Vue de l'église de St-Joseph-de-Beauce (Québec) et du centre patrimonial prise de l'autre côté de la rivière Chaudière (Photo H. Giguère)
Je suis arrêté souhaiter la Bonne Année au défunt le samedi 7 janvier quelques jours avant son décès. Il m’a entretenu avec charme de ses premières années dans son commerce en me racontant comme il l’avait mis sur pied en 1938 et en se rappelant ses premières rencontres avec son épouse. Il me disait qu’il refaisait souvent le parcours de sa vie qu’il ne voyait plus très longue, ce qui est bien normal quand on approche de 97 ans, et il concluait : « Tu sais, tout compte fait, j’ai eu une belle vie. » Il était serein et en paix.
Oui, il a eu une belle vie, une vie qui ne fut pas sans épreuves, sans sacrifices, mais une vie comme la vie des justes dont parle la première lecture, une vie « dans la main de Dieu »
I- La foi, une lumière sur la route
Le défunt était de la race de ces croyantes et croyants pour qui la foi n’était pas seulement une convention encore moins une fuite dans l’imaginaire, mais une lumière constante sur leur route. comme le dit le psaume « Une lampe sur mes pas, ta Parole, une lumière sur ma route" (Ps 118 [119], 105), une rencontre entretenue avec Dieu dans la vie quotidienne par la prière, l’attention à ses proches, par la fidélité à ce qu’on on appelé souvent le « devoir d’état ».
Je ne sais si notre ami lisait la Bible souvent, mais sa présence constante jusqu’à un âge avancé à la messe le dimanche, son attention aux homélies le remplissaient de la Parole de Dieu. Il reprendrait volontiers, j’en suis sûr, les paroles de Marthe à Jésus dans l’Évangile : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde » (Jean 11, 27).
Vous voyez cette profession de foi de Marthe est celle que tous les chrétiens sont invités à faire de diverses façons au cours d’une vie. Professer sa foi n’est pas d’abord en faire étalage et s’en glorifier en rabaissant les autres, Professer sa foi c’est accepter de vivre une rencontre avec Jésus, de le questionner comme Marthe, de chercher des réponses et de rester ouverts à l’amour de Dieu qui nous rejoints tous qui que nous soyons. Ainsi, c’est Dieu lui-même qui nous rend croyant, « juste » comme le dit la première lecture.
II- Professer sa foi aujourd’hui
Mais, me demanderez-vous, comment professer sa foi aujourd’hui?
Avoir la foi et la professer c’est d’abord témoigner de ce qui nous fait vivre dans l’écoute de la Parole de Dieu et dans la suite du Christ. Ainsi, la foi ne s’impose pas, elle se propose. « Aujourd’hui, comme le répète souvent notre nouvel archevêque Mgr Lacroix, je n’ai pas envie d’imposer ma foi à quiconque, je veux seulement donner le témoignage de quelqu’un qui est heureux à la suite du Christ, qui remplit ma vie. C’est ça pour moi évangéliser aujourd’hui. »
L’attachement à la personne de Jésus voilà le cœur de la foi. Et pour le chrétien-croyant, ce Jésus qu’il suit n’est pas disparu pour toujours, non! Il est toujours vivant, il est ressuscité. Il est au milieu de nous : il est là dans le pauvre, le malade, le prisonnier, le délaissé. Rappelez-vous cette phrase de l’évangile de saint Mathieu : J’étais malade et vous m’avez visité, j’étais affamé et vous m’avez donné à manger…venez les bénis de mon Père. « dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à Moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40).
Notre ami décédé a su tout au cours de sa vie, mais surtout dans les 10 dernières années reconnaître le Christ dans son épouse malade et diminuée qu’il a accompagnée et soutenue sans jamais se décourager et avec un amour admirable. C’est Jésus qu’il a servi en elle. Il a entendu maintenant, j’en suis sûr, Jésus lui dire « Viens, béni de mon Père ».
Conclusion
Oui, comme je le disais au début de la messe, la mort est d’une certaine façon une « nouvelle naissance ». Mais cette « nouvelle naissance » est préparée. Nous vivrons pour toujours ce que nous avons commencé à vivre aujourd’hui.
Dans cette Eucharistie, prenons conscience à travers les signes du Pain et du Vin, présence réelle de Jésus, que la vie éternelle est déjà présente et qu’à la suite du Christ nous sommes entrés dans une vie nouvelle qui ne se terminera pas par la mort mais qui se transformera en vie éternelle…que je nous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
le 21 janvier 2012
Oui, il a eu une belle vie, une vie qui ne fut pas sans épreuves, sans sacrifices, mais une vie comme la vie des justes dont parle la première lecture, une vie « dans la main de Dieu »
I- La foi, une lumière sur la route
Le défunt était de la race de ces croyantes et croyants pour qui la foi n’était pas seulement une convention encore moins une fuite dans l’imaginaire, mais une lumière constante sur leur route. comme le dit le psaume « Une lampe sur mes pas, ta Parole, une lumière sur ma route" (Ps 118 [119], 105), une rencontre entretenue avec Dieu dans la vie quotidienne par la prière, l’attention à ses proches, par la fidélité à ce qu’on on appelé souvent le « devoir d’état ».
Je ne sais si notre ami lisait la Bible souvent, mais sa présence constante jusqu’à un âge avancé à la messe le dimanche, son attention aux homélies le remplissaient de la Parole de Dieu. Il reprendrait volontiers, j’en suis sûr, les paroles de Marthe à Jésus dans l’Évangile : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde » (Jean 11, 27).
Vous voyez cette profession de foi de Marthe est celle que tous les chrétiens sont invités à faire de diverses façons au cours d’une vie. Professer sa foi n’est pas d’abord en faire étalage et s’en glorifier en rabaissant les autres, Professer sa foi c’est accepter de vivre une rencontre avec Jésus, de le questionner comme Marthe, de chercher des réponses et de rester ouverts à l’amour de Dieu qui nous rejoints tous qui que nous soyons. Ainsi, c’est Dieu lui-même qui nous rend croyant, « juste » comme le dit la première lecture.
II- Professer sa foi aujourd’hui
Mais, me demanderez-vous, comment professer sa foi aujourd’hui?
Avoir la foi et la professer c’est d’abord témoigner de ce qui nous fait vivre dans l’écoute de la Parole de Dieu et dans la suite du Christ. Ainsi, la foi ne s’impose pas, elle se propose. « Aujourd’hui, comme le répète souvent notre nouvel archevêque Mgr Lacroix, je n’ai pas envie d’imposer ma foi à quiconque, je veux seulement donner le témoignage de quelqu’un qui est heureux à la suite du Christ, qui remplit ma vie. C’est ça pour moi évangéliser aujourd’hui. »
L’attachement à la personne de Jésus voilà le cœur de la foi. Et pour le chrétien-croyant, ce Jésus qu’il suit n’est pas disparu pour toujours, non! Il est toujours vivant, il est ressuscité. Il est au milieu de nous : il est là dans le pauvre, le malade, le prisonnier, le délaissé. Rappelez-vous cette phrase de l’évangile de saint Mathieu : J’étais malade et vous m’avez visité, j’étais affamé et vous m’avez donné à manger…venez les bénis de mon Père. « dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à Moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40).
Notre ami décédé a su tout au cours de sa vie, mais surtout dans les 10 dernières années reconnaître le Christ dans son épouse malade et diminuée qu’il a accompagnée et soutenue sans jamais se décourager et avec un amour admirable. C’est Jésus qu’il a servi en elle. Il a entendu maintenant, j’en suis sûr, Jésus lui dire « Viens, béni de mon Père ».
Conclusion
Oui, comme je le disais au début de la messe, la mort est d’une certaine façon une « nouvelle naissance ». Mais cette « nouvelle naissance » est préparée. Nous vivrons pour toujours ce que nous avons commencé à vivre aujourd’hui.
Dans cette Eucharistie, prenons conscience à travers les signes du Pain et du Vin, présence réelle de Jésus, que la vie éternelle est déjà présente et qu’à la suite du Christ nous sommes entrés dans une vie nouvelle qui ne se terminera pas par la mort mais qui se transformera en vie éternelle…que je nous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
le 21 janvier 2012