Quand on voyage on poursuit un itinéraire et lorsqu'on a fait le parcours rempli d'imprévus parfois, on se désole que ce soit la fin. Quand la fin arrive, on se dit à la prochaine fois. Et la vie reprend dans le quotidien et dans les activités habituelles.
Ce matin les textes de l'Écriture nous préviennent que notre parcours sur la terre comme individu et comme Église ne se termine pas comme se terminent nos voyages ou nos randonnées. Il n'y a pas de « à la prochaine fois » avant de se quitter. Il y a une fin, bien sûr, mais c'est une fin qui transforme tout. C'est une fin qui est un nouveau commencement, une fin qui bouscule les personnes, leurs assurances, leur environnement spirituel et physique. Une fin qui ouvre « un ciel nouveau et une terre nouvelle ». Bernard Tapie disait avant son décès en 2021 : " la mort c'est la définition du départ de la vie."
Voilà en quelques mots, le message des textes de la fin de l'année liturgique qui nous a permis de revivre tous les mystères de la vie de Jésus. Ces textes nous mettent devant les yeux un ultime mystère, celui du Retour du Christ à la fin des temps.
I - Le prophète Daniel
Remplie d'images qui nous sont assez étrangères, le récit du prophète Daniel dans la première lecture présente un tableau symbolique de ce Retour du Christ où celui qu'il appelle le "Fils de l'Homme" se manifeste dans une théophanie flamboyante. On peut appliquer ce titre de "Fils de l'Homme" à Jésus qui l’a fait lui-même dans les évangiles (cf. Marc 4, 63; Luc 9, 22 et 26).
Pourquoi Jésus va-t-il utiliser cette image du « Fils de l’Homme » empruntée au prophète Daniel? La réponse est obvie. Jésus utilise cette image parce qu'elle permet de comprendre sa mission.
Comme le personnage de Daniel, Jésus ne vient pas pour lui-même, ni de lui-même, il est un Envoyé. Il est le Messie promis par Dieu à son peuple. Sa venue se fait dans l'histoire "au temps de l'empereur Auguste", dans une famille bien précise celle de Marie et Joseph, mais sa venue transcende le temps et l'histoire, ce que les images du prophète Daniel montrent bien. Sa venue est un mystère qui est commencée au temps de sa vie mortelle, qui se déroule dans le temps de l’Église et dans chacune de nos vies et qui s’achève dans la gloire du ciel. Jésus vivant hier, aujourd’hui et demain. Il est venu, il vient et il reviendra dans la gloire comme de « Fils de l’Homme » dont parle Daniel.
II - Les recommandations de l'évangile
Dans l'évangile de saint Marc, Jésus nous parle lui-même de son Retour dans la gloire à la fin des temps. Il montre qu’il assume totalement et pleinement sa mission, une mission qui touche tout l'univers.
Le Verbe de Dieu ayant pris chair, le monde ne peut plus être comme avant. Il est transformé. Et comme dans tout changement, il y un avant et un après. Le monde matériel lui-même est changé. La comparaison avec le figuier va dans ce sens. Durant l’hiver, il est au repos, mais au printemps ses branches deviennent tendres et les feuilles sortent, il se transforme et renaît (Mc 13,28). Le Retour du Christ et la venue du Fils de l'Homme, pour imprévus qu'ils soient - "Quant au jour et à l'heure nul ne les connaît...seulement le Père les connaît" - ne manqueront pas de tout transformer et de tout renouveler selon le plan de Dieu.
Jésus invite à la vigilance, à veiller pour ne pas se laisser dépasser par les événements. Et il assure ses disciples que malgré les bouleversements qui peuvent se produire, sa présence intime et glorieuse ne leur manquera pas. Il sera toujours là, près d'eux et de ceux et celles qui les suivront.
Présence réconfortante, mais aussi présence transformante. Toute la création qui est en attente de rédemption est alors emmenée près du Père à la suite de Jésus qui par sa résurrection ouvre la porte qui désormais ne sera plus jamais fermée.
III- Application
Que retenir pour nous des lectures de ce dimanche qui est l'avant-dernier de l'année liturgique, le dernier étant le dimanche du Christ Roi? La réponse se trouve dans la deuxième lecture où la lettre aux Hébreux nous présente Jésus comme le grand prêtre unique par qui tout passe pour devenir une agréable offrande à Dieu.
Jésus est le chemin par lequel nous pouvons aller à Dieu avec confiance. "Par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté". Note rencontre de Dieu ne se fait pas seulement à la fin de notre vie, mais tous les jours de celle-ci. C'est toute notre vie qui devient une offrande à Dieu en union avec l'offrande de sa vie que fait Jésus.
Ce "sacrifice spirituel" culmine dans l'offrande finale à la fin de notre vie où nous serons transformés et où nous deviendrons totalement semblables à Jésus le Fils Bien-Aimé du Père. Nous lui serons unis alors dans la gloire du ciel, "pour les siècles des siècles".
Conclusion
Que cette célébration nous permette de vivre déjà cette rencontre transformante avec Dieu que Jésus nous annonce puisque sous les signes du Pain et du Vin, nous sommes unis de façon mystérieuse dans la foi à Jésus qui est là au cœur de nos vies et que nous attendons dans l'espérance... « jusqu’à ce qu’il vienne » ( I Corinthiens 11, 26).
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
10 novembre 2015
Ce matin les textes de l'Écriture nous préviennent que notre parcours sur la terre comme individu et comme Église ne se termine pas comme se terminent nos voyages ou nos randonnées. Il n'y a pas de « à la prochaine fois » avant de se quitter. Il y a une fin, bien sûr, mais c'est une fin qui transforme tout. C'est une fin qui est un nouveau commencement, une fin qui bouscule les personnes, leurs assurances, leur environnement spirituel et physique. Une fin qui ouvre « un ciel nouveau et une terre nouvelle ». Bernard Tapie disait avant son décès en 2021 : " la mort c'est la définition du départ de la vie."
Voilà en quelques mots, le message des textes de la fin de l'année liturgique qui nous a permis de revivre tous les mystères de la vie de Jésus. Ces textes nous mettent devant les yeux un ultime mystère, celui du Retour du Christ à la fin des temps.
I - Le prophète Daniel
Remplie d'images qui nous sont assez étrangères, le récit du prophète Daniel dans la première lecture présente un tableau symbolique de ce Retour du Christ où celui qu'il appelle le "Fils de l'Homme" se manifeste dans une théophanie flamboyante. On peut appliquer ce titre de "Fils de l'Homme" à Jésus qui l’a fait lui-même dans les évangiles (cf. Marc 4, 63; Luc 9, 22 et 26).
Pourquoi Jésus va-t-il utiliser cette image du « Fils de l’Homme » empruntée au prophète Daniel? La réponse est obvie. Jésus utilise cette image parce qu'elle permet de comprendre sa mission.
Comme le personnage de Daniel, Jésus ne vient pas pour lui-même, ni de lui-même, il est un Envoyé. Il est le Messie promis par Dieu à son peuple. Sa venue se fait dans l'histoire "au temps de l'empereur Auguste", dans une famille bien précise celle de Marie et Joseph, mais sa venue transcende le temps et l'histoire, ce que les images du prophète Daniel montrent bien. Sa venue est un mystère qui est commencée au temps de sa vie mortelle, qui se déroule dans le temps de l’Église et dans chacune de nos vies et qui s’achève dans la gloire du ciel. Jésus vivant hier, aujourd’hui et demain. Il est venu, il vient et il reviendra dans la gloire comme de « Fils de l’Homme » dont parle Daniel.
II - Les recommandations de l'évangile
Dans l'évangile de saint Marc, Jésus nous parle lui-même de son Retour dans la gloire à la fin des temps. Il montre qu’il assume totalement et pleinement sa mission, une mission qui touche tout l'univers.
Le Verbe de Dieu ayant pris chair, le monde ne peut plus être comme avant. Il est transformé. Et comme dans tout changement, il y un avant et un après. Le monde matériel lui-même est changé. La comparaison avec le figuier va dans ce sens. Durant l’hiver, il est au repos, mais au printemps ses branches deviennent tendres et les feuilles sortent, il se transforme et renaît (Mc 13,28). Le Retour du Christ et la venue du Fils de l'Homme, pour imprévus qu'ils soient - "Quant au jour et à l'heure nul ne les connaît...seulement le Père les connaît" - ne manqueront pas de tout transformer et de tout renouveler selon le plan de Dieu.
Jésus invite à la vigilance, à veiller pour ne pas se laisser dépasser par les événements. Et il assure ses disciples que malgré les bouleversements qui peuvent se produire, sa présence intime et glorieuse ne leur manquera pas. Il sera toujours là, près d'eux et de ceux et celles qui les suivront.
Présence réconfortante, mais aussi présence transformante. Toute la création qui est en attente de rédemption est alors emmenée près du Père à la suite de Jésus qui par sa résurrection ouvre la porte qui désormais ne sera plus jamais fermée.
III- Application
Que retenir pour nous des lectures de ce dimanche qui est l'avant-dernier de l'année liturgique, le dernier étant le dimanche du Christ Roi? La réponse se trouve dans la deuxième lecture où la lettre aux Hébreux nous présente Jésus comme le grand prêtre unique par qui tout passe pour devenir une agréable offrande à Dieu.
Jésus est le chemin par lequel nous pouvons aller à Dieu avec confiance. "Par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté". Note rencontre de Dieu ne se fait pas seulement à la fin de notre vie, mais tous les jours de celle-ci. C'est toute notre vie qui devient une offrande à Dieu en union avec l'offrande de sa vie que fait Jésus.
Ce "sacrifice spirituel" culmine dans l'offrande finale à la fin de notre vie où nous serons transformés et où nous deviendrons totalement semblables à Jésus le Fils Bien-Aimé du Père. Nous lui serons unis alors dans la gloire du ciel, "pour les siècles des siècles".
Conclusion
Que cette célébration nous permette de vivre déjà cette rencontre transformante avec Dieu que Jésus nous annonce puisque sous les signes du Pain et du Vin, nous sommes unis de façon mystérieuse dans la foi à Jésus qui est là au cœur de nos vies et que nous attendons dans l'espérance... « jusqu’à ce qu’il vienne » ( I Corinthiens 11, 26).
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
10 novembre 2015