La célébration d’aujourd’hui s’intitule dans le Missel Romain : Messe en mémoire de la Cène du Seigneur. C’est la mémoire de l’institution de l’Eucharistie qui nous rassemble en ce jour.
La richesse de cette mémoire nous remet devant les yeux et dans le cœur le mystère du « sacrement de l’amour ». C’est avec ces mots que le pape Benoît XVI a choisi de commencer sa récente Exhortation apostolique sur l’Eucharistie à la suite du Synode qui s’est tenu à l’automne 2005.
En suivant ce fil conducteur de l’amour, de la charité-agapè, méditons un peu en regardant les gestes que nous posons aujourd’hui.
La richesse de cette mémoire nous remet devant les yeux et dans le cœur le mystère du « sacrement de l’amour ». C’est avec ces mots que le pape Benoît XVI a choisi de commencer sa récente Exhortation apostolique sur l’Eucharistie à la suite du Synode qui s’est tenu à l’automne 2005.
En suivant ce fil conducteur de l’amour, de la charité-agapè, méditons un peu en regardant les gestes que nous posons aujourd’hui.
Lavement des pieds par le pape Benoît XVI à Rome
I - Le lavement des pieds
En premier lieu nous nous rappelons dans la lecture de l’évangile, le geste du lavement des pieds.
Comme on le sait, l’évangile de Jean ne présente pas de récit de l’institution de l’Eucharistie comme les synoptiques. Il nous laisse méditer avec ce geste surprenant à plus d’un égard, un geste que même Pierre ne comprend pas au premier abord, un geste chargé de signification. Celle-ci n’est pas laissée au hasard par Jésus.
Il prend la peine de l’expliciter clairement et sans détour. « Comprenez-vous ce que je viens de faire? » demande-t-il et sans attendre de réponse, il donne lui-même la signification de ce qu’il vient de faire. » « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».
Pour nous approprier encore plus cette signification aujourd’hui, en plus d’avoir entendu le récit de l’évangile de Jean, je vous invite au moment du geste que la liturgie propose pour le lavement des pieds à entrer de façon particulière en laissant le président laver les mains de chacun d’entre nous. Ce geste concret veut redire notre désir de suivre à notre façon et le mieux possible l’enseignement de Jésus.
II - La table du pain et du vin
Ce très beau geste, valable en lui-même, ne peut se dissocier dans notre célébration de la Cène du Seigneur de la table qui est au milieu de nous. Dans la lettre de saint Paul celui-ci rappelle aux chrétiens de Corinthe la signification de leurs rassemblements pour la « fraction du pain ».
D’où viennent la richesse et la beauté de ce repas en mémoire du Seigneur? Des gestes posés? Oui, bien sûr. Des paroles prononcées? Certainement.
Mais la puissance et la force des gestes et des paroles résident dans le don amoureux de Celui qui a tout remis entre les mains du Père. Dans ces gestes et ces paroles c’est la puissance de Dieu qui est à l’œuvre, une puissance de salut pour l’humanité qu’il aime d’un amour sans limites et sans préférences. Oui, la mémoire de la Cène du Seigneur, nous fait découvrir dans l’Eucharistie le « sacrement de l’amour ».
Et vous voyez ici que ce fil conducteur nous renvoie de la table du pain et du vin à celle de nos frères et sœurs, de la table de la célébration à la table du service.
III - Une communauté qui célèbre
Ces gestes si beaux du lavement des pieds et de la consécration du pain et du vin, ne peuvent prendre corps que dans une assemblée, un peuple croyant qui y dit sa foi et son espérance, une communauté qui célèbre. C’est pourquoi, l’eucharistie est toujours rassemblement d’une communauté qui reçoit les paroles et les gestes du Seigneur et qui les refait dans la foi « jusqu’à ce qu’il vienne », dit saint Paul.
C’est ici que s’inscrit notre ministère sacerdotal. Dieu a besoin de personnes qui soient des signes du Christ, Tête et Pasteur, pour nourrir, alimenter, faire croître l’ensemble de ceux et celles qui sont entrés avec le Christ dans la vie nouvelle par le baptême, qui comme lui sont passés du « monde ancien » au « monde nouveau », « vivant pour Dieu ».
Les vases fragiles que nous sommes sont appelés à être « signes », « intendants » des mystères de Dieu. Si vous le voulez, profitons de cette célébration pour rendre grâce d’avoir été choisi pour cette mission et prions pour tous les confrères qui participent au même ministère. La beauté de la messe en mémoire de la Cène du Seigneur ne tient pas seulement aux gestes que nous y faisons, elle prend racine dans le cœur de ceux et celles qui les font.
« Vivez ce que vous faites » nous a dit l’évêque au moment de la prière d’ordination: "Imitamini quod tractatis". Cette invitation retentit toujours et garde toute son actualité.
Conclusion
Nous passerons maintenant au geste qui nous rappelle la table du service puis nous entourerons la table du pain et du vin, pour faire mémoire de celui qui est toujours vivant et présent dans ce « sacrement de l’amour ». Nous le refaisons avec joie et avec confiance comme à chaque jour « jusqu’à ce qu’il vienne ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
Le 5 avril 2007.
En premier lieu nous nous rappelons dans la lecture de l’évangile, le geste du lavement des pieds.
Comme on le sait, l’évangile de Jean ne présente pas de récit de l’institution de l’Eucharistie comme les synoptiques. Il nous laisse méditer avec ce geste surprenant à plus d’un égard, un geste que même Pierre ne comprend pas au premier abord, un geste chargé de signification. Celle-ci n’est pas laissée au hasard par Jésus.
Il prend la peine de l’expliciter clairement et sans détour. « Comprenez-vous ce que je viens de faire? » demande-t-il et sans attendre de réponse, il donne lui-même la signification de ce qu’il vient de faire. » « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».
Pour nous approprier encore plus cette signification aujourd’hui, en plus d’avoir entendu le récit de l’évangile de Jean, je vous invite au moment du geste que la liturgie propose pour le lavement des pieds à entrer de façon particulière en laissant le président laver les mains de chacun d’entre nous. Ce geste concret veut redire notre désir de suivre à notre façon et le mieux possible l’enseignement de Jésus.
II - La table du pain et du vin
Ce très beau geste, valable en lui-même, ne peut se dissocier dans notre célébration de la Cène du Seigneur de la table qui est au milieu de nous. Dans la lettre de saint Paul celui-ci rappelle aux chrétiens de Corinthe la signification de leurs rassemblements pour la « fraction du pain ».
D’où viennent la richesse et la beauté de ce repas en mémoire du Seigneur? Des gestes posés? Oui, bien sûr. Des paroles prononcées? Certainement.
Mais la puissance et la force des gestes et des paroles résident dans le don amoureux de Celui qui a tout remis entre les mains du Père. Dans ces gestes et ces paroles c’est la puissance de Dieu qui est à l’œuvre, une puissance de salut pour l’humanité qu’il aime d’un amour sans limites et sans préférences. Oui, la mémoire de la Cène du Seigneur, nous fait découvrir dans l’Eucharistie le « sacrement de l’amour ».
Et vous voyez ici que ce fil conducteur nous renvoie de la table du pain et du vin à celle de nos frères et sœurs, de la table de la célébration à la table du service.
III - Une communauté qui célèbre
Ces gestes si beaux du lavement des pieds et de la consécration du pain et du vin, ne peuvent prendre corps que dans une assemblée, un peuple croyant qui y dit sa foi et son espérance, une communauté qui célèbre. C’est pourquoi, l’eucharistie est toujours rassemblement d’une communauté qui reçoit les paroles et les gestes du Seigneur et qui les refait dans la foi « jusqu’à ce qu’il vienne », dit saint Paul.
C’est ici que s’inscrit notre ministère sacerdotal. Dieu a besoin de personnes qui soient des signes du Christ, Tête et Pasteur, pour nourrir, alimenter, faire croître l’ensemble de ceux et celles qui sont entrés avec le Christ dans la vie nouvelle par le baptême, qui comme lui sont passés du « monde ancien » au « monde nouveau », « vivant pour Dieu ».
Les vases fragiles que nous sommes sont appelés à être « signes », « intendants » des mystères de Dieu. Si vous le voulez, profitons de cette célébration pour rendre grâce d’avoir été choisi pour cette mission et prions pour tous les confrères qui participent au même ministère. La beauté de la messe en mémoire de la Cène du Seigneur ne tient pas seulement aux gestes que nous y faisons, elle prend racine dans le cœur de ceux et celles qui les font.
« Vivez ce que vous faites » nous a dit l’évêque au moment de la prière d’ordination: "Imitamini quod tractatis". Cette invitation retentit toujours et garde toute son actualité.
Conclusion
Nous passerons maintenant au geste qui nous rappelle la table du service puis nous entourerons la table du pain et du vin, pour faire mémoire de celui qui est toujours vivant et présent dans ce « sacrement de l’amour ». Nous le refaisons avec joie et avec confiance comme à chaque jour « jusqu’à ce qu’il vienne ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
Le 5 avril 2007.