J’avais été frappé, lors d’un congrès religieux à la Nouvelle- Orléans, de voir à la fin du Congrès les gens qui, à l’invitation des organisateurs, remettaient des sommes qui me paraissaient importantes pour eux. En les regardant, je voyais des gens simples qui n’avaient sûrement pas de grands moyens et pourtant je voyais les billets en grand nombre qu’ils mettaient dans les sacs qu’on faisait circuler dans l’assemblée.
L’obole de la veuve, les deux pièces de monnaie qu’elle dépose dans le tronc, m’a fait penser à cette expérience. Son geste suscite notre admiration comme celui de ces personnes à la Nouvelle-Orléans. Mais si on s’arrêtait là, on manquerait quelque chose que la Parole de Dieu nous livre aujourd’hui, car celle-ci nous présente non seulement l’obole de la veuve de Jérusalem mais aussi une autre veuve au temps du prophète Élie et il y a un lien entre ces deux scènes qui nous livrent un message sur ce que Dieu attend de nous.
Cherchons ensemble quel est ce message.
I – Deux pièces de monnaie
Notons en commençant qu'il s'agit de veuves. Dans la terre d’Israël le sort des veuves était très difficile. Sans mari elles étaient comme exclues de la vie communautaire. C’est pourquoi, elles vivaient le plus souvent dans une grande pauvreté.
Elles représentent bien ainsi ce pourquoi Jésus, le Fils de Dieu, est venu dans le monde : « Sauver ce qui était perdu, apporter le don de l’amour de Dieu à tous et à toutes, mais en premier lieu aux petits et aux pauvres » (cf. Luc 19,10, Mathieu 18, 11, Marc 2, 17). Ces veuves sont l’image de nous tous et toutes.
Dans le cas de la veuve de l’évangile, le récit de saint Marc la met en parallèle avec les scribes et les pharisiens qui « dévorent les biens des veuves ». Elle ne cherche pas le paraître comme eux. Elle n’est pas dans les apparences. Elle est elle-même. Elle vit sa foi totalement. Elle va même jusqu’à prendre sur son nécessaire pour manifester la priorité de Dieu dans sa vie. Pour elle jeter un peu de monnaie n’est pas se délester d’une obligation, c’est manifester une foi à toute épreuve. Elle est le modèle de tous ceux et celles qui sont prêts à aller jusqu’au bout de ce qu’ils croient.
II – Une farine et une huile qui ne s’épuisent pas
La première veuve, celle du temps d’Élie, encouragée par le prophète Élie, accepte de prendre sur le peu qu’elle a et de laisser la puissance de Dieu agir. Elle va expérimenter alors la beauté et la largesse de l’amour de Dieu à travers la nourriture, la farine et l’huile, qui ne s’épuisera pas.
Tel est l’amour de Dieu. Il ne s’épuise jamais malgré nos limites et nos retards, nos manques d’accueil. Quelqu’un me disait un jour que l’amour des parents pour leurs enfants est comme une eau qui coule et qui coule toujours quelques que soient les circonstances. C’est ce que cette personne vivait avec ses enfants qu’elle chérissait plus que tout et qu’elle n’abandonnerait jamais quelles que soient les circonstances et même s’il n’y avait pas de retour. Il en est ainsi de l'amour de Dieu pour nous.
Le message de ce passage de l’Ancien Testament complète ici celui de l’évangile. Dans les deux cas, nous voyons deux veuves, deux êtres démunis faire une confiance totale à leur Dieu en lui remettant ce qui les fait vivre et ce qui est pour elles le nécessaire. Dans le passage de l’Ancien Testament, on voit la réponse à ce geste en action. La nourriture ne se tarit pas. Dans l’évangile, on se contente d’inviter à faire confiance en donnant tout. Mais, on peut être sûr que la réponse de Dieu sera la même : celle d’un amour qui va au-delà de ce qu’on peut imaginer et qui remplit tout l’être de la personne.
III - Application
Vous voyez que la Parole de Dieu aujourd’hui est bien actuelle pour nous. Car tout en nous assurant que l’amour de Dieu est toujours là, qu’il se déploie en chacune et en chacun de nous, elle nous rappelle que nous devons y mettre du nôtre pour lui permettre de donner des fruits concrets.
C’est notre obole, notre farine, notre huile que Dieu attend comme celles des veuves que nous a présenté la Parole de Dieu aujourd'hui. Nos offrandes sont prises dans ce que nous sommes. Ce sont nos ressources de toutes sortes comme nos biens, nos dons, nos relations etc. C’est tout notre être. Le message de la Parole de Dieu aujourd’hui est clair : nous sommes invités comme les deux veuves en cause à faire une confiance absolue en la bonté et en l’amour de Dieu, à laisser entrer en nous son Royaume.
Les gestes de ces deux deux veuves nous questionnent ce matin n’est-ce pas? Laissons ces questions monter en nous. Et demandons au Seigneur la grâce d’y répondre sans retenue et sans crainte.
Conclusion
Que cette Eucharistie où Dieu se donne totalement dans le Corps et le Sang de Jésus qui se fait notre nourriture soit notre force et nous donne l’élan nécessaire sur les chemins de notre vie et qu’elle nous accompagne vers la demeure où Dieu nous attend.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
l’Université Laval
Séminaire de Québec
6 novembre 2018
L’obole de la veuve, les deux pièces de monnaie qu’elle dépose dans le tronc, m’a fait penser à cette expérience. Son geste suscite notre admiration comme celui de ces personnes à la Nouvelle-Orléans. Mais si on s’arrêtait là, on manquerait quelque chose que la Parole de Dieu nous livre aujourd’hui, car celle-ci nous présente non seulement l’obole de la veuve de Jérusalem mais aussi une autre veuve au temps du prophète Élie et il y a un lien entre ces deux scènes qui nous livrent un message sur ce que Dieu attend de nous.
Cherchons ensemble quel est ce message.
I – Deux pièces de monnaie
Notons en commençant qu'il s'agit de veuves. Dans la terre d’Israël le sort des veuves était très difficile. Sans mari elles étaient comme exclues de la vie communautaire. C’est pourquoi, elles vivaient le plus souvent dans une grande pauvreté.
Elles représentent bien ainsi ce pourquoi Jésus, le Fils de Dieu, est venu dans le monde : « Sauver ce qui était perdu, apporter le don de l’amour de Dieu à tous et à toutes, mais en premier lieu aux petits et aux pauvres » (cf. Luc 19,10, Mathieu 18, 11, Marc 2, 17). Ces veuves sont l’image de nous tous et toutes.
Dans le cas de la veuve de l’évangile, le récit de saint Marc la met en parallèle avec les scribes et les pharisiens qui « dévorent les biens des veuves ». Elle ne cherche pas le paraître comme eux. Elle n’est pas dans les apparences. Elle est elle-même. Elle vit sa foi totalement. Elle va même jusqu’à prendre sur son nécessaire pour manifester la priorité de Dieu dans sa vie. Pour elle jeter un peu de monnaie n’est pas se délester d’une obligation, c’est manifester une foi à toute épreuve. Elle est le modèle de tous ceux et celles qui sont prêts à aller jusqu’au bout de ce qu’ils croient.
II – Une farine et une huile qui ne s’épuisent pas
La première veuve, celle du temps d’Élie, encouragée par le prophète Élie, accepte de prendre sur le peu qu’elle a et de laisser la puissance de Dieu agir. Elle va expérimenter alors la beauté et la largesse de l’amour de Dieu à travers la nourriture, la farine et l’huile, qui ne s’épuisera pas.
Tel est l’amour de Dieu. Il ne s’épuise jamais malgré nos limites et nos retards, nos manques d’accueil. Quelqu’un me disait un jour que l’amour des parents pour leurs enfants est comme une eau qui coule et qui coule toujours quelques que soient les circonstances. C’est ce que cette personne vivait avec ses enfants qu’elle chérissait plus que tout et qu’elle n’abandonnerait jamais quelles que soient les circonstances et même s’il n’y avait pas de retour. Il en est ainsi de l'amour de Dieu pour nous.
Le message de ce passage de l’Ancien Testament complète ici celui de l’évangile. Dans les deux cas, nous voyons deux veuves, deux êtres démunis faire une confiance totale à leur Dieu en lui remettant ce qui les fait vivre et ce qui est pour elles le nécessaire. Dans le passage de l’Ancien Testament, on voit la réponse à ce geste en action. La nourriture ne se tarit pas. Dans l’évangile, on se contente d’inviter à faire confiance en donnant tout. Mais, on peut être sûr que la réponse de Dieu sera la même : celle d’un amour qui va au-delà de ce qu’on peut imaginer et qui remplit tout l’être de la personne.
III - Application
Vous voyez que la Parole de Dieu aujourd’hui est bien actuelle pour nous. Car tout en nous assurant que l’amour de Dieu est toujours là, qu’il se déploie en chacune et en chacun de nous, elle nous rappelle que nous devons y mettre du nôtre pour lui permettre de donner des fruits concrets.
C’est notre obole, notre farine, notre huile que Dieu attend comme celles des veuves que nous a présenté la Parole de Dieu aujourd'hui. Nos offrandes sont prises dans ce que nous sommes. Ce sont nos ressources de toutes sortes comme nos biens, nos dons, nos relations etc. C’est tout notre être. Le message de la Parole de Dieu aujourd’hui est clair : nous sommes invités comme les deux veuves en cause à faire une confiance absolue en la bonté et en l’amour de Dieu, à laisser entrer en nous son Royaume.
Les gestes de ces deux deux veuves nous questionnent ce matin n’est-ce pas? Laissons ces questions monter en nous. Et demandons au Seigneur la grâce d’y répondre sans retenue et sans crainte.
Conclusion
Que cette Eucharistie où Dieu se donne totalement dans le Corps et le Sang de Jésus qui se fait notre nourriture soit notre force et nous donne l’élan nécessaire sur les chemins de notre vie et qu’elle nous accompagne vers la demeure où Dieu nous attend.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
l’Université Laval
Séminaire de Québec
6 novembre 2018