Je n’ai pu m’empêcher de me rappeler mon travail de vacances à la cueillette du tabac à Delhi en Ontario pendant mes études où nous devions attendre sur la place du village que des producteurs viennent nous engager. On a tous fait des expériences d'attente du même genre v.g. une visite de quelqu'un qu'on attend avec impatience, par exemple. On se demande alors va-t-il venir? Et à quelle heure…comme l’ouvrier qui espère être engagé ? Bien sûr, l’attente fait partie de la situation décrite ici dans l’évangile qui vient d’être lu, mais le récit de saint Mathieu attire notre regard plutôt du côté du maître de domaine. Celui-ci est manifestement l’image de Dieu. Regardons donc comment il se comporte et quelle leçon Jésus en tire.
I – Un maître surprenant
Le maître du domaine se déplace plusieurs fois dans la journée pour venir engager des ouvriers. Tôt le matin, à neuf heures, à midi, à trois heures, à cinq heures. Avec les premiers il fait un contrat précis pour leur prestation : « Il se met d’accord avec eux sur le salaire de la journée ; un denier c’est-à-dire une pièce d’argent » (cela équivaut au salaire que reçoit un journalier à notre époque).
La journée se termine et le maître fait remettre à chacun par son intendant le même salaire des derniers aux premiers. Les premiers sont bien surpris, car voyant que les derniers recevaient un denier, ils pensaient qu’eux en auraient plus. Ils le disent au maître. Celui-ci, loin d’accueillir leurs récriminations avec ouverture, leur répond qu’il a été correct et juste avec eux s’en tenant au contrat qui avait été fait. La justice n’est pas violée. Elle est totalement respectée. Ce qui est incontestable.
Alors pourquoi le maître ne continue-t-il pas dans la même voie en donnant un salaire en proportion du temps de travail qui a été fourni ? La raison qui est donnée par Jésus, c’est que le maître agit par pure bonté. Le comportement du maître n’est pas le résultat d’une injustice, mais simplement l’effet de sa bonté, « Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai–je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon? »
Arrêtons-nous un peu sur cette réponse surprenante et assez rude..
II- La leçon qui se dégage de la parabole
Cette réponse est le message de cette parabole. Ce message est constant dans les évangiles. Jésus nous présente un Dieu qui est au-delà de nos façons de faire humaines. Pour le montrer, Jésus va nous présenter cette image surprenante du maître d’un domaine qu'il applique à Dieu.
L'histoire racontée fait ressortir que dans nos relations avec Dieu c’est toujours lui qui a l’initiative comme dans le cas du maître du domaine. Nous sommes dans l’ordre de la grâce et non dans l’ordre des relations humaines ordinaires. Dans cet ordre de la grâce, bien des choses sont différentes. Jésus ici le dit « les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers » faisant écho à d’autres enseignements comme celui des béatitudes où Jésus proclame bienheureux les pauvres, bienheureux ceux qui souffrent, qui sont persécutés pour la justice etc.
La façon d’agir de Dieu vis-à-vis nous ne se base pas seulement sur nos capacités et nos contributions, aussi grandes et aussi belles soient-elles, elle vient de son amour et de sa bonté qui va toujours aussi loin que nous en avons besoin. Son amour ne se mesure pas selon nos critères de performance sociale ou de réalisations humaines.. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins » comme il est dit au prophète Isaïe dans la première lecture que nous venons d'entendre.
III- Application
L’enseignement de ce beau récit tiré de la vie courante au temps de Jésus nous invite, par l’image de la vigne où le maître du domaine envoie ses recrues travailler, à en faire une application concrète à l’Église. Les images de l’Église sont nombreuses : Peuple de Dieu, Corps mystique du Christ, Nouvelle Jérusalem etc. Celle de la Vigne est de plus en plus utilisée dans les documents des papes. Elle permet de montrer les liens qui se tissent entre les divers membres de l'Église sans mettre de supériorité des uns sur les autres. Tous et toutes dans l’Église se rattachent au même tronc qui est le Christ.
Jésus nous dit aujourd’hui que tous et toutes ont leur place dans son Royaume les derniers comme le premiers arrivés. C’est avec humilité que les premiers arrivés doivent regarder ceux et celles nouvellement arrivés. Il n’y a pas de préséance, de places réservées, de récompenses diverses. Quelle beauté dans cette égalité de tous et toutes devant Dieu.
Il en est ainsi dans l’Église qui incarne le Royaume de Dieu parmi nous où c’est toujours Dieu qui a la première initiative. C’est lui qui par la grâce du Christ l’anime, la nourrit et la fait vivre. Bien sûr que notre collaboration est requise, mais n’oublions jamais que ce n’est pas nous qui donnons la croissance et qui produisons les fruits, c’est la grâce de Dieu au cœur de la vie de l’Église qui n’est pas une institution purement humaine, mais qui est le Vigne du Seigneur.
Conclusion
Tenons-nous prêts sur la place pour entendre l’appel du Maître du domaine. Ne perdons pas patience s’il nous semble tarder. Il ne se lasse jamais d’interpeller ceux et celles qui s’ouvrent à ses appels, « d’embaucher des ouvriers pour sa vigne ».
Que notre Eucharistie soit remplie de l’attente du Seigneur qui est venu, qui vient et qui viendra comme nous le proclamons dans la grande Prière eucharistique à chaque messe après la consécration.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
19 septembre 2023
I – Un maître surprenant
Le maître du domaine se déplace plusieurs fois dans la journée pour venir engager des ouvriers. Tôt le matin, à neuf heures, à midi, à trois heures, à cinq heures. Avec les premiers il fait un contrat précis pour leur prestation : « Il se met d’accord avec eux sur le salaire de la journée ; un denier c’est-à-dire une pièce d’argent » (cela équivaut au salaire que reçoit un journalier à notre époque).
La journée se termine et le maître fait remettre à chacun par son intendant le même salaire des derniers aux premiers. Les premiers sont bien surpris, car voyant que les derniers recevaient un denier, ils pensaient qu’eux en auraient plus. Ils le disent au maître. Celui-ci, loin d’accueillir leurs récriminations avec ouverture, leur répond qu’il a été correct et juste avec eux s’en tenant au contrat qui avait été fait. La justice n’est pas violée. Elle est totalement respectée. Ce qui est incontestable.
Alors pourquoi le maître ne continue-t-il pas dans la même voie en donnant un salaire en proportion du temps de travail qui a été fourni ? La raison qui est donnée par Jésus, c’est que le maître agit par pure bonté. Le comportement du maître n’est pas le résultat d’une injustice, mais simplement l’effet de sa bonté, « Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai–je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon? »
Arrêtons-nous un peu sur cette réponse surprenante et assez rude..
II- La leçon qui se dégage de la parabole
Cette réponse est le message de cette parabole. Ce message est constant dans les évangiles. Jésus nous présente un Dieu qui est au-delà de nos façons de faire humaines. Pour le montrer, Jésus va nous présenter cette image surprenante du maître d’un domaine qu'il applique à Dieu.
L'histoire racontée fait ressortir que dans nos relations avec Dieu c’est toujours lui qui a l’initiative comme dans le cas du maître du domaine. Nous sommes dans l’ordre de la grâce et non dans l’ordre des relations humaines ordinaires. Dans cet ordre de la grâce, bien des choses sont différentes. Jésus ici le dit « les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers » faisant écho à d’autres enseignements comme celui des béatitudes où Jésus proclame bienheureux les pauvres, bienheureux ceux qui souffrent, qui sont persécutés pour la justice etc.
La façon d’agir de Dieu vis-à-vis nous ne se base pas seulement sur nos capacités et nos contributions, aussi grandes et aussi belles soient-elles, elle vient de son amour et de sa bonté qui va toujours aussi loin que nous en avons besoin. Son amour ne se mesure pas selon nos critères de performance sociale ou de réalisations humaines.. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins » comme il est dit au prophète Isaïe dans la première lecture que nous venons d'entendre.
III- Application
L’enseignement de ce beau récit tiré de la vie courante au temps de Jésus nous invite, par l’image de la vigne où le maître du domaine envoie ses recrues travailler, à en faire une application concrète à l’Église. Les images de l’Église sont nombreuses : Peuple de Dieu, Corps mystique du Christ, Nouvelle Jérusalem etc. Celle de la Vigne est de plus en plus utilisée dans les documents des papes. Elle permet de montrer les liens qui se tissent entre les divers membres de l'Église sans mettre de supériorité des uns sur les autres. Tous et toutes dans l’Église se rattachent au même tronc qui est le Christ.
Jésus nous dit aujourd’hui que tous et toutes ont leur place dans son Royaume les derniers comme le premiers arrivés. C’est avec humilité que les premiers arrivés doivent regarder ceux et celles nouvellement arrivés. Il n’y a pas de préséance, de places réservées, de récompenses diverses. Quelle beauté dans cette égalité de tous et toutes devant Dieu.
Il en est ainsi dans l’Église qui incarne le Royaume de Dieu parmi nous où c’est toujours Dieu qui a la première initiative. C’est lui qui par la grâce du Christ l’anime, la nourrit et la fait vivre. Bien sûr que notre collaboration est requise, mais n’oublions jamais que ce n’est pas nous qui donnons la croissance et qui produisons les fruits, c’est la grâce de Dieu au cœur de la vie de l’Église qui n’est pas une institution purement humaine, mais qui est le Vigne du Seigneur.
Conclusion
Tenons-nous prêts sur la place pour entendre l’appel du Maître du domaine. Ne perdons pas patience s’il nous semble tarder. Il ne se lasse jamais d’interpeller ceux et celles qui s’ouvrent à ses appels, « d’embaucher des ouvriers pour sa vigne ».
Que notre Eucharistie soit remplie de l’attente du Seigneur qui est venu, qui vient et qui viendra comme nous le proclamons dans la grande Prière eucharistique à chaque messe après la consécration.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
19 septembre 2023
LECTURES DE LA MESSE pour le 25e dimanche du temps ordinaire Année A
PREMIÈRE LECTURE
« Mes pensées ne sont pas vos pensées » (Is 55, 6-9)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 144 (145), 2-3, 8-9, 17-18)
R/ Proche est le Seigneur
de ceux qui l’invoquent. (cf. Ps 144, 18a)
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
à sa grandeur, il n’est pas de limite.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est proche de tous ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.
DEUXIÈME LECTURE
« Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1, 20c-24.27a)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères,
soit que je vive, soit que je meure,
le Christ sera glorifié dans mon corps.
En effet, pour moi, vivre c’est le Christ,
et mourir est un avantage.
Mais si, en vivant en ce monde,
j’arrive à faire un travail utile,
je ne sais plus comment choisir.
Je me sens pris entre les deux :
je désire partir
pour être avec le Christ,
car c’est bien préférable ;
mais, à cause de vous, demeurer en ce monde
est encore plus nécessaire.
Quant à vous,
ayez un comportement digne de l’Évangile du Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)
Alléluia. Alléluia.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres :
tous acclameront sa justice.
Alléluia. (cf. Ps 144, 9.7b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait cette parabole à ses disciples :
« Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée :
un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
Et à ceux-là, il dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.’
Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
‘Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?’
Ils lui répondirent :
‘Parce que personne ne nous a embauchés.’
Il leur dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi.’
Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.’
Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?’
C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Mes pensées ne sont pas vos pensées » (Is 55, 6-9)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 144 (145), 2-3, 8-9, 17-18)
R/ Proche est le Seigneur
de ceux qui l’invoquent. (cf. Ps 144, 18a)
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
à sa grandeur, il n’est pas de limite.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est proche de tous ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.
DEUXIÈME LECTURE
« Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1, 20c-24.27a)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères,
soit que je vive, soit que je meure,
le Christ sera glorifié dans mon corps.
En effet, pour moi, vivre c’est le Christ,
et mourir est un avantage.
Mais si, en vivant en ce monde,
j’arrive à faire un travail utile,
je ne sais plus comment choisir.
Je me sens pris entre les deux :
je désire partir
pour être avec le Christ,
car c’est bien préférable ;
mais, à cause de vous, demeurer en ce monde
est encore plus nécessaire.
Quant à vous,
ayez un comportement digne de l’Évangile du Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)
Alléluia. Alléluia.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres :
tous acclameront sa justice.
Alléluia. (cf. Ps 144, 9.7b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait cette parabole à ses disciples :
« Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée :
un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
Et à ceux-là, il dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.’
Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
‘Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?’
Ils lui répondirent :
‘Parce que personne ne nous a embauchés.’
Il leur dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi.’
Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.’
Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?’
C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »
– Acclamons la Parole de Dieu.