Cet épisode de la femme adultère est avec celui de la Samaritaine que Jésus rencontre au puits et à qui il demande à boire (Jean 4, 5-42) une des scènes les plus émouvantes de la prédication de Jésus que nous racontent les évangiles.
Le récit de la femme adultère que nous venons d’entendre est comme une photographie, un reportage sur le vif que les apôtres ont retenu et que saint Jean a inscrit dans son évangile.
Comme tous les événements de la vie de Jésus, il est pour nous riche d’enseignements. Sans prétention, j’en ai dégagé trois que je vous partage ce matin pour alimenter notre méditation en ce 5e dimanche du carême.
I - Une remarque bien appropriée
Le premier enseignement que je retiens est exprimé par la phrase « « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre ». C’est une application pratique de ce que Jésus a déjà proclamé lorsqu’il disait : « Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. » (Luc 6, 42). En d’autres termes il dit à ceux qui condamnent la femme : « Commencez par vous regarder avant de condamner l’autre ».
Cette remarque a toute sa valeur en tout temps. Il est très facile, en effet, d’avoir deux regards : un pour les autres, sévère et dur, et un autre pour nous, large et doux. Il faut être conscient de cette tendance naturelle et prendre le temps de se questionner dans nos attitudes vis-à-vis les autres. Il ne s’agit pas de nier ce qui est mal ou ce qui est incorrect. On ne se ferme pas les yeux sur le mal ou le péché, mais on reste toujours sensible aux personnes, à leur dignité, à leurs efforts, à leurs limites, à leurs histoires si différentes les unes des autres.
Voilà une première leçon que je voulais vous partager après avoir médité le fameux récit de la femme adultère. Chacune et chacun peut en faire son profit, je pense. Mais ce n’est pas tout. Il y a deux autres points que je voudrais ajouter.
II – Une invitation au discernement
Le deuxième point m’est suggéré par le geste unique de Jésus qui se penche par deux fois et qui écrit sur la terre. Ce qui m’a intéressé ici ce n’est pas d’imaginer les mots que Jésus a pu écrire ou les signes qu’il a peut-être dessinés. Non, je me suis mis plutôt dans la peau de Jésus et j'ai vu ces deux gestes comme des gestes de pause où il laisse du temps à ses interlocuteurs pour se ressaisir, pour mieux discerner.
Ces moments de pause de Jésus qui se penche pour écrire sur le sol veulent favoriser un questionnement chez ses interlocuteurs, outrés par cette femme qui a commis l’adultère. Il leur laisse du temps pour manifester plus d'ouverture au lieu de se cantonner dans une position qui oublie la personne au profit d’une application stricte de la Loi. Leur recours à la Loi de Moïse est ainsi mis en question. Ils le font d’une façon trop légaliste pour Jésus. Celui-ci voit la situation avec un autre regard qui est celui de la miséricorde, lui qui a dit à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. » (Luc 6, 36-37)
Jésus sait, bien sûr, que cette femme a péché et que la loi de Moïse impose une punition claire pour ce genre de faute. Et pourtant, il ne se laisse pas aller comme ses interlocuteurs à une interprétation rigide et absolue de la loi. Il s’intéresse non seulement à la punition mais à la personne qui est devant lui et à sa capacité de faire face à sa situation. C'est ce qui explique sa réponse « Je ne te condamne pas ».
III- Une attitude d'accueil et de compassion
Cette réponse est le troisième point que je veux souligner. Le « Je ne te condamne pas » est une réponse qui reflète l'amour de Dieu qui sauve et qui pardonne. C'est la mission de Jésus d'en être le messager. « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades, dira-t-il un jour aux pharisiens qui lui reprochaient de manger avec les publicains et les pécheurs. Et il ajoutait : « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Mathieu 9, 12-13) Devant cette femme accablée par ses accusateurs, Jésus ne se présente pas comme un juge extérieur, il regarde avec amour l’intérieur de la personne. D'autre part, son attitude d'accueil et de respect ne l'empêche pas d'inciter la personne à changer, à se prendre en main, à se convertir. Il le dit explicitement à la femme : « Va et ne pèche plus ».
On est justifié de retenir le comportement de Jésus dans cet épisode de la femme adultère comme un modèle de notre comportement avec nos frères et sœurs dans le pétrin. L’attitude à développer à la suite de Jésus c’est celle du respect et de l'amour pour les personnes qu’elles que soit leur situation de vie et leur histoire.
L’Église à la suite de Jésus n’a pas à se lancer dans les condamnations, mais elle a à manifester la bonté et la miséricorde de Dieu. C’est le message que le pape François a donné dans cette fameuse phrase sur l’avion à son retour des Journées mondiales de Rio le 29 juillet 2013 lorsqu’il a dit en réponse à une question d’un journaliste sur les homosexuels « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » L’idéal évangélique et les invitations de Jésus gardent toute leur force. L’Église doit les rappeler et les proclamer, mais elle doit le faire en tenant compte des personnes d’abord, alors qu’on a eu souvent tendance dans le passé, comme dans le cas des personnes abusées, à mettre en avant l’intérêt de l’Église institution et celui des personnes en autorité plutôt que celui de ces personnes.
Conclusion
Comment arriver à cette attitude d'accueil et de respect pour les personnes dans leurs faiblesses et leurs pauvretés dont Jésus nous donne l'exemple ? Ce n’est pas facile. Nous y arriverons si, comme saint Paul, nous nous laissons saisir par le Christ comme il est dit dans la deuxième lecture. Il y a des choses qui sont possibles uniquement avec la grâce de Dieu. Cette grâce de Dieu est en nous et elle n’est pas vaine et inactive.
Les rencontres comme celle de Jésus avec la femme adultère ne nous manquerons pas. La société autour de nous porte les marques de blessures de toutes sortes, de recherches manquées, de pesanteurs difficiles à supporter. Il ne s’agit pas seulement de la société, mais il s’agit aussi de chacune et chacun d’entre nous qui portons, comme la femme adultère, le poids de nos propres limites, de notre péché et de nos pauvretés.
Que cette Eucharistie soit pour nous une rencontre unique avec Jésus comme le fut celle de la femme adultère avec lui. Il est présent parmi nous et il nous redit, qui que nous soyons : « Je ne te condamne pas. Va et ne pêche plus ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
29 mars 2022
Le récit de la femme adultère que nous venons d’entendre est comme une photographie, un reportage sur le vif que les apôtres ont retenu et que saint Jean a inscrit dans son évangile.
Comme tous les événements de la vie de Jésus, il est pour nous riche d’enseignements. Sans prétention, j’en ai dégagé trois que je vous partage ce matin pour alimenter notre méditation en ce 5e dimanche du carême.
I - Une remarque bien appropriée
Le premier enseignement que je retiens est exprimé par la phrase « « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre ». C’est une application pratique de ce que Jésus a déjà proclamé lorsqu’il disait : « Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. » (Luc 6, 42). En d’autres termes il dit à ceux qui condamnent la femme : « Commencez par vous regarder avant de condamner l’autre ».
Cette remarque a toute sa valeur en tout temps. Il est très facile, en effet, d’avoir deux regards : un pour les autres, sévère et dur, et un autre pour nous, large et doux. Il faut être conscient de cette tendance naturelle et prendre le temps de se questionner dans nos attitudes vis-à-vis les autres. Il ne s’agit pas de nier ce qui est mal ou ce qui est incorrect. On ne se ferme pas les yeux sur le mal ou le péché, mais on reste toujours sensible aux personnes, à leur dignité, à leurs efforts, à leurs limites, à leurs histoires si différentes les unes des autres.
Voilà une première leçon que je voulais vous partager après avoir médité le fameux récit de la femme adultère. Chacune et chacun peut en faire son profit, je pense. Mais ce n’est pas tout. Il y a deux autres points que je voudrais ajouter.
II – Une invitation au discernement
Le deuxième point m’est suggéré par le geste unique de Jésus qui se penche par deux fois et qui écrit sur la terre. Ce qui m’a intéressé ici ce n’est pas d’imaginer les mots que Jésus a pu écrire ou les signes qu’il a peut-être dessinés. Non, je me suis mis plutôt dans la peau de Jésus et j'ai vu ces deux gestes comme des gestes de pause où il laisse du temps à ses interlocuteurs pour se ressaisir, pour mieux discerner.
Ces moments de pause de Jésus qui se penche pour écrire sur le sol veulent favoriser un questionnement chez ses interlocuteurs, outrés par cette femme qui a commis l’adultère. Il leur laisse du temps pour manifester plus d'ouverture au lieu de se cantonner dans une position qui oublie la personne au profit d’une application stricte de la Loi. Leur recours à la Loi de Moïse est ainsi mis en question. Ils le font d’une façon trop légaliste pour Jésus. Celui-ci voit la situation avec un autre regard qui est celui de la miséricorde, lui qui a dit à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. » (Luc 6, 36-37)
Jésus sait, bien sûr, que cette femme a péché et que la loi de Moïse impose une punition claire pour ce genre de faute. Et pourtant, il ne se laisse pas aller comme ses interlocuteurs à une interprétation rigide et absolue de la loi. Il s’intéresse non seulement à la punition mais à la personne qui est devant lui et à sa capacité de faire face à sa situation. C'est ce qui explique sa réponse « Je ne te condamne pas ».
III- Une attitude d'accueil et de compassion
Cette réponse est le troisième point que je veux souligner. Le « Je ne te condamne pas » est une réponse qui reflète l'amour de Dieu qui sauve et qui pardonne. C'est la mission de Jésus d'en être le messager. « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades, dira-t-il un jour aux pharisiens qui lui reprochaient de manger avec les publicains et les pécheurs. Et il ajoutait : « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Mathieu 9, 12-13) Devant cette femme accablée par ses accusateurs, Jésus ne se présente pas comme un juge extérieur, il regarde avec amour l’intérieur de la personne. D'autre part, son attitude d'accueil et de respect ne l'empêche pas d'inciter la personne à changer, à se prendre en main, à se convertir. Il le dit explicitement à la femme : « Va et ne pèche plus ».
On est justifié de retenir le comportement de Jésus dans cet épisode de la femme adultère comme un modèle de notre comportement avec nos frères et sœurs dans le pétrin. L’attitude à développer à la suite de Jésus c’est celle du respect et de l'amour pour les personnes qu’elles que soit leur situation de vie et leur histoire.
L’Église à la suite de Jésus n’a pas à se lancer dans les condamnations, mais elle a à manifester la bonté et la miséricorde de Dieu. C’est le message que le pape François a donné dans cette fameuse phrase sur l’avion à son retour des Journées mondiales de Rio le 29 juillet 2013 lorsqu’il a dit en réponse à une question d’un journaliste sur les homosexuels « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » L’idéal évangélique et les invitations de Jésus gardent toute leur force. L’Église doit les rappeler et les proclamer, mais elle doit le faire en tenant compte des personnes d’abord, alors qu’on a eu souvent tendance dans le passé, comme dans le cas des personnes abusées, à mettre en avant l’intérêt de l’Église institution et celui des personnes en autorité plutôt que celui de ces personnes.
Conclusion
Comment arriver à cette attitude d'accueil et de respect pour les personnes dans leurs faiblesses et leurs pauvretés dont Jésus nous donne l'exemple ? Ce n’est pas facile. Nous y arriverons si, comme saint Paul, nous nous laissons saisir par le Christ comme il est dit dans la deuxième lecture. Il y a des choses qui sont possibles uniquement avec la grâce de Dieu. Cette grâce de Dieu est en nous et elle n’est pas vaine et inactive.
Les rencontres comme celle de Jésus avec la femme adultère ne nous manquerons pas. La société autour de nous porte les marques de blessures de toutes sortes, de recherches manquées, de pesanteurs difficiles à supporter. Il ne s’agit pas seulement de la société, mais il s’agit aussi de chacune et chacun d’entre nous qui portons, comme la femme adultère, le poids de nos propres limites, de notre péché et de nos pauvretés.
Que cette Eucharistie soit pour nous une rencontre unique avec Jésus comme le fut celle de la femme adultère avec lui. Il est présent parmi nous et il nous redit, qui que nous soyons : « Je ne te condamne pas. Va et ne pêche plus ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
29 mars 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Voici que je fais une chose nouvelle, je vais désaltérer mon peuple » (Is 43, 16-21)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur,
lui qui fit un chemin dans la mer,
un sentier dans les eaux puissantes,
lui qui mit en campagne des chars et des chevaux,
des troupes et de puissants guerriers ;
les voilà tous couchés pour ne plus se relever,
ils se sont éteints, consumés comme une mèche.
Le Seigneur dit :
« Ne faites plus mémoire des événements passés,
ne songez plus aux choses d’autrefois.
Voici que je fais une chose nouvelle :
elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ?
Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert,
des fleuves dans les lieux arides.
Les bêtes sauvages me rendront gloire
– les chacals et les autruches –
parce que j’aurai fait couler de l’eau dans le désert,
des fleuves dans les lieux arides,
pour désaltérer mon peuple,
celui que j’ai choisi.
Ce peuple que je me suis façonné
redira ma louange. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! (Ps 125, 3)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
DEUXIÈME LECTURE
« À cause du Christ, j’ai tout perdu, en devenant semblable à lui dans sa mort » (Ph 3, 8-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères,
tous les avantages que j’avais autrefois,
je les considère comme une perte
à cause de ce bien qui dépasse tout :
la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur.
À cause de lui, j’ai tout perdu ;
je considère tout comme des ordures,
afin de gagner un seul avantage, le Christ,
et, en lui, d’être reconnu juste,
non pas de la justice venant de la loi de Moïse
mais de celle qui vient de la foi au Christ,
la justice venant de Dieu, qui est fondée sur la foi.
Il s’agit pour moi de connaître le Christ,
d’éprouver la puissance de sa résurrection
et de communier aux souffrances de sa Passion,
en devenant semblable à lui dans sa mort,
avec l’espoir de parvenir
à la résurrection d’entre les morts.
Certes, je n’ai pas encore obtenu cela,
je n’ai pas encore atteint la perfection,
mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir,
puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ Jésus.
Frères, quant à moi, je ne pense pas avoir déjà saisi cela.
Une seule chose compte :
oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant,
je cours vers le but en vue du prix
auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)
Gloire à toi, Seigneur.
Gloire à toi.
Maintenant, dit le Seigneur,
revenez à moi de tout votre cœur,
car je suis tendre et miséricordieux.
Gloire à toi, Seigneur.
Gloire à toi. (cf. Jl 2, 12b.13c)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu’on avait surprise en situation d’adultère.
Ils la mettent au milieu,
et disent à Jésus :
« Maître, cette femme
a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là.
Et toi, que dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve,
afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger,
il se redressa et leur dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
Personne ne t’a condamnée ? »
Elle répondit :
« Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Voici que je fais une chose nouvelle, je vais désaltérer mon peuple » (Is 43, 16-21)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur,
lui qui fit un chemin dans la mer,
un sentier dans les eaux puissantes,
lui qui mit en campagne des chars et des chevaux,
des troupes et de puissants guerriers ;
les voilà tous couchés pour ne plus se relever,
ils se sont éteints, consumés comme une mèche.
Le Seigneur dit :
« Ne faites plus mémoire des événements passés,
ne songez plus aux choses d’autrefois.
Voici que je fais une chose nouvelle :
elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ?
Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert,
des fleuves dans les lieux arides.
Les bêtes sauvages me rendront gloire
– les chacals et les autruches –
parce que j’aurai fait couler de l’eau dans le désert,
des fleuves dans les lieux arides,
pour désaltérer mon peuple,
celui que j’ai choisi.
Ce peuple que je me suis façonné
redira ma louange. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! (Ps 125, 3)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
DEUXIÈME LECTURE
« À cause du Christ, j’ai tout perdu, en devenant semblable à lui dans sa mort » (Ph 3, 8-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères,
tous les avantages que j’avais autrefois,
je les considère comme une perte
à cause de ce bien qui dépasse tout :
la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur.
À cause de lui, j’ai tout perdu ;
je considère tout comme des ordures,
afin de gagner un seul avantage, le Christ,
et, en lui, d’être reconnu juste,
non pas de la justice venant de la loi de Moïse
mais de celle qui vient de la foi au Christ,
la justice venant de Dieu, qui est fondée sur la foi.
Il s’agit pour moi de connaître le Christ,
d’éprouver la puissance de sa résurrection
et de communier aux souffrances de sa Passion,
en devenant semblable à lui dans sa mort,
avec l’espoir de parvenir
à la résurrection d’entre les morts.
Certes, je n’ai pas encore obtenu cela,
je n’ai pas encore atteint la perfection,
mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir,
puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ Jésus.
Frères, quant à moi, je ne pense pas avoir déjà saisi cela.
Une seule chose compte :
oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant,
je cours vers le but en vue du prix
auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)
Gloire à toi, Seigneur.
Gloire à toi.
Maintenant, dit le Seigneur,
revenez à moi de tout votre cœur,
car je suis tendre et miséricordieux.
Gloire à toi, Seigneur.
Gloire à toi. (cf. Jl 2, 12b.13c)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu’on avait surprise en situation d’adultère.
Ils la mettent au milieu,
et disent à Jésus :
« Maître, cette femme
a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là.
Et toi, que dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve,
afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus s’était baissé
et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger,
il se redressa et leur dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau
et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela,
s’en allaient un par un,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-ils donc ?
Personne ne t’a condamnée ? »
Elle répondit :
« Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »
– Acclamons la Parole de Dieu.