L'autel de la chapelle Mgr Briand du Séminaire de Québec (Crédits photo H. Giguère)
La semaine dernière un de mes amis a fait une indigestion. Manifestement, il avait pris une nourriture que ne lui allait pas, une mauvaise nourriture pour lui.
Et je me suis demandé en pensant à l’évangile d’aujourd’hui où Jésus dit que sa chair est une vraie nourriture qu’est-ce qui fait une bonne, une vraie nourriture?
I – Les effets de la nourriture matérielle
Et j'ai regardé autour de moi.
a) Je voyais des jeunes à qui on disait « Viens manger, si tu veux grandir ». Je voyais des adolescents engouffrer tranche de pain sur tranche de pain et j’entendais les parents dire « À cet âge, on ce sont de vrais goinfres. Ils n’ont pas de fond. ». Et je me disais : « Bien sûr, une vraie nourriture, cela fait croître, cela développe l’organisme, cela donne des forces, de l’énergie »
b) Je voyais aussi des gens plus vieux et je constatais que rendu à un certain âge, même si on n’est plus en période de croissance, la nourriture est bien nécessaire pour conserver ses forces et les refaire. Si on perd l’appétit, si on ne mange plus, on se détériore, on perd son énergie, on commence à dépérir.
c) Et je voyais aussi autre chose. Je constatais que la plupart du temps la nourriture nous rassemble dans la joie. Je voyais les réunions de famille ou d’amis autour d’une table, les cafés et les gâteaux de fin de soirée etc. et je me disais : « Bien sûr, une vraie nourriture cela favorise les contacts, le partage, l’amitié, ça rassemble. »
En un mot une nourriture matérielle cela développe le corps, cela conserve les forces et cela rassemble.
II – Application à la nourriture spirituelle qu’est l’Eucharistie
Eh bien! Lorsque Jésus nous dit que sa chair est une vraie nourriture et son sang un vrai breuvage (boisson), je me dis que cela doit être un peu comme dans le cas de la nourriture terrestre, matérielle. Ainsi on peut faire les applications suivantes.
a) Le corps et le sang du Christ reçu dans le sacrement de l’Eucharistie à chaque messe augmentent nos forces, nous font nous développer spirituellement comme les repas généreux de l’adolescent qui sont nécessaires à sa croissance. Le pain et le vin eucharistiques, corps et sang du Christ, soutiennent notre croissance comme disciple de Jésus et comme enfant de Dieu.
b) Le corps et le sang du Christ reçu dans le sacrement de l’Eucharistie à chaque messe conservent aussi nos forces et nous refont spirituellement. Ils entretiennent une vie spirituelle vivante et agissante. Ils nourrissent notre vie de baptisé dans le monde où nous vivons. Ils sont le pain quotidien que nous demandons dans le Notre Père.
c) Enfin, le corps et le sang du Christ reçu dans le sacrement de l’Eucharistie à chaque messe nous rassemblent pour former le Corps du Christ.
III – Une nourriture qui transforme
Voilà une analogie intéressante qui nous fait mieux comprendre les paroles de Jésus aujourd’hui, mais il faut souligner une grosse différence entre la nourriture matérielle et la nourriture spirituelle qu’est l’Eucharistie.
Lorsque nous nous nourrissons à chaque jour, ce que nous mangeons est transformé par notre organisme, mais lorsque nous communions et mangeons le Corps du Christ à la messe, c’est le Christ qui nous transforme en lui, nous devenons ce que nous mangeons : « Celui qui mange ma chair, dit-il, et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui... Celui qui me mangera vivra par moi».
Lorsque nous nous approchons de l’Eucharistie, lorsque nous communions nous faisons un geste qui ouvre la porte de notre cœur à Jésus. Ainsi nous lui permettons de nous rendre de plus en plus semblables à lui dans tous les aspects de notre vie : ouverts, miséricordieux, patients, sensibles à la souffrance autour de nous, heureux de partager, d’accueillir etc.
Conclusion
En conclusion, retenons que la chair et le sang du Christ nous développent, nous conservent et nous rassemblent. Et, petit à petit, nous font devenir de plus en plus comme Jésus.
La chair et le sang du Christ ouvrent nos cœurs, nos yeux, élargissent nos horizons. Ils ne sont pas une nourriture de plus. Ils sont une nourriture sans laquelle toutes les autres nourritures perdent leur sens. Ils sont la nourriture qui ne passe pas : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi je le ressusciterai au dernier jour ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
13 août 2015
Et je me suis demandé en pensant à l’évangile d’aujourd’hui où Jésus dit que sa chair est une vraie nourriture qu’est-ce qui fait une bonne, une vraie nourriture?
I – Les effets de la nourriture matérielle
Et j'ai regardé autour de moi.
a) Je voyais des jeunes à qui on disait « Viens manger, si tu veux grandir ». Je voyais des adolescents engouffrer tranche de pain sur tranche de pain et j’entendais les parents dire « À cet âge, on ce sont de vrais goinfres. Ils n’ont pas de fond. ». Et je me disais : « Bien sûr, une vraie nourriture, cela fait croître, cela développe l’organisme, cela donne des forces, de l’énergie »
b) Je voyais aussi des gens plus vieux et je constatais que rendu à un certain âge, même si on n’est plus en période de croissance, la nourriture est bien nécessaire pour conserver ses forces et les refaire. Si on perd l’appétit, si on ne mange plus, on se détériore, on perd son énergie, on commence à dépérir.
c) Et je voyais aussi autre chose. Je constatais que la plupart du temps la nourriture nous rassemble dans la joie. Je voyais les réunions de famille ou d’amis autour d’une table, les cafés et les gâteaux de fin de soirée etc. et je me disais : « Bien sûr, une vraie nourriture cela favorise les contacts, le partage, l’amitié, ça rassemble. »
En un mot une nourriture matérielle cela développe le corps, cela conserve les forces et cela rassemble.
II – Application à la nourriture spirituelle qu’est l’Eucharistie
Eh bien! Lorsque Jésus nous dit que sa chair est une vraie nourriture et son sang un vrai breuvage (boisson), je me dis que cela doit être un peu comme dans le cas de la nourriture terrestre, matérielle. Ainsi on peut faire les applications suivantes.
a) Le corps et le sang du Christ reçu dans le sacrement de l’Eucharistie à chaque messe augmentent nos forces, nous font nous développer spirituellement comme les repas généreux de l’adolescent qui sont nécessaires à sa croissance. Le pain et le vin eucharistiques, corps et sang du Christ, soutiennent notre croissance comme disciple de Jésus et comme enfant de Dieu.
b) Le corps et le sang du Christ reçu dans le sacrement de l’Eucharistie à chaque messe conservent aussi nos forces et nous refont spirituellement. Ils entretiennent une vie spirituelle vivante et agissante. Ils nourrissent notre vie de baptisé dans le monde où nous vivons. Ils sont le pain quotidien que nous demandons dans le Notre Père.
c) Enfin, le corps et le sang du Christ reçu dans le sacrement de l’Eucharistie à chaque messe nous rassemblent pour former le Corps du Christ.
III – Une nourriture qui transforme
Voilà une analogie intéressante qui nous fait mieux comprendre les paroles de Jésus aujourd’hui, mais il faut souligner une grosse différence entre la nourriture matérielle et la nourriture spirituelle qu’est l’Eucharistie.
Lorsque nous nous nourrissons à chaque jour, ce que nous mangeons est transformé par notre organisme, mais lorsque nous communions et mangeons le Corps du Christ à la messe, c’est le Christ qui nous transforme en lui, nous devenons ce que nous mangeons : « Celui qui mange ma chair, dit-il, et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui... Celui qui me mangera vivra par moi».
Lorsque nous nous approchons de l’Eucharistie, lorsque nous communions nous faisons un geste qui ouvre la porte de notre cœur à Jésus. Ainsi nous lui permettons de nous rendre de plus en plus semblables à lui dans tous les aspects de notre vie : ouverts, miséricordieux, patients, sensibles à la souffrance autour de nous, heureux de partager, d’accueillir etc.
Conclusion
En conclusion, retenons que la chair et le sang du Christ nous développent, nous conservent et nous rassemblent. Et, petit à petit, nous font devenir de plus en plus comme Jésus.
La chair et le sang du Christ ouvrent nos cœurs, nos yeux, élargissent nos horizons. Ils ne sont pas une nourriture de plus. Ils sont une nourriture sans laquelle toutes les autres nourritures perdent leur sens. Ils sont la nourriture qui ne passe pas : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi je le ressusciterai au dernier jour ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
13 août 2015