenu grand. Il est mort et ressuscité et il continue de nous offrir sa vie. C’est pour cela que nous célébrons l’eucharistie le soir de Noël. Noël n’est pas un événement mais un avènement. Le mystère de Noël n’a pas duré une seule nuit, il se poursuit. Jésus ressuscité continue de vouloir venir en nous par le don de l’eucharistie. Ce soir, Jésus ne revient pas dans le ventre de la Vierge Marie, mais il attend que nos mains se joignent pour devenir un berceau pour lui. Désormais, la crèche, c’est notre cœur. Accueillons-le.
L'abbé Louis Corriveau
Je sais que Fernand n’est pas le seul à se poser la question. Il est vrai que Jésus était Juif et qu’il a pratiqué la religion juive, la même que ses parents, Marie et Joseph, la même que ses grands-parents, Anne et Joachim. Les apôtres qui ont vécu après la mort de Jésus ont continué de pratiquer la religion juive. Par exemple, ils observaient le repos du sabbat, qui existe encore aujourd’hui, du vendredi soir au samedi soir, d’un coucher du soleil à l’autre. Nous avons même gardé cette habitude juive de commencer les fêtes au coucher du soleil, comme ce soir. Mais les disciples de Jésus ont fini par se distinguer de leurs frères Juifs. Ça s’est fait graduellement, sur une durée de quelques décennies. Ils ont constitué un nouveau groupe à l’intérieur de la religion juive. On les appelait les chrétiens, les disciples de Jésus le Christ. Ils affirmaient que Jésus est le Christ, le Messie que les prophètes annonçaient depuis si longtemps.
Vous connaissez sans doute le vieux cantique qui nous fait chanter : (musique) depuis plus de quatre mille ans, nous le promettaient les prophètes, depuis plus de quatre mille ans, nous attendions cet heureux temps. Il est né le divin enfant, jouez hautbois résonnez musettes, il est né le divin enfant, chantons tous son avènement. Avez-vous déjà réalisé ce que vous dites quand vous chantez ce classique de Noël? Un divin enfant, ou un enfant divin, si vous voulez. Nos frères Juifs ne croient pas que Jésus est un divin enfant, un enfant Dieu. Pour nous, au contraire, Jésus est Dieu. Il est descendu du ciel pour venir dans notre monde. Le Très Haut est devenu le Très Bas. Ça fait toute la différence. Reprenons le refrain.
(Musique) Il est né le divin enfant, jouez hautbois résonnez musettes, il est né le divin enfant, chantons tous son avènement. Nous chantons son avènement. La venue du divin enfant est un avènement. Un avènement, c’est différent d’un événement. Un événement, c’est quelque chose d’important qui arrive et qui a une fin. Pensons au festival forestier de St-Raymond. C’est un événement annuel. Ça dure quatre jours en juillet. Il y a un début et une fin.
Un avènement, c’est quelque chose qui commence mais qui s’installe, qui s’établit, qui n’a pas de fin. Pensons à l’avènement de la télévision. La télévision est arrivée au Québec en 1952 mais ça continue. C’est la même chose avec l’avènement du divin enfant. Parce que l’enfant est devenu un homme qui est mort et ressuscité, il continue d’être présent dans le monde. Le prophète Isaïe avait annoncé la venue d’un enfant qui porterait le nom de ‘Père-à-jamais.’ A jamais, ça veut dire pour toujours. Jésus ressuscité sera toujours avec nous. C’est la foi des chrétiens. L’avènement Jésus continue et n’aura pas de fin.
Nos frères Juifs ne croient pas qu’il est né le divin enfant, que Jésus est le Messie, le Christ. Ils attendent toujours le Messie. Pour eux, le 25 décembre, c’est une journée comme une autre. Si vous rencontrez un Juif dans les prochains jours, ne lui souhaitez pas Joyeux Noël, il va vous regarder de travers ou vous allez le faire rire.
Il est né le divin enfant. Nous, les chrétiens, nous croyons et chantons cela. Voilà pourquoi nous avons fini par nous distinguer de nos frères Juifs, comme un jour nous nous sommes détachés de la mère Patrie, la France. Nous sommes les descendants des Français mais nous avons fini par prendre notre couleur particulière. Nous ne sommes plus des Français mais des québécois qui parlent français, avec notre accent particulier que les Français aiment tant. Au niveau religieux, nous sommes les descendants du judaïsme mais nous avons pris notre couleur à nous.
C’est un peu la réponse que j’avais donnée à mon ami Fernand qui était en train de tailler mon épaisse chevelure.
Il est né le divin enfant. Avouons qu’il n’est pas si facile de croire que Dieu a grandi dans le ventre d’une maman et qu’il a été un bébé couché dans une mangeoire pour animaux. Bébé Jésus est devenu grand. Il est mort et ressuscité et il continue de nous offrir sa vie. C’est pour cela que nous célébrons l’eucharistie le soir de Noël. Noël n’est pas un événement mais un avènement. Le mystère de Noël n’a pas duré une seule nuit, il se poursuit. Jésus ressuscité continue de vouloir venir en nous par le don de l’eucharistie. Ce soir, Jésus ne revient pas dans le ventre de la Vierge Marie, mais il attend que nos mains se joignent pour devenir un berceau pour lui. Désormais, la crèche, c’est notre cœur. Accueillons-le.
L'abbé Louis Corriveau