Jésus chassant les vendeurs du Temple par El Greco (1541-1614) (Domaine public via Wikimedia Commons)
Un ami devenu champion de gymnastique sur barre fixe me disait que pendant sa période de compétition son corps était toute sa vie. Tout tournait autour de son corps : entrainement, alimentation, connaissances, études, repos, relations etc. J’ai pensé à ce fait en entendant aujourd’hui Jésus parler de son corps comme d’un sanctuaire qui remplacerait le sanctuaire du Temple de Jérusalem.
I – Retour sur la scène de l’expulsion des vendeurs du Temple
La scène de l’expulsion des vendeurs du Temple qui vient d’être racontée est l’une des plus violentes dans la vie de Jésus. On peut dire avec justesse que Jésus fait ici une « sainte colère ». Son ardeur et ses gestes ne trompent pas. Il renverse les tables, il disperse les animaux pour les sacrifices, il interpelle les personnes présentes.
Pour comprendre cette interpellation où il dit que les vendeurs de toutes sortes ont profané la Maison du Seigneur, il faut se rappeler que le Temple de Jérusalem qui avait remplacé la Tente du désert où se trouvait l’Arche de l’Alliance de Dieu avec le peuple d’Israël était un lieu sacré. Sa partie la plus secrète qu’on appelait le Saint des Saints abritait la présence de Dieu. Seul le Grand-Prêtre pouvait entrer dans ce Saint des Saints une fois par année. Ainsi le Temple de Jérusalem où se rassemblaient les foules avait comme mission de conserver dans son centre la présence même de Dieu. Jésus dénonce ce qu’on en a fait en disant « Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce ».
Pour Jésus le Temple de Jérusalem est une image, une figure, qui disparaîtra. « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai ». À l'écoute de cette parole la méprise des assistants est totale. Ils se rappellent les travaux de construction qui ont duré 46 ans. Les paroles de Jésus apparaissent comme des paroles en l’air, les propos d’un exalté qu’on déclasse en partant.
« Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. » Le vrai temple c’est son corps ressuscité. Les premiers chrétiens après la résurrection ont compris le sens profond des paroles de Jésus. « Ils se rappelèrent et ils crurent ».
Regardons-y de plus près.
II – Mais lui parlait du sanctuaire de son corps
Il n’est pas anodin que, d’entrée de jeu dans les premières pages de son évangile, saint Jean nous place devant ce qui est la révélation fondamentale du Nouveau Testament : Dieu n’est plus dans un temple de pierre bâti de main d’homme, car il s'est manifesté dans le corps d’un humain, né d’une femme, Jésus de Nazareth. Cette condition humaine va permettre au Fils de Dieu fait homme de donner par sa mort un sens nouveau à l’aventure humaine.
Le récit de l’expulsion des vendeurs du Temple permet d'éclairer la prédication de Jésus d’un bout à l’autre, en particulier le fameux discours sur le Pain de vie au chapitre 6 où Jésus après la multiplication des pains annonce que son Corps est une vraie nourriture pour ses disciples (Jean 6, 55).
Les disciples de Jésus et les apôtres comprendront petit à petit que cet homme bien en chair n'est pas un substitut de Dieu, il est Dieu parmi nous. Sans la chair, il n’y a pas d’Incarnation. La Lettre aux Hébreux le dit fort bellement : « Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit : ‘Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes ni les sacrifices pour le péché’ ; alors, j’ai dit : ‘Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté…’ Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes ». (Hébreux 10, 5-7.10)
III- Application
Cet épisode de l’expulsion des marchands au Temple de Jérusalem qui ne manque pas de couleur recèle une valeur et une richesse remarquables comme nous avons pu le constater. Il ne faut surtout pas le réduire à une crise de colère de Jésus et faire de lui une manière d’activiste avant la lettre.
Bien sûr, le geste de Jésus dénonce des façons de faire qu’il abhorre. Mais les premières communautés chrétiennes ont surtout retenu que Jésus voyait la fin et la disparition d’un monde déphasé et d’une religion de préceptes éreintants, et qu’il proposait une nouvelle façon de rejoindre Dieu où c’est lui dans son humanité habitée par la présence de Dieu lui-même, lui le Verbe incarné, qui ouvrait la voie vers Dieu.
Jésus propose ainsi un chemin qui libère ses frères et sœurs des lourdeurs et des limites des temples faits de main d’homme et des prescriptions de la Loi de Moïse dont nous parle la première lecture, prescriptions que Jésus ne détruit pas mais qu'il accomplit parfaitement dans son obéissance totale au Père qui le conduit à donner sa vie pour ses frères et soeurs. Les premiers chrétiens s’en réjouissaient. Avec fierté, comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, ils proclamaient « un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. »
Cet enseignement est fondamental pour notre foi, et des plus importants, pour notre préparation à Pâques. Dans le Carême de cette année, en effet, nous sommes invités à approfondir le mystère de Jésus qui donne sa vie pour nous. Les textes choisis par l’Église veulent nous guider vers les réalités essentielles de notre foi en Jésus qui n’est pas seulement un grand personnage, une inspiration pour les gens, même les non-chrétiens comme Gandhi, mais qui est le Fils de Dieu incarné dans un corps humain, Jésus de Nazareth, le fils de Marie, le Sauveur de l'humanité.
Conclusion
On pourrait dire de Jésus ce que mon ami disait de sa période de compétition en gymnastique : son « corps » est tout pour Lui. Sans son « corps » pas d'incarnation du Fils de Dieu, son « corps » est le nouveau Temple où Dieu habite.
Et ce « corps », pouvons-nous ajouter, est aussi tout pour nous, car le Jeudi Saint en mémoire de sa mort et de sa résurrection, Jésus nous a donné son Corps et son Sang sous les signes du Pain et du Vin consacrés comme moyen par excellence de le suivre et d’aller à Dieu.
Nous recevons ce Corps et ce Sang ensemble en communauté où nous formons le Corps du Christ qui est l’Église dont le Christ est la Tête et dont nous sommes les membres. En recevant dans la communion le Corps de Jésus nous sommes projetés au-delà de nos élans personnels dans l’élan toujours nouveau de l’Amour de Dieu pour l’humanité. C’est le but de chacune de nos messes dominicales.
Laissons cet élan d’Amour nous pénétrer ce matin et recevons dans la foi et avec cœur le Corps du Christ au moment de la communion.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
27 février 2024
I – Retour sur la scène de l’expulsion des vendeurs du Temple
La scène de l’expulsion des vendeurs du Temple qui vient d’être racontée est l’une des plus violentes dans la vie de Jésus. On peut dire avec justesse que Jésus fait ici une « sainte colère ». Son ardeur et ses gestes ne trompent pas. Il renverse les tables, il disperse les animaux pour les sacrifices, il interpelle les personnes présentes.
Pour comprendre cette interpellation où il dit que les vendeurs de toutes sortes ont profané la Maison du Seigneur, il faut se rappeler que le Temple de Jérusalem qui avait remplacé la Tente du désert où se trouvait l’Arche de l’Alliance de Dieu avec le peuple d’Israël était un lieu sacré. Sa partie la plus secrète qu’on appelait le Saint des Saints abritait la présence de Dieu. Seul le Grand-Prêtre pouvait entrer dans ce Saint des Saints une fois par année. Ainsi le Temple de Jérusalem où se rassemblaient les foules avait comme mission de conserver dans son centre la présence même de Dieu. Jésus dénonce ce qu’on en a fait en disant « Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce ».
Pour Jésus le Temple de Jérusalem est une image, une figure, qui disparaîtra. « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai ». À l'écoute de cette parole la méprise des assistants est totale. Ils se rappellent les travaux de construction qui ont duré 46 ans. Les paroles de Jésus apparaissent comme des paroles en l’air, les propos d’un exalté qu’on déclasse en partant.
« Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. » Le vrai temple c’est son corps ressuscité. Les premiers chrétiens après la résurrection ont compris le sens profond des paroles de Jésus. « Ils se rappelèrent et ils crurent ».
Regardons-y de plus près.
II – Mais lui parlait du sanctuaire de son corps
Il n’est pas anodin que, d’entrée de jeu dans les premières pages de son évangile, saint Jean nous place devant ce qui est la révélation fondamentale du Nouveau Testament : Dieu n’est plus dans un temple de pierre bâti de main d’homme, car il s'est manifesté dans le corps d’un humain, né d’une femme, Jésus de Nazareth. Cette condition humaine va permettre au Fils de Dieu fait homme de donner par sa mort un sens nouveau à l’aventure humaine.
Le récit de l’expulsion des vendeurs du Temple permet d'éclairer la prédication de Jésus d’un bout à l’autre, en particulier le fameux discours sur le Pain de vie au chapitre 6 où Jésus après la multiplication des pains annonce que son Corps est une vraie nourriture pour ses disciples (Jean 6, 55).
Les disciples de Jésus et les apôtres comprendront petit à petit que cet homme bien en chair n'est pas un substitut de Dieu, il est Dieu parmi nous. Sans la chair, il n’y a pas d’Incarnation. La Lettre aux Hébreux le dit fort bellement : « Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit : ‘Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes ni les sacrifices pour le péché’ ; alors, j’ai dit : ‘Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté…’ Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes ». (Hébreux 10, 5-7.10)
III- Application
Cet épisode de l’expulsion des marchands au Temple de Jérusalem qui ne manque pas de couleur recèle une valeur et une richesse remarquables comme nous avons pu le constater. Il ne faut surtout pas le réduire à une crise de colère de Jésus et faire de lui une manière d’activiste avant la lettre.
Bien sûr, le geste de Jésus dénonce des façons de faire qu’il abhorre. Mais les premières communautés chrétiennes ont surtout retenu que Jésus voyait la fin et la disparition d’un monde déphasé et d’une religion de préceptes éreintants, et qu’il proposait une nouvelle façon de rejoindre Dieu où c’est lui dans son humanité habitée par la présence de Dieu lui-même, lui le Verbe incarné, qui ouvrait la voie vers Dieu.
Jésus propose ainsi un chemin qui libère ses frères et sœurs des lourdeurs et des limites des temples faits de main d’homme et des prescriptions de la Loi de Moïse dont nous parle la première lecture, prescriptions que Jésus ne détruit pas mais qu'il accomplit parfaitement dans son obéissance totale au Père qui le conduit à donner sa vie pour ses frères et soeurs. Les premiers chrétiens s’en réjouissaient. Avec fierté, comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, ils proclamaient « un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. »
Cet enseignement est fondamental pour notre foi, et des plus importants, pour notre préparation à Pâques. Dans le Carême de cette année, en effet, nous sommes invités à approfondir le mystère de Jésus qui donne sa vie pour nous. Les textes choisis par l’Église veulent nous guider vers les réalités essentielles de notre foi en Jésus qui n’est pas seulement un grand personnage, une inspiration pour les gens, même les non-chrétiens comme Gandhi, mais qui est le Fils de Dieu incarné dans un corps humain, Jésus de Nazareth, le fils de Marie, le Sauveur de l'humanité.
Conclusion
On pourrait dire de Jésus ce que mon ami disait de sa période de compétition en gymnastique : son « corps » est tout pour Lui. Sans son « corps » pas d'incarnation du Fils de Dieu, son « corps » est le nouveau Temple où Dieu habite.
Et ce « corps », pouvons-nous ajouter, est aussi tout pour nous, car le Jeudi Saint en mémoire de sa mort et de sa résurrection, Jésus nous a donné son Corps et son Sang sous les signes du Pain et du Vin consacrés comme moyen par excellence de le suivre et d’aller à Dieu.
Nous recevons ce Corps et ce Sang ensemble en communauté où nous formons le Corps du Christ qui est l’Église dont le Christ est la Tête et dont nous sommes les membres. En recevant dans la communion le Corps de Jésus nous sommes projetés au-delà de nos élans personnels dans l’élan toujours nouveau de l’Amour de Dieu pour l’humanité. C’est le but de chacune de nos messes dominicales.
Laissons cet élan d’Amour nous pénétrer ce matin et recevons dans la foi et avec cœur le Corps du Christ au moment de la communion.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
27 février 2024
LECTURES DE LA MESSE pour le 3e dimanche du Carême Année B
PREMIÈRE LECTURE
La Loi fut donnée par Moïse (Ex 20, 1-17)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là, sur le Sinaï,
Dieu prononça toutes les paroles que voici :
« Je suis le Seigneur ton Dieu,
qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte,
de la maison d’esclavage.
Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi.
Tu ne feras aucune idole,
aucune image de ce qui est là-haut
dans les cieux,
ou en bas sur la terre,
ou dans les eaux par-dessous la terre.
Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux,
pour leur rendre un culte.
Car moi, le Seigneur ton Dieu,
je suis un Dieu jaloux :
chez ceux qui me haïssent,
je punis la faute des pères sur les fils,
jusqu’à la troisième et la quatrième génération ;
mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements,
je leur montre ma fidélité jusqu’à la millième génération.
Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu,
car le Seigneur ne laissera pas impuni
celui qui invoque en vain son nom.
Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.
Pendant six jours tu travailleras
et tu feras tout ton ouvrage ;
mais le septième jour est le jour du repos,
sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu :
tu ne feras aucun ouvrage,
ni toi, ni ton fils, ni ta fille,
ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes,
ni l’immigré qui est dans ta ville.
Car en six jours le Seigneur a fait le ciel,
la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent,
mais il s’est reposé le septième jour.
C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat
et l’a sanctifié.
Honore ton père et ta mère,
afin d’avoir longue vie
sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ;
tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain,
ni son serviteur, ni sa servante,
ni son bœuf, ni son âne :
rien de ce qui lui appartient. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(18b (19), 8, 9, 10, 11)
R/ Seigneur, tu as les paroles
de la vie éternelle. (Jn 6, 68c)
La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.
Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.
La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables :
plus désirables que l’or,
qu’une masse d’or fin,
plus savoureuses que le miel
qui coule des rayons.
DEUXIÈME LECTURE
« Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les hommes, mais pour ceux que Dieu appelle, il est sagesse de Dieu » (1 Co 1, 22-25)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
alors que les Juifs réclament des signes miraculeux,
et que les Grecs recherchent une sagesse,
nous, nous proclamons un Messie crucifié,
scandale pour les Juifs,
folie pour les nations païennes.
Mais pour ceux que Dieu appelle,
qu’ils soient juifs ou grecs,
ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes,
et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25)
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (Jn 3, 16)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Comme la Pâque juive était proche,
Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés
les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,
et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple,
ainsi que les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d’ici.
Cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent :
« Quel signe peux-tu
nous donner
pour agir ainsi ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce sanctuaire,
et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six
ans pour bâtir ce sanctuaire,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;
ils crurent à l’Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque,
beaucoup crurent en son nom,
à la vue des signes qu’il accomplissait.
Jésus, lui, ne se fiait pas à eux,
parce qu’il les connaissait tous
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ;
lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
La Loi fut donnée par Moïse (Ex 20, 1-17)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là, sur le Sinaï,
Dieu prononça toutes les paroles que voici :
« Je suis le Seigneur ton Dieu,
qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte,
de la maison d’esclavage.
Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi.
Tu ne feras aucune idole,
aucune image de ce qui est là-haut
dans les cieux,
ou en bas sur la terre,
ou dans les eaux par-dessous la terre.
Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux,
pour leur rendre un culte.
Car moi, le Seigneur ton Dieu,
je suis un Dieu jaloux :
chez ceux qui me haïssent,
je punis la faute des pères sur les fils,
jusqu’à la troisième et la quatrième génération ;
mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements,
je leur montre ma fidélité jusqu’à la millième génération.
Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu,
car le Seigneur ne laissera pas impuni
celui qui invoque en vain son nom.
Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.
Pendant six jours tu travailleras
et tu feras tout ton ouvrage ;
mais le septième jour est le jour du repos,
sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu :
tu ne feras aucun ouvrage,
ni toi, ni ton fils, ni ta fille,
ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes,
ni l’immigré qui est dans ta ville.
Car en six jours le Seigneur a fait le ciel,
la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent,
mais il s’est reposé le septième jour.
C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat
et l’a sanctifié.
Honore ton père et ta mère,
afin d’avoir longue vie
sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ;
tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain,
ni son serviteur, ni sa servante,
ni son bœuf, ni son âne :
rien de ce qui lui appartient. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(18b (19), 8, 9, 10, 11)
R/ Seigneur, tu as les paroles
de la vie éternelle. (Jn 6, 68c)
La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.
Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.
La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables :
plus désirables que l’or,
qu’une masse d’or fin,
plus savoureuses que le miel
qui coule des rayons.
DEUXIÈME LECTURE
« Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les hommes, mais pour ceux que Dieu appelle, il est sagesse de Dieu » (1 Co 1, 22-25)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
alors que les Juifs réclament des signes miraculeux,
et que les Grecs recherchent une sagesse,
nous, nous proclamons un Messie crucifié,
scandale pour les Juifs,
folie pour les nations païennes.
Mais pour ceux que Dieu appelle,
qu’ils soient juifs ou grecs,
ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes,
et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25)
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (Jn 3, 16)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Comme la Pâque juive était proche,
Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés
les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,
et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple,
ainsi que les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d’ici.
Cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent :
« Quel signe peux-tu
nous donner
pour agir ainsi ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce sanctuaire,
et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six
ans pour bâtir ce sanctuaire,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;
ils crurent à l’Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque,
beaucoup crurent en son nom,
à la vue des signes qu’il accomplissait.
Jésus, lui, ne se fiait pas à eux,
parce qu’il les connaissait tous
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ;
lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
– Acclamons la Parole de Dieu.