Savez-vous d’où vient le nom que nous nous donnons lorsque nous disons que nous sommes « chrétiens » ? C’est facile de répondre… Vous l’avez deviné, bien entendu. Hé oui! Le mot chrétien vient de « Christ ». Il y ressemble d’ailleurs. Un chrétien c’est celui qui prend Jésus Christ comme modèle, c’est celui qui désire suivre Jésus Christ.
I – Jésus Christ, un modèle à suivre
Le chrétien, comme saint Pierre dans l’évangile de dimanche dernier, proclame et croit que Jésus n’est pas seulement un magicien, mais qu’il est le Fils de Dieu. Mais lorsqu’on reconnaît Jésus comme Fils de Dieu, c’est engageant. On ne sait pas jusqu’où cela va mener. Saint Pierre le vit aujourd’hui lorsque Jésus lui indique le chemin qui va le mener à la croix.
Saint Pierre ne peut imaginer un tel destin pour son Maître. « Dieu t’en garde, cela ne t’arrivera pas ». Pour Pierre, c’est impossible que le Fils du Dieu vivant soit mis à mort. C’est impensable, inconcevable. Il n’en est pas question. Et pourtant, Jésus lui explique qu’il doit passer par là pour accomplir la volonté de son Père pour le salut de ses frères et sœurs.
On comprend saint Pierre. C’est le scandale, la folie de la croix comme dira saint Paul dans sa première Lettre aux Corinthiens (I Corinthiens 1, 23).
II – Le sens de la croix
Cette folie de la croix, c’est le mystère de la vie de Jésus. Par sa mort sur la croix, le Fils de Dieu donne un sens à notre vie. La souffrance, la mort, les divisions, le mal dans le monde tout cela est incompréhensible et absurde. Mais cela prend un sens pour un chrétien parce que Jésus a porté nos souffrances, nos misères, parce que par sa mort, il a vaincu la mort. Tout est changé au point que celui qui avec ses moyens humains veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de Jésus la gardera parce qu’il entrera dans les pensées de Dieu qui ne sont pas celles des humains.
On n’y arrive pas sans effort. C’est cela que veut dire « prendre sa croix » . Si nous marchons à la suite de Jésus, la croix nous rencontrera c’est sûr. Nos croix personnelles peuvent devenir des portes pour aller plus loin dans notre rencontre de Dieu.
Être chrétien n’est pas facile aujourd’hui. On est souvent à contre-courant comme l’a été dans son temps le prophète Jérémie dont parle la première lecture. Il a été séduit par Dieu. « Tu as voulu me séduire, écrit-il, et je me suis laissé séduire ». En lui il y a comme feu dévorant que les moqueries et les railleries ne peuvent éteindre. Sa fidélité à Dieu peut nous servir de modèle dans des circonstances différentes, mais aussi difficiles parfois.
III - Application
Nous pouvons être sûrs que nous avons choisi le chemin vers le vrai bonheur. « Ne prenez pas pour modèle le monde présent » dit saint Paul dans la deuxième lecture. Le pape François y revient souvent en invitant à fuir ce qu’il appelle la « mondanité » pour suivre Jésus et marcher à sa suite. La mondanité spirituelle, qui se cache derrière des apparences de religiosité et même d’amour de l’Église, consiste à rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine et le bien-être personnel...Il s’agit d’une manière subtile de rechercher « ses propres intérêts, non ceux de Jésus-Christ » (Philippiens 2, 21) ». (cf. Evangelii Gaudium n. 23)
On n’a pas à chercher à faire des sacrifices, à s’imposer toutes sortes de pénitences, la vie nous en donne en quantité. Il s'agit de cultiver notre union à Jésus dans la prière, dans la fréquentation des sacrements et dans notre vie de chaque jour. Il revient à chacun et à chacune selon sa vocation, son état de vie, ses obligations et ses choix personnels de trouver les moyens concrets pour vivre la « suite de Jésus » qui est au cœur de la vie chrétienne.
La personne employée dans un hôpital, le directeur ou la directrice d'une compagnie, la mère de famille, la personne retraitée, la personne en perte d'autonomie etc. auront chacun leur croix personnelle. S'ils la reçoivent comme une porte qui les mène à Dieu alors cette croix deviendra un instrument de résurrection et de vie pour eux ou pour elles. Ils la vivront même avec joie car la joie n'est pas la satisfaction béate de ses instincts ou de ses besoins, elle réside avant tout dans la suite du Christ. Cette joie le pape François l'appelle "la joie de l'Évangile". Voici comment il la décrit : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours... » (Evangelii Gaudium n. 1).
Conclusion
Dans cette messe aujourd’hui, demandons à Jésus qui nous invite à l'imiter et dont nous partagerons le Corps à la communion de nous faire toujours choisir par toute notre vie le vrai chemin, la voie étroite qui conduit à la vie éternelle. C’est ce que je nous souhaite à tous et à toutes.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
29 août 2023
I – Jésus Christ, un modèle à suivre
Le chrétien, comme saint Pierre dans l’évangile de dimanche dernier, proclame et croit que Jésus n’est pas seulement un magicien, mais qu’il est le Fils de Dieu. Mais lorsqu’on reconnaît Jésus comme Fils de Dieu, c’est engageant. On ne sait pas jusqu’où cela va mener. Saint Pierre le vit aujourd’hui lorsque Jésus lui indique le chemin qui va le mener à la croix.
Saint Pierre ne peut imaginer un tel destin pour son Maître. « Dieu t’en garde, cela ne t’arrivera pas ». Pour Pierre, c’est impossible que le Fils du Dieu vivant soit mis à mort. C’est impensable, inconcevable. Il n’en est pas question. Et pourtant, Jésus lui explique qu’il doit passer par là pour accomplir la volonté de son Père pour le salut de ses frères et sœurs.
On comprend saint Pierre. C’est le scandale, la folie de la croix comme dira saint Paul dans sa première Lettre aux Corinthiens (I Corinthiens 1, 23).
II – Le sens de la croix
Cette folie de la croix, c’est le mystère de la vie de Jésus. Par sa mort sur la croix, le Fils de Dieu donne un sens à notre vie. La souffrance, la mort, les divisions, le mal dans le monde tout cela est incompréhensible et absurde. Mais cela prend un sens pour un chrétien parce que Jésus a porté nos souffrances, nos misères, parce que par sa mort, il a vaincu la mort. Tout est changé au point que celui qui avec ses moyens humains veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de Jésus la gardera parce qu’il entrera dans les pensées de Dieu qui ne sont pas celles des humains.
On n’y arrive pas sans effort. C’est cela que veut dire « prendre sa croix » . Si nous marchons à la suite de Jésus, la croix nous rencontrera c’est sûr. Nos croix personnelles peuvent devenir des portes pour aller plus loin dans notre rencontre de Dieu.
Être chrétien n’est pas facile aujourd’hui. On est souvent à contre-courant comme l’a été dans son temps le prophète Jérémie dont parle la première lecture. Il a été séduit par Dieu. « Tu as voulu me séduire, écrit-il, et je me suis laissé séduire ». En lui il y a comme feu dévorant que les moqueries et les railleries ne peuvent éteindre. Sa fidélité à Dieu peut nous servir de modèle dans des circonstances différentes, mais aussi difficiles parfois.
III - Application
Nous pouvons être sûrs que nous avons choisi le chemin vers le vrai bonheur. « Ne prenez pas pour modèle le monde présent » dit saint Paul dans la deuxième lecture. Le pape François y revient souvent en invitant à fuir ce qu’il appelle la « mondanité » pour suivre Jésus et marcher à sa suite. La mondanité spirituelle, qui se cache derrière des apparences de religiosité et même d’amour de l’Église, consiste à rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine et le bien-être personnel...Il s’agit d’une manière subtile de rechercher « ses propres intérêts, non ceux de Jésus-Christ » (Philippiens 2, 21) ». (cf. Evangelii Gaudium n. 23)
On n’a pas à chercher à faire des sacrifices, à s’imposer toutes sortes de pénitences, la vie nous en donne en quantité. Il s'agit de cultiver notre union à Jésus dans la prière, dans la fréquentation des sacrements et dans notre vie de chaque jour. Il revient à chacun et à chacune selon sa vocation, son état de vie, ses obligations et ses choix personnels de trouver les moyens concrets pour vivre la « suite de Jésus » qui est au cœur de la vie chrétienne.
La personne employée dans un hôpital, le directeur ou la directrice d'une compagnie, la mère de famille, la personne retraitée, la personne en perte d'autonomie etc. auront chacun leur croix personnelle. S'ils la reçoivent comme une porte qui les mène à Dieu alors cette croix deviendra un instrument de résurrection et de vie pour eux ou pour elles. Ils la vivront même avec joie car la joie n'est pas la satisfaction béate de ses instincts ou de ses besoins, elle réside avant tout dans la suite du Christ. Cette joie le pape François l'appelle "la joie de l'Évangile". Voici comment il la décrit : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours... » (Evangelii Gaudium n. 1).
Conclusion
Dans cette messe aujourd’hui, demandons à Jésus qui nous invite à l'imiter et dont nous partagerons le Corps à la communion de nous faire toujours choisir par toute notre vie le vrai chemin, la voie étroite qui conduit à la vie éternelle. C’est ce que je nous souhaite à tous et à toutes.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
29 août 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« La parole du Seigneur attire sur moi l’insulte » (Jr 20, 7-9)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ;
tu m’as saisi, et tu as réussi.
À longueur de journée je suis exposé à la raillerie,
tout le monde se moque de moi.
Chaque fois que j’ai à dire la parole,
je dois crier, je dois proclamer :
« Violence et dévastation ! »
À longueur de journée, la parole du Seigneur
attire sur moi l’insulte et la moquerie.
Je me disais : « Je ne penserai plus à lui,
je ne parlerai plus en son nom. »
Mais elle était comme un feu brûlant dans mon cœur,
elle était enfermée dans mes os.
Je m’épuisais à la maîtriser,
sans y réussir.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6, 8-9)
R/ Mon âme a soif de toi,
Seigneur, mon Dieu ! (cf. Ps 62, 2b)
Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.
Je t’ai contemplé au sanctuaire,
j’ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !
Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.
Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient.
DEUXIÈME LECTURE
« Présentez votre corps en sacrifice vivant » (Rm 12, 1-2)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu,
à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –,
en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu :
c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte.
Ne prenez pas pour modèle le monde présent,
mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser
pour discerner quelle est la volonté de Dieu :
ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire,
ce qui est parfait.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Jr 20, 7-9)
Alléluia. Alléluia.
Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ
ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur,
pour que nous percevions l’espérance que donne son appel.
Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus commença à montrer à ses disciples
qu’il lui fallait partir pour Jérusalem,
souffrir beaucoup de la part des anciens,
des grands prêtres et des scribes,
être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches :
« Dieu t’en garde, Seigneur !
cela ne t’arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tu es pour moi une occasion de chute :
tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra,
mais qui perd sa vie à cause de moi
la trouvera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il
à gagner le monde entier,
si c’est au prix de sa vie ?
Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges
dans la gloire de son Père ;
alors il rendra à chacun selon sa conduite. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« La parole du Seigneur attire sur moi l’insulte » (Jr 20, 7-9)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ;
tu m’as saisi, et tu as réussi.
À longueur de journée je suis exposé à la raillerie,
tout le monde se moque de moi.
Chaque fois que j’ai à dire la parole,
je dois crier, je dois proclamer :
« Violence et dévastation ! »
À longueur de journée, la parole du Seigneur
attire sur moi l’insulte et la moquerie.
Je me disais : « Je ne penserai plus à lui,
je ne parlerai plus en son nom. »
Mais elle était comme un feu brûlant dans mon cœur,
elle était enfermée dans mes os.
Je m’épuisais à la maîtriser,
sans y réussir.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6, 8-9)
R/ Mon âme a soif de toi,
Seigneur, mon Dieu ! (cf. Ps 62, 2b)
Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.
Je t’ai contemplé au sanctuaire,
j’ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !
Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.
Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient.
DEUXIÈME LECTURE
« Présentez votre corps en sacrifice vivant » (Rm 12, 1-2)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu,
à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –,
en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu :
c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte.
Ne prenez pas pour modèle le monde présent,
mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser
pour discerner quelle est la volonté de Dieu :
ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire,
ce qui est parfait.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Jr 20, 7-9)
Alléluia. Alléluia.
Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ
ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur,
pour que nous percevions l’espérance que donne son appel.
Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus commença à montrer à ses disciples
qu’il lui fallait partir pour Jérusalem,
souffrir beaucoup de la part des anciens,
des grands prêtres et des scribes,
être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches :
« Dieu t’en garde, Seigneur !
cela ne t’arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tu es pour moi une occasion de chute :
tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra,
mais qui perd sa vie à cause de moi
la trouvera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il
à gagner le monde entier,
si c’est au prix de sa vie ?
Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges
dans la gloire de son Père ;
alors il rendra à chacun selon sa conduite. »
– Acclamons la Parole de Dieu.