Copie d'un tableau de Raphaël dans le Grand Escalier du Pavillon Jean-Olivier Briand du Séminaire de Québec (Crédits photo : H. Giguère)
Comme à chaque année, le deuxième dimanche du Carême nous lisons le récit de la Transfiguration de Jésus. Cette année nous le lisons tel que le raconte l’évangéliste saint Mathieu parce c’est l’année liturgique A.
I – Le terme « transfiguration »
Que veut dire le mot « transfiguration » qui n’est pas un mot de tous le jours dans nos conversations?
Pour y comprendre quelque chose partons d’un exemple qui nous permettra d’aller plus loin.
Vous avez certainement vu un de ces programmes à la télévision où l'on invite une personne à se laisser transformer dans son look ou à permettre à une équipe de remodeler sa résidence. Puis à la fin, on nous présente le résultat : une dame transformée, transfigurée. On nous montre l’avant et l’après. La même chose pour la résidence. Et toutes les personnes présentes s’exclament « C’est incroyable, c’est formidable ». Certaines personnes se mettent à pleurer. Elles n’en attendaient pas tant.
C'est un pauvre exemple qui peut nous aider à comprendre les réactions des apôtres qui sont témoins de la Transfiguration de Jésus. C’est extraordinaire. Il a complètement changé.
Mais, il y a ici chez Jésus quelque chose de plus qu’un remodelage de la personne. Il faut se rappeler que, si les apôtres ont gardé si vivant le souvenir de cette Transfiguration de Jésus, c’est que non seulement ils ont été témoins, mais qu’eux aussi ont été transformés.
II – L’expérience des apôtres
Par cette scène de la Transfiguration, saint Mathieu veut nous faire comprendre que les apôtres ont expérimenté dans leur chair la face divine de cet homme avec qui ils voyageaient, ils mangeaient. Ils ont senti qu’il y avait en lui plus que ce qu’ils voyaient tous les jours : une lumière divine, une source, une beauté à nulles autres pareilles, un quelque chose qu’aucun autre homme n’avait. Et ça, ils l’ont expérimenté, ils l'ont comme touché du doigt et ils ne peuvent pas l’oublier. C'est ce que veut exprimer ce récit de la Transfiguration de Jésus sur le Thabor.
Pour Pierre, Jacques et Jean qui représentent tous les autres apôtres et les disciples de Jésus qui suivront au cours des âges, Jésus n’est pas seulement un homme, mais il est aussi divin, rempli de la lumière divine, de la beauté divine qui resplendit en lui. Il achève la révélation de Dieu à l’humanité commencée avec Abraham ce que la première lecture rappelle en le désignant par son nom sémite Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai ». C'est cette révélation qui se continue avec Moïse et se poursuit avec les prophètes. La présence de Moïse et d'Élie avec qui Jésus s'entretient dans le récit de la Transfiguration veut ainsi marquer la continuité du Dessein de Salut de Dieu sur l'humanité que Jésus accomplit totalement et définitivement, car il est la Parole de Dieu faite chair. Il est la révélation parfaite de Dieu à l’humanité.
Cette révélation de Dieu, cette lumière de Dieu, cette beauté de Dieu qui l’habite, Jésus ne veut pas les garder pour lui. Il veut les communiquer, les partager. Voilà la mission qu’il accomplit en prêchant, en guérissant, en allant jusqu'à mourir sur une croix. Jésus, la Lumière du monde, veut que celle-ci se répande et il la répand sur ceux et celles qui l’accueillent, qui le reconnaissent dans la foi comme l’envoyé du Père.
III- Application
Nous sommes de ceux-là et de celles-là. Par le baptême nous sommes devenus participants de la nature divine (II Pierre 1,4) frères et sœurs de Jésus par adoption. La lumière de Jésus est en nous, Elle est là et elle se répand autour de nous. « Vous êtes vous aussi la lumière du monde » nous dit Jésus dans le Discours sur la montagne de l’évangile de saint Mathieu (Mathieu 5, 14).
Comment « être la lumière du monde » ? En laissant la lumière de Dieu en nous passer à travers nos gestes, nos préoccupations, nos engagements. Si nous la reconnaissons en nous par la foi, elle nous transfigurera à notre tour, à notre insu même. Nous serons surpris d’entendre les gens dire : « Il ou elle a quelque chose de spécial. Quand je l’approche, elle ou lui, je me sens bien, je me sens meilleur. »
Hé oui! La lumière de Dieu passe de diverses façons. Elle peut resplendir comme un soleil qui envahit tout comme à la Transfiguration de Jésus, mais elle peut aussi transparaître dans des rayons plus minces et par intermittence. C’est toujours la même source lumineuse qui est à l’œuvre, Dieu lui-même par son Esprit et par ses dons.
Conclusion
Que cette Eucharistie nous aide de plus en plus à resplendir à notre façon comme Jésus qui n’a eu d’autre souci que d’aller vers les autres, d’aimer ses frères et sœurs en se donnant totalement, comme il le fait encore aujourd'hui dans cette Eucharistie où nous partageons son Corps et son Sang.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
28 février 2023
I – Le terme « transfiguration »
Que veut dire le mot « transfiguration » qui n’est pas un mot de tous le jours dans nos conversations?
Pour y comprendre quelque chose partons d’un exemple qui nous permettra d’aller plus loin.
Vous avez certainement vu un de ces programmes à la télévision où l'on invite une personne à se laisser transformer dans son look ou à permettre à une équipe de remodeler sa résidence. Puis à la fin, on nous présente le résultat : une dame transformée, transfigurée. On nous montre l’avant et l’après. La même chose pour la résidence. Et toutes les personnes présentes s’exclament « C’est incroyable, c’est formidable ». Certaines personnes se mettent à pleurer. Elles n’en attendaient pas tant.
C'est un pauvre exemple qui peut nous aider à comprendre les réactions des apôtres qui sont témoins de la Transfiguration de Jésus. C’est extraordinaire. Il a complètement changé.
Mais, il y a ici chez Jésus quelque chose de plus qu’un remodelage de la personne. Il faut se rappeler que, si les apôtres ont gardé si vivant le souvenir de cette Transfiguration de Jésus, c’est que non seulement ils ont été témoins, mais qu’eux aussi ont été transformés.
II – L’expérience des apôtres
Par cette scène de la Transfiguration, saint Mathieu veut nous faire comprendre que les apôtres ont expérimenté dans leur chair la face divine de cet homme avec qui ils voyageaient, ils mangeaient. Ils ont senti qu’il y avait en lui plus que ce qu’ils voyaient tous les jours : une lumière divine, une source, une beauté à nulles autres pareilles, un quelque chose qu’aucun autre homme n’avait. Et ça, ils l’ont expérimenté, ils l'ont comme touché du doigt et ils ne peuvent pas l’oublier. C'est ce que veut exprimer ce récit de la Transfiguration de Jésus sur le Thabor.
Pour Pierre, Jacques et Jean qui représentent tous les autres apôtres et les disciples de Jésus qui suivront au cours des âges, Jésus n’est pas seulement un homme, mais il est aussi divin, rempli de la lumière divine, de la beauté divine qui resplendit en lui. Il achève la révélation de Dieu à l’humanité commencée avec Abraham ce que la première lecture rappelle en le désignant par son nom sémite Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai ». C'est cette révélation qui se continue avec Moïse et se poursuit avec les prophètes. La présence de Moïse et d'Élie avec qui Jésus s'entretient dans le récit de la Transfiguration veut ainsi marquer la continuité du Dessein de Salut de Dieu sur l'humanité que Jésus accomplit totalement et définitivement, car il est la Parole de Dieu faite chair. Il est la révélation parfaite de Dieu à l’humanité.
Cette révélation de Dieu, cette lumière de Dieu, cette beauté de Dieu qui l’habite, Jésus ne veut pas les garder pour lui. Il veut les communiquer, les partager. Voilà la mission qu’il accomplit en prêchant, en guérissant, en allant jusqu'à mourir sur une croix. Jésus, la Lumière du monde, veut que celle-ci se répande et il la répand sur ceux et celles qui l’accueillent, qui le reconnaissent dans la foi comme l’envoyé du Père.
III- Application
Nous sommes de ceux-là et de celles-là. Par le baptême nous sommes devenus participants de la nature divine (II Pierre 1,4) frères et sœurs de Jésus par adoption. La lumière de Jésus est en nous, Elle est là et elle se répand autour de nous. « Vous êtes vous aussi la lumière du monde » nous dit Jésus dans le Discours sur la montagne de l’évangile de saint Mathieu (Mathieu 5, 14).
Comment « être la lumière du monde » ? En laissant la lumière de Dieu en nous passer à travers nos gestes, nos préoccupations, nos engagements. Si nous la reconnaissons en nous par la foi, elle nous transfigurera à notre tour, à notre insu même. Nous serons surpris d’entendre les gens dire : « Il ou elle a quelque chose de spécial. Quand je l’approche, elle ou lui, je me sens bien, je me sens meilleur. »
Hé oui! La lumière de Dieu passe de diverses façons. Elle peut resplendir comme un soleil qui envahit tout comme à la Transfiguration de Jésus, mais elle peut aussi transparaître dans des rayons plus minces et par intermittence. C’est toujours la même source lumineuse qui est à l’œuvre, Dieu lui-même par son Esprit et par ses dons.
Conclusion
Que cette Eucharistie nous aide de plus en plus à resplendir à notre façon comme Jésus qui n’a eu d’autre souci que d’aller vers les autres, d’aimer ses frères et sœurs en se donnant totalement, comme il le fait encore aujourd'hui dans cette Eucharistie où nous partageons son Corps et son Sang.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
28 février 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Vocation d’Abraham, père du peuple de Dieu (Gn 12, 1-4a)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
le Seigneur dit à Abram :
« Quitte ton pays,
ta parenté et la maison de ton père,
et va vers le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation,
je te bénirai,
je rendrai grand ton nom,
et tu deviendras une bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront ;
celui qui te maudira, je le réprouverai.
En toi seront bénies
toutes les familles de la terre. »
Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit,
et Loth s’en alla avec lui.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22)
R/ Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi ! (Ps 32, 22)
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
DEUXIÈME LECTURE
Dieu nous appelle et nous éclaire (2 Tm 1, 8b-10)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Fils bien-aimé,
avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances
liées à l’annonce de l’Évangile.
Car Dieu nous a sauvés,
il nous a appelés à une vocation sainte,
non pas à cause de nos propres actes,
mais à cause de son projet à lui et de sa grâce.
Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus
avant tous les siècles,
et maintenant elle est devenue visible,
car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté :
il a détruit la mort,
et il a fait resplendir la vie et l’immortalité
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
Vocation d’Abraham, père du peuple de Dieu (Gn 12, 1-4a)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
le Seigneur dit à Abram :
« Quitte ton pays,
ta parenté et la maison de ton père,
et va vers le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation,
je te bénirai,
je rendrai grand ton nom,
et tu deviendras une bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront ;
celui qui te maudira, je le réprouverai.
En toi seront bénies
toutes les familles de la terre. »
Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit,
et Loth s’en alla avec lui.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22)
R/ Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi ! (Ps 32, 22)
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
DEUXIÈME LECTURE
Dieu nous appelle et nous éclaire (2 Tm 1, 8b-10)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Fils bien-aimé,
avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances
liées à l’annonce de l’Évangile.
Car Dieu nous a sauvés,
il nous a appelés à une vocation sainte,
non pas à cause de nos propres actes,
mais à cause de son projet à lui et de sa grâce.
Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus
avant tous les siècles,
et maintenant elle est devenue visible,
car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté :
il a détruit la mort,
et il a fait resplendir la vie et l’immortalité
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »
– Acclamons la Parole de Dieu.