« des voyageurs …à la recherche d’une patrie. » (Heb 12)
Pour les personnes qui se veulent disciples de Jésus, tout commence par un appel et se termine par la vie éternelle. C’est ce qu’ont vécu nos frères et sœurs défunts dont nous nous rappelons le souvenir aujourd’hui dans cette « commémoration des fidèles défunts ». Il en est ainsi de nous aussi sur le chemin qui est nôtre, dans notre histoire de vie.
I- Un appel
Il nous est arrivé un jour de répondre oui pour suivre Jésus en choisissant la vocation de prêtres diocésain ou en s'y préparant comme futur prêtre. Comment dire et raconter cette réponse? C’est l’histoire de toute une vie. Répondre à l’appel à suivre Jésus ne se résume pas à se trouver une place sous le soleil pour œuvrer dans sa vigne. C’est entrer dans un compagnonnage, dans une expérience d’intimité qui ouvre sans cesse sur de l’inédit, des surprises, mais aussi sur un enchantement qu’on n’a jamais fini d’explorer. Au fond de lui-même, le disciple de Jésus continue de ressentir cet appel personnel qui est assez fort pour mobiliser toutes ses énergies et toutes ses aspirations en vue du Royaume et il s’efforce d’y répondre selon sa situation de vie, selon son âge, selon ses talents, selon ses charismes, mais surtout avec son cœur, avec toute son âme et avec toutes ses forces.
Si nous portons un peu attention à ce que nous sommes, nous pouvons comme toucher du doigt la puissance en même temps que la prévenance du Seigneur qui se tient à la porte et qui frappe.
Nos frères et sœurs qui nous ont devancés ont eu l’occasion d’ouvrir cette porte en laissant le Seigneur prendre totalement possession de leur être. « Car la volonté de mon Père, c'est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle; et moi, je les ressusciterai au dernier jour. » comme on l’a proclamé dans l’extrait du chapitre 6 de saint Jean qui vient d’être lu.
II- Une vie de disciple de Jésus
« Voir le Fils et croire en Lui » n’est-ce pas le but de toute une vie. En effet, le disciple de Jésus est quelqu’un qui se laisse séduire avant tout par une personne. Oui, c’est à « cause de Jésus » que les apôtres ont tout quitté. Ils l’ont connu, ils ont mangé avec lui, ils ont marché sur les routes de Palestine avec lui. Ils ont cru en lui, en la Bonne Nouvelle qu’il portait et qu’il répandait autour de lui.
Mais que se passe-t-il entre l’appel reçu et la vie éternelle, qu’on espère comme le dit la belle prière qui suit le Notre Père? Il se passe pour chacun et chacune de nous un périple rempli de situations de vie, de moments intenses parfois ou encore plus douloureux, d’amitiés et de relations de toutes sortes. C’est la vie, notre vie qui se tisse au fil des jours qui passent.
Comme le dit la lettre aux Hébreux au chapitre 12 : nous sommes comme « des étrangers et des voyageurs …à la recherche d’une patrie. » Notre vie n’est pas une parenthèse sur cette route vers la patrie céleste, elle est, je dirais, « la route elle-même », car c’est dans le quotidien de nos vies que se noue et se développe l’alliance que Dieu veut établir avec chacun d’entre nous, que se déploie l’appel que Jésus lance à tous ceux et celles qui veulent le suivre comme disciple. « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. »
À travers la banalité du quotidien, le chrétien, disciple de Jésus, perçoit le « fond divin » de l’existence et laisse se libérer la beauté cachée, enclose sous cette rude écorce, une beauté qui éclate en vie éternelle. « Aucun d'entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même: si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur » comme le dit saint Paul aux Romains. « Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. »
Finalement, quelle que soit notre histoire de vie, là où est l’Amour, Dieu est présent. « Ubi caritas et amor, Deus ibi est » chantions-nous autrefois. C’est ainsi que notre banal quotidien, s’il s’ouvre à l’Amour, s’ouvre à Dieu « car l’amour vient de Dieu » et « tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu ». « Les gens voient cela sans comprendre; il ne leur vient pas à l'esprit que Dieu accorde à ses élus grâce et miséricorde, et qu'il veille sur ses amis » comme le note avec à propos le passage du livre de la Sagesse proclamé dans la première lecture.
Conclusion
Mes bien chers frères, souhaitons que cette célébration commémorative des fidèles défunts disciples de Jésus soit une occasion de nous ouvrir de plus en plus à cet Amour qui nous vient de Dieu par Jésus, à cet Amour qui le fait se tenir à la porte et nous dire : « Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi » (Apoc 3, 20).
Déjà dans cette célébration nous sommes invités à nous asseoir et à manger « avec Lui et Lui avec nous » dans ce banquet eucharistique qui est pour nous un signe et un avant-goût du banquet éternel qui nous attend et que je nous souhaite à tous. Amen!
Hermann Giguère, prêtre
Supérieur général du Séminaire de Québec
le 2 novembre 2005
HG/mdb
Dernière mise à jour 24 novembre 2005
I- Un appel
Il nous est arrivé un jour de répondre oui pour suivre Jésus en choisissant la vocation de prêtres diocésain ou en s'y préparant comme futur prêtre. Comment dire et raconter cette réponse? C’est l’histoire de toute une vie. Répondre à l’appel à suivre Jésus ne se résume pas à se trouver une place sous le soleil pour œuvrer dans sa vigne. C’est entrer dans un compagnonnage, dans une expérience d’intimité qui ouvre sans cesse sur de l’inédit, des surprises, mais aussi sur un enchantement qu’on n’a jamais fini d’explorer. Au fond de lui-même, le disciple de Jésus continue de ressentir cet appel personnel qui est assez fort pour mobiliser toutes ses énergies et toutes ses aspirations en vue du Royaume et il s’efforce d’y répondre selon sa situation de vie, selon son âge, selon ses talents, selon ses charismes, mais surtout avec son cœur, avec toute son âme et avec toutes ses forces.
Si nous portons un peu attention à ce que nous sommes, nous pouvons comme toucher du doigt la puissance en même temps que la prévenance du Seigneur qui se tient à la porte et qui frappe.
Nos frères et sœurs qui nous ont devancés ont eu l’occasion d’ouvrir cette porte en laissant le Seigneur prendre totalement possession de leur être. « Car la volonté de mon Père, c'est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle; et moi, je les ressusciterai au dernier jour. » comme on l’a proclamé dans l’extrait du chapitre 6 de saint Jean qui vient d’être lu.
II- Une vie de disciple de Jésus
« Voir le Fils et croire en Lui » n’est-ce pas le but de toute une vie. En effet, le disciple de Jésus est quelqu’un qui se laisse séduire avant tout par une personne. Oui, c’est à « cause de Jésus » que les apôtres ont tout quitté. Ils l’ont connu, ils ont mangé avec lui, ils ont marché sur les routes de Palestine avec lui. Ils ont cru en lui, en la Bonne Nouvelle qu’il portait et qu’il répandait autour de lui.
Mais que se passe-t-il entre l’appel reçu et la vie éternelle, qu’on espère comme le dit la belle prière qui suit le Notre Père? Il se passe pour chacun et chacune de nous un périple rempli de situations de vie, de moments intenses parfois ou encore plus douloureux, d’amitiés et de relations de toutes sortes. C’est la vie, notre vie qui se tisse au fil des jours qui passent.
Comme le dit la lettre aux Hébreux au chapitre 12 : nous sommes comme « des étrangers et des voyageurs …à la recherche d’une patrie. » Notre vie n’est pas une parenthèse sur cette route vers la patrie céleste, elle est, je dirais, « la route elle-même », car c’est dans le quotidien de nos vies que se noue et se développe l’alliance que Dieu veut établir avec chacun d’entre nous, que se déploie l’appel que Jésus lance à tous ceux et celles qui veulent le suivre comme disciple. « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. »
À travers la banalité du quotidien, le chrétien, disciple de Jésus, perçoit le « fond divin » de l’existence et laisse se libérer la beauté cachée, enclose sous cette rude écorce, une beauté qui éclate en vie éternelle. « Aucun d'entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même: si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur » comme le dit saint Paul aux Romains. « Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. »
Finalement, quelle que soit notre histoire de vie, là où est l’Amour, Dieu est présent. « Ubi caritas et amor, Deus ibi est » chantions-nous autrefois. C’est ainsi que notre banal quotidien, s’il s’ouvre à l’Amour, s’ouvre à Dieu « car l’amour vient de Dieu » et « tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu ». « Les gens voient cela sans comprendre; il ne leur vient pas à l'esprit que Dieu accorde à ses élus grâce et miséricorde, et qu'il veille sur ses amis » comme le note avec à propos le passage du livre de la Sagesse proclamé dans la première lecture.
Conclusion
Mes bien chers frères, souhaitons que cette célébration commémorative des fidèles défunts disciples de Jésus soit une occasion de nous ouvrir de plus en plus à cet Amour qui nous vient de Dieu par Jésus, à cet Amour qui le fait se tenir à la porte et nous dire : « Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi » (Apoc 3, 20).
Déjà dans cette célébration nous sommes invités à nous asseoir et à manger « avec Lui et Lui avec nous » dans ce banquet eucharistique qui est pour nous un signe et un avant-goût du banquet éternel qui nous attend et que je nous souhaite à tous. Amen!
Hermann Giguère, prêtre
Supérieur général du Séminaire de Québec
le 2 novembre 2005
HG/mdb
Dernière mise à jour 24 novembre 2005