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Homélie pour le 2e dimanche de Pâques 2017 (Année A) : Le dimanche de la miséricorde divine « Mon Seigneur et mon Dieu »

Pour le fête de saint Thomas, apôtre (3 juillet). Texte de l'homélie pour le 2 dimanche de Pâques (Année A) : Le dimanche de la miséricorde divine « Mon Seigneur et mon Dieu » 23 avril 2017 par Mgr Hermann Giguère P. H., Séminaire de Québec Textes: Actes des Apôtres 2, 42-47, I Pierre 1, 3-9 et Jean 20, 19-31.



Homélie pour le 2e dimanche de Pâques 2017  (Année A) :  Le dimanche de la miséricorde divine « Mon Seigneur et mon Dieu »
Nous avons en ce dimanche la lecture de la fin de l’évangile selon saint Jean que je vous relis : « Il y encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. »

L’apparition à Thomas l’incrédule est le dernier des signes racontés par les évangélistes. Entrons avec les disciples dans le lieu où ils se trouvaient depuis la mort de Jésus.

I – Une communauté tissée serrée autour de son Maitre

Ce qui frappe ici c’est que les disciples sont réunis en communauté, ce qu’ils continueront de faire comme le décrit la première lecture. Ils sont remplis du souvenir de leur Maître. Ils sont craintifs de leurs concitoyens parce qu’ils demeurent convaincus que Jésus a été crucifié injustement. Pour eux, il est vraiment le Messie attendu. Ils savent que Marie-Madeleine, Pierre et Jean ont vu le tombeau vide. Ils ne savent quoi penser.

Et voilà que Jésus est au milieu d’eux. Ce n’est pas une théophanie avec tonnerre et éclair. C’est une présence douce et familière avec un bonjour usuel qui se disait ainsi : « la paix soit avec vous ». Pourquoi seraient-ils apeurés? Ils se retrouvent avec quelqu’un qu’ils connaissent bien.

Jésus leur donne une autorité nouvelle en soufflant sur eux et en leur disant « Recevez l’Esprit-Saint, les péchés seront remis à qui vous les remettrez ». Il les envoie comme lui a été envoyé. Ils pourront compter sur la grâce de l’Esprit Saint. Ils devront toucher les cœurs, inviter au repentir et à la conversion. Toute une mission qui prendra forme après la Pentecôte. Ils restent éblouis de cette visite et ils en parlent à Thomas.

II – La profession de foi de Thomas

Thomas, surnommé le Jumeau (Didyme en grec), est un homme au caractère bouillant. Lorsque Jésus s'apprête à partir pour Béthanie au moment de la mort de Lazare, il y a danger et les disciples le lui rappellent: « Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider ». Thomas dit alors aux autres disciples: « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui » (Jean 11, 16).

Ce qu’il n’a pas fait. Tous les apôtres, sauf Jean, ont abandonné Jésus durant sa Passion.

Thomas donc en entendant la nouvelle de la visite de Jésus ressuscité n’y croit pas. Pour y croire, il pose des conditions : « Si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non je ne croirai pas ».

Ces conditions ressemblent à celles que toute personne sensée poserait devant un phénomène comme celui de la résurrection de Jésus. C’est normal car l’esprit scientifique est complètement dérouté. Thomas est sur le même registre. Il parle au nom de tous ceux et celles que la résurrection de Jésus désarçonne.

Et c’est heureux que l’évangile de Jean nous propose ce récit qui est le dernier des signes que Jésus a fait, un signe à recevoir et à comprendre.

III- Le sens du signe à Thomas le Jumeau

Essayons-nous en quelques mots. Si Thomas veut toucher Jésus, s’il veut mettre sa main dans son coté, c’est qu’il veut toucher le vrai Jésus qu’il a connu, parfaitement homme, avec un corps et une chair comme les nôtres. Il en va de la réalité même de Jésus. Le Jésus ressuscité n’est pas un héros de bande dessinée, un Superman ou un Homme-Araignée comme on les voit dans les vidéos clips. Non, le Jésus ressuscité est le même que celui avec qui Thomas a mangé, qu’il a touché, à qui il a parlé.

Voilà pourquoi Jésus lui dit : « Avance ton doigt, avance ta main… cesse d’être incrédule, sois croyant ». En d’autres mots, « Je suis le même que celui que tu as connu. Tu me vois différent mais je suis toujours le même. Désormais c’est dans la foi en moi que tu me rencontreras ».

« Mon Seigneur et mon Dieu » répond Thomas reconnaissant ainsi que le Ressuscité est bien le Jésus qu'Il a connu, le grand prédicateur, originaire de Galilée, fils de Marie et de Joseph et crucifié sous Ponce Pilate.

« Mon Seigneur et mon Dieu », C’est ce que nous sommes invités à dire et à redire tous les jours de notre vie. Nous sommes privés d’un contact physique avec Jésus, mais, avec Thomas et les disciples qui ont témoigné de la résurrection de Jésus et qui l’ont annoncée jusqu’aux extrémités de la terre, nous pouvons dire « mon Seigneur et mon Dieu ». Et ainsi, comme il est dit dans l'extrait de la lettre attribuée à saint Pierre que nous avons entendu dans la seconde lecture, nous pouvons « renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni flétrissure. »

Conclusion

Nous sommes, ce matin, réunis en communauté autour de la table eucharistique pour «la fraction du pain » comme les disciples et les premiers chrétiens dont nous parle la première lecture tirée des Actes des Apôtres. Demandons au Seigneur que, par ce sacrement de l’Eucharistie qu'ils appelaient « fraction du pain », nous soyons toujours, comme eux, assidus à l’enseignement des Apôtres, à la communion fraternelle et aux prières.

Demandons aussi qu’en ce deuxième dimanche de Pâques qui a été appelé le « Dimanche de la miséricorde » par le pape Jean-Paul II, nous soyons de plus en plus remplis de la miséricorde même de Dieu pour la partager à tous nos frères et sœurs par des gestes et des paroles d'amour et de compassion.

Amen!


Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec


18 avril 2017

Crédits photo : H. Giguère
Crédits photo : H. Giguère
















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Mardi 18 Avril 2017
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