Épisode de la femme adultère (Jean 8, 1-11) : "Que celui qui est sans péché lui lance la première pierre".
Accueillir la nouveauté du don que Dieu nous fait de sa miséricorde pour les personnes quelles qu'elles soient, peu importe leurs erreurs, leurs fautes, leurs péchés. Voilà en une phrase le fil qui relie merveilleusement les trois lectures de l’Écriture que nous venons d’entendre.
Bien sûr, l’extrait de l’évangile de saint Jean qui raconte l’épisode de la femme adultère est un texte qui nous frappe droit au coeur, mais il ne doit pas être séparé des deux autres lectures qui nous permettent de le mieux saisir et comprendre.
Commençons par ces deux lectures qui permettent d’éclairer avec bonheur l’épisode de la femme adultère.
I- La lecture d’Isaïe et celle de saint Paul
Dans la première lecture, le prophète Isaïe proclame la nouveauté continuelle de l’action de Dieu: « Ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas? ».
Voilà où doit se porter notre attention comme chrétien croyant : regarder en avant avec confiance. Saint Paul l'avait bien compris. Aux aux chrétiens de la ville de Philippes qu’il aimait bien, il confie qu’il a été saisi par le Christ et qu’il est comme un athlète qui compétitionne sans jamais regarder en arrière, mais tendu vers en avant poursuivant sa course à la suite de Jésus, enflammé d’un amour tenace et sans cesse en action.
Cet exemple de saint Paul illustre que, pour nous aussi. le chemin qui est le nôtre à la suite du Christ n’est jamais terminé et il ne peut se mesurer à partir de nos péchés, de nos fautes, de nos échecs, mais à partir du regard de Dieu sur chacun de nous, sur la personne d'abord et non sur ses péchés.
C’est ici que l’épisode de la femme adultère apporte une lumière bienvenue et nous éclaire sur l’ampleur et la richesse du regard de Dieu sur nous.
II- La scène de la femme adultère
Revoyons cette scène.
D’un côté, les pharisiens défenseurs des règles et des valeurs de leur religion, des gens sincères et fidèles aux obligations de leur loi. De l’autre côté, une femme qui a chuté et a commis une erreur qu’ils jugent irréparable et qui attend d'être lapidée.
Entre les deux, Jésus qui se trouve comme assis entre deux chaises. S’il ne condamne pas cette femme adultère, il méprise les commandements de Dieu. S’il le fait, il manque à cette miséricorde de Dieu dont il est le messager.
Jésus surprend tout le monde en se situant en dehors de ce dilemme, en le dépassant d’une façon qui est pour nous un enseignement précieux : "Dieu ne regarde pas seulement les actes, mais il regarde les personnes". Sur cette pauvre femme écrasée devant ses accusateurs, Jésus porte un regard qui manifeste que la miséricorde de Dieu n’a pas de limites. Elle dépasse les fautes, les erreurs et voit le cœur des personnes.
Jésus rappelle à la femme cette bonté de Dieu qui ne condamne personne. « Personne ne t’a condamnée?» « Personne, Seigneur. » « Moi non plus je ne te condamnerai pas. » Est-ce à dire que Jésus favorise le péché? Loin de là, car il poursuit en invitant la femme à se laisser habiter désormais par la grâce de Dieu qu’elle a retrouvée. « Va et ne pèche plus! ». Jésus condamne le péché, mais pas le pécheur.
III- L’actualité du message
C’est le message que le pape François a donné dans cette fameuse phrase sur l’avion à son retour des Journées mondiales de Rio le 29 juillet 2013 lorsqu’il a dit en réponse à une question d’un journaliste sur les homosexuels « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? »
Dieu regarde avec amour chacun et chacune de nous. Il ne l’écrase pas, il lui tend toujours la main. Il l’invite à regarder en avant car il peut faire toutes choses nouvelles. L’espérance de devenir meilleur n’est pas un leurre. Elle est le moteur de toute notre vie chrétienne. Nous pouvons, malgré nos fautes, regarder en avant comme saint Paul et accueillir la nouveauté de la miséricorde de Dieu qui peut faire passer « des routes dans le désert, des fleuves dans les terres arides » comme dit le prophète Isaïe dans la première lecture.
À chacun et à chacune de nous, Dieu dit, comme le fait Jésus à la femme adultère, « Va et ne pèche plus ».
Conclusion
Au début de notre célébration eucharistique, nous nous sommes reconnus comme pécheurs dans l’Acte pénitentiel. Pécheurs nous le sommes, mais pécheurs aimés de Dieu qui regarde les cœurs de ses enfants. Que cette messe soit pour nous un moment intense de communion avec Jésus qui, toujours vivant, continue d’intercéder pour nous auprès de Dieu notre père dans la gloire du ciel que je nous souhaite à tous et à toutes.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
8 mars 2016
Bien sûr, l’extrait de l’évangile de saint Jean qui raconte l’épisode de la femme adultère est un texte qui nous frappe droit au coeur, mais il ne doit pas être séparé des deux autres lectures qui nous permettent de le mieux saisir et comprendre.
Commençons par ces deux lectures qui permettent d’éclairer avec bonheur l’épisode de la femme adultère.
I- La lecture d’Isaïe et celle de saint Paul
Dans la première lecture, le prophète Isaïe proclame la nouveauté continuelle de l’action de Dieu: « Ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas? ».
Voilà où doit se porter notre attention comme chrétien croyant : regarder en avant avec confiance. Saint Paul l'avait bien compris. Aux aux chrétiens de la ville de Philippes qu’il aimait bien, il confie qu’il a été saisi par le Christ et qu’il est comme un athlète qui compétitionne sans jamais regarder en arrière, mais tendu vers en avant poursuivant sa course à la suite de Jésus, enflammé d’un amour tenace et sans cesse en action.
Cet exemple de saint Paul illustre que, pour nous aussi. le chemin qui est le nôtre à la suite du Christ n’est jamais terminé et il ne peut se mesurer à partir de nos péchés, de nos fautes, de nos échecs, mais à partir du regard de Dieu sur chacun de nous, sur la personne d'abord et non sur ses péchés.
C’est ici que l’épisode de la femme adultère apporte une lumière bienvenue et nous éclaire sur l’ampleur et la richesse du regard de Dieu sur nous.
II- La scène de la femme adultère
Revoyons cette scène.
D’un côté, les pharisiens défenseurs des règles et des valeurs de leur religion, des gens sincères et fidèles aux obligations de leur loi. De l’autre côté, une femme qui a chuté et a commis une erreur qu’ils jugent irréparable et qui attend d'être lapidée.
Entre les deux, Jésus qui se trouve comme assis entre deux chaises. S’il ne condamne pas cette femme adultère, il méprise les commandements de Dieu. S’il le fait, il manque à cette miséricorde de Dieu dont il est le messager.
Jésus surprend tout le monde en se situant en dehors de ce dilemme, en le dépassant d’une façon qui est pour nous un enseignement précieux : "Dieu ne regarde pas seulement les actes, mais il regarde les personnes". Sur cette pauvre femme écrasée devant ses accusateurs, Jésus porte un regard qui manifeste que la miséricorde de Dieu n’a pas de limites. Elle dépasse les fautes, les erreurs et voit le cœur des personnes.
Jésus rappelle à la femme cette bonté de Dieu qui ne condamne personne. « Personne ne t’a condamnée?» « Personne, Seigneur. » « Moi non plus je ne te condamnerai pas. » Est-ce à dire que Jésus favorise le péché? Loin de là, car il poursuit en invitant la femme à se laisser habiter désormais par la grâce de Dieu qu’elle a retrouvée. « Va et ne pèche plus! ». Jésus condamne le péché, mais pas le pécheur.
III- L’actualité du message
C’est le message que le pape François a donné dans cette fameuse phrase sur l’avion à son retour des Journées mondiales de Rio le 29 juillet 2013 lorsqu’il a dit en réponse à une question d’un journaliste sur les homosexuels « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? »
Dieu regarde avec amour chacun et chacune de nous. Il ne l’écrase pas, il lui tend toujours la main. Il l’invite à regarder en avant car il peut faire toutes choses nouvelles. L’espérance de devenir meilleur n’est pas un leurre. Elle est le moteur de toute notre vie chrétienne. Nous pouvons, malgré nos fautes, regarder en avant comme saint Paul et accueillir la nouveauté de la miséricorde de Dieu qui peut faire passer « des routes dans le désert, des fleuves dans les terres arides » comme dit le prophète Isaïe dans la première lecture.
À chacun et à chacune de nous, Dieu dit, comme le fait Jésus à la femme adultère, « Va et ne pèche plus ».
Conclusion
Au début de notre célébration eucharistique, nous nous sommes reconnus comme pécheurs dans l’Acte pénitentiel. Pécheurs nous le sommes, mais pécheurs aimés de Dieu qui regarde les cœurs de ses enfants. Que cette messe soit pour nous un moment intense de communion avec Jésus qui, toujours vivant, continue d’intercéder pour nous auprès de Dieu notre père dans la gloire du ciel que je nous souhaite à tous et à toutes.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
8 mars 2016