Peinture de Nelly Bube, une artiste du Kazakhstan d'origine germano-russe convertie au christianisme (Crédits photo : Office de catéchèse du Québec - Domaine public)
Encore une histoire surprenante de Jésus qui compare Dieu à un juge inique et corrompu. Mais encore ici, comme ailleurs, cette image est là pour nous donner un message. Ce message concerne notre façon de prier. Regardons-y de plus près
I – Une veuve dans le besoin et les bras étendus de Moïse
Regardons la scène que propose Jésus. Une vieille dame veuve est dans le besoin. Elle se doit de demander l’aumône. Elle compte sur le soutien d’autrui. Elle s’adresse au juge parce que dans le peuple juif, les juges ne faisaient pas que rendre la justice, ils étaient aussi comme des répartiteurs de bienfaits. Ils jouaient un rôle social important. Ils pouvaient mettre des gens à l’écart et en privilégier d’autres. La veuve sait cela. C’est pourquoi, elle se fait si insistante. Sa persévérance aura raison du juge qui lui accorde ce qu’elle demande.
Dans la première lecture, la scène théâtrale de Moïse dont on soutient les bras les bras nous donne aussi un exemple de persévérance dans la prière.
II- La leçon de ces scènes
Jésus a raconté cette histoire pour donner une leçon, un enseignement à ses disciples et donc à nous tous ici présents. Ce message de Jésus c’est celui de la persévérance dans notre rencontre de Dieu dans la prière. La prière chrétienne ne se réduit pas aux invocations, aux prières apprises par cœur, au chapelet etc. Elle vient du fond du cœur et cherche les mots pour se dire. Ce qui est important c’est que dans notre rencontre de Dieu, nous n’ayons pas peur d’être nous-mêmes comme cette veuve démunie.
En effet, être soi-même devant Dieu – comme la veuve devant le juge – c’est revenir souvent à la charge, répéter les mêmes mots, rappeler les mêmes intentions, présenter avec simplicité ses besoins ainsi que ceux des gens qu’on aime.
On dit que la prière est avant tout une conversation avec Dieu. Oui! une conversation qui n’a pas peur de se renouveler, de dire ce qu’on a dans le cœur et de présenter à Dieu ses demandes avec confiance et persévérance. Jésus nous l’a dit « Demandez et recevrez, frappez et l’on vous ouvrira ». (Luc 11, 9)
III – La foi
Cette histoire du juge et de la veuve ne se limite pas à vanter la persévérance de la veuve devant le juge inique. Jésus lui donne une conclusion qui nous surprend. « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Cette phrase m’a interrogé. Mon interprétation c’est que Jésus ainsi, selon moi, ne désire pas seulement vanter la persévérance de la veuve, il veut faire ressortir la foi à toute épreuve qui l’animait et où elle a trouvé la force de persévérer. Sa foi l'a soutenue et elle n’en a pas démordu.
Jésus fait une transposition. Il met cette image de la veuve et du juge sur le registre de la fin des temps. La foi de la veuve est l'image de la foi en la Parole de Dieu, qui est Jésus lui-même, le Verbe de Dieu incarné qu’on appelle ici le Fils de l’homme.
Cette foi que Jésus souhaite trouver à son retour, c’est la foi que nous portons en nous déjà. C’est pourquoi, nous nous devons de la cultiver dans une prière confiante et dans une rencontre de Dieu toujours nouvelle. Sa proximité s’est révélée tout au cours de l’histoire du Salut. Ce qu’il attend de nous c’est de ne jamais nous lasser devant lui, même lorsqu’il nous paraît absent ou sourd à nos demandes. Il y répond de la meilleure façon qui soit pour nous et pour l’Église.
Conclusion
À chaque Eucharistie, nous sommes comme la veuve devant le juge, mais notre juge est d’un autre modèle, il écoute ce qu’on a dans le cœur, il répond à nos demandes et il les prévient même.
Demandons au Seigneur d’augmenter notre foi pour que celle-ci nous permette de le rencontrer maintenant et aujourd’hui en préparation de la rencontre éternelle qui sera la nôtre avec lui un jour.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
15 octobre 2019
I – Une veuve dans le besoin et les bras étendus de Moïse
Regardons la scène que propose Jésus. Une vieille dame veuve est dans le besoin. Elle se doit de demander l’aumône. Elle compte sur le soutien d’autrui. Elle s’adresse au juge parce que dans le peuple juif, les juges ne faisaient pas que rendre la justice, ils étaient aussi comme des répartiteurs de bienfaits. Ils jouaient un rôle social important. Ils pouvaient mettre des gens à l’écart et en privilégier d’autres. La veuve sait cela. C’est pourquoi, elle se fait si insistante. Sa persévérance aura raison du juge qui lui accorde ce qu’elle demande.
Dans la première lecture, la scène théâtrale de Moïse dont on soutient les bras les bras nous donne aussi un exemple de persévérance dans la prière.
II- La leçon de ces scènes
Jésus a raconté cette histoire pour donner une leçon, un enseignement à ses disciples et donc à nous tous ici présents. Ce message de Jésus c’est celui de la persévérance dans notre rencontre de Dieu dans la prière. La prière chrétienne ne se réduit pas aux invocations, aux prières apprises par cœur, au chapelet etc. Elle vient du fond du cœur et cherche les mots pour se dire. Ce qui est important c’est que dans notre rencontre de Dieu, nous n’ayons pas peur d’être nous-mêmes comme cette veuve démunie.
En effet, être soi-même devant Dieu – comme la veuve devant le juge – c’est revenir souvent à la charge, répéter les mêmes mots, rappeler les mêmes intentions, présenter avec simplicité ses besoins ainsi que ceux des gens qu’on aime.
On dit que la prière est avant tout une conversation avec Dieu. Oui! une conversation qui n’a pas peur de se renouveler, de dire ce qu’on a dans le cœur et de présenter à Dieu ses demandes avec confiance et persévérance. Jésus nous l’a dit « Demandez et recevrez, frappez et l’on vous ouvrira ». (Luc 11, 9)
III – La foi
Cette histoire du juge et de la veuve ne se limite pas à vanter la persévérance de la veuve devant le juge inique. Jésus lui donne une conclusion qui nous surprend. « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Cette phrase m’a interrogé. Mon interprétation c’est que Jésus ainsi, selon moi, ne désire pas seulement vanter la persévérance de la veuve, il veut faire ressortir la foi à toute épreuve qui l’animait et où elle a trouvé la force de persévérer. Sa foi l'a soutenue et elle n’en a pas démordu.
Jésus fait une transposition. Il met cette image de la veuve et du juge sur le registre de la fin des temps. La foi de la veuve est l'image de la foi en la Parole de Dieu, qui est Jésus lui-même, le Verbe de Dieu incarné qu’on appelle ici le Fils de l’homme.
Cette foi que Jésus souhaite trouver à son retour, c’est la foi que nous portons en nous déjà. C’est pourquoi, nous nous devons de la cultiver dans une prière confiante et dans une rencontre de Dieu toujours nouvelle. Sa proximité s’est révélée tout au cours de l’histoire du Salut. Ce qu’il attend de nous c’est de ne jamais nous lasser devant lui, même lorsqu’il nous paraît absent ou sourd à nos demandes. Il y répond de la meilleure façon qui soit pour nous et pour l’Église.
Conclusion
À chaque Eucharistie, nous sommes comme la veuve devant le juge, mais notre juge est d’un autre modèle, il écoute ce qu’on a dans le cœur, il répond à nos demandes et il les prévient même.
Demandons au Seigneur d’augmenter notre foi pour que celle-ci nous permette de le rencontrer maintenant et aujourd’hui en préparation de la rencontre éternelle qui sera la nôtre avec lui un jour.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
15 octobre 2019
Lectures de la messe pour le 29e dimanche du temps ordinaire Année C
Première lecture
« Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort » (Ex 17, 8-13)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
le peuple d’Israël marchait à travers le désert.
Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim.
Moïse dit alors à Josué :
« Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites.
Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline,
le bâton de Dieu à la main. »
Josué fit ce que Moïse avait dit :
il mena le combat contre les Amalécites.
Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline.
Quand Moïse tenait la main levée,
Israël était le plus fort.
Quand il la laissait retomber,
Amalec était le plus fort.
Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ;
on prit une pierre, on la plaça derrière lui,
et il s’assit dessus.
Aaron et Hour lui soutenaient les mains,
l’un d’un côté, l’autre de l’autre.
Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes
jusqu’au coucher du soleil.
Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 120 (121), 1-2, 3-4, 5-6, 7-8)
R/ Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre. (Ps 120, 2)
Je lève les yeux vers les montagnes :
d’où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.
Qu’il empêche ton pied de glisser,
qu’il ne dorme pas, ton gardien.
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,
le gardien d’Israël.
Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,
se tient près de toi.
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,
ni la lune, durant la nuit.
Le Seigneur te gardera de tout mal,
il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
maintenant, à jamais.
Deuxième lecture
« Grâce à l’Écriture, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien » (2 Tm 3, 14 – 4, 2)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
demeure ferme dans ce que tu as appris :
de cela tu as acquis la certitude,
sachant bien de qui tu l’as appris.
Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures :
elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse,
en vue du salut par la foi
que nous avons en Jésus Christ.
Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ;
elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal,
redresser, éduquer dans la justice ;
grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli,
équipé pour faire toute sorte de bien.
Devant Dieu,
et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts,
je t’en conjure,
au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps,
dénonce le mal,
fais des reproches, encourage,
toujours avec patience et souci d’instruire.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » (Lc 18, 1-8)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
‘Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Première lecture
« Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort » (Ex 17, 8-13)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
le peuple d’Israël marchait à travers le désert.
Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim.
Moïse dit alors à Josué :
« Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites.
Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline,
le bâton de Dieu à la main. »
Josué fit ce que Moïse avait dit :
il mena le combat contre les Amalécites.
Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline.
Quand Moïse tenait la main levée,
Israël était le plus fort.
Quand il la laissait retomber,
Amalec était le plus fort.
Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ;
on prit une pierre, on la plaça derrière lui,
et il s’assit dessus.
Aaron et Hour lui soutenaient les mains,
l’un d’un côté, l’autre de l’autre.
Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes
jusqu’au coucher du soleil.
Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 120 (121), 1-2, 3-4, 5-6, 7-8)
R/ Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre. (Ps 120, 2)
Je lève les yeux vers les montagnes :
d’où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.
Qu’il empêche ton pied de glisser,
qu’il ne dorme pas, ton gardien.
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,
le gardien d’Israël.
Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,
se tient près de toi.
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,
ni la lune, durant la nuit.
Le Seigneur te gardera de tout mal,
il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
maintenant, à jamais.
Deuxième lecture
« Grâce à l’Écriture, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien » (2 Tm 3, 14 – 4, 2)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
demeure ferme dans ce que tu as appris :
de cela tu as acquis la certitude,
sachant bien de qui tu l’as appris.
Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures :
elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse,
en vue du salut par la foi
que nous avons en Jésus Christ.
Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ;
elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal,
redresser, éduquer dans la justice ;
grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli,
équipé pour faire toute sorte de bien.
Devant Dieu,
et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts,
je t’en conjure,
au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps,
dénonce le mal,
fais des reproches, encourage,
toujours avec patience et souci d’instruire.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » (Lc 18, 1-8)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
‘Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
– Acclamons la Parole de Dieu.