La parabole du bon pasteur. Icône contemporaine, Etats-Unis. (source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Au mois de janvier dernier, lorsque l’abbé Marceau m’a annoncé qu’il était atteint de cancer et que ses jours étaient comptés, il m’a dit : « Je veux continuer mon ministère de prêtre le plus longtemps possible. C’est ce qui me fait vivre. » Sa réflexion a suscité mon admiration. Ce qui fut dit fut fait. Lorsque les souffrances et les douleurs ont commencées au cours de l’été, Georges a continué courageusement jusqu'à quelques semaines de la fin.
C’est pourquoi, nous avons choisi comme texte de l’évangile, l’épisode du Bon Pasteur, ce que fut Georges admirablement.
En effet, l’homme solitaire qu’il était, était loin d’être refermé sur lui-même, Il était sans cesse à l’écoute de ses ouailles et se dévouait à leur service avec une assiduité et une générosité sans égale.
I- Le berger demeure avec ses brebis
Lorsqu’on évoque l’image du pasteur, du berger pour reprendre les termes de l’Évangile, on s’attache souvent à cette phrase : « Le berger connaît ses brebis ». Ce qui est tout à fait juste, Cependant, l’occupation du berger ne se résume pas à cet aspect de sa vie.
Les témoignages de ceux qui, encore aujourd’hui en Europe et en Orient, exercent ce vieux métier, nous soulignent tous que le berger est celui qui vit un enracinement continu dans sa tâche. Il fréquente les mêmes pâturages, il refait les mêmes gestes auprès des brebis malades, il ne peut être là en passant, il est là en permanence. C’est à longueur de temps qu’il crée les liens et qu’il persévère dans ce soin de tous les instants.
C’est pourquoi, nous avons choisi comme texte de l’évangile, l’épisode du Bon Pasteur, ce que fut Georges admirablement.
En effet, l’homme solitaire qu’il était, était loin d’être refermé sur lui-même, Il était sans cesse à l’écoute de ses ouailles et se dévouait à leur service avec une assiduité et une générosité sans égale.
I- Le berger demeure avec ses brebis
Lorsqu’on évoque l’image du pasteur, du berger pour reprendre les termes de l’Évangile, on s’attache souvent à cette phrase : « Le berger connaît ses brebis ». Ce qui est tout à fait juste, Cependant, l’occupation du berger ne se résume pas à cet aspect de sa vie.
Les témoignages de ceux qui, encore aujourd’hui en Europe et en Orient, exercent ce vieux métier, nous soulignent tous que le berger est celui qui vit un enracinement continu dans sa tâche. Il fréquente les mêmes pâturages, il refait les mêmes gestes auprès des brebis malades, il ne peut être là en passant, il est là en permanence. C’est à longueur de temps qu’il crée les liens et qu’il persévère dans ce soin de tous les instants.
C’est cet aspect de l’enracinement et de la fidélité que j’ai remarqué chez notre confrère Georges depuis toujours. Georges en homme discipliné était quelqu’un sur qui on pouvait compter en tout temps. Il a accompli ses divers ministères au Petit Séminaire et dans la pastorale paroissiale avec une application et un soin qui ne sont jamais démentis. Pour lui, il s’agissait non seulement de durer, mais d’être au service. Il était très fier des ses 31 ans passé au service de la Desserte de Shannon qu’il a voulu desservir jusqu’à la fin.Voilà un bon berger qui demeure avec ses brebis quoiqu’il arrive.
Comme enracinement, on peut noter encore son attachement à l’Académie de Québec où il avait étudié et à la communauté des prêtres du Séminaire qui s’exprimait dans les conversations, mais aussi dans des réalisations dont nous lui sommes redevables : comme celles concernant les horloges de parquet du Séminaire, l’histoire du Séminaire en photos, les parcours de visite, les édifices du Séminaire, le Grand Escalier et concernant combien de sujets qui lui ont fait parcourir assidument le Journal et les Archives du Séminaire. Cet enracinement et cet attachement lui inspiraient une grande dévotion à notre fondateur, le bienheureux François de Laval dont il a traduit en anglais le site internet qui lui est consacré.
Voilà un bon pasteur, un bon berger, qui ne se lasse pas de penser aux autres, d’utiliser ses ressources et ses talents pour servir à la manière de Jésus qui n’eut d’autre volonté que d’être Serviteur et qui est allé jusqu’à donner sa vie pour ses amis.
On peut dire, sans exagération, que l’abbé Marceau a réellement donné sa vie au service de l’Évangile et au service des autres avec une générosité et une constance qui lui font honneur.
II- Ma vie, c'est le Christ
Mais où puisait-il cet élan et cette constance, me direz-vous? La question n’est pas saugrenue.
La première lecture nous donne une piste de réponse. Pour ceux qui ont bien connu Georges, la foi en Jésus-Christ faisait partie de lui comme une seconde nature: « Oui, ma vie c’est le Christ » aurait-il peut dire comme saint Paul à fin de ce beau texte de la lettre aux Philippiens qui a été lu comme première lecture.
Cette foi a été soumise au crible d’un esprit scientifique et rationnel qui n’avait pas peur des questions. Son intérêt pour les recherches sur le Saint Suaire de Turin en est la preuve. Être croyant, pour lui, ne voulait pas dire être ignorant, ni mettre de côté la science d’aujourd’hui. Comment a-t-il su réconcilier foi et raison? C’est le mystère de son âme. Mais en bon disciple de Thomas d’Aquin, il a toujours su unir les deux sans sacrifier ni l’une ni l’autre, car comme le dit l’adage célèbre de saint Anselme que commente saint Thomas « la foi cherche à comprendre » (« Fides quaerens intellectum ») et elle ne laisse pas les questionnements de côté (« Cum assensione cogitare»).
La vie de Georges reflétait bien dans son dépouillement son total attachement au Christ. Je me plaisais, chaque fois que j’entrais dans ses appartements, à lui dire que je me sentais comme chez le Curé d’Ars. Un dépouillement et une sobriété se dégageaient de ces lieux, sans pour autant mettre de côté ses goûts pour les horloges, pour la musique et pour l’informatique.
Conclusion
Ému d’avoir à accompagner avec vous ce confrère qui fut un grand ami au Grand Séminaire, je prie le Seigneur que notre célébration de l’Eucharistie, nous rapproche les uns des autres comme le font les brebis autour de leur Berger suprême : le Christ Jésus et que les gestes que nous posons en présentant le pain et le vin dans la foi soient pour nous un gage de vie éternelle… ce que je souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
23 décembre 2009
Comme enracinement, on peut noter encore son attachement à l’Académie de Québec où il avait étudié et à la communauté des prêtres du Séminaire qui s’exprimait dans les conversations, mais aussi dans des réalisations dont nous lui sommes redevables : comme celles concernant les horloges de parquet du Séminaire, l’histoire du Séminaire en photos, les parcours de visite, les édifices du Séminaire, le Grand Escalier et concernant combien de sujets qui lui ont fait parcourir assidument le Journal et les Archives du Séminaire. Cet enracinement et cet attachement lui inspiraient une grande dévotion à notre fondateur, le bienheureux François de Laval dont il a traduit en anglais le site internet qui lui est consacré.
Voilà un bon pasteur, un bon berger, qui ne se lasse pas de penser aux autres, d’utiliser ses ressources et ses talents pour servir à la manière de Jésus qui n’eut d’autre volonté que d’être Serviteur et qui est allé jusqu’à donner sa vie pour ses amis.
On peut dire, sans exagération, que l’abbé Marceau a réellement donné sa vie au service de l’Évangile et au service des autres avec une générosité et une constance qui lui font honneur.
II- Ma vie, c'est le Christ
Mais où puisait-il cet élan et cette constance, me direz-vous? La question n’est pas saugrenue.
La première lecture nous donne une piste de réponse. Pour ceux qui ont bien connu Georges, la foi en Jésus-Christ faisait partie de lui comme une seconde nature: « Oui, ma vie c’est le Christ » aurait-il peut dire comme saint Paul à fin de ce beau texte de la lettre aux Philippiens qui a été lu comme première lecture.
Cette foi a été soumise au crible d’un esprit scientifique et rationnel qui n’avait pas peur des questions. Son intérêt pour les recherches sur le Saint Suaire de Turin en est la preuve. Être croyant, pour lui, ne voulait pas dire être ignorant, ni mettre de côté la science d’aujourd’hui. Comment a-t-il su réconcilier foi et raison? C’est le mystère de son âme. Mais en bon disciple de Thomas d’Aquin, il a toujours su unir les deux sans sacrifier ni l’une ni l’autre, car comme le dit l’adage célèbre de saint Anselme que commente saint Thomas « la foi cherche à comprendre » (« Fides quaerens intellectum ») et elle ne laisse pas les questionnements de côté (« Cum assensione cogitare»).
La vie de Georges reflétait bien dans son dépouillement son total attachement au Christ. Je me plaisais, chaque fois que j’entrais dans ses appartements, à lui dire que je me sentais comme chez le Curé d’Ars. Un dépouillement et une sobriété se dégageaient de ces lieux, sans pour autant mettre de côté ses goûts pour les horloges, pour la musique et pour l’informatique.
Conclusion
Ému d’avoir à accompagner avec vous ce confrère qui fut un grand ami au Grand Séminaire, je prie le Seigneur que notre célébration de l’Eucharistie, nous rapproche les uns des autres comme le font les brebis autour de leur Berger suprême : le Christ Jésus et que les gestes que nous posons en présentant le pain et le vin dans la foi soient pour nous un gage de vie éternelle… ce que je souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
23 décembre 2009