Prédication de Jésus sur la montagne des béatitudes (Crédits photo : Bernadette Lopez, alias Berna dans Évangile et peinture )
Dans ce passage du Discours de Jésus sur la montagne les disciples ont été accrochés par deux mots : « sel » et « lumière ». Ces deux mots se retrouvaient dans le thème de la Journée mondiale de la jeunesse tenue à Toronto (Canada) en 2002 « Vous êtes le Sel de la terre…vous êtes la Lumière du monde ». Ces deux mots ont été repris pour désigner la chaîne catholique de télévision canadienne (Sel+Lumière TV). C’est dire combien ces deux mots sont encore inspirateurs pour nous aujourd’hui comme pour les premiers chrétiens qui les ont conservés précieusement.
I – Un héritage transmis au cours des siècles
Un des moyens que les premiers chrétiens ont mis en place pour assurer la transmission de cet héritage se trouve dans la célébration liturgique du Baptême. Lors du baptême d’un enfant ou d’un adulte, comme il arrive de plus en plus souvent aujourd’hui, le célébrant, après le geste de verser l’eau sur le front de la personne qui est baptisée, remet aux parents, au parrain et à la marraine un cierge en disant lorsque c’est un enfant : « C'est à vous, ses parents, son parrain et sa marraine, que cette lumière est confiée. Veillez à l'entretenir pour que N., illuminé (e) par le Christ, avance dans la vie en enfant de lumière et persévère dans la foi. Ainsi, quand viendra le Seigneur, il (elle) pourra aller à sa rencontre dans le Royaume, avec tous les saints du ciel. » Et jusqu’au Concile Vatican II, on avait aussi, avant le geste du Baptême, celui de l’imposition de quelques grains de sel dans la bouche du futur baptisé pour rappeler ainsi qu’il avait à devenir le sel de la terre.
Les disciples de Jésus qui ont accepté cet héritage les invitant à être le sel de la terre et la lumière du monde ne l’ont pas fait pour leur propre gloire dans un esprit de vanité ou d’ostentation. Ils l’ont fait pour que Dieu soit ainsi glorifié par ceux et celles qui les entouraient. Aucune prétention de supériorité, mais une conscience de partager un don à nul autre pareil, celui d’être disciple de Jésus, frères et sœurs du Fils bien-aimé et de porter la Bonne Nouvelle que ce don ne leur est pas réservé, mais qu’il est proposé à tous et à toutes. Quelle belle mission!
II- Une invitation à accueillir l’action de l’Esprit
Le parcours de disciples qui sont « sel » et « lumière » ne peut se réaliser que s’ils sont convaincus qu’ils ne sont, eux ou elles, que les reflets de Celui qui est le « Vrai Sel » et la « Vraie Lumière ». Qu’ils se gardent de s’approprier ce qu’ils ont reçu. Qu’ils regardent celui qui s’est fait le Serviteur de tous. Qu’ils s’exercent à laver les pieds de leurs frères et sœurs comme leur Maître leur en a donné l’ordre le Jeudi Saint en disant après l’avoir fait à ses apôtres « Faites de même vous aussi » (Jean 13, 1-15).
La première lecture du prophète Isaïe met de l’avant cette dynamique du service lorsqu’il dit aux Hébreux : « Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, et ne déroge pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore »
Ce chemin du service, qui rend les disciples « sel » et « lumière », à la suite de Jésus, se vit en s’appuyant non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de l’Esprit comme le dit saint Paul aux Corinthiens dans la 2e lecture. « Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. »
III – Une mission toujours actuelle
L’invitation de Jésus retenue par les premiers chrétiens est toujours actuelle. Dans notre monde de la modernité et de la post-modernité au Québec, on a besoin d’hommes et de femmes qui, sans orgueil ni vanité, auront le courage d’afficher leur choix de vie à la suite de Jésus. Ils le feront de diverses façons, selon leur milieu de vie et selon leur cultures, mais toujours, ils auront à cœur de témoigner du message reçu de Jésus qui se concentre comme le dit l’apôtre Jean dans le « Aimez-vous les uns les autres » (Jean 13, 34).
Leur engagement de foi derrière Jésus fera qu’ils seront de plus en plus le sel de la terre et la lumière du monde. C’est ce que je souhaite du plus profond de mon cœur. Des questions se poseront Jusqu’où aller ? Aller jusqu’au martyre ? Plusieurs de nos devanciers et devancières l’on fait. D’autres se sont contentés d’un témoignage au ras du sol dans une vie transformée par la présence vivifiante de l’Esprit de Dieu, d’autres se sont lancés dans des œuvres de toutes sortes ou des projets missionnaires. Les portes sont ouvertes aujourd’hui à toutes les initiatives car notre monde attend la manifestation de la gloire de Dieu qui lui offre la vraie vie et l’amour en plénitude.
Conclusion
J’aime bien un chant repris souvent dans nos célébrations liturgiques. C’est celui composé par Odette Vercruysse et interprété par John Littleton « Je cherche le visage » où on chante « Vous êtes le Corps du Christ Vous êtes le Sang du Christ. Vous êtes l’Amour du Christ. Alors! qu’avez-vous fait de Lui? » Je le transpose et je vous dis en terminant « Vous êtes le sel du Christ, vous êtes la lumière du Christ, alors qu’en avez-vous fait? »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
31 janvier 2023
I – Un héritage transmis au cours des siècles
Un des moyens que les premiers chrétiens ont mis en place pour assurer la transmission de cet héritage se trouve dans la célébration liturgique du Baptême. Lors du baptême d’un enfant ou d’un adulte, comme il arrive de plus en plus souvent aujourd’hui, le célébrant, après le geste de verser l’eau sur le front de la personne qui est baptisée, remet aux parents, au parrain et à la marraine un cierge en disant lorsque c’est un enfant : « C'est à vous, ses parents, son parrain et sa marraine, que cette lumière est confiée. Veillez à l'entretenir pour que N., illuminé (e) par le Christ, avance dans la vie en enfant de lumière et persévère dans la foi. Ainsi, quand viendra le Seigneur, il (elle) pourra aller à sa rencontre dans le Royaume, avec tous les saints du ciel. » Et jusqu’au Concile Vatican II, on avait aussi, avant le geste du Baptême, celui de l’imposition de quelques grains de sel dans la bouche du futur baptisé pour rappeler ainsi qu’il avait à devenir le sel de la terre.
Les disciples de Jésus qui ont accepté cet héritage les invitant à être le sel de la terre et la lumière du monde ne l’ont pas fait pour leur propre gloire dans un esprit de vanité ou d’ostentation. Ils l’ont fait pour que Dieu soit ainsi glorifié par ceux et celles qui les entouraient. Aucune prétention de supériorité, mais une conscience de partager un don à nul autre pareil, celui d’être disciple de Jésus, frères et sœurs du Fils bien-aimé et de porter la Bonne Nouvelle que ce don ne leur est pas réservé, mais qu’il est proposé à tous et à toutes. Quelle belle mission!
II- Une invitation à accueillir l’action de l’Esprit
Le parcours de disciples qui sont « sel » et « lumière » ne peut se réaliser que s’ils sont convaincus qu’ils ne sont, eux ou elles, que les reflets de Celui qui est le « Vrai Sel » et la « Vraie Lumière ». Qu’ils se gardent de s’approprier ce qu’ils ont reçu. Qu’ils regardent celui qui s’est fait le Serviteur de tous. Qu’ils s’exercent à laver les pieds de leurs frères et sœurs comme leur Maître leur en a donné l’ordre le Jeudi Saint en disant après l’avoir fait à ses apôtres « Faites de même vous aussi » (Jean 13, 1-15).
La première lecture du prophète Isaïe met de l’avant cette dynamique du service lorsqu’il dit aux Hébreux : « Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, et ne déroge pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore »
Ce chemin du service, qui rend les disciples « sel » et « lumière », à la suite de Jésus, se vit en s’appuyant non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de l’Esprit comme le dit saint Paul aux Corinthiens dans la 2e lecture. « Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. »
III – Une mission toujours actuelle
L’invitation de Jésus retenue par les premiers chrétiens est toujours actuelle. Dans notre monde de la modernité et de la post-modernité au Québec, on a besoin d’hommes et de femmes qui, sans orgueil ni vanité, auront le courage d’afficher leur choix de vie à la suite de Jésus. Ils le feront de diverses façons, selon leur milieu de vie et selon leur cultures, mais toujours, ils auront à cœur de témoigner du message reçu de Jésus qui se concentre comme le dit l’apôtre Jean dans le « Aimez-vous les uns les autres » (Jean 13, 34).
Leur engagement de foi derrière Jésus fera qu’ils seront de plus en plus le sel de la terre et la lumière du monde. C’est ce que je souhaite du plus profond de mon cœur. Des questions se poseront Jusqu’où aller ? Aller jusqu’au martyre ? Plusieurs de nos devanciers et devancières l’on fait. D’autres se sont contentés d’un témoignage au ras du sol dans une vie transformée par la présence vivifiante de l’Esprit de Dieu, d’autres se sont lancés dans des œuvres de toutes sortes ou des projets missionnaires. Les portes sont ouvertes aujourd’hui à toutes les initiatives car notre monde attend la manifestation de la gloire de Dieu qui lui offre la vraie vie et l’amour en plénitude.
Conclusion
J’aime bien un chant repris souvent dans nos célébrations liturgiques. C’est celui composé par Odette Vercruysse et interprété par John Littleton « Je cherche le visage » où on chante « Vous êtes le Corps du Christ Vous êtes le Sang du Christ. Vous êtes l’Amour du Christ. Alors! qu’avez-vous fait de Lui? » Je le transpose et je vous dis en terminant « Vous êtes le sel du Christ, vous êtes la lumière du Christ, alors qu’en avez-vous fait? »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
31 janvier 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Ta lumière jaillira comme l’aurore » (Is 58, 7-10)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Partage ton pain avec celui qui a faim,
accueille chez toi les pauvres sans abri,
couvre celui que tu verras sans vêtement,
ne te dérobe pas à ton semblable.
Alors ta lumière jaillira comme l’aurore,
et tes forces reviendront vite.
Devant toi marchera ta justice,
et la gloire du Seigneur fermera la marche.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ;
si tu cries, il dira : « Me voici. »
Si tu fais disparaître de chez toi
le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante,
si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires,
et si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ton obscurité sera lumière de midi.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 111 (112),.4-5, 6-7, 8a.9)
R/ Lumière des cœurs droits,
le juste s’est levé dans les ténèbres.
ou :
Alléluia ! (cf. Ps 111, 4)
Lumière des cœurs droits, il s’est levé dans les ténèbres,
homme de justice, de tendresse et de pitié.
L’homme de bien a pitié, il partage ;
il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jamais ne tombera ;
toujours on fera mémoire du juste.
Il ne craint pas l’annonce d’un malheur :
le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur.
Son cœur est confiant, il ne craint pas.
À pleines mains, il donne au pauvre ;
à jamais se maintiendra sa justice,
sa puissance grandira, et sa gloire !
DEUXIÈME LECTURE
« Je suis venu vous annoncer le mystère du Christ crucifié » (1 Co 2, 1-5)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
quand je suis venu chez vous,
je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu
avec le prestige du langage ou de la sagesse.
Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ,
ce Messie crucifié.
Et c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant,
que je me suis présenté à vous.
Mon langage, ma proclamation de l’Évangile,
n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ;
mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient,
pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes,
mais sur la puissance de Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13-16)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (cf. Jn 8, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous êtes le sel de la terre.
Mais si le sel devient fade,
comment lui rendre de la saveur ?
Il ne vaut plus rien :
on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
Vous êtes la lumière du monde.
Une ville située sur une montagne
ne peut être cachée.
Et l’on n’allume pas une lampe
pour la mettre sous le boisseau ;
on la met sur le lampadaire,
et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes :
alors, voyant ce que vous faites de bien,
ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Ta lumière jaillira comme l’aurore » (Is 58, 7-10)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Partage ton pain avec celui qui a faim,
accueille chez toi les pauvres sans abri,
couvre celui que tu verras sans vêtement,
ne te dérobe pas à ton semblable.
Alors ta lumière jaillira comme l’aurore,
et tes forces reviendront vite.
Devant toi marchera ta justice,
et la gloire du Seigneur fermera la marche.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ;
si tu cries, il dira : « Me voici. »
Si tu fais disparaître de chez toi
le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante,
si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires,
et si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ton obscurité sera lumière de midi.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 111 (112),.4-5, 6-7, 8a.9)
R/ Lumière des cœurs droits,
le juste s’est levé dans les ténèbres.
ou :
Alléluia ! (cf. Ps 111, 4)
Lumière des cœurs droits, il s’est levé dans les ténèbres,
homme de justice, de tendresse et de pitié.
L’homme de bien a pitié, il partage ;
il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jamais ne tombera ;
toujours on fera mémoire du juste.
Il ne craint pas l’annonce d’un malheur :
le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur.
Son cœur est confiant, il ne craint pas.
À pleines mains, il donne au pauvre ;
à jamais se maintiendra sa justice,
sa puissance grandira, et sa gloire !
DEUXIÈME LECTURE
« Je suis venu vous annoncer le mystère du Christ crucifié » (1 Co 2, 1-5)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
quand je suis venu chez vous,
je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu
avec le prestige du langage ou de la sagesse.
Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ,
ce Messie crucifié.
Et c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant,
que je me suis présenté à vous.
Mon langage, ma proclamation de l’Évangile,
n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ;
mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient,
pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes,
mais sur la puissance de Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13-16)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (cf. Jn 8, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous êtes le sel de la terre.
Mais si le sel devient fade,
comment lui rendre de la saveur ?
Il ne vaut plus rien :
on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
Vous êtes la lumière du monde.
Une ville située sur une montagne
ne peut être cachée.
Et l’on n’allume pas une lampe
pour la mettre sous le boisseau ;
on la met sur le lampadaire,
et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes :
alors, voyant ce que vous faites de bien,
ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
– Acclamons la Parole de Dieu.