Le prophète Élie à l'Horeb d'apès un icone othodoxe (Domaine public)
Nous avons ce matin un ensemble de lectures qui se complètent mutuellement comme c’est le cas bien souvent dans la liturgie des dimanches. Ici l’aventure du prophète Élie est une annonce de la nôtre comme chrétien baptisé. Dans un monde hostile parfois comme celui qu’a rencontré Élie.
Regardons de plus près ce qui se passe avec Élie
I – L’histoire du prophète Élie
Élie est un prophète et donc c’est quelqu’un qui parle au nom de Dieu. Il interpelle, il ouvre à ce que Dieu désire pour son peuple. Il fait connaître les volontés de Dieu. Un prophète intervient souvent dans l’adversité pour inviter le peuple hébreu à garder courage, pour lui dire que son Dieu est toujours fidèle à l’Alliance qu’il a faite avec Abraham et Moïse.
Parfois, le prophète est bien dérangeant aussi, car il défait les idées préconçues sur Dieu et met les horloges à l’heure de Dieu pourrait-on dire.
Ainsi le prophète Élie que l’on retrouve matin a eu des démêlés très importants avec la reine qui s’appelle Jézabel et qui était une païenne. Celle-ci voulait imposer ses dieux au peuple d’Israël. Élie va poser un geste inhabituel pour contrer l’influence de la reine. Il organise une rencontre pour démontrer la supériorité de son Dieu sur les dieux païens de la reine. Il réussit par une grâce de Dieu à faire disparaitre tous les prêtres du dieu de la reine qui se nomme Baal.
C’est ce qui explique que dans la première lecture nous retrouvons Élie en fuite. Il n’est pas très fier de lui, de ce qu’il a fait et avec raison. Il a encouragé le massacre des prêtres de Baal. Fatigué, il s’assoit à l’ombre d’un buisson. Désabusé, se sentant coupable, ne voyant plus d’avenir pour lui, il implore Dieu de venir prendre sa vie. Il ne veut plus qu’une chose : mourir. Enfin, il s’endort.
Pendant son sommeil, voilà qu’un ange le touche et lui dit : « Lève-toi et mange, autrement le chemin sera trop long pour toi ». « Élie se leva, mangea et but, nous dit la Parole de Dieu, puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montage de Dieu ».
II- Message
Cette histoire du prophète Élie est comme une parabole, une image pour chacun et chacune de nous. Pour nous aussi, la route de nos vies se fait parfois longue, lourde, remplie d’obstacles, de souffrances, de difficultés de toutes sortes, de maladies, de deuils. Bien souvent nous nous retrouvons démunis. Il peut aussi arriver que nous ayons posé des gestes qui ont fait beaucoup de mal. Nous pouvons, comme Élie, avoir atteint le fond de ce qui nous est supportable, de penser que la meilleur solution serait de mourir.
Mais voilà où les paroles de l’Évangile prennent tout leur sens. Sur notre route quelle qu’elle soit, il y a un pain de vie, pour la route de tous les jours, la route du quotidien. C'est un pain pour nous garder en vie, c’est pain pour restaurer notre vie, c‘est un pain qui est aussi Parole, parole de tendresse, d’amour, de pardon. Ce pain c’est l'Eucharistie.
Il est important que chaque dimanche nous profitions de la messe dominicale pour venir nous nourrir. Nous pouvons le faire même plus souvent. Certaines personnes le font à chaque jour. Notre pain vie c’est le Corps de Jésus présent dans l’Eucharistie.
III- Application
Jésus nous redit ce matin en répondant aux récriminations et l’incrédulité des personnes qui l’entourent : « Prenez, mangez, buvez, Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » La chair dont parle Jésus ici ce n’est pas son organisme biologique, c’est toute sa personne vivante et agissante par ses actes et ses paroles.
L’Eucharistie vient nourrir notre propre histoire de la présence de Jésus lui-même comme la nourriture qui a relevé le prophète Élie. Cette présence nous relève, nous remet debout quels que soient nos manques, nos péchés. Elle nous redonne force et énergie pour reprendre ou simplement continuer notre route et marcher quarante jours et quarante nuits comme le prophète Élie ce qui veut dire toute le temps de notre vie pour enfin arriver, atteindre, toujours comme le prophète Élie, le mont Horeb, la montage de Dieu, où nous attend le Père.
L’Eucharistie nous permet de vivre notre vie la tête bien haute et de marcher jusqu’à Dieu lui-même parce Jésus nous en fait la promesse : « le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas… si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ».
Conclusion
Que cette messe aujourd’hui soit ce moment de ressourcement dont nous avons tant besoin et que la communion que nous ferons nous fortifie et nous soutienne comme la nourriture que l’ange a fournie à Élie pour qu’il continue sa route.
Ainsi au terme de notre vie, nous pourrons entrer dans cette vie qui ne finit pas et qui est déjà commencée pour la continuer en union avec le Christ toujours vivant dans la gloire du ciel.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 août 2018
Regardons de plus près ce qui se passe avec Élie
I – L’histoire du prophète Élie
Élie est un prophète et donc c’est quelqu’un qui parle au nom de Dieu. Il interpelle, il ouvre à ce que Dieu désire pour son peuple. Il fait connaître les volontés de Dieu. Un prophète intervient souvent dans l’adversité pour inviter le peuple hébreu à garder courage, pour lui dire que son Dieu est toujours fidèle à l’Alliance qu’il a faite avec Abraham et Moïse.
Parfois, le prophète est bien dérangeant aussi, car il défait les idées préconçues sur Dieu et met les horloges à l’heure de Dieu pourrait-on dire.
Ainsi le prophète Élie que l’on retrouve matin a eu des démêlés très importants avec la reine qui s’appelle Jézabel et qui était une païenne. Celle-ci voulait imposer ses dieux au peuple d’Israël. Élie va poser un geste inhabituel pour contrer l’influence de la reine. Il organise une rencontre pour démontrer la supériorité de son Dieu sur les dieux païens de la reine. Il réussit par une grâce de Dieu à faire disparaitre tous les prêtres du dieu de la reine qui se nomme Baal.
C’est ce qui explique que dans la première lecture nous retrouvons Élie en fuite. Il n’est pas très fier de lui, de ce qu’il a fait et avec raison. Il a encouragé le massacre des prêtres de Baal. Fatigué, il s’assoit à l’ombre d’un buisson. Désabusé, se sentant coupable, ne voyant plus d’avenir pour lui, il implore Dieu de venir prendre sa vie. Il ne veut plus qu’une chose : mourir. Enfin, il s’endort.
Pendant son sommeil, voilà qu’un ange le touche et lui dit : « Lève-toi et mange, autrement le chemin sera trop long pour toi ». « Élie se leva, mangea et but, nous dit la Parole de Dieu, puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montage de Dieu ».
II- Message
Cette histoire du prophète Élie est comme une parabole, une image pour chacun et chacune de nous. Pour nous aussi, la route de nos vies se fait parfois longue, lourde, remplie d’obstacles, de souffrances, de difficultés de toutes sortes, de maladies, de deuils. Bien souvent nous nous retrouvons démunis. Il peut aussi arriver que nous ayons posé des gestes qui ont fait beaucoup de mal. Nous pouvons, comme Élie, avoir atteint le fond de ce qui nous est supportable, de penser que la meilleur solution serait de mourir.
Mais voilà où les paroles de l’Évangile prennent tout leur sens. Sur notre route quelle qu’elle soit, il y a un pain de vie, pour la route de tous les jours, la route du quotidien. C'est un pain pour nous garder en vie, c’est pain pour restaurer notre vie, c‘est un pain qui est aussi Parole, parole de tendresse, d’amour, de pardon. Ce pain c’est l'Eucharistie.
Il est important que chaque dimanche nous profitions de la messe dominicale pour venir nous nourrir. Nous pouvons le faire même plus souvent. Certaines personnes le font à chaque jour. Notre pain vie c’est le Corps de Jésus présent dans l’Eucharistie.
III- Application
Jésus nous redit ce matin en répondant aux récriminations et l’incrédulité des personnes qui l’entourent : « Prenez, mangez, buvez, Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » La chair dont parle Jésus ici ce n’est pas son organisme biologique, c’est toute sa personne vivante et agissante par ses actes et ses paroles.
L’Eucharistie vient nourrir notre propre histoire de la présence de Jésus lui-même comme la nourriture qui a relevé le prophète Élie. Cette présence nous relève, nous remet debout quels que soient nos manques, nos péchés. Elle nous redonne force et énergie pour reprendre ou simplement continuer notre route et marcher quarante jours et quarante nuits comme le prophète Élie ce qui veut dire toute le temps de notre vie pour enfin arriver, atteindre, toujours comme le prophète Élie, le mont Horeb, la montage de Dieu, où nous attend le Père.
L’Eucharistie nous permet de vivre notre vie la tête bien haute et de marcher jusqu’à Dieu lui-même parce Jésus nous en fait la promesse : « le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas… si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ».
Conclusion
Que cette messe aujourd’hui soit ce moment de ressourcement dont nous avons tant besoin et que la communion que nous ferons nous fortifie et nous soutienne comme la nourriture que l’ange a fournie à Élie pour qu’il continue sa route.
Ainsi au terme de notre vie, nous pourrons entrer dans cette vie qui ne finit pas et qui est déjà commencée pour la continuer en union avec le Christ toujours vivant dans la gloire du ciel.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 août 2018